Année : 2010

“Il était une histoire”, un site incontournable pour les jeunes lecteurs

Même si je ne l’ai pas encore officiellement annoncé sur ce blog, les plus attentifs d’entre vous savent que j’attends un “heureux événement” pour la fin du mois. Et bien sûr pour la lectrice boulimique que je suis, je sais déjà que l’une de mes grandes joies de maman sera de raconter des histoires à ma fille et de lui transmettre le plaisir des mots. J’ai encore un peu de temps devant moi bien sûr, mais j’avoue que j’attends déjà avec impatience ces moments de complicité que nous partagerons, j’en suis sûre, autour des livres.

Je suis donc particulièrement sensible à l’initiative de la MAIF et de Rue des écoles qui ont lancé en septembre 2009 la première bibliothèque numérique gratuite pour les enfants de 3 à 10 ans. Iletaitunehistoire.com est destiné à faciliter l’accès à la lecture pour les plus jeunes en exploitant au mieux les formidables possibilités qu’offre Internet. Selon son âge ou ses envies,  l’enfant peut lire une histoire seul ou avec une aide vocale, mais il peut aussi simplement l’écouter (chaque histoire est lue par un comédien, une bonne initiative aussi pour les jeunes malvoyants), et certaines histoires sont même accessibles sous forme de petites vidéos. Il est possible d’imprimer ses histoires préférées, de les télécharger au format MP3, ou de les envoyer à ses amis. Et afin de prolonger un peu la lecture, des jeux (sous forme de quizz) et des bonus (des petites fiches qui approfondissent un aspect du texte) sont proposés en lien avec chaque récit. Tout est donc conçu pour apprendre à lire en respectant le rythme de chacun.

“Il était une histoire” se veut avant tout un site interactif dans lequel enfants, parents, enseignants disposent de leur espace réservé. Chaque semaine une nouvelle histoire vient enrichir cette bibliothèque, qui compte déjà 200 histoires, de longueur et de difficulté variables, classées en 6 catégories :

– Dans la catégorie Albums et histoires vous trouverez entre autres les nombreuses aventures de Jojo, le héros de Bruno Heitz (Jojo et le secret de la bibliothécaire, Jojo pas de bol, Les idées bleues de Jojo…). Petit plus, il suffit que l’enfant passe sa souris sur les mots ou expressions difficiles pour en découvrir le sens.

– Dans les Contes et légendes sont disponibles de grands classiques comme Cendrillon, Blanche-neige, La belle au bois dormant, mais aussi des récits issus d’autres cultures, des contes africains, inuit, berbères ou asiatiques.

– Dans Fables et poésies, on retrouve aussi des textes intemporels, les fables de La Fontaine bien sûr ou le magnifique poème de Jacques Prévert Le cancre (Il dit non avec la tête/Mais il dit oui avec le cœur/Il dit oui à ce qu’il aime/Il dit non au professeur…)

– La rubrique Comptines et chansons permet aux plus petits d’aborder les mots de façon ludique, en fredonnant des airs bien connus (Ainsi font, font, Au clair de la lune, Dodo l’enfant do…)

– Pour les graines de curieux, la catégorie Documentaires propose de petits textes  pour en apprendre plus sur notre histoire (Qui était Jules César, l’histoire des hiéroglyphes ou des chevaliers du Moyen-Âge) ou sur notre quotidien (l’histoire du vélo, ou d’où vient le vent par exemple)

– Last but not least, si vous voulez initier vos bambins aux langues étrangères, une rubrique Anglais regroupe des historiettes et des comptines dans la langue de Shakespeare.

Et dans la rubrique Bonus vous trouverez aussi des puzzles, des coloriages et bien d’autres activités imprimables. Avec des vacances de Noël qui approchent, je suis sûre que beaucoup d’entre vous seront ravis de trouver de quoi occuper leurs chères têtes blondes !

Article sponsorisé

Partage propulsé par Wikio

Les Radley – Matt Haig

Peter Radley, médecin apprécié, et sa femme Helen mènent une existence rangée à Bishopthorpe, une petite ville anglaise paisible. Mais il ne faut pas se fier aux apparences, et ce que même leurs enfants ignorent, c’est que les Radley sont des vampires. Il y a bien longtemps ils ont quitté Londres et une vie de plaisirs pour devenir abstinents et offrir un cadre plus calme à leurs deux enfants, Rowan et Clara. Mais on ne renie pas si facilement sa véritable nature, et bientôt les Radley vont devoir à nouveau faire face à leurs vieux démons : Quand Clara tue un humain, Peter affolé appelle à l’aide son frère Will, un vampire qui lui a choisi de laisser libre cours à ses instincts sauvages et  sanguinaires…

Sans être follement originale, voilà une histoire qui change un peu des bluettes que l’on peut trouver dans les librairies au rayon vampires ces derniers temps. « Les Radley » est un livre qui ne se prend pas au sérieux, qui joue beaucoup sur la parodie en piochant dans de multiples genres, roman fantastique, roman policier, chronique familiale et sociale, le sujet des vampires étant aussi un prétexte pour évoquer de façon décalée des thèmes très humains : les relations familiales, les problèmes de couple (le mensonge, l’adultère, les difficultés à communiquer) ou les tourments de l’adolescence (plutôt chétif à cause du manque de sang, le fils aîné, Rowan,  est devenu le souffre-douleur de ses petits camarades). C’est juste assez sanguinolent pour satisfaire les amateurs du genre, il y a quelques pointes d’humour et l’auteur s’est visiblement beaucoup amusé à soigner les détails : On découvre ainsi au fil des pages que des artistes très célèbres étaient ou sont des vampires : Bram Stocker (auteur de « Dracula ») ou Sheridan Le Fanu (auteur de « Carmilla ») évidemment, mais aussi le peintre Veronèse, Lord Byron, converti à 18 ans dans un bordel florentin, Prince ou Jimi Hendrix qui après avoir simulé sa mort tient désormais  un club de vampires rock dans l’Oregon ! Il y a bien quelques longueurs, et l’intrigue aurait mérité d’être un peu plus fouillée, mais globalement « Les Radley » est un roman sympathique et un bon divertissement.

Editions Albin Michel 2010, 350 pages, 19,90€

Sorties Poches Sp

Un roman français – Frédéric Beigbeder
C’est l’histoire d’un grand frère qui a tout fait pour ne pas ressembler à ses parents, et d’un cadet qui a tout fait pour ne pas ressembler à son grand frère. C’est l’histoire d’un garçon mélancolique parce qu’il a grandi dans un pays suicidé, élevé par des parents déprimés par l’échec de leur mariage. C’est l’histoire d’un pays qui a réussi à perdre deux guerres en faisant croire qu’il les avait gagnées […]. C’est l’histoire d’une humanité nouvelle, ou comment des catholiques monarchistes sont devenus des capitalistes mondialisés. Telle est la vie que j’ai vécue : un roman français. F. B. (Le livre de poche)

Le proscrit – Sadie Jones
A Waterford, dans la banlieue de Londres, tout le monde va à l’église et fête Noël dans l’insouciance. Une façade d’hypocrisie qui se fissure le jour où Lewis, dix ans, assiste impuissant, à la noyade de sa mère. Privé du réconfort d’un père à peine revenu de la guerre, homme froid, autoritaire et accablé par le veuvage, Lewis se rétracte dans la douleur et sombre peu à peu dans le doute, la solitude, puis la révolte… En 1957, quand il sort de prison où il vient de passer deux ans, il n’a que dix-neuf ans… Alors qu’au village personne n’attend son retour, le proscrit, l’exilé tourmenté, pourrait bien tout faire exploser… (10/18)

Twist – Delphine Bertholon
Madison Etchart, 11 ans, est enlevée au retour de l’école. Au fond de la cave qui lui sert de chambre, elle essaie de comprendre et recompose son monde au fil de ses cahiers. Deux voix lui font écho : celle de sa mère brisée mais qui espère toujours et celle de Stanislas, un étudiant qui lui donnait des cours de tennis. Un roman sur la vie intérieure d’une adolescente grandie en captivité. (j’ai lu)

Le remplaçant – Agnès Desarthes

“Peut-être ferais-je mieux de commencer par expliquer que mon grand-père n’est pas mon grand-père. Bouz, Boris, Baruch n’est pas le père de ma mère. Le père de ma mère a été tué à Auschwitz en 1942. B.B.B. – appelons-le ainsi, pour faire plus court – est l’homme avec qui ma grand-mère, la vraie, a refait sa vie… si l’on peut dire.” Né en Moldavie, province tour à tour roumaine et soviétique avant d’être partiellement annexée par l’Ukraine, B.B.B. traverse le siècle sans déranger personne. Occupant cette place laissée vacante, il joue un rôle à la fois discret et nécessaire. Lui, le “remplaçant”, est devenu irremplaçable. En confrontant son image avec celle du pédagogue polonais Janusz Korzack, directeur de l’orphelinat du ghetto de Varsovie, Agnès Desarthe trace le portrait de son anti-héros favori. (Points)

Tel des astres éteints – Leonora Miano
Amok, Shrapnel et Amandla sont des immigrés africains. Amandla, elle, vient de la Caraïbe. Tous trois ont vu le jour sur des terres lointaines. Ils n’ont pas la couleur des enfants du Nord. Cette différence est leur héritage commun, mais chacun l’habite à sa manière… Amok refuse que sa couleur conditionne son identité. Shrapnel, au contraire, revendique une filiation globale et aspire à l’unité, de l’Afrique aux Amériques. Quant à Amandla, elle croit trouver les réponses aux tourments du présent dans une ancienne mythologie. Chacune de ces voies peut déboucher sur une impasse. Ces astres éteints devront s’ouvrir et abandonner le ressentiment pour briller à nouveau… (Pocket)

Et si on dansait – Erik Orsenna
La suite des aventures grammaticales de Jeanne et de son frère Tom. Jeanne rédige et monnaie les devoirs des élèves de la ville des mots. De fil en aiguille, elle va devenir le nègre des hommes politiques et rédiger leurs discours. A cette occasion, elle se rendra compte de l’importance de la ponctuation et apprendra la musique avec son frère pour rythmer ses discours et sa vie. (Le livre de poche)

Bon vent – Pascal Morin
L’histoire se déroule à la montagne, où arrivent cinq stagiaires inscrits au club des Aigles, un club spécialisé dans le vol libre. Cinq stagiaires qui vont devoir vivre ensemble pendant une quinzaine de jours, dans une caserne isolée. L’angoisse naît dès l’arrivée des sportifs lorsqu’ils apprennent qu’un homme est tombé la veille de la Montagne-Rouge… En toile de fond du récit, il y aura donc l’ombre de la mort, l’aile de la camarde qui pourrait emporter chacun à tout moment. L’histoire sera racontée du point de vue de Paul, qui se présente comme un journaliste enquêtant sur les sports extrêmes. Mais rien n’est sûr, à l’image des rôles et des identités dans lesquels se complaisent l’ensemble des protagonistes de ce huis clos « à l’air libre ». Car pour eux, désirer voler, n’est-ce pas surtout vouloir en finir avec les mensonges de la comédie sociale et les peurs les plus intimes enfouies au fond de chacun ?
Entre trouble personnel et désir de liberté, Bon vent est un roman puissant, une épreuve, au sens fort… (Babel)

Avec les garçons – Brigitte Giraud
Si l’adolescence nous était contée…
« Je crois que tout a commencé avec les garçons : le langage, le corps, la respiration, mais aussi l’attente et le chagrin. Puis, les garçons sont devenus des hommes, mais je n’ai pas vu la différence. »
En 67 fragments et 1 nouvelle, Brigitte Giraud nous offre le journal intime du mouvement amoureux.

Ce livre va vous sauver la vie – A.M Homes
A près de cinquante ans, un homme s’aperçoit qu’il n’a peut-être jamais été qu’une sorte de mort-vivant. Faire le pont avec le passé pour retrouver l’avenir, prendre le risque de la vie, en finir avec le rentabilisme et l’urgence, parier sur un « être-ensemble » au seuil d’un XXIe siècle incertain en réapprenant le goût des autres, autant de pistes qu’explore, entre humour et angoisse, ce roman-renaissance. (Babel)

Val de grâce – Colombe Schneck
La narratrice relate son enfance passée rue du Val-de-Grâce, une enfance heureuse, évoquant les odeurs, les moindres recoins, les confiseries de la boulangerie, ses rêves de princesse de contes de fées, l’atmosphère de magie qui fait oublier le terrible épisode de la Shoah. (J’ai lu)

Laver les ombres – Jeanne Benameur
Lea aime, mais elle est un champ de mines, incapable de s’abandonner à Bruno, peintre de l’immobile. En pleine tempête, elle part vers l’océan retrouver sa mère dans la maison de l’enfance. Il faut bien en avoir le coeur net. C’est à Naples, pendant la guerre, qu’un “bel ami” français promet le mariage à une jeune fille de seize ans et vend son corps dans une maison close. C’est en France qu’il faudra taire la douleur, aimer l’enfant inespérée, vivre un semblant d’apaisement au bord du précipice. En tableaux qui alternent présent et passé, peu à peu se dénouent les entraves dont le corps maternel porte les stigmates. Dans une langue retenue et vibrante, Jeanne Benameur chorégraphie les mystères de la transmission et la fervente assomption des mots qui délivrent. (Babel)

Ardoise – Philippe Djian

“« Il y a cette idée de devoir quelque chose. D’être redevable. D’avoir une ardoise quelque part. Et un jour, il faut régler ses comptes.
Ma dette, envers certains écrivains, ne sera jamais réglée. Je ne m’en acquitte que d’une faible part. D’un coeur joyeux.»

Quand vous lirez ce livre… – Sally NICHOLLS

Sam aime les dirigeables, les loups et le jeu Warhammer. Il veut être scientifique quand il sera grand. Sam est un garçon de 11 ans comme les autres. Ou presque. Car Sam a une leucémie. Alors pour savourer chaque moment de son existence, il décide d’écrire un livre. Un journal intime dans lequel il raconte son quotidien et dresse la liste des huit choses qu’il veut faire. Huit rêves à réaliser absolument avant que la maladie ne gagne la partie. Huit souhaits extravagants qui retiennent le jeune garçon sur le chemin de la vie… (Pocket)

Petit Déjeuner avec Mick Jagger – Nathalie Kuperman
Mick Jagger est sur le point de se réveiller. Il va rejoindre Nathalie dans la cuisine où elle l’attend, une tasse de café à la main. Cette scène, Nathalie l’a-t-elle vraiment vécue ? Ou bien n’est-ce qu’une image inventée, fixée à jamais dans son esprit ? Entre l’adolescente fantasque et l’écrivain qui, trente ans plus tard, tente de mettre de l’ordre dans son passé, il y a ce personnage-clé, Mick Jagger, comme la pièce manquante d’un puzzle inlassablement recommencé.
Un premier amour imaginaire. Mais aussi la meilleure façon de se raconter des histoires.
Dans ce roman où réel et fiction se mêlent, Nathalie Kuperman met en scène une jeune fille seule dans un appartement à Paris, un déménagement, une agression sexuelle, une mère déprimée, une obsession. Et le désir éperdu de rejoindre, enfin, la vraie vie. (Points)

Netherland – Joseph O’Neill

Hans et Rachel vivent à New York avec leur jeune fils lorsque surviennent les attentats du 11 Septembre. Quelques jours plus tard, ils se séparent, et Hans se retrouve seul, perdu dans Manhattan, où il ne se sent plus chez lui. Il fait la connaissance de Chuck, un homme d’affaires survolté qui rêve de lancer le cricket à New York. Sur des terrains de fortune, Hans tente d’échapper à la mélancolie. Le charisme de Chuck draine une foule de joueurs du dimanche, tous venus d’ailleurs – de Trinidad, de Guyane ou de plus loin encore -, tous persuadés que l’Amérique reste le pays des possibles.
Alors que le monde ne croit plus en rien, eux continuent d’espérer. Au milieu de ces exilés, Hans retrouve un second souffle. Mais qui est Chuck ? Il faudra des années avant que le mystère qui entoure sa véritable identité se dissipe. (Points)

Maurice à la poule –  Matthias Zschokke  (Prix Femina Etranger 2009)
Maurice passe ses jours dans son bureau du quartier nord de Berlin, là où débarquent les habitants de l’Est, une zone déclarée «sensible». Il écrit à son ami et associé Hamid à Genève, le plus souvent il ne fait rien. De l’autre côté de la cloison, quelqu’un joue du violoncelle, cela l’apaise, mais il ne réussit pas à dénicher le musicien tant le dédale des immeubles est inextricable. Il fréquente souvent le Café Solitaire, la Papeterie de Carole, passe devant le Bar à Films de Jacqueline des lieux dont les propriétaires changent souvent pour cause de faillite.
Dans ce roman fait de détails, d’esquisses et de lettres, Zschokke met en scène des existences sans gloire, des êtres blessés par la vie, pour qui il nourrit une tendresse sans limites. (Points)

La brève et merveilleuse vie d’Oscar Wao – Junot Diaz
« Peu importe en quoi vous croyez, le fukú, lui croit en vous. » Le fukú, c’est la malédiction qui frappe la famille d’Oscar, une très ancienne légende dominicaine. Oscar, lui, rêve de mondes fantastiques, s’imagine en Casanova ou Tolkien… au lieu de quoi il grandit au fond de sa classe et de son New Jersey, binoclard fou de SF, obèse et solitaire. Ses seuls superpouvoirs sont ses voyages dans l’histoire de sa famille. Nourrie des destins de ses aïeux brisés par la torture, la prison, et l’exil, la vie d’Oscar s’écrit, fulgurante et désastreuse. Et rejoint la grande Histoire, celle de la dictature de Trujillo, de la diaspora dominicaine aux États-Unis, des promesses avortées du rêve américain. (10/18)

Une odyssée américaine – Jim Harrison
Cliff, 62 ans, vit un moment important de son existence : sa femme vient de le quitter et son chien de mourir. Armé d’un puzzle coloré des Etats-Unis, il décide de tout plaquer et de prendre la route. (j’ai lu)

Hors jeu – Bertrand Guillot
La vie de Jean-Victor est bouleversée lorsqu’il décide de participer à un jeu télévisé. Sa fulgurante ascension professionnelle et sa volonté de rester un dominant vont être réduites à néant. Premier roman. (J’ai lu)

Inassouvies, nos vies de Fatou Diome

Betty, la trentaine solitaire, passe son temps à observer les habitants de l’immeuble d’en face. Son attention se focalise sur une vieille dame. A cause de son air joyeux, elle la baptise Félicité et se prend d’affection pour elle. Lorsque Félicité est envoyée dans une maison de retraite, Betty, bouleversée, remue ciel et terre pour la retrouver. Une véritable amitié est née. (j’ai lu)

Mélancolie du rocker – Toby Litt


Gamins, nous avions des problèmes assez similaires pour qu’ils nous rapprochent (Si tu insistes : ennui, détresse, haine, frustration). On a formé un groupe. Le succès a été au rendez-vous. Ca n’a rien résolu.
Il nous est même arrivé de devoir exacerber ces problèmes pour pouvoir écrire l’album suivant. Syph a réduit à néant de belles histoires d’amour pour une douzaine de bonnes chansons.
J’imagine que, sans ce côté torturé, nous n’aurions pas de fans. D’un point de vue émotionnel, on n’est toujours pas sortis de l’adolescence, si bien que les ados continuent de se reconnaître en nous.

Arrivé à un tournant de sa vie, le batteur Clap revient sur l’histoire du groupe Okay, qu’il a formé à l’adolescence avec 3 de ses camarades, Syph le chanteur charismatique, Mono le bassiste et Crab le percussionniste. Le succès va leur permettre de mener une existence hors-normes et insouciante entre voyages, fêtes et tentations en tous genres. Mais rapidement des dissensions vont apparaître au sein du groupe, chacun des membres ayant des aspirations différentes.

« Mélancolie du rocker » est construit sous la forme d’une interview (mais on imagine seulement la présence d’un journaliste ou d’un biographe). Chaque chapitre renvoie  à un souvenir de Clap, mais pas dans l’ordre chronologique, ce qui donne une construction plutôt décousue. Je pense que c’est surtout cet aspect qui m’a gêné, les infos sur les personnages sont livrées de manière confuse et parcellaire,  j’ai donc eu du mal à cerner et à m’attacher à ces adulescents enivrés par le succès. Le sujet n’est pas inintéressant, pourtant je me suis ennuyée assez vite. Il y est finalement assez peu question de musique,  mais surtout d’alcool, de drogue, de sexe, de filles, de ces innombrables groupies attirées par la lumière, et les anecdotes deviennent vite répétitives.

Il y a quelques années j’avais lu, et adoré, un autre roman de Toby Litt, Qui a peur de Victoria About ?. Ajoutons à cela  une maison d’édition que j’apprécie beaucoup (Phébus) et un résumé alléchant (Grandeur et décadence d’un groupe de rock), le cocktail était prometteur et j’étais dans de très bonnes dispositions à l’égard de ce roman quand j’ai attaqué ma lecture. Mais malheureusement cette fois la mayonnaise ne prend pas, et avec beaucoup de regrets j’abandonne cette lecture au bout de 150 pages (soit la moitié du roman).

Phebus 2010, 304 pages, 23€. Titre original: I Played the Drums in a Band Called Okay, traduction de Céline Leroy.