Catégorie : Mes lectures

Sorties Poches Novembre 2008



Camille et Paul de Dominique Bona (Prix Elle du document 2007)
Fièvre, passion, génie. C’est sous les signes de feu de la création et de la destruction qu’ont vécu les Claudel: Camille le sculpteur, Paul le poète. Cette biographie évoque, pour la
première fois, leurs rapports fusionnels. Camille, intransigeante, affronte les incertitudes de l’art et de la vie de bohème ; Paul trompe son mal de vivre dans les voyages et l’exotisme, en
Chine, au Brésil, au Japon. Ces destins, séparésen apparence, se sont nourris l’unde l’autre. La sœur et le frère vont connaître les mêmes amours funestes. Paul s’éprend de Rosalie Vetch, une
femme mariée qui l’abandonnera ; Camille subit l’envoûtement de Rodin jusqu’à la folie. Dominique Bona retrace les épisodes de leurs vies tourmentées. Elle révèle les liens profonds entre ces
deux artistes lumineux et déchirés : unis, au-delà de l’adversité, par une fraternité indestructible. (Le livre de poche)


Le bois des amoureux de Gilles
Lapouge

La figure du soldat remontait, comme du fond d’un lac, et
resplendissante, à mesure
que la calèche aux coussins bleus s’élevait dans les tournants qui joignent la gare de Champtercier au village, surtout à partir du bois des amoureux qui forme la frontière, nous le disions
toujours, du village. La frontière de notre enfance. Notre bonheur commence et finit au bois des amoureux. Notre tristesse commence et finit au bois des amoureux. Un point, c’est tout ! (Le livre
de poche)


Il n’y a pas
de grandes personnes – Alix Saint Andre

Depuis un coup de foudre lors d’une dictée par un gris matin d’automne dans un collège du Maine-et-Loire, sa folle passion a conduit Alix de Saint-André à toute sorte d’extrémités. Pour l’amour
de Malraux, elle a acheté des chats de gouttière, appris la grammaire espagnole. visité la Bosnie en guerre, organisé une campagne télévisée, péroré à la chaire d’universités new-yorkaises, tenté
un acrobatique ménage à trois avec Proust, traqué sa trace chez Chateaubriand, assassiné Rousseau, poursuivi toutes ses femmes d’une jalousie féroce et même kidnappé sa fille dans les pages d’un
roman. Jusqu’au jour où elle s’est retrouvée face à face avec Florence, la véritable fille de son héros…

(06/11, Folio)
Lu par
Gambadou, Laure

Classe à part – Joanne Harris
Un imposteur rôde dans les couloirs de Saint Oswald, école huppée pour jeunes Anglais destinés à un brillant avenir. Il se faufile dans ses moindres recoins déguisé en élève,
mais sait bien au fond qu’il lui sera à jamais impossible de briser les barrières sociales, de sortir de son quotidien sordide : un père qui boit, une mère partie avec un amant, une école où la
violence des élèves a presque anéanti le corps enseignant, bref, des horizons très sombres. Mais le rêve lui est toujours permis et lors de ses incursions dans les murs de Saint Oswald, il va
nouer avec un de ces garçons tant enviés, un futur golden boy, une amitié intense qui virera fatalement au drame. Et fera encore sentir ses effets une quinzaine d’années plus tard dans un combat
des plus spectaculaires entre l’individu et la société tout entière. Joanne Harris, romancière qui aime les défis, s’aventure ici sur le terrain du suspense psychologique, menant avec maestria ce
récit d’une revanche diabolique. (13/11, Points)

Pension Eva – Andrea
Camilleri

Dans la Sicile des années 40, tout
minot qu’il est, Nenè s’interroge : que vont faire les hommes dans cette belle maison près du port, où habitent tant de femmes nues ? Bientôt, au fond d’un grenier, une cousine entreprenante
l’éclairera sur le sujet. En grandissant, il deviendra familier de ces dames et bien vite découvrira chez elles, au-delà de la sensualité, des trésors de récits. Autour de la table présidée par
l’austère Signura, avec ses amis Jacolino et Ciccio, il perçoit le caractère étrangement sacré de ce bordel et les miracles qui s’y déroulent. La guerre gronde dans le ciel, les bombes
américaines dévastent la ville, les armées allemandes quittent les lieux, mais à la Pension Eva, un vieux noble retrouve sa virilité, un ange descend nu en parachute, le portrait de Staline a des
effets inattendus sur un résistant communiste, le saint patron local rend visite à l’une de ces dames. Et puis des couples fixes se forment avant de connaître une fin terrible ou bien heureuse.
Mêlant le dur récit documentaire et l’allégresse rêveuse du réalisme magique, ce roman d’apprentissage par temps d’apocalypse, que l’auteur lui-même présente comme un moment très spécial dans son
œuvre, nous fait découvrir une nouvelle facette du grand romancier Andrea Camilleri.  (20/11, Points)
Lu par
Papillon, Cathe, Laurent, Eva, Dominique



Blessés – Percival Everett

Voilà bien des années que John Hunt, qui a maintenant atteint la quarantaine, a choisi de se détourner de la société des hommes en allant vivre dans un ranch où, aux
côtés d’un oncle vieillissant, il élève des chevaux. Mais le fragile éden, édifié en intime symbiose avec les rythmes naturels du monde animal par ces deux hommes noirs dans le grand Ouest
américain, vient à se fissurer: un jeune homosexuel est retrouvé dans le désert battu à mort, un fermier indien découvre deux de ses bêtes sauvagement assassinées, et l’inscription Nègre rouge en
lettres de sang dans la neige… C’est dans ce contexte menaçant que John s’interroge sur ses choix de vie depuis la mort tragique de sa femme, sur la nature de ses sentiments envers les uns et
les autres, sur les silences coupables qui couvrent, dans la région, les agissements d’un inquiétant groupe néo-nazi, sur la fin imminente de l’oncle Gus, frappé par la maladie, sur l’amour,
enfin, qu’une jeune femme vient réveiller en lui… Privilégiant une écriture de l’action qui exalte les puissances du non-dit, l’écrivain confère à ses personnages une attachante justesse et,
fidèle au chemin d’écriture qu’il s’emploie à frayer au fil de son œuvre, propose, à travers une subtile dénonciation de toutes les haines – raciale, sexuelle – qui meurtrissent l’Amérique
contemporaine, une variation chargée d’enseignements sur l’humaine condition, dans toute sa bouleversante vulnérabilité. (05/11, Babel). Lu par
Papillon, Laurent

Sauvez Hamlet – Jasper
Fforde

Retour à Swindon, dans le Monde
Extérieur, pour la célèbre détective littéraire Thursday Next désireuse d’offrir à son fils, Friday, une vie paisible… Le vœu pieu dans toute sa splendeur ! D’abord, elle n’aurait jamais dû
accepter d’embarquer Hamlet dans la réalité. Rongé par ses états d’âme et tellement soucieux de savoir ce que les gens pensent de lui – rapport à son incapacité notoire à prendre des décisions -,
il s’incruste chez les Next, flirte avec lady Hamilton, pendant qu’en son absence Ophélie fomente une révolution dans la pièce éponyme de Shakespeare. En fait de vie calme, Thursday aura à peine
quelques jours pour régler le problème Hamlet, récupérer Landen, son mari éradiqué par Goliath, et empêcher le redoutable Yorrick Kaine, personnage sans scrupule, de déclencher un cataclysme
planétaire. Sans parler d’un mystérieux tueur à gages lancé à ses trousses, d’un saint du XIIIe siècle aux manières douteuses ; et d’un match de croquet censé décider du sort de l’humanité…
Sauver le monde ? Pas de problème, Thursday a l’habitude… mais qui va garder Friday ? (20/11, 10/18)
Lu par
Val




Into the wild – Jon Krakauer

Il avait renoncé au rêve américain. Pour vivre une aventure extrême. En 1992,
le cadavre d’un jeune homme est découvert dans un bus abandonné en Alaska, au pied du mont Mckinley, loin de tout lieu habité. Fils de bonne famille, Chris McCandless aurait dû en toute logique
devenir un américain bien tranquille à l’avenir sans surprise. Mais, dès l’obtention de son diplôme universitaire, il décide de partir à l’aventure. Après avoir fait don de ses économies à une
œuvre humanitaire, il entame son périple sous un nom d’emprunt avec sa vieille voiture, qu’il abandonnera un peu plus tard. Il sillonne le sud des Etats-Unis, subsistant grâce à de menus travaux,
avant de réaliser son grand projet: s’installer au cœur de l’Alaska, seul, en communion avec la nature. Mais on ne s’improvise pas trappeur, ni homme des bois… Ce parcours dramatique d’un jeune
homme qui a voulu vivre jusqu’au bout son impossible idéal est retracé par Jon Krakauer, l’auteur du best-seller tragédie à l’Everest. Livre-culte dans le monde entier, Into the Wild a d’emblée
fasciné Sean Penn, qui en a réalisé une adaptation cinématographique applaudie par la critique américaine. (10/18)
Lu par
Allie



Zoli – Colum Mc
Cann

Les plaines de Bohême à la
France, en passant par l’Autriche et l’Italie, des années trente à nos jours, une magnifique histoire d’amour, de trahison et d’exil, le portrait tout en nuances d’une femme insaisissable. Porté
par l’écriture étincelante de Colum McCann, Zoli nous offre un regard unique sur l’univers des Tziganes, avec pour toile de fond les bouleversements politiques dans l’Europe du XXe siècle.
Tchécoslovaquie, 1930. Sur un lac gelé, un bataillon fasciste a rassemblé une communauté tzigane. La glace craque, les roulottes s’enfoncent dans l’eau. Seuls en réchappent Zoli, six ans, et son
grand-père, Stanislaus. Quelques années plus tard, Zoli s’est découvert des talents d’écriture. C’est le poète communiste Martin Stránský qui va la remarquer et tenter d’en faire une icône du
parti. Mais c’est sa rencontre avec Stephen Swann, Anglais exilé, traducteur déraciné, qui va sceller son destin. Subjugué par le talent de cette jeune femme, fasciné par sa fougue et son audace,
Swann veut l’aimer, la posséder. Mais Zoli est libre comme le vent. Alors, parce qu’il ne peut l’avoir, Swann va commettre la pire des trahisons… (10/18)
Lu par
Sylvie,
Jules,
Yueyin,
Gambadou,
Laure,
Choupynette, & l’interview de
l’auteur chez
Bernard.

Le martyre des magdalènes – Ken Bruen


Lessivé, rincé par sa dernière
enquête, Jack Taylor tente d’en faire passer le goût amer en éclusant des pintes de Guinness au comptoir de son pub préféré. Alors qu’il répète à qui veut bien l’entendre qu’on ne l’y reprendra
plus, Jack est sommé par un caïd local de retrouver «l’ange des Magdalènes». Contraint et forcé d’accepter afin de s’acquitter d’une dette d’honneur, Jack se retrouve au cœur d’un fait divers des
années 1960, et croise bientôt les fantômes des «Magdalènes», des filles-mères reniées par leurs familles, exploitées dans des couvents catholiques où elles lavaient leurs péchés en travaillant
comme blanchisseuses. Hanté par ses échecs passés, poursuivi par une police locale qui lui cherche constamment des crosses, Jack va tenter de retrouver cet «ange», une mystérieuse femme qui
serait venue en aide à ces pauvres filles mises au ban de la société. Cependant, comme l’alcool, la vérité est bien souvent trompeuse. Gare au retour de flamme. Ce qui s’annonçait comme une
mission rédemptrice va vite se transformer en chemin de croix. Le martyre de Jack Taylor ne fait que commencer… (06/11, Folio)


Divisadero – Michaël Ondaatje

Une ferme en Californie, deux sœurs (Anna et Claire) et un garçon (Cooper), un amour fou, une nuit d’orage,
un père meurtrier : ça commence très fort, comme dans un roman des sœurs Brontë, passions adolescentes et tourments éternels. Les années passent, nous voici à Las Vegas, en plein roman noir.
Cooper est devenu un joueur professionnel, et c’est Claire qui lui sauve la mise en le protégeant des gangsters qui veulent sa peau. Changement de décor : le Sud-Ouest de la France, aujourd’hui.
Cloîtrée dans une maison mystérieuse, Anna se penche sur la vie d’un obscur écrivain du début du XXe siècle, Lucien Segura, et tombe amoureuse d’un manouche. Changement d’époque : cette fois,
nous sommes dans un roman de Giono, le Giono stendhalien, caracolant sur les traces de Lucien Segura. Et soudain tout s’éclaire. Anna, Claire, Cooper, Segura, le manouche sont comme les notes
d’une chanson, des variations sur un thème, une de ces ritournelles comme en connaissent les artistes pour qui l’Éternel Retour n’est pas un vain mot. (Points)

Le fourgon des fous – Carlos Liscano
Plus qu’un
témoignage, une réflexion sur l’homme et son inextinguible appétit de vivre, sur la nécessité de comprendre l’inimaginable. Sans cris, sans fureur, un plaidoyer vibrant pour le droit à la
dignité, un récit pudique et bouleversant. Montevideo, 1972. Carlos Liscano est jeté en prison par le régime militaire à l’âge de vingt-trois ans. Il en sortira treize ans plus tard. Il aura
connu la torture, les humiliations, la honte, les étranges relations qui lient victimes et bourreaux, l’absurdité d’un système qui veut lui faire avouer quelque chose qu’il ne sait pas. Mais il
aura aussi connu la résistance envers et contre tout, l’amitié indéfectible qui se noue entre camarades d’infortune, l’urgence de l’ouverture au monde et, par-dessus tout, le pouvoir libérateur
de l’écriture. Le 14 mai 1985, avec ses derniers compagnons, Carlos Liscano est embarqué dans un fourgon qui va le mener vers la liberté. Une liberté inquiétante, douloureuse, impossible…
(20/11, 10/18)

Un brillant avenir – Catherine Cusset



Née en Roumanie dans les années 40, Helen a reçu une éducation très stricte, et sa vie ressemble à un combat ininterrompu: Elle s’est d’abord battu pour épouser Jacob, l’amoureux juif dont ses parents ne voulaient pas, s’est battu encore et toujours pour quitter son pays natal, puis pour trouver sa place aux Etats-Unis. Elle s’est surtout battu pour que son fils Alexandru ait “un brillant avenir”. Alors quand ce dernier tombe amoureux de Marie la petite française, Helen reprend les armes pour évincer l’intruse et préserver l’unité familiale.

L’histoire d’Helen se construit comme un puzzle, au fil des pages et des allers-retours dans le temps. De la Roumanie de Ceaucescu à l’Amérique des années 2000, en passant par Israël ou l’Italie, son parcours est plutôt chaotique! Intelligente et déterminée, courageuse et travailleuse, toute sa vie elle saura forcer le destin et imposer ses choix… Mais le personnage nous échappe parfois, Helen est facilement déstabilisée, dévorée par ses peurs et ses sentiments: Terrifiée à l’idée que sa belle-fille puisse bouleverser l’équilibre familial qu’elle a si patiemment construit, elle lui refuse son affection, et elle engage contre Marie une guerre mesquine, faite de reproches silencieux et de petites vexations. J’ai parfois eu du mal à comprendre le comportement excessif d’Helen envers sa belle-fille mais j’ai aimé qu’elle se révèle finalement une femme comme les autres, avec ses failles et ses doutes, ses défauts et ses contradictions. Un brillant avenir est un très beau portrait de femme!

Gallimard, 369 pages, 21€.

Lu par Cuné et Essel.

De Niro’s game – Rawi Hage

Depuis la mort de son père, Bassam vit seul avec sa mère à Beyrouth. Quand les bombes ne tombent pas sur la
ville, il travaille au port, et passe son temps libre avec George, son ami d’enfance, entre petites magouilles et virées à moto. Mais alors que Bassam ne pense qu’à quitter le pays et rêve de
s’installer à Rome, George, lui, fréquente de plus en plus les miliciens qui tiennent la ville.


Au cœur de ce roman donc, l’amitié entre deux jeunes libanais qui dans ce contexte chaotique prend une dimension toute particulière. Leur lien résista t’il encore longtemps aux bombes et à la
guerre, à l’argent et à la violence, aux filles et aux mauvais choix ?
A travers
ces deux personnages Rawi Hage raconte l’histoire d’un désastre humain et l’absurdité de la (sur)vie quotidienne dans une ville dévastée par la guerre, et livre ici un récit nerveux et
suffocant dans un décor apocalyptique.  J’ai pourtant eu du mal à me plonger sans réserves dans cette lecture : Est-ce la carapace que s’est forgée Bassam et la relative froideur avec
laquelle il affronte les évènements ? Ou ses étranges envolées lyriques qui ponctuent et alourdissent le récit ? Malgré l’intérêt du sujet et les nombreuses qualités de ce premier
roman, je n’ai jamais vraiment réussi à m’attacher aux personnages et à leurs destinées.


Denoël 2008, 265 pages, 20€ (Traduction de Sophie Voillot)

Lu par Kathel, Cathulu, Fashion, Saxaoul, Tamara, Thom, Clarabel, Anne,
Sylire & Liliba.



(Merci à)

Sorties Poches Octobre 2008



Baisers de cinema
d’Eric Fottorino

“Je ne sais rien de mes origines. Je suis né à Paris de mère inconnue et mon père photographiait les
héroïnes. Peu avant sa mort, il me confia que je devais mon existence à un baiser de cinéma.” (2 octobre, Folio )

Prix Femina 2007. Lu par Lilly, Lily, Valériane, Clarabel.

Ecrivain en 10 leçons de Philippe Ségur

A l’âge de onze ans, ma vie a connu un véritable tournant. Je me suis mis à écrire. L’écriture est une
activité nettement moins dangereuse que de se promener dans la cour de son immeuble un mercredi après-midi en tenue de Méga-Condom. J’ai pu m’y livrer sans dommage avec une grande ardeur. Ma mère
ne voyait pas d’un très bon oeil cette nouvelle passion. «De la blague, disait-elle. Trouve-toi d’abord une bonne situation, tu feras écrivain ensuite.» Elle considérait les gens de lettres comme
des saltimbanques, des crève-la-faim qui ne tenaient rien de solide. D’ailleurs la plupart mouraient jeunes, ce qui prouvait à quel point Us étaient incapables. Les seuls qui trouvaient grâce à
ses yeux avaient un vrai métier. Ils étaient ambassadeurs, ministres, chirurgiens. Ils écrivaient des livres à temps perdu, pour se distraire. L’absence de soucis matériels était la condition
préalable d’une bonne création. Généralement, elle la rendait même superflue et ainsi tout rentrait dans l’ordre. Écrivain (en 10 leçons) ou les tribulations hilarantes de Phil Dechine, homme
perdu dans la réalité du monde, qui voit dans la littérature le meilleur moyen de se mentir à soi-même. (2 octobre, Points)
Lu par
Caroline, Laurent, Yueyin, Sylire, et la critique d’evene.



Pantheon
de Yann Moix

Pour ne pas passer à côté de son destin et pour échapper à son sort d’enfant battu par ses parents, le petit
Yann invente son propre panthéon. Dans celui-ci se trouvent Péguy, Sacha Guitry, Roberto Rossellini, Edith Stein, Thérèse de Lisieux, Marat et François Mitterrand (15 octobre, Le livre de
poche)

Lu
par
Valériane, et la critique d’evene.



La mémoire
fantôme
de Frank
Thilliez

Une femme à bout de souffle court dans l orage. Dans le creux de sa main, un message gravé en lettres de sang
: “Pr de retour”. Elle pense être en février, nous sommes fin avril. Elle croit sa mère vivante, celle-ci s est suicidée voilà trois ans dans un hôpital psychiatrique… Quatre minutes. C est
pour elle la durée approximative d un souvenir. Après, sans le secours de son précieux organiseur électronique, les mots, les sons, les visages… tout disparaît. Pourquoi ces traces de corde sur
ses poignets ? Que signifient ces scarifications, ces phrases inscrites dans sa chair ? Quel rapport entre cette jeune femme et les six victimes retrouvées scalpées et torturées quatre années
plus tôt ? Pour Lucie Henebelle, lieutenant de police de la brigade criminelle de Lille, la soirée devait être tranquille. Elle deviendra vite le pire de ses cauchemars… Une lutte s’engage, qui
fera ressurgir ses plus profonds démons. ( 9 octobre, Pocket)
Lu par
Alain, Elfe, BiblioMan(u).



Elles

de Jean-Bernard Pontalis

Celle qui échappe, celle qui s’accroche, les passantes, les étrangères, les séductrices, les séduisantes,
Nausicaa, la Gradiva, Mademoiselle Albertine, Madame de S., la femme de Putiphar, Lady Chatterley, la sultane, la recluse, l’éplorée, l’inconnue. Passions dévorantes, chastes amours,
séparations, déclins. Une succession de courts récits qui se font écho et qui disent tous le bonheur et la douleur d’aimer. (9 octobre, Folio)

Lu
par
Bernard, Pascale
Arguedas
et la critique d’evene.

Sauver Noël de Romain Sardou

Pour sauver Noël, une gouvernante de choc et un petit garçon avisé vont faire alliance contre le Mal…
1854, à Londres. Gloria Pickwick, femme au tempérament énergique, aussi ronde que rousse, est une perle rare : gouvernante, cuisinière, préceptrice des enfants, elle tient la vaste maison de
Lord Balmour d’une poigne affectueuse. Aussi regarde-t-elle d’un œil suspicieux leur nouveau voisin, l’étrange baron Ahriman. Mille rumeurs courent le quartier. Qui est ce baron ? Il refuse
toutes les invitations, ses volets restent clos… Parfois une diligence tirée par six chevaux noirs conduit des gens chez lui, des gens qu’on ne revoit jamais ! Arrive le 24 décembre. Tous les
enfants, des fils de lord aux filles de lingères, se couchent en rêvant au lendemain. Mais le Père Noël ne vient pas. Aucun cadeau au pied des sapins illuminés. Une vague de tristesse submerge
Londres. Une maison, et une seule, fait la fête ce jour-là, avec un tapage insolent. Les voisins étranges. C’en est trop pour Gloria, qui prend l’affaire en main. Et Harold, un petit garçon
futé, s’engage avec elle dans l’aventure, amenant des renforts insolites : des lutins, une fée, des oies douées de paroles et bien d’autres encore. L’objectif de cette drôle de troupe : sauver
Noël ! Si c’est encore possible… (2 octobre, Pocket )

Lu
par
Aelys, Allie

Les arnaqueurs aussi de Laurent
Chalumeau

Règle numéro un quand on est délinquant : s’en tenir à ce qu’on sait faire. Règle numéro deux: ne jamais
mélanger le business et les affaires de cœur. Sous le soleil de la Croisette, les protagonistes du dernier Festival Chalumeau vont hélas s’empresser d’oublier ces deux règles cardinales. Le
décor, donc : un somptueux palais cannois où se prélasse un prévisible ramassis de milliardaires repus, de rock-stars désœuvrées, de beautés diverses – et d’escrocs en tout genre : bras cassés
de la cambriole, jet-setters faisandés, gigolos intercontinentaux, Ukrainiens mafieux et méfiants. Sans oublier la culturiste lesbienne dégourdie du coup de poing, le marchand de missiles fondu
de catch féminin, et l’ex-flic psychopathe friand de torture… au chalumeau! Casting dément pour une trépidante chasse au magot. Mise en scène et dialogues signés par un Audiard moderne au
mieux de sa forme. Entre tontons flingueurs et frères Coen, entre Amicalement vôtre et La Main au collet, Chalumeau nous livre un polar jubilatoire, diaboliquement construit – façon puzzle – et
diaboliquement drôle. (16 octobre, Points)

La critique
d’
evene.




Wisconsin
de Mary
Relindes Ellis

La famille Lucas vit dans le nord du Wisconsin, belle terre oubliée peuplée d’ouvriers européens
immigrés et d’Indiens Ojibwés. John, violent et alcoolique, passe son temps dans les bars, quand il ne s’acharne pas sur sa femme et ses enfants. L’aîné, James, lassé des frasques
paternelles, s’engage pour le Vietnam. Il ne reviendra pas, laissant son jeune frère Bill à ce sombre quotidien.  Seuls les Morriseau veillent de loin et le soutiennent pendant le
périlleux passage de l’enfance à l’âge d’homme. Mais au cœur de cette nature immuable et splendide qui panse les blessures et apaise les peurs, ce qui reste d’amour donne doucement la force de
survivre. (2 octobre, 10/18 )

Lu par Tamara, Lily, Joëlle et la critique de Lire.



Le manuscrit perdu de Jonah
Boyd
de David Leavitt

En 1969, dans la petite ville universitaire de Wellspring, la famille Wright s’apprête à fêter Thanksgiving.
À cette occasion, Nancy, femme au foyer, et Ernest, professeur de psychologie, partagent traditionnellement leur repas avec quelques invités. Cette année est particulière puisque Nancy doit
recevoir la visite d’Anne, une vieille amie, accompagnée de son nouveau mari, l’écrivain Jonah Boyd. Ce soir-là, le romancier lit quelques pages de l’œuvre qui doit définitivement asseoir sa
réputation en tant qu’auteur. Son travail est accueilli avec enthousiasme par l’assemblée. Mais, le lendemain, le précieux manuscrit disparaît, anéantissant tous les espoirs de Jonah et
bouleversant le destin des convives. (02 octobre, 10/18)

Lu par
Florinette
& Clarabel



Arthur et George de Julian Barnes

«Quand ils furent arrivés à Londres, on le mit dans un fiacre et le conduisit à la prison de Pentonville.
Là on lui dit qu’on préparait sa libération. Il passa une journée enfermé seul – le jour le plus misérable, rétrospectivement, de ses trois années de détention. Il savait qu’il aurait dû être
heureux, mais il était aussi déconcerté par sa libération qu’il l’avait été par son arrestation.» Condamné pour le meurtre d’un cheval, George Edalji, jeune avoué d’origine parsie, est
emprisonné puis relâché sans avoir été innocenté. Son teint mat et sa parfaite intégration sociale dérangent l’Angleterre bien-pensante de ce début de XXe siècle. Fragile, effacé, maladroit et
démuni, il va faire appel à Arthur Conan Doyle, alors un des hommes les plus célèbres d’Angleterre, le créateur de Sherlock Holmes… Extraordinaire tableau de la société victorienne, ce roman,
inspiré d’un fait réel qui avait divisé l’Angleterre comme en France l’affaire Dreyfus, est aussi le plus passionnant et le plus haletant des thrillers. (2 octobre, Folio)

Lu par
Allie, la critique d’Evene
& celle de Lire.




25 histoires bizarres
de TC
Boyle

A
u
fil des années, T.C. Boyle s’est taillé une réputation de maître dans l’art de la nouvelle: le style y est sophistiqué, l’humour noir à souhait, et l’imagination sans bornes. Après les thèmes
universels que sont l’amour et la mort, le voici qui s’attaque à ce qui régit vraiment les lois du monde: le bizarre…Vous avez dit bizarre?

Dans un monde postapocalyptique, trois solitaires qui ont échappé au virus Ebola se retrouvent; des
champions s’affrontent dans une escalade de goinfrerie; et une galerie de doux déjantés, d’hallucinés en tout genre se croisent dans ces tableaux pour le moins étranges… Ces nouvelles pleines
d’esprit brossent le portrait d’une Amérique loufoque, haute en couleur, avec sa part d’ombre aussi, et ses angoisses. (Le livre de poche)



A moi pour toujours
de Laura Kasischke

À moi pour toujours” : tel est le billet anonyme que trouve Sherry Seymour dans son casier de
professeur à l’université un jour de Saint-Valentin. Elle est d’abord flattée par ce message qui tombe à point nommé dans son existence un peu morne. Mais cet admirateur secret obsède Sherry.
Une situation d’autant plus troublante qu’elle est alimentée par le double jeu de son mari. Sherry perd vite le contrôle de sa vie, dont l’équilibre n’était qu’apparent, et la tension monte
jusqu’à l’irréparable… Laura Kasischke peint avec talent une réalité américaine dans laquelle tout, y compris le désir, semble bien ordonné. (1er octobre, Le livre de poche)

Lu par
Clochette, Papillon, Marie, Dominique Poursin.



La fille tatouée
de Joyce Carol Oates

Joshua Seigl, la quarantaine, écrivain estimé, riche et séduisant, se voit contraint, à cause d’une
mystérieuse maladie, d’engager une assistante. Lorsqu’il rencontre par hasard Alma Busch, une jeune femme pauvre et illettrée, recouverte d’intrigants tatouages, Seigl ne peut résister à
l’envie de jouer les Pygmalion. Convaincu de lui offrir la chance de sa vie, il lui propose le poste. Malheureusement pour lui, Alma Busch n’est pas la créature vulnérable qu’il croit… La
Fille tatouée
est un huis clos érotique qui réunit deux visages de l’Amérique: l’élite cultivée, européenne, urbaine, et les exclus du système, analphabètes, sans ressources ni
perspectives. Variation magistrale sur le thème du maître et du serviteur, ce roman est sans doute le plus controversé de Joyce Carol Oates. (1er octobre, Le livre de poche)
Lu par
Virginie.

Deux autres titres de Joyce Carol Oates sortent ce mois ci chez
Points:
Eux et Mère disparue.

Mensonges de femmes de Ludmila
Oulitskaïa

Dans ce livre, qui se présente comme un roman à épisodes, la grande romancière et nouvelliste russe Ludmila
Oulitskaïa nous propose de subtiles variations sur le mensonge au féminin. Car, d’après notre auteur, les mensonges des femmes se distingueraient nettement de ceux des hommes, et seraient
presque toujours dépourvus de finalité. Génia, le personnage principal, est ainsi confrontée à toutes sortes d’inventions ou d’affabulations. Comme le récit d’Irène, dont elle fait la
connaissance en vacances en Crimée, sur la mort de ses enfants, qui l’émeut jusqu’aux larmes. La petite Nadia s’invente un grand frère, Lialia une liaison avec un peintre célèbre, et Anna se
prétend poète… Chaque nouvel épisode de ce roman à thème illustre à sa manière l’étendue du talent de Ludmila Oulitskaïa, la précision de son sens de l’observation, l’originalité de ses
canevas, et surtout, une grande tendresse pour ses personnages et à travers eux pour l’être humain et ses faiblesses. (30 octobre, Folio)





Le clan Rhett Butler
de Donald McCaig
Aucun des millions de lecteurs d Autant en emporte le vent n a oublié la passion flamboyante de Rhett Butler et Scarlett O Hara, ni le déchirement de leur séparation. Mais un si grand amour ne
pouvait pas finir ainsi : voici la suite de leur histoire. Et l on retrouve le Sud des États-Unis, les bals dans les grandes maisons blanches, les plantations de coton, l esclavage, la guerre
de Sécession. Rhett Butler, rejeton insoumis d une grande famille, Scarlett O Hara, ravissante, volontaire, libre, beaucoup trop pour une femme de son temps. Deux personnalités hors du commun
aux prises avec une époque bouleversée. Scarlett et Rhett se ressemblent et s aiment bien plus qu ils ne se l avouent. Non, ils n étaient pas destinés à se quitter ce jour-là, séparés à jamais
par la mort de leur fillette. Il leur reste tant à vivre ! A travers ces pages, tous ceux dont le coeur et l imaginaire ont été marqués au fer rouge par Autant en emporte le vent vont goûter au
bonheur de replonger dans la passion inoubliable de Rhett Butler et Scarlett O Hara. (2 octobre, Pocket)


Vacance au pays perdu – Philippe Segur

Fatigué de mettre en valeur du thon au mercure ou de la mayonnaise à la dioxine, un graphiste végétarien spécialisé dans le packaging de produits alimentaires décide de rompre avec le ‘système’ et de s’offrir une semaine de vacances hors des sentiers battus. Oui mais où?  Le Proche-orient ? Trop hostile. (…) Les Etats-Unis ? Trop accueillants. Et un sens de l’humour discutable. (…) L’Australie ? Trop loin. La Turquie ? Trop près. Il opte finalement pour l’Albanie, l’un des pays les plus pauvres d’Europe, et embarque avec lui son meilleur ami, son ‘cricri’,  pour un voyage qui sera (forcément) épique. L’aventure, d’accord, mais à l’étranger, est ce bien raisonnable ?

Problèmes de communication et d’orientation, peur de l’inconnu, quiproquos divers et variés, Philippe Ségur use (et abuse ?) des situations rocambolesques auxquelles un touriste peut être confronté dans un pays étranger, a fortiori dans une contrée peu fréquentée comme l’Albanie. Froussards et nombrilistes, pétris d’angoisses et de préjugés sur la population locale, nos deux anti-héros vont transformer leur voyage en une fuite sans fin. Persuadés de rompre avec le système ultra-consommateur dans lequel ils évoluent d’habitude, ils ne font pourtant qu’en rechercher les codes et les repères rassurants, et incapables d’abandonner leurs réflexes de nantis, ils ne verront finalement pas grand chose du pays qu’ils traversent.  Le ton sarcastique et les ficelles un peu répétitives agaceront sans doute plus d’un lecteur, mais j’ai pour ma part beaucoup apprécié l’humour grinçant et excessif de ce Vacance au pays perdu !


Buchet-Chastel 2008, 241 pages, 18€
Clarabel & Julie ont aimé, Amanda Meyre & Anne-Sophie ont été déçues.