Jean-Paul travaille sans beaucoup d’enthousiasme dans l’entreprise familiale de jouets en bois. Etouffé par une mère envahissante et le souvenir vivace d’un père disparu, c’est un garçon timide et docile, désireux de plaire à tout le monde. Quand la pression devient trop forte, il part pourtant sans prévenir personne et embarque pour une croisière dédiée aux célibataires.
Le personnage principal est assez attachant, et le point fort de cet album est de rendre palpable l’extrême solitude de ce jeune homme pourtant très entouré. Mais j’ai trouvé que le scénario restait un peu à la surface des choses… L’épisode de la croisière, par exemple, s’attarde trop sur des personnages secondaires caricaturaux (notamment les aventures d’un animateur de séminaires d’entreprises très jaloux et de sa fiancée nymphomane). Je n’ai pas non plus été séduite par le dessin, moi qui aime les traits épurés et doux, je l’ai trouvé un peu sec. Les scènes de groupes sont très chargées, et même si elles visent à accentuer, par contraste, le sentiment de solitude du personnage, je les ai trouvées difficiles à décrypter. Malgré tous ces petits défauts, “Les coeurs solitaires” reste un album intéressant et plutôt agréable à lire, mais qui m’a laissé sur ma faim.