A 18 ans, Hugo quitte la maison familiale et une mère un peu envahissante pour suivre des études de lettres à Paris. Il loue une chambre dans l’appartement de Jean Debat, un homme discret et taciturne qu’il ne fait que croiser entre deux portes. Hugo se trouve un job dans un bar, se crée un petit cercle d’amis parmi lesquels une libraire, Michelle, à qui il emprunte un jour un livre d’un certain Pascal Cami, intitulé “A contretemps”. Mais quand son logeur découvre ce roman dans son appartement, il est bouleversé, et il confie à Hugo qu’il en est l’auteur.
L’un sort de l’adolescence, c’est un lecteur insatiable qui se laisse un peu porter par les évènements, plein d’incertitudes sur lui-même et sur le chemin qu’il veut prendre. L’autre a déjà vécu, et souffert, a cru trouver sa voie, a perdu dans la bataille ses rêves et ses illusions. Un livre va rapprocher ces deux êtres solitaires qui pensaient n’avoir rien en commun. Je ne peux pas dire que la relation entre Hugo et Jean ou leurs histoires respectives m’aient vraiment touchée mais comme d’habitude j’ai été sensible à la plume délicate et mélancolique de Blondel. On retrouve ici aussi l’habileté de l’auteur à établir une connivence avec le lecteur: c’est un roman qui nous parle un peu de nous, notamment parce qu’il y est beaucoup question de livres, un moyen infaillible pour séduire une lectrice! Je ne sais pas si je conseillerais ce roman à ceux qui voudraient découvrir Jean-Philippe Blondel (allez voir plutôt du côté d’Accès direct à la plage ou 1979), mais ceux qui aiment déjà cet auteur retrouveront ici avec beaucoup de plaisir un univers familier et attachant.
Robert Laffont 2009, 240 pages, 19€
Lu aussi par Clarabel, Amanda, Laurence
Je viens juste d’en prendre note chez Saxaoul, mais avant j’en ai deux qui m’attendent dans ma PAL !
Bon week-end Solenn !
je vois que ns sommes du même avis : ces précédents romans étaient plus fort à mon sens, mais on retrouve ds celui-ci ce qui fait la beauté de sa plume