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Ahlème (“rêve” en arabe) a 24 ans et des aspirations de son âge, sortir avec ses copines, trouver le grand amour. Mais pas facile de trouver du temps pour soi quand on doit subvenir aux besoins d’un foyer, enchaîner les missions d’intérim, s’occuper d’un père qui a perdu la tête, et surveiller un petit frère de 15 ans fasciné par les petits caïds de la cité.

On retrouve ici la patte de “Kiffe-Kiffe demain” un rien assagi, un peu plus mature, une dose d’humour en moins contre un peu plus de mélancolie, une langue toujours aussi vivante mais qui a gagné en simplicité. L’auteur réussit à conserver beaucoup de légèreté et de fraîcheur dans ce roman qui puise pourtant dans des thèmes très lourds : les souvenirs d’Algérie et d’une mère assassinée, le triste destin d’un père qui n’est plus que l’ombre de lui même, la difficulté à trouver du boulot, l’argent facile de la cité trop tentant pour un adolescent, la carte de séjour à renouveler tous les 3 mois et le spectre de l’expulsion. Même s’il n’a pas l’originalité de “kiffe-kiffe demain”, “Du rêve pour les oufs” est un bon livre, dans lequel on retrouve avec beaucoup de plaisir ce style si personnel, ce ton sensible et tendre. Faïza Guène réussit en tous cas le pari difficile de rebondir après le succès fulgurant de son premier roman!

Hachette 2006, 210 pages, 16€

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