L’Atlantique Sud de Jerome Tonnerre
Je sais, au fond, que je ne partirai plus. Jamais. Nulle part. Ainsi conserverai-je intacte ma collection de pays inexplorés. Ces lointains qui m’ont fait rêver enfant. La mort de ma mère eût été une belle occasion de partir. Dans l’Atlantique Sud, puisqu’elle m’avait fait promettre sur son lit d’agonie que ses cendres y seraient dispersées. Mais où était-ce donc, l’Atlantique Sud ? Copacabana ou Mimizan-Plage ? Je n’ai pas tenu ma promesse. La culpabilité qui m’habite aura inspiré l’écriture de ce livre : les mésaventures picaresques d’un voyageur immobile. (Le livre de poche)
Lu par Florinette, Laurent, Cathe



L’amour avant que j’oublie de Lionel trouillot

Submergé par le désir soudain de s’adresser à une inconnue aperçue dans l’assistance d’un colloque auquel il participe, un écrivain affronte la difficulté de faire, à bientôt cinquante ans, ses premiers pas sur les territoires du discours amoureux… Faute d’un “savoir-dire”, il se résout à faire par écrit à la jeune femme une déclaration en forme de récit : celui de l’expérience fondatrice qu’il vécut, à vingt ans, dans le commerce de trois “Aînés” : “l’Historien”, “l’Etranger” et Raoul. Tous les soirs, sous le grand arbre d’une cour de Port-au-Prince, entre café et rhum, ces trois réfugiés de la vie se métamorphosaient en conteurs des grands chemins pour réinventer le roman de leurs vies. Et lui, le plus jeune. que, pour moquer son innocence, les Aînés appelaient “l’Ecrivain”, observait, fasciné, la manière dont ces perdants magnifiques, amants menteurs et authentiques hommes blessés, s’arrangeaient, entre affabulation et mémoire, pour poursuivre leurs rêves ou en faire le deuil… (Babel)

Lu par Biblioblog, Papillon




La donation de Florence Noiville

« Certains revoient leur vie défiler à l’approche de la mort. D’autres dans un cabinet d’analyste.
Brusquement, c’est dans une étude de notaire que j’ai cru tout comprendre. » Ce roman est l’histoire d’une donation entre vifs – entre écorchés vifs, même –, qui ne se termine pas du tout comme
prévu. Car cette transmission ne concerne pas seulement des biens matériels. Elle met en jeu un patrimoine intérieur. Un secret de famille, enfoui, douloureux. Les maladies héréditaires de l’âme
ne sont pas exonérées de droits de succession… (Le livre de poche)

Mon billet.



La femme de l’allemand de Marie Sizun

Dans le Paris de l’après-guerre, une petite fille, Marion, vit avec sa mère, Fanny, qu’elle adore. Peu à peu, pourtant, une dissonance s’installe, faussant leur relation. Des emportements inexplicables, un silence incompréhensible à propos de ce père allemand dont Marion ne sait rien ou presque. Avec le
temps, Marion comprend que sa mère est maniaco-dépressive. Les rôles s’inversent alors. L’adolescente endosse cette raison qui, doucement, abandonne Fanny. Mais l’amour ne suffit pas pour
terrasser la folie… Marie Sizun sait dire avec émotion et pudeur l’amour qui rapproche et sépare les êtres. (Le livre de poche)

Lu par Clarabel, Amanda, Sylire, Laure, Chaperlipopette, Le bibliomane, Flora, Joelle, Librheri, Sylvie.





Mon traitre
de Sorj Chalandon

Il trahissait depuis près de vingt ans. L’Irlande qu’il aimait tant, sa lutte, ses parents, ses enfants, ses
camarades, ses amis, moi. Il nous avait trahis. Chaque matin. Chaque soir…(Le livre de poche)

Lu par Yvon, la liseuse, Enna, Anna Blume, Sentinelle, Amanda, Fashion, Philippe, Chiffonnette


La fille des Louganis de Metin Arditi

L’abandon forcé et l’improbable quête d’une enfant née d’un inceste : sur la souffrance d’une mère, sur la vertu des amitiés, sur les péripéties du destin qui nous gouvernent par-delà le bien et le mal, Metin Arditi a composé un roman bouleversant d’empathie et de vérité. Dans la beauté solaire de son
île grecque, la jeune Pavlina aime celui qu’elle croit son cousin, Aris. Elle ignore le secret qui dévastera pour longtemps la famille : Aris est du même père qu’elle. L’enfant qu’elle aura de lui, fruit d’un inceste, sera confié à l’adoption. La Fille des Louganis raconte l’histoire de ce double arrachement, à l’île et à l’enfant. A Genève, où elle émigre, Pavlina poursuivra son existence, comme absente à elle-même, sans renoncer au rêve  – obsédant jusqu’à la folie – de retrouver un jour la fille qu’on lui a enlevée. (Babel)

Lu par Caroline (qui a également posé quelques questions à l’auteur),  Papillon, Amanda, Lilly, Keisha






Palestine de Hubert Haddad

Quelque part en Cisjordanie, entre la Ligne verte et la « ceinture de sécurité », une patrouille israélienne est assaillie par un commando palestinien. Un soldat est tué, un autre enlevé par le commando bientôt en pleine déroute… Blessé, sous le choc, l’otage perd tout repère, oublie son nom. Seul survivant, sans papiers, en vêtements civils et keffieh, le jeune homme est soigné puis adopté par deux Palestiniennes. Il sera désormais Nessim, frère de Falastin, une étudiante anorexique, et
fils d’Asmahane, la veuve d’un responsable politique abattu dans une embuscade. C’est ainsi que Nessim découvre et subit les souffrances d’une Cisjordanie occupée… Un roman bouleversant. (Le livre de poche)

Lu par Joelle, Le Bibliomane, Goelen


Les derniers indiens de Marie Hélène Lafon

” Les Santoire vivaient sur une île, ils étaient les derniers Indiens, la mère le disait chaque fois que l’on passait en voiture devant les panneaux d’information touristique du Parc régional des volcans d’Auvergne, on est les derniers Indiens. ” Les Santoire, le frère et la sœur, sont la quatrième génération. Ils ne se sont pas mariés, n’ont pas eu d’enfants. En face de chez eux, de l’autre côté de la route, prolifère la tribu des voisins qui ont le goût de devenir. Sentinelles muettes, les Santoire happent les moindres faits et gestes. Et contemplent la vie des autres. Des vrais vivants. (Folio, 27/08)
Lu par Clarabel, Valdebaz

Et mon cœur transparent de Véronique Ovaldé

Sait-on jamais avec qui l’on vit ? Lancelot ne cesse de se heurter à cette question depuis que sa femme, Irina, a été victime d’un accident qui l’a précipitée au fond de la rivière Omoko. Déjà ébranlé par sa mort, il va vivre un “Très Grand Choc Supplémentaire” en découvrant que des mystères entourent cette disparition. Un à un se dévoilent les secrets que sa femme avait pris soin de lui cacher. Dès lors, il ne lui reste qu’à mener l’enquête et élucider cette énigme : que faisait Irina, ce jour-là, à Catano, au volant d’une voiture qui ne leur appartenait pas et dont le coffre contenait des objets pour le moins suspects… Véronique Ovaldé nous entraîne dans le tourbillon de son imagination et nous offre un roman noir en trompe-l’œil. De livre en livre, elle bâtit son univers, qu’elle habite par sa fantaisie et son goût pour le merveilleux. Les histoires qu’elle raconte sont de celles que l’on ne trouve que dans les livres. (J’ai lu, 19/08)

Lu par Clarabel, Anna Blume, Clochette, Lily, Enna, Amanda, Caroline, Fashion, Philo, Antigone, Saxaoul, Papillon, Lou



Seul le silence de RJ Ellory

Joseph a douze ans lorsqu’il découvre dans son village de Géorgie le corps d’une fillette assassinée. Une des premières victimes d’une longue série de crimes. Des années plus tard, alors que l’affaire semble enfin élucidée, Joseph s’installe à New York. Mais, de nouveau, les meurtres d’enfants se
multiplient… Pour exorciser ses démons, Joseph part à la recherche de ce tueur qui le hante. Avec ce récit crépusculaire à la noirceur absolue, R. J. Ellory évoque autant William Styron que Truman Capote, par la puissance de son écriture et la complexité des émotions qu’il met en jeu. (Le livre de poche)

Lu par Amanda, Cuné, Laure, Lucie

Julie et Julia de Julia Powell

À l’approche fatidique de la trentaine, Julie frôle la crise de nerf. Son mari, ses chats et son travail de secrétaire intérimaire l’épuisent. Armée du livre de cuisine française de sa mère, elle décide de reprendre sa vie en main. Elle cuisinera désormais chaque soir et écrira une chronique sur son blog pour raconter sa renaissance culinaire. Tiendra-t-elle ce curieux défi ? Julie Powell a longtemps été secrétaire intérimaire avant de connaître en 2004 avec son blog, où elle tenait la chronique régulière de son odyssée culinaire, un succès fulgurant. Best-seller aux États-Unis, Julie et Julia sera bientôt adapté au cinéma. (Points seuil, 27/08)
Mon billet. Lu aussi par Clarabel, Patacaisse


Le roi de Kahel de Tierno Monénembo (Prix Renaudot 2008)

Au début des années 1880, Aimé Victor Olivier, que les Peuls appelleront Yémé et qui deviendra le vicomte de
Sanderval, fonde le projet de conquérir à titre personnel le Fouta-Djalon et d’y faire passer une ligne de chemin de fer. On a presque tout oublié de lui aujourd’hui: il fut pourtant un précurseur de la colonisation de l’Afrique de l’Ouest et ses aventures faisaient le régal des gazettes de l’époque. Au cours de ses cinq voyages successifs, Sanderval parvient à gagner la confiance de l’almâmi, le chef suprême de ce royaume théocratique qu’était le pays peul, qui lui donne le plateau de Kahel et l’autorise à battre monnaie à son effigie. De ce personnage haut en couleur, Tierno Monénembo nous offre une foisonnante biographie romancée. L’épopée solitaire d’un homme, Olivier de Sanderval, qui voulut se tailler un royaume au nez et à la barbe de l’administration française… et des Anglais. (Points Seuil, 20/08)

Lu par Liss, Lapinoursinette, Lorraine




L’état des lieux
de Richard Ford

Automne 2000, New Jersey. Tandis que Thanksgiving – épreuve redoutable pour les familles recomposées – approche, et que l’élection présidentielle se profile à l’horizon, Frank doit remettre en cause les fondations sur lesquelles il a bâti son existence. Atteint d’un cancer de la prostate, quitté par sa femme Sally, il affronte la solitude et dresse l’inévitable bilan : qu’a-t-il fait de sa vie ? Est-il prêt à mourir ? Hanté par les événements de son passé – l’échec de ses mariages, la mort de son fils Ralph -, Frank tente de résister aux courants contraires du destin. Ce roman d’une puissance et d’une virtuosité exceptionnelles est le livre le plus abouti de Richard Ford. À travers ce portrait d’un agent immobilier, il nous livre sa vision de l’Amérique, à la fois généreuse et pessimiste, à la manière d’un Saul Bellow ou d’un John Updike avec Harry “Rabbit” Angstrom. Ford a inventé un personnage-miroir de l’Amérique, un antihéros ironique et lucide qu’il plonge dans une fin de siècle en plein désarroi. Un homme ordinaire, avec ses blessures et ses défauts, terriblement attachant. (Points Seuil, 20/08)
Lu par Clochette


La lamentation du prépuce de Shalom Auslander

Jeune époux et futur papa, Shalom pourrait être le plus heureux des hommes. Mais l’enfance peut commettre bien des ravages… Élevé dans la plus stricte orthodoxie juive, il en a gardé une vision très personnelle du « Tout-Puissant » et une paranoïa aiguë. Trente-cinq ans que cela dure. Trente-cinq ans
d’une relation complexe, faite d’incompréhension et de pure terreur. Alors, à l’adolescence, Shalom s’est rebellé : gavage de hot dogs, lectures pornos… Et il a attendu, tremblant, le châtiment divin. Mais rien… Aujourd’hui, la grossesse de sa femme le laisse désemparé. Partagé entre son désir d’émancipation et sa peur maladive de Dieu, le voilà confronté à l’agonisante question : quel sort doit-il réserver au prépuce de son enfant ? (Points seuil, 20/08)

Lu par Desmurmures




La princesse et le pecheur de Minh Tran Huy

Deux adolescents d’origine vietnamienne et, entre eux, comme un obstacle à l’amour, la douloureuse absence dont le pays perdu est la mémoire. Jamais un conte n’est vraiment innocent, ni tout à fait dénué de cruauté. En la personne de Nam, jeune Vietnamien depuis peu réfugié en France, la narratrice croit reconnaître le prince charmant. Ils sympathisent, se revoient, se confient, s’inventent un territoire secret. Mais quelque chose éloigne les gestes de l’amour : le beau garçon la traite comme une petite sœur. A quelque temps de là, elle accompagne ses parents au Vietnam, où ils retournent pour la première fois. Devant elle, née en France, élevée et protégée comme une fille unique, le rideau se déchire. Les
secrets affleurent, les rencontres dévoilent les tragédies qu’ont connues les siens. Que Nam a laissées derrière lui, peut-être…(Babel)

Lu par Papillon, Caroline, Lapinoursinette, Clochette, Liliba, Sybilline



*** Mise à jour du 27/08 ***



Enterrement de vie de garçon
de Christian Authier

En septembre 1984, le narrateur fait sa rentrée au lycée Toulouse-Lautrec. Il fait la connaissance d’Eric, jeune homme singulier dont la scolarité est perturbée par une grave maladie. Durant sept ans, liés par une amitié inébranlable, ils partagent tout. La disparition d’Eric marque la fin de cette époque. Vingt ans plus tard, le narrateur s’aperçoit qu’il n’en a pas fait le deuil. Premier roman. (j’ai lu)


Jour de souffrance de Catherine Millet

Véritable coup de tonnerre littéraire : La Vie sexuelle de Catherine M. révélait le regard singulier que l’auteur portait sur son corps et sur la liberté assumée de sa vie sexuelle. Aujourd’hui, elle raconte son « autre vie », celle où, de manière étrange et imprévue, elle se découvre jalouse. Elle traverse cette crise dans un élan paradoxal de jouissance douloureuse. (Points Seuil)

Le marché des amants de Christine Angot

C’est dans un salon du livre que Christine fait la connaissance de Bruno, une vedette de la chanson française, plus connue sous le nom de Doc Gynéco, dont elle tombe amoureuse. Elle est aussi très attirée par Marc, un journaliste de la presse culturelle. Un roman autobiographique sur l’amour, les préjugés et le malaise social de notre France. Un homme, noir, et une femme, blanche, tombent amoureux l’un de l’autre. Les sentiments ont la force de l’évidence mais aussi celle du défi : ils incarnent deux mondes qui ne se connaissent pas, ne se comprennent pas. La bourgeoisie culturelle environnante se moque de leur amour, le refuse, le nie. Et triomphera peut-être… (Points Seuil)


Peut-être une histoire d’amour de Martin Page

En rentrant chez lui, Virgile est attiré par le clignotement de la diode rouge de son répondeur. Clara lui annonce qu’elle le quitte. Mais qui est Clara ? Si être délaissé par la femme qu’il aime est habituel, être quitté, avant même le début d’une relation, par une inconnue est une première. Doit-il ignorer le message, l’effacer ? Peut-il reconquérir une femme qu’il ne connaît pas ? (Points Seuil)

Lu par Gawou, Levraoueg, Emeraude.


Fugitives d’Alice Munro

Huit nouvelles explorant les rapports entre les êtres et les moments de l’existence où un événement peut tout
faire basculer. Ces héroïnes, des années 1920 à aujourd’hui, cherchent à échapper à une vie aliénante ou au temps qui passe inexorablement. Clara vit avec Clark dans un mobile home. Lassée par sa vie et suite à un mensonge qu’elle croyait anodin, elle décide de s’enfuir. Elles fuguent. S’échappent. S’en vont voir ailleurs. Elles : des femmes comme les autres. Par usure ou par hasard, un beau matin, elles quittent le domicile familial ou conjugal, sans se retourner. En huit nouvelles, Alice Munro met en scène ces vies bouleversées. Avec légèreté, avec férocité, elle traque les marques laissées par le temps et les occasions perdues. (Points Seuil)

Lu par Jules, Levraoueg, pagesapages, Sybilline




Ailleurs
de Julia Leigh

Fuyant un mari violent, Olivia quitte l’Australie avec ses deux enfants et se réfugie chez sa mère, en
France, qu’elle avait quittée des années plus tôt après un profond désaccord concernant son mariage. Elle y retrouve son frère et sa femme Sophie, qui refuse de se séparer du cadavre de leur fille mort-née, laquelle doit être enterrée dans le caveau familial. Le bras en écharpe, entourée de ses enfants et une valise à ses pieds, Olivia attend devant la grille du château familial. Sur le perron, sa mère l’accueille en silence. Marcus, son frère, les rejoint avec sa femme. Pourquoi revenir après tant d’années d’absence ? Et comment trouver refuge dans cet univers fragile où chacun tait sa douleur, retient ses mots, n’ose partager ses secrets ? (Points Seuil)

Mon billet, ainsi que ceux de Sylvie, Lily, Cathe, Papillon, Lilly, Kathel, Anna Blume, Florinette, Mango, Bellesahi, Leiloona, Chiffonnette, Lou, Lapinoursinette, Yv, Isil, Cathulu Ouf!


10 Comments on Sorties Poches Aout 2009

  1. Une bonne nouvelle que “la femme de l’allemand” sorte en poche, je ne l’ai pas encore lu… J’avais bien aimé le Ovaldé, mais un peu moins “mon traite”, pourtant sélectionné par ELLE !

  2. Il y a plusieurs titres intéressants… je veux vraiment lire “La femme de l’Allemand” et “Mon traitre”…  Bonne nouvelle de savoir que ça sort en poche!

  3. Et voilà ! Ma LAL vient d’augmenter de 3 livres… J’ai retenu La Femme de l’allemand, La princesse et le pêcheur et Seul le silence…
    merci !!

  4. J’aime aussi beaucoup cette rubrique.
    J’ai noté La donation et La femme de l’allemand. Je suis aussi tentée par Et mon coeur transparent de Véronique Ovaldé, même si j’ai eu de mauvais échos de ce dernier roman (moins bons que ses autres, dit-on. A voir…).

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