1902, Caroline, jeune New-Yorkaise de bonne famille, tombe amoureuse de Corin, un éleveur de bétail qui s’est installé dans l’Ouest. Ils se marient rapidement mais les conditions difficiles de sa nouvelle vie, bien loin du confort new-yorkais, ses problèmes pour avoir un enfant, la cohabitation craintive avec les employés indiens du ranch, et sa solitude dans ces espaces sauvages vont progressivement avoir raison de la santé mentale et physique de Caroline.
De nos jours. Les arrière-petites-filles de Caroline, Beth et Erika, reviennent s’installer dans le manoir anglais dont elles viennent d’hériter à la mort de leur grand-mère Meredith. Mais le souvenir de leur cousin Henry, mystérieusement disparu 23 ans plus tôt lors de vacances au manoir continue de les hanter. Erika est persuadée que l’état dépressif de sa soeur date de cette époque et qu’elle cache quelque chose à propos de la disparition d’Henry.
Voilà longtemps que je voulais découvrir l’œuvre de Katherine Webb, jeune romancière anglaise devenue en quelques années une référence en matière de sagas familiales. J’ai choisi ce titre un peu par hasard (c’était le seul disponible dans ma bibliothèque), et il se trouve que L’héritage est son tout premier roman.
Le livre s’ouvre en 1905, sur une scène percutante: Caroline y abandonne un jeune enfant nu, enveloppé dans une taie d’oreiller brodée d’iris jaunes (la précision aura son importance), à proximité d’un camp de gens du voyage. Qui est cet enfant? Pourquoi l’abandonne-t-elle? Le reste du roman s’emploie à raconter les trois années qui ont précédé cette tragédie, entre New York, le grand Ouest Américain et un vieux manoir anglais. En contrepoint il y a l’histoire de Beth et Erika, où là aussi il est question d’un enfant, disparu au cours d’une après-midi de jeux avec ses cousines. Deux lourds secrets de famille, d’un siècle à l’autre, qui se répondent et finiront par se rejoindre, Erika cherchant à savoir ce qu’est devenu l’enfant inconnu découvert sur une vieille photo de famille. L’héritage c’est à la fois le manoir, mais surtout ces secrets, ces douleurs que l’on se transmet d’une génération à l’autre, une ligne funeste qu’Erika va tenter de briser pour sauver sa soeur dépressive… J’ai bien aimé l’alternance entre les deux époques (Katherine Webb en a un peu fait son fonds de commerce puisqu’elle use du même procédé dans deux autres romans, Pressentiments et A la claire rivière). J’ai cependant préféré la partie mettant en scène Caroline, j’ai trouvé celle concernant Beth et Erika un peu paresseuse et redondante (l’auteur revient sans arrêt sur la dépression de Beth), le rythme s’en ressent. Mais on continue à tourner les pages parce qu’on meurt d’envie de savoir ce qui s’est passé… Le double dénouement sera à la fois tragique et amer. Malgré quelques réserves, si comme moi vous êtes amateur de sagas familiales, ce roman devrait vous combler!
Traduction par Sylvie Schneiter. Première édition française chez Belfond (2011). Disponible en poche chez Pocket (2013) – 523 pages.
9 Comments on [Roman] L’héritage – Katherine Webb
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Je suis tentée depuis longtemps, je note !
Je l’ai dans ma PAL et pense a priori le lire cet été, ça me semble idéal pour la période… une lecture légère mais tout de même intéressante. J’ai lu “Pressentiments” de cet écrivain, là encore des défauts mais au global j’ai passé un bon moment. Il était question des suffragettes, un sujet qui m’intéresse.
Les sagas familiales j’adore et je ne connais pas cette romancière anglaise. Ton billet donne envie 😉
Je ne sais pas… seulement trois étoiles… et une PAL qui, elle, flirte avec toutes les étoiles tant elle est haute… Je vais passer 😉
J’ai hésité entre 3 et 4 étoiles, donc la note est plutôt de 3 et demi 😉 J’ai quand même passé un bon moment malgré quelques longueurs.
Une auteure que je ne connais pas, mais que tu me donnes envie de découvrir.
Si tu te lances j’espère que ça te plaira!
Bonjour,
Moi aussi, j’ai très envie de découvrir les romans de l’auteur. D’ailleurs, je dois bien en avoir 3 dans ma PAL dont celui-ci. C’est très tentant. J’ai souvent le même ressenti sur les sagas familiales, il y a toujours une partie qui me passionne plus que l’autre au point d’avoir parfois envie de sauter des pages. C’est dommage. Néanmoins, je pense que c’est une histoire qui pourrait me plaire.
Bonne journée.
Je lirais sûrement d’autres titres de cet auteur, je pense que le prochain sera son dernier titre sorti cette année “La vérité à propos d’Alice”.