Catégorie : 2 étoiles – Pourquoi pas?

Meurtres en copropriété – Deborah Crombie

Note/ 2 étoiles

Meurtres en copropriétéRécemment promu, le superintendant Duncan Kincaid compte bien profiter d’une semaine de congés bien méritée en ce mois de septembre. Le voilà donc dans le Yorkshire dans une belle résidence en copropriété, pas vraiment le style du bonhomme, mais cette semaine tout confort  lui a été cédée par son cousin, qui ne peut quitter Londres. Mais notre superintendant ne va pas avoir le temps d’apprécier ce cadeau: Le lendemain de son arrivée, le jeune directeur adjoint est retrouvé mort dans la piscine de la résidence… Si la police locale penche pour un suicide,  Duncan Kincaid lui comprend vite qu’il s’agit d’un meurtre.

Une directrice séduisante et ambitieuse, deux vieilles filles, une jolie et mystérieuse scientifique, un député en pleine ascension et sa femme un peu trop portée sur la bouteille, un couple de rétro-hippies, un homme en instance de divorce et sa fille adolescente, un ancien militaire et sa discrète épouse: Tous les résidents cachent de gros secrets ou de petites lâchetés, mais lequel d’entre eux a donc assassiné le jeune homme?

Meurtres en copropriété est la première aventure d’un duo d’enquêteurs de Scotland Yard, Duncan Kincaid et son acolyte Gemma James (qui n’a ici qu’un rôle secondaire). Une ambiance très british (la photo de couverture annonce la couleur), une vaste demeure, et pas mal de suspects potentiels, voilà qui suffit sans doute à situer ce premier tome dans la lignée d’Agatha Christie, même si le résultat s’avère bien en dessous de ce qu’a pu produire la vieille dame du polar anglais. Car ce roman policier tombe vite dans tous les travers du genre, une galerie de personnages superficiels et caricaturaux, pas mal d’approximations et de facilités dans l’intrigue, beaucoup de clichés, et un style très lourd. Pourtant, malgré tous ces défauts, j’ai trouvé que ce premier tome se laissait lire sans déplaisir, ce n’est pas un roman follement original, mais il est parfois assez agréable de se balader ainsi sur des sentiers balisés et peu risqués. Alors si vous cherchez un polar classique et facile à lire, pourquoi pas?

Le livre de poche 2009, 318 pages, 6€. Titre original A share in death, traduction d’Anne Crichton.
Les avis de Keisha, Fashion (un roman écrit avec les pieds et roulé sous les aisselles!), Lilibook, Uncoindeblog.

Une vie de pintade à Paris – Layla Demay & Laure Watrin

Note/ 2 étoiles


une vie de pintade à parisA la fois guide touristique et chronique sociale, Une vie de pintade à Paris décortique les petites habitudes des Parisiennes en abordant tous les thèmes qui peuvent a-priori intéresser la gent féminine: L’univers de la mode et de la beauté, la vie professionnelle, les transports, les hommes, les enfants, les sorties… Layla Demay & Laure Watrin dressent un portrait complet mais souvent peu flatteur des parisiennes: emmerdeuses, râleuses, snobs, serial shoppeuses, indisplinées et décoiffées,  femmes fatales et femmes enfants, accros aux fourneaux mais pas aux salles de sport, adeptes du bio mais aussi des longs bains moussants, jamais à un paradoxe près dans tous les domaines. Elles ont en tous cas du caractère, et j’ai beaucoup aimé les portraits de figures  parisiennes que l’on trouve au début du livre (Mick la cantinière, Lulu la landaise, la graffeuse Miss Tic ou le travesti Jenny Bel’Air), mais par la suite j’ai souvent regretté que les deux auteurs ne prennent pas plus le temps d’approfondir certains thèmes et témoignages. L’ensemble est un peu répétitif et caricatural, on n’échappe pas encore une fois aux sempiternels clichés sur les taxis parisiens, les  français toujours en RTT  ou  les lourdeurs de l’administration, mais d’autres scènes sont assez enlevées comme les terrifiantes  empoignades pendant les soldes presse chez Zadig & Voltaire, ou l’épilation du maillot chez l’esthéticienne du quartier. Comme un magazine féminin, ça se picore plus que ça ne se dévore pour ne pas risquer l’indigestion, le ton sautillant est parfois agaçant mais le tout est plutôt sympa et léger, sans prétention, plein de bonnes adresses en tous genres.  Last but not least, c’est la bloggueuse Margaux Motin qui signe les illustrations de ce guide de survie dans la jungle parisienne!

Le livre de poche 2009, 338 pages, 6,50€ (1ère édition Calmann-Levy 2008)

Retrouvez d’autres avis sur Bibliomania.
Lu dans le cadre d’un partenariat entre Le livre de Poche et le Forum Livraddict

Etat de choc – Margaret Murphy


Un jeune garçon est retrouvé errant en pleine nuit dans les rues de Liverpool, muet et terrorisé. Il est confié à une infirmière, Jenny, et à son compagnon, Fraser, qui accueillent depuis de nombreuses années des enfants en difficulté. Un autre enfant qui disparaît, un couple de petits voyous en possession de cartes bancaires volées, une femme qui se vide de son sang sur le sol de sa cuisine, et une jeune standardiste très  perturbée… Existe t-il un lien entre tous ces personnages?

La quatrième de couverture et les premières pages étaient prometteuses, et toutes ces pistes qui s’entremêlent plutôt excitantes. L’intrigue principale est accrocheuse, et il y a même quelques bonnes idées, comme le thème de la “fausse mémoire” (sous l’influence de thérapeutes maladroits, des personnes fragiles se souviennent d’évènements traumatisants n’ayant en fait jamais eu lieu). Malheureusement ce dernier point est bien  mal exploité, comme si l’auteur ne savait pas très bien comment l’intégrer à son histoire. Globalement Margaret Murphy, que je découvre avec ce roman, ne semble pas du tout maîtriser son affaire, elle a beaucoup d’idées mais n’arrive pas à les organiser et à les étoffer: Personnages transparents, multiplication de pistes sans intérêt, scènes inutiles, dialogues à rallonge, accumulation de clichés, platitudes et grosses ficelles. Un dénouement sans surprise souligne encore un peu plus la vacuité de ce roman et son manque de cohérence. Une  vraie  déception.

Le livre de poche 2008, 381 pages, 6,50€
Titre original: Past reason, traduction d’Elishéva Marciano
L’avis de Keisha.

Le secret de Moonacre – Elizabeth Goudge



A la mort de son père, Maria Merryweather quitte Londres avec sa gouvernante pour s’installer au manoir de Moonacre, chez son oncle, Sir Benjamin. Ce dernier l’accueille avec beaucoup de chaleur et d’attention, et la jeune fille tombe tout de suite sous le charme de son nouvel environnement, bien qu’il s’y passe des choses très étranges. Son oncle lui même semble cacher beaucoup  de secrets: Pourquoi n’a t’elle pas le droit de s’approcher de la baie de Merryweather ou de la foret de pins? Pourquoi aucune femme n’a t’elle mis les pieds au manoir depuis plus de vingt ans? Maria va découvrir qu’une malédiction plane sur sa famille depuis de nombreuses générations.

Paru en 1946 sous le titre “The little white horse” (Le cheval d’argent), ce roman est un classique de la littérature anglo-saxonne, récemment adapté au cinéma (ce qui explique le changement de titre). C’est un livre taillé sur mesure pour les petites filles: On y trouve une chambre de princesse, de jolies robes, et des animaux fabuleux (Un  énorme chien, un chat très malin, un gentil cheval, un lièvre, une licorne…). L’ensemble ne manque pas d’un certain charme un peu démodé, les personnages sont attachants, avec une mention spéciale à Miss Heliotrope, la gouvernante qui souffre de terribles maux d’estomac, et au virevoltant cuisinier Marmaduke Scarlet. Malheureusement l’ensemble a beaucoup de défauts: un style épouvantable, surtout dans les premières pages où tout n’est que “joie”, “enchantement” et “émerveillement”, des descriptions interminables, une histoire un peu fade et bien trop prévisible. C’est mignon, plein de bons sentiments, mais si vous avez plus de dix ans vous risquez de vous ennuyer ferme!

Hachette 2009, 333 pages, 12,90€
L’avis de Lou, plus indulgente que moi, meme si elle regrette “quelques moments terribles de “bisounours’itude”!

Les naufragés de l’île Tromelin – Irène Frain


En 1761, un navire français qui transporte une cargaison clandestine d’esclaves fait naufrage près d’une petite île de l’Océan indien. Les rescapés, noirs et blancs, vont devoir cohabiter sur ce bout de terre malmené par les éléments, puis s’entraider afin de construire une nouvelle embarcation. Mais le bateau de fortune étant trop petit, le lieutenant Castillan prend la difficile décision d’abandonner les esclaves, tout en leur promettant qu’il reviendra les chercher. Les secours ne viendront que 15 ans plus tard…

En s’appuyant sur de rares archives, et sur les recherches de l’historien Max Guérout, Irène Frain retrace donc ici un  épisode peu glorieux de l’histoire française, auquel Condorcet lui même fit référence dans le cadre de son combat contre l’esclavage. Parmi les nombreux rescapés, elle s’attache aux pas de quelques protagonistes, comme l’officier qui organisa la survie, Castellan, le “blanc-aux-yeux-couleur-de-pluie”, ou l’écrivain Keraudic, individu antipathique  et lâche, mais qui par son métier fut un témoin privilégié des évènements. Le sujet promettait d’être passionnant, mais à vouloir livrer un récit aussi exhaustif que possible, l’auteur nous noie dans les détails, et ça commence dès les premières pages, avec des passages interminables sur  les tortues de mer ou sur l’emplacement de l’île. J’ai aussi été gênée par la frontière très floue entre roman et document, on ne sait parfois plus ce qui tient de la réalité ou de l’imagination d’Irène Frain…  Ces choix de narration, le manque de distance et de sobriété ont failli avoir raison de ma
patience et malgré l’intérêt du sujet, j’ai malheureusement eu beaucoup de mal à aller au bout de cette lecture.

Michel Lafon 2009, 369 pages, 20€

Le site officiel du livre

Un livre lu par de nombreux bloggueurs, retrouvez tous les liens sur Blog-o-Book
A écouter, l’entretien d’Irène Frain dans l’émission de Michel Drucker sur Europe 1



(Merci à)