Simon, un instituteur au chômage, est obsédé par son ex-petite amie, désormais mariée et mère de famille. Un jour, il enlève le fils de celle-ci à la sortie de l’école. Sept personnages touchés de près ou de loin par cet événement se passent le relais pour relater les circonstances et les conséquences de l’acte fou de Simon: Angélique, prostituée au grand cœur, Simon lui-même, qui découvre l’univers de la prison, Joseph, le trader qui raconte le naufrage de son mariage ou encore le psychiatre Alex qui explique son attachement pour le kidnappeur. Leurs différents points de vues composent une mosaïque de réalités, la vérité de chacun s’habillant de sa subjectivité, de ses peurs ou de quiproquos.
Je suis bien moins enthousiaste que le magazine Lire qui a classé ce roman australien dans les 20 meilleurs livres de l’année. Certes, le style est agréable, la structure complexe est parfaitement maîtrisée, la psychologie des personnages très travaillée. L’auteur construit avec habileté 7 romans en un seul, chaque personnage nous entraînant dans son univers. Mais en dépit de qualités formelles indéniables, ce roman-fleuve m’est souvent tombé des mains! Ma patience a été vaincue par une intrigue plutôt mince, des digressions interminables et un rythme excessivement lent. Comme le souligne la quatrième de couverture, il y a une ressemblance certaine avec “Les corrections” de Franzen, que j’avais abandonné en cours de route…
Editions Robert Laffont 2005, 645 pages, 23 € (sortie poche en février 2006)
Sélection Roman Grand Prix des lectrices de Elle 2006
“La lenteur de l’action n’est à mon avis pas une bonne raison pour critiquer l’intérét d’un roman”
Je ne pense pas qu’il y ait de bonnes ou de mauvaises raisons de critiquer un livre, la littérature est affaire de sensibilité et de subjectivité. Le talent d’un écrivain pour imprimer un rythme à son histoire fait partie de mes critères, du plaisir que je prends ou pas à ma lecture, cela me semble une raison tout aussi valable qu’une autre.
Personnellement, j’ai bien aimé ce livre. J’aime l’analyse profonde des caractères. J’ai eu pas mal d’échos sur ma propre vie dans ces pages.
L’histoire n’est qu’un prétexte à une critique de notre société et de la misére des relations humaines en général. Et c’est plutôt bien vu.
La lenteur de l’action n’est à mon avis pas une bonne raison pour critiquer l’intérét d’un roman. On peut trouver evidemment beaucoup d’autres raisons d’aimer un livre. Moi, ce roman me parle.
Eh bien moi je suis en train de le lire et cela me plaît bien !
Je l’avais trouvé dans le rayon de la fnac avec un encart “Révélations” et j’avoue que je trouve cela plutôt original et prenant, je pense qu’il vaut la peine d’être lu.
Le roman de l’australien Perlman, Ambiguïtés, sort en poche chez 10/18.
C’est l’occasion de découvrir la vie de nos voisins “down under” même si le dépaysement n’est pas au rendez-vous car on se croirait bien chez leurs cousins américains.
C’est plutôt l’occasion d’ouvrir les différents tiroirs de ce roman où un presque fait divers (un homme obnubilé par son ex lui enlève pendant quelques heures le fils qu’elle a eu après leur séparation avec son remplaçant) un fait divers sert de prétexte à une histoire toute en … ambiguïtés.
Chaque personnage fait ainsi l’objet d’un long épisode (il y en a 7) et l’on voit successivement à travers les yeux de chacun d’eux ce que pourrait être l’histoire et comment les incompréhensions réciproques (vous avez dit ambiguïtés ?) peuvent influer sur le destin de chacun d’eux.
Il y a donc pratiquement 7 petits romans qui nous font progresser tout doucement dans l’intrigue (à chaque épisode on comprend un peu plus du passé et on découvre un peu plus du présent).
Sur le principe voisin des histoires à plusieurs voix, même si le style est très différent, rappelons aussi les bouquins de Murakami Ryû.
On pourrait juste regretter chez Perlman certaines coïncidences qui font se croiser les personnages, un peu comme si le hasard faisait trop bien les choses, mais c’est sans doute le prix à payer pour la richesse romanesque de ces destins entrecroisés.
[…] Une relation entre deux êtres, tout comme une relation entre deux mots, est ambigüe si elle prête à différentes interprétations. Et si deux êtres ont une perception différente de leur relation – je ne fais pas seulement allusion à l’évolution de cette relation, mais à sa nature – , alors cette différence peut affecter le cours de leur existence.
Pas de problème Laure, je t’envoie un mail dans la journée pour t’expliquer où trouver ce genre d’images!
Ai avancé un peu dans ma lecture, plus que 445 pages 🙂
suis dans le récit de la prostituée actuellement, vers la fin. Si c’est là le meilleur, je doute d’aller au bout… En fait c’est pas si nul que ça mais que de délayage ! Je crois que je vais m’aérer un peu en lisant un bouquin plus léger entre temps.
merci de ta visite sur mon site. je voulais d’ailleurs te demander (c’est Clarabel qui m’a dit que t’étais gentille ))) où je peux trouver le genre de petites images que tu mets (les crayons ou même genre, je veux pas copier !) pour donner plus vite une idée de l’appréciation de mes lectures ou non. Merci…
Courage Laure, plus que 545 pages 😉 Je profite de ta visite pour te féliciter pour ton blog, il est vraiment très chouette… Et merci pour le lien!
Merci Kouros pour ton commentaire!
En ce qui concerne Ambiguités, les 3ème et 4ème parties (soit de la page 163 à la page 365) sont pour moi les plus intéressantes. Si vous n’accrochez toujours pas à ce moment là, ça ne vaut pas le coup de continuer à mon avis…
Bonjour Solenn,
je suis en train de lire ce livre et je peine ! c’est long mais surtout lent, bcp de digressions… bon je vais essayer de m’accrocher encore un peu, ai lu une centaine de pages pour le moment …
Moi non plus je n’ai pas vraiment accroché, j’ai trouvé cela trop compliqué, je me suis arreter a la page 50,
pourtant le 4eme de couverture était alléchant…
Oui je participe au Prix Elle 2006. Y’a du bon et du moins bon, mais ça reste une aventure vraiment sympa. J’adoooore recevoir mon petit colis de livres une fois par mois 😉
Pour le questionnaire de candidature, il me semble que c’est vers le mois d’avril.
Tiens, Solenn : tu participes au prix Elle ? Depuis le temps que j’aimerais tenter ma chance moi aussi, je loupe à chaque fois le bulletin de participation !!! Grrr. Ce coup-ci, je me suis abonnée et je surveille tous les lundis matins ma boite aux letres. Toc.
Bon, concernant ce livre – dont je n’ai pas lu ta critique 😀 – j’ai l’intention de le lire dans un avenir flou et du coup j’ai évité de lire les commentaires (peu ?) élogieux. ! ;p
Je dois avouer que si je ne l’avais pas lu dans le contexte du Prix Elle, je l’aurais laissé tomber bien avant la fin 🙁 D’ailleurs j’ai vraiment lu les dernières pages en diagonale…
Je partage entièrement ton avis. Il m’a fallu un gros gros effort pour le terminer. J’ai horreur d’abandonner un livre en cours de route (je me dis toujours que ça va venir et que si je laisse tomber maintenant, je vais peut-être louper le livre du siècle. Mouais…) mais celui-là… il s’en est fallu de peu !