Mois : avril 2005

[Roman] La reine du silence – Marie Nimier

La petite Marie n’a que cinq ans lorsque son père, l’écrivain Roger Nimier, meurt dans un accident de voiture. Quarante ans plus tard, elle entreprend de dresser le portrait de ce père qu’elle a si peu connu.

A quelques bribes de souvenirs s’ajoutent une carte postale lapidaire, les portraits d’amis écrivains, les confessions des frères de Marie, les traces d’une correspondance, des photos à la Une de Paris-Match… Elle évoque, sans jamais le juger, ce père aux multiples démons, qui privilégiait son travail à sa famille, et pouvait se montrer particulièrement cruel. Sous la plume de la femme mûre, on retrouve les questions, les peurs et les doutes d’une petite fille qui tente de comprendre, de se rapprocher de ce père trop tôt disparu, afin d’apaiser ses propres tourments.

Sur le ton de la confidence, avec beaucoup de sensibilité et de pudeur, Marie Nimier offre un beau témoignage sur l’amour filial.

Gallimard 2004, 170 pages, 14.50€ – PRIX MEDICIS 2004 /

[Roman] Ceci n’est pas un roman – Jennifer Johnston

Depuis trente ans, Imogen est persuadée que son frère Johnny, un excellent nageur, n’est pas mort noyé. Elle raconte son adolescence auprès de ce frère tant aimé, le manque d’affection de leurs parents, l’arrivée du séduisant Bruno au sein de la famille. Et la lente progression du drame qui va aboutir à la disparition de son frère, et à son propre séjour dans une clinique spécialisée. Dans une vieille malle Imogen découvre aussi le journal intime de son arrière grand-mère, anéantie par la mort d’un de ses fils.

Sous forme d’un séduisant pêle-mêle textuel (extraits de différents journaux intimes, poèmes, lettres), l’auteur aborde les sujets les plus romanesques: l’amour, la folie, la mort, les secrets de famille, les tourments de l’adolescence. Mais ces thèmes plutôt classiques n’apparaissent jamais banals sous la plume légère et mélancolique de Jennifer Johnston. Un très joli roman porté par le personnage d’Imogen, très émouvant dans sa fragilité et sa solitude.

Belfond 2004, 195 pages, 18€ /