Catégorie : Lectures

Journal d’hirondelle – Amélie Nothomb

1-etoile.gif

Suite à une déception amoureuse, un homme perd toute sa capacité à ressentir la moindre émotion. Il voit dans son nouvel état l’occasion de
changer de job, et quitte son travail de coursier pour devenir tueur à gages. Insatisfait du nombre de missions qui lui sont confiées, il va même jusqu’à assassiner au hasard, de son propre chef.
Jusqu’au jour où il doit tuer un ministre et sa famille, ce qui va à nouveau bouleverser son existence…
Je ne fais partie ni des adorateurs, ni des détracteurs de Nothomb. J’ai lu et plutôt aimé quelques uns de ses précédents romans
(Métaphysique des tubes, Le sabotage amoureux, Cosmétique de l’ennemi), mais je ne me jette pas à chaque rentrée sur LE nouveau Nothomb. Cette année, le hasard l’a cependant placé sur mon chemin.
Je n’ai retrouvé dans ce nouveau roman ni la subtilité ni l’humour habituels de l’auteur. Ce “Journal d’hirondelle” n’est qu’un portrait très superficiel, basé sur quelques gimmicks : le roman est rythmé par les chansons de Radiohead, la
seule musique qui trouve grâce aux oreilles de notre anti-héros, et chacun des meurtres est suivi de séances de masturbation incongrues et répétitives.
Je n’ai pas adhéré du tout à cette histoire qui se veut provocante mais frôle le plus souvent le grotesque.  Sans compter que Nothomb adopte pour mener
tout ça une écriture guindée totalement inadaptée à son personnage plutôt fruste. Voilà vraiment un livre que je relâcherais sans aucun regret !

Albin Michel 2006, 136 pages, 14,50€

Sorties Poches de Janvier 2007

Après une fin d’année très morne, le mois de janvier est beaucoup plus animé sur le front des sorties poches !
*Romans français*
Le goût des
femmes laides
de Richard Millet (Folio)
Mes mauvaises
pensées
de Nina Bouraoui (Folio) – Prix Renaudot 2005
Le pont de
Ran-Mositar
de
Frank Pavloff (le livre de poche)
Le bonheur de Philippe Delerm (Folio)

face=”Arial”>Voix sans issue
de Céline Curiol (Babel)
La dernière
femme
de Jean Paul
Enthoven (Le livre de poche)
Les
sangliers
de
Véronique Bizot (le livre de poche), l‘avis de Tatiana
Le
maître des âmes
de Irène Némirovsky (Folio)
Le
coeur à la craie
de
Daniel Picouly (Le livre de poche), l’avis de Cathe
Le musée
de la sirène
de
Cypora Petitjean-Cerf (Points), l’avis de Clarabel
*Romans étrangers*
American
darling
de Russel Banks (Babel), l‘avis de Sophie et celui de Cuné

Quatre saisons à Mohawk
de Richard Russo (10/18), l’avis de Cuné
L’auteur!
l’auteur!
de David Lodge – Rivages Poche
Waiting period de Hubert Selby Jr
(10/18)
La
femme de hasard

de Jonathan Coe (Folio)
*Polars, Thrillers, science fiction*
Meurtres
à Pékin
de Peter
May (babel noir), mon commentaire ici
Anges et
démons
de Dan
Brown (Pocket)
L’analyste
height=”1″ border=”0″ alt=”” src=”http://www.assoc-amazon.fr/e/ir?t=carnetdelectu-21&l=ur2&o=8″> de
John Katzenbach (Pocket)
Cosmos
incorporated
de
Maurice G. Dantec (le livre de poche)
La femme en
vert
d’Arnaldur
Indridason (Points Policier),  l’avis de Clarabel

Du rêve pour les oufs – Faïza Guène

3-etoiles.gif

Ahlème (“rêve” en arabe) a 24 ans et des aspirations de son âge, sortir avec ses copines, trouver le grand amour. Mais pas facile de trouver du temps pour soi quand on doit subvenir aux besoins d’un foyer, enchaîner les missions d’intérim, s’occuper d’un père qui a perdu la tête, et surveiller un petit frère de 15 ans fasciné par les petits caïds de la cité.

On retrouve ici la patte de “Kiffe-Kiffe demain” un rien assagi, un peu plus mature, une dose d’humour en moins contre un peu plus de mélancolie, une langue toujours aussi vivante mais qui a gagné en simplicité. L’auteur réussit à conserver beaucoup de légèreté et de fraîcheur dans ce roman qui puise pourtant dans des thèmes très lourds : les souvenirs d’Algérie et d’une mère assassinée, le triste destin d’un père qui n’est plus que l’ombre de lui même, la difficulté à trouver du boulot, l’argent facile de la cité trop tentant pour un adolescent, la carte de séjour à renouveler tous les 3 mois et le spectre de l’expulsion. Même s’il n’a pas l’originalité de “kiffe-kiffe demain”, “Du rêve pour les oufs” est un bon livre, dans lequel on retrouve avec beaucoup de plaisir ce style si personnel, ce ton sensible et tendre. Faïza Guène réussit en tous cas le pari difficile de rebondir après le succès fulgurant de son premier roman!

Hachette 2006, 210 pages, 16€

Passage du désir – Dominique Sylvain

2_etoiles.gif

Jean-Luc, Farid et Noah braquent un bureau de change parisien. Malgré l’incompréhension de ses deux amis, Farid a l’intention de
donner sa part du butin à Vanessa, son ex-petite amie. Mais quelques heures plus tard, le corps de Vanessa est découvert par ses deux colocataires, avec un énorme sac de billets près
d’elle.
Les soupçons de la police se portent sur Maxime, un restaurateur du quartier, qui aurait eu une liaison avec la jeune
femme.  Mais deux habituées du restaurant, Lola Jost et Ingrid Diesel, joignent leurs efforts pour mener leur propre enquête et prouver l’innocence de Maxime.
Après avoir lu l’excellent Tokyo de Mo Hayder, distingué par le prix des Lectrices de Elle 2006, j’ai noté fébrilement les quelques polars ayant obtenu ce prix les années précédentes, espérant y découvrir d’autres pépites.
“Passage du désir” est la première aventure d’un duo d’enquêtrices peu banal: Lola Jost est une ex-commissaire
renfrognée, qui profite de sa retraite récente pour faire d’énormes puzzles en robe de chambre. Et sa comparse, Ingrid Diesel, est une masseuse américaine toute en force et sensualité, qui mène
une double vie. Deux personnages originaux certes, mais pas très crédibles,  et dont la complicité immédiate sonne un peu faux. Ce couple insolite écrase une intrigue assez fade, pas
désagréable, mais qui ne sort pas des sentiers battus. Malgré un décor sympathique qui met en avant un quartier parisien,  “Passage du désir” est un  polar peu convaincant!
2004, j’ai lu, 282 pages, 5,80€
Grand prix des lectrices de Elle 2005

Ce que je sais d’elle – Béatrice Hammer

3-etoiles.gif



Une
femme a disparu. Sa famille, ses amis, sa femme de ménage ou les commerçants de son quartier ont tous une explication différente sur cette disparition mystérieuse: enlèvement, meurtre ou
fuite volontaire ? Chacun y va aussi de son avis sur le caractère et l’existence de cette femme aux contours mouvants, mère et épouse aimantes pour certains, manipulatrice égocentrique pour
d’autres.

J’ai vraiment été enchantée par la plume de Béatrice Hammer : Avec une belle économie de moyens et beaucoup de fluidité,
elle se livre ici à un exercice de style audacieux: les courts monologues s’enchaînent, liés par un enquêteur quasi-invisible que l’on ne devine qu’à travers les réponses de ses interlocuteurs.
Les différents témoignages se complètent, se contredisent et composent le visage d’une femme aux multiples facettes. La disparue ne se révèlera jamais tout à fait au lecteur, et on ne garde
finalement en tête que l’extraordinaire complexité de ce personnage. “Ce que je sais d’elle” est moins l’histoire d’une disparition, qu’un roman sur les regards qui nous construisent… ou nous
détruisent. C’est en tous cas un récit charmant et intriguant, très agréable à lire !

Editions Arlea 2006, 143 pages, 15€
Le site officiel de l’auteur