Catégorie : 1 étoile – A éviter

Charleston Sud – Pat Conroy

1 etoile

Charleston sud

Fils d’une directrice de lycée et d’un professeur de physique, Leo King a connu une adolescence difficile, marquée par le décès de son frère aîné. En  1969 à Charleston (en Caroline du Sud), alors qu’il s’apprête à entrer en classe de Terminale, il va faire la connaissance de ceux qui deviendront ses meilleurs amis: Les orphelins Niles, Starla et Betty, les jumeaux Sheba et Trevor, ses nouveaux voisins,  et un jeune couple de la bonne société renvoyé de leur ancien lycée pour une histoire de drogue, Chad et Molly. Il se lie aussi d’amitié avec Fraser, la jeune sœur de Chad,  star locale de basket féminin, et avec Ike, le fils de l’entraîneur de football. 20 ans plus tard la bande d’amis est toujours aussi soudée, et ils viennent en aide sans hésiter à Sheba, devenue une célèbre actrice, qui s’inquiète de la disparition de son frère.

Dès les premières pages, j’ai bien senti qu’entre Pat et moi, ça n’allait pas coller, le style est emprunté, la présentation des personnages lourde et maladroite.  Et j’ai surtout détesté  d’emblée cette façon de faire rentrer chaque personnage dans de petites cases: Les riches (mais qui ne sont pas heureux pour autant bien sur), les pauvres, les méchants, les gentils,  les beaux, les laids,  les blancs, les noirs, et  surtout le gay, qui traîne à lui seul une sacrée batterie de clichés: Efféminé jusqu’au bout des ongles, on le retrouve 20 ans plus tard à San Francisco, drogué et malade du Sida. Évidemment.  Et s’il n’y avait que cela: L’histoire est ponctuée par d’improbables rebondissements, les dialogues interminables sont d’une vacuité terrifiante, et le tout s’achève en une parodie de thriller sordide et ridicule… N’y a t-il a donc rien à sauver?  Pas grand chose, si ce n’est peut être l’histoire d’amour atypique entre les parents de Léo,  la cour assidue et inébranlable de son père alors même que sa mère avait décidé d’entrer au couvent… Seules ces quelques pages ont vraiment réussi à capter mon attention pleine et entière,  mais elles m’ont fait d’autant plus regretter la faiblesse du reste du récit. Je suis donc très déçue par cette première rencontre avec Pat Conroy dont on m’avait tellement vanté le talent, mais d’après une spécialiste es patounet, ce roman est de loin son  plus mauvais cru. Si j’arrive à oublier cette mauvaise expérience , peut être accepterais je un autre rendez vous avec cet auteur?

Lu dans le cadre d’un partenariat entre les éditions Albin Michel et Blog-O-Book (vous  trouverez chez BOB d’autres avis de lectrices, en général plus enthousiastes que moi).

Journal d’hirondelle – Amélie Nothomb

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Suite à une déception amoureuse, un homme perd toute sa capacité à ressentir la moindre émotion. Il voit dans son nouvel état l’occasion de
changer de job, et quitte son travail de coursier pour devenir tueur à gages. Insatisfait du nombre de missions qui lui sont confiées, il va même jusqu’à assassiner au hasard, de son propre chef.
Jusqu’au jour où il doit tuer un ministre et sa famille, ce qui va à nouveau bouleverser son existence…
Je ne fais partie ni des adorateurs, ni des détracteurs de Nothomb. J’ai lu et plutôt aimé quelques uns de ses précédents romans
(Métaphysique des tubes, Le sabotage amoureux, Cosmétique de l’ennemi), mais je ne me jette pas à chaque rentrée sur LE nouveau Nothomb. Cette année, le hasard l’a cependant placé sur mon chemin.
Je n’ai retrouvé dans ce nouveau roman ni la subtilité ni l’humour habituels de l’auteur. Ce “Journal d’hirondelle” n’est qu’un portrait très superficiel, basé sur quelques gimmicks : le roman est rythmé par les chansons de Radiohead, la
seule musique qui trouve grâce aux oreilles de notre anti-héros, et chacun des meurtres est suivi de séances de masturbation incongrues et répétitives.
Je n’ai pas adhéré du tout à cette histoire qui se veut provocante mais frôle le plus souvent le grotesque.  Sans compter que Nothomb adopte pour mener
tout ça une écriture guindée totalement inadaptée à son personnage plutôt fruste. Voilà vraiment un livre que je relâcherais sans aucun regret !

Albin Michel 2006, 136 pages, 14,50€

La vie de bureau – Jean-Michel Delacomptée

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Encore un livre lu pour le Prix Fnac. Je renonce à vous faire
un résumé en bonne et due forme de ce roman… Disons qu’un sexagénaire à l’existence insipide tente de séduire l’une de ses jeunes collègues aux dents longues, en tous points opposée à lui. Je me
suis rapidement ennuyée avec ce personnage vieillot et réactionnaire. On s’englue dans ses bavardages interminables sur son combat quotidien contre le bruit, sur sa passion du baiser,
sur son rêve d’une retraite tranquille. L’intrigue minimale n’est finalement qu’un prétexte à une suite de discours plutôt creux sur la vie moderne.  Au prix de redoutables efforts, j’ai
réussi à lire 150 pages, soit environ la moitié du roman, avant de renoncer et de laisser ce livre de côté. C’est d’autant plus dommage que le style est très élégant, et qu’il aurait fait
merveille au service d’un contenu plus consistant ! Mais “La vie de bureau” est à l’image de son personnage, sans relief et sans saveur.
Calmann-Levy 2006, 284 pages, 17 euros

Julien Parme – Florian Zeller

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Julien Parme a 14 ans et entretient des rapports très conflictuels avec sa mère, son beau-père et la fille de celui-ci. Alors que sa mère lui a interdit de se rendre à une
soirée chez Mathilde, la fille dont il est amoureux, Julien fugue. S’ouvre alors devant lui une nuit de liberté et d’errances dans les rues de Paris, faite de rencontres, et de questionnements
sur son passé (la mort de son père) ou son avenir (sa carrière de grand écrivain).

Voilà donc l’un des quatre titres que j’ai lu pour le prix
Fnac
. Florian Zeller est une cible privilégiée des médias, et bien avant la sortie de Julien Parme, le roman se faisait déjà descendre ici et
. Je n’aime pas hurler avec les loups, et j’ai donc essayé d’aborder ce livre sans
a-priori. Malheureusement, 300 pages plus tard, il faut bien me résoudre à rejoindre la meute… L’auteur a jeté tout ce qui fait la complexité et la richesse de l’adolescence pour réduire son
personnage à une triste caricature bête et égocentrique. Sans nuances et sans profondeur, Julien Parme n’est qu’une tête-à-claques que ses quelques failles (la mort de son père) ne parviennent
pas à rendre plus intéressant ou plus touchant. Le style, qui imite maladroitement le langage des adolescents (version beau quartier) est grotesque et agaçant, les tentatives d’humour tombent
complètement à plat. Un roman ennuyeux, froid et superficiel, qui manque de coeur et de sens, tout à fait optionnel dans cette rentrée littéraire.
Flammarion 2006, 302 pages, 17€