Albanala prend soin depuis plusieurs années d’une de ses voisines, Mado, légèrement handicapée. Depuis sa petite enfance, Mado s’est construit un monde à
part, toujours l’oeil rivé au sol, elle traque sans relâche l’infiniment petit avec son appareil photo. Mais depuis quelques temps sa mémoire s’évapore doucement. Quand Albanala décide de
repartir dans son pays natal, elle confie à sa nièce Julide le soin de s’occuper de Mado. Mais la relation entre l’adolescente et la vieille femme se dégrade lorsque Mado tombe sous le charme
d’un inconnu de passage, chargé de réparer la girouette du marché couvert.
Le précédent roman de Dominique Mainard, “Le ciel des chevaux”, m’avait laissé une impression mitigée : le sujet (la folie) m’avait
mise assez mal à l’aise, mais j’avais apprécié la maîtrise du récit et l’art du rebondissement. Ici en revanche je n’ai pas été séduite par la forme, pas plus que par le fond. L’histoire met
un temps fou à se mettre en place et m’a paru particulièrement décousue. On passe d’un point de vue à l’autre, et les différentes voix composent un tableau bancal qui manque de
fluidité . Bien que la relation entre les deux femmes soit assez touchante, je n’ai jamais vraiment réussi à m’attacher aux protagonistes: L’auteur tente de titiller la curiosité du
lecteur en multipliant les non-dits, sous-entend des secrets enfouis, mais toutes ces pistes se révèlent être des cul-de-sac et les personnages restent désespérement hermétiques.
Je n’ai lu que de bonnes critiques sur ce livre, sans doute suis-je l’une des rares personnes à ne pas réussir à pénétrer l’univers de Dominique
Mainard. Reste dans ma P.A.L son premier roman ” Leur histoire”, qui me permettra peut-être de me réconcilier avec cet auteur ? A suivre…!
Gallimard 2007, 247 pages, 17,90 €