Catégorie : Lectures

A contretemps – Jean-Philippe Blondel


A 18 ans, Hugo quitte la maison familiale et une mère un peu envahissante pour suivre des études de lettres à Paris. Il  loue une chambre dans l’appartement de Jean Debat, un homme discret et taciturne qu’il ne fait que croiser entre deux portes. Hugo se trouve un job dans un bar, se crée un petit cercle d’amis parmi lesquels une libraire, Michelle, à qui il emprunte un jour un livre d’un certain Pascal Cami, intitulé “A contretemps”. Mais quand son logeur découvre ce roman dans son appartement, il est bouleversé, et il confie à Hugo qu’il en est l’auteur.

L’un sort de l’adolescence, c’est un lecteur insatiable qui se laisse un peu porter par les évènements, plein  d’incertitudes sur lui-même et sur le chemin qu’il veut prendre. L’autre a déjà vécu, et souffert, a cru trouver sa voie, a perdu dans la bataille ses rêves et ses illusions. Un livre va rapprocher ces deux êtres solitaires qui pensaient n’avoir rien en commun. Je ne peux pas dire que la relation entre Hugo et Jean ou leurs histoires respectives m’aient vraiment touchée mais comme d’habitude j’ai été sensible à la plume délicate et mélancolique de Blondel. On retrouve ici aussi l’habileté de l’auteur à établir une connivence avec le lecteur: c’est un roman qui  nous parle un peu de nous, notamment parce qu’il y est beaucoup question de livres, un moyen infaillible pour séduire une lectrice!  Je ne sais pas si je conseillerais ce roman à ceux qui voudraient découvrir Jean-Philippe Blondel (allez voir plutôt du côté d’Accès direct à la plage ou 1979), mais ceux qui aiment déjà cet auteur retrouveront ici avec beaucoup de plaisir un univers familier et attachant.


Robert Laffont 2009, 240 pages, 19€
Lu aussi par Clarabel, Amanda, Laurence

L’église des pas perdus – Rosamund Haden


En 1990, des ossements humains sont découverts par une petite fille près de l’église indigène d’Hebron, en Afrique du Sud. Cette découverte ravive les souvenirs de deux vieilles femmes: Catherine, fille de propriétaires blancs, et Maria, fille de la domestique noire, étaient inséparables durant leur enfance. Mais suite à un drame familial, Catherine a du quitter brusquement la ferme et Maria. Devenue adulte, elle revient sur la terre de son enfance et retrouve son amie. Mais la ferme
appartient désormais à un couple, Tom et Isobel Fynchman, et Catherine tombe sous le charme de Tom.

Au delà du mystère qui règne sur l’ensemble du récit (à qui appartiennent les ossements? Qui est vraiment Tom?), “L’église des pas perdus” est avant tout un roman sur l’enfance et l’attachement à une terre. Un roman sur la liberté aussi, Catherine bravant les interdits de l’époque et du pays, ignorant les commérages pour vivre tant son amour pour Tom que son amitié avec Maria, sur fond d’apartheid. Une amitié qui résistera à tout, au temps et à l’éloignement, aux hommes et aux drames. J’ai parfois été gênée par le style un peu rugueux de ce roman, et sa construction très “hachée”: phrases et paragraphes très courts, allers-retours dans le temps, allusions énigmatiques. Mais j’ai en revanche beaucoup aimé les histoires croisées de Catherine et de Maria, et les décors majestueux de l’Afrique du sud! Partout résonne l’écho de l’enfance des deux femmes, et on se laisser hypnotiser par leurs souvenirs: Les expéditions nocturnes dans l’église indigène, les baignades dans l’étang, les courses dans le veld au milieu des koppies… A lire, surtout pour cette atmosphère envoûtante.


Le livre de poche 2008, 283 pages, 6,60€ (Traduction de Judith Roze)

Voir aussi les billets d’Amanda, Joëlle, Lorraine, Praline, Malice, Annie, Uncoindeblog, Fashion, Clarabel, Lou


Et retrouvez  les avis de toutes les bloggeuses dans le dossier du Livre de Poche!

Sorties poches Janvier 2009



Dictionnaire egoïste de la littérature française de Charles Dantzig

« A » comme «
Apollinaire », mais aussi comme « Âge des lectures ». « B » comme «Balzac », mais aussi comme « Bibliothèques de maison de campagne », « Belle du seigneur».« C » comme « Corneille», mais
aussi comme «Commencer (par quoi)». «D» comme «Du Deffand», mais aussi «Décadence et mort d’un écrivain» ou «Del Dongo»… De François Villon à Françoise Sagan, le Dictionnaire égoïste de la
littérature française
rassemble des auteurs célèbres et d’autres méconnus, des œuvres lues et d’autres qui pourraient l’être davantage, des personnages de fiction, des notions. Ce n’est pas
un dictionnaire comme les autres. Il est érudit, allègre, partial, drôle, s’intéressant aux êtres et pas seulement aux écrits, brillant, inattendu. Bref, il est à part. C’est un exemple achevé de
gai savoir. Cet ouvrage a obtenu le prix Décembre, le prix de l’Essai de l’Académie française et le Grand Prix des lectrices de Elle. (Le livre de poche, 7
janvier)




Un homme accidentel de Philippe Besson
L’un est un inspecteur de police de Los Angeles, marié et sans histoires. L’autre est la nouvelle coqueluche d Hollywood, celui dont les tabloïds s’arrachent les photos. Sans l’assassinat d’un
jeune prostitué dans un des quartiers les plus riches de L.A, ils ne se seraient jamais rencontrés… Alors que deux mondes opposés se télescopent dans un jeu de cache-cache mêlé de fascination
et de faux-semblants, l’enquête policière va révéler bien plus que l’identité du coupable. Derrière le cliché d’une existence bien rangée, ou celui des paillettes et du glamour, se cachent la
vulnérabilité et la solitude de deux êtres. Aucun n’avait prévu l’attirance violente qui les pousse soudain l’un vers l’autre. Comment ces deux hommes, icônes d’une certaine Amérique et symboles
de la virilité, vont-ils faire face à l’inédit ? Et combien de temps un amour, même absolu, peut-il se maintenir en marge de la morale et des lois ? Tantôt roman noir, tantôt road movie, cet
hommage aux films hollywoodiens est aussi le récit d une ville mythique, Los Angeles, où l’omniprésente lumière californienne irradie tout, des rues aux villas de stars, en passant par les motels
de Venice Beach et les rivages du Pacifique. Cette lumière vengeresse semble n’avoir qu un seul but : révéler le mensonge des apparences, confronter les êtres à leurs secrets enfouis et à leur
vérité nue. (10/18, 8 janvier)
Lu par
Dda, Kathel, Caroline



Contre-enquête sur la mort d’Emma
Bovary
de Philippe Doumenc
“Assassinée, pas suicidée.” Si Mme Bovary a bien chuchoté cela sur son lit d’agonie, tout est changé et une enquête s’impose – que deux policiers vont mener avec une efficacité redoutable…Elle
s’appelle Emma Bovary et son histoire est célèbre. Amoureuse de l’amour, elle a vécu d’illusions, trompé son mari et ruiné son ménage. Dans un geste de désespoir, elle se tue en absorbant une
forte dose d’arsenic, c’est du moins ce que prétendra Flaubert. Or c’est un fait reconnu que l’arsenic, en une seule prise, n’est presque jamais mortel… Voici ce qui s’est réellement passé :
au chevet de la jeune femme, deux médecins ont été appelés. L’un, le docteur Canivet, relève des traces discrètes de contusions ; l’autre, le professeur Larivière, pourra témoigner des
derniers mots chuchotés par Emma : “Assassinée, pas suicidée.” Deux policiers de Rouen sont dépêchés à Yonville afin d’élucider l’affaire. Et les voilà bientôt nantis de plusieurs suspects
possibles : un mari cocufié, un prêteur sur gages, deux femmes de caractère, un cynique libertin, un pharmacien concupiscent… Dans le décor médiocre et petit-bourgeois où Emma suffoquait
d’ennui, Philippe Doumenc orchestre une contre-enquête brillante et talentueuse, un vrai et noir roman qui nous révèle enfin ce que Flaubert lui-même feignait d’ignorer. (Babel, 7
janvier)
Prix Biblioblog du roman
2008
, lu aussi par Clochette, Papillon, Marie, Laure, Bladelire, Keisha, Liliba.



Lettre à D., histoire d’un
amour
d’André Gorz
«Tu vas avoir quatre-vingt deux ans. Tu as rapetissé de six centimètres, tu ne pèses que quarante-cinq kilos et tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait cinquante-huit ans que nous
vivons ensemble et je t’aime plus que jamais. Je porte de nouveau au creux de ma poitrine un vide dévorant que seule comble la chaleur de ton corps contre le mien.» (Folio)
Lu par Gambadou, Jules, Bernard, Sylvie.



Dans le café de la
jeunesse perdue
de Patrick Modiano
Encore aujourd’hui, il m’arrive d’entendre, le soir, une voix qui m’appelle par mon prénom, dans la rue. Une voix rauque. Elle traîne un peu sur les syllabes et je la reconnais tout de suite : la
voix de Louki. Je me retourne, mais il n’y a personne. Pas seulement le soir, mais au creux de ces après-midi d’été où vous ne savez plus très bien en quelle année vous êtes. Tout va recommencer
comme avant. Les mêmes jours, les mêmes nuits, les mêmes lieux, les mêmes rencontres. L’Eternel Retour. (Folio)
Lu par Bernard, Jules, Fab.


Avant les hommes
de Nina Bouraoui
«Avez-vous des grains de beauté? Des cheveux blancs que vous teignez? Pratiquez-vous un sport? Prenez-vous des coups de soleil? Faites-vous l’amour la veille ou le matin de nos séances? En
gardez-vous une trace? Est-ce que je suis jalouse? Avez-vous eu des relations sexuelles avec une autre femme? Avez-vous peur de la nuit? De l’amour? Comment se prénomment vos enfants? Êtes-vous
une mère douce? Combien de baisers par jour? Quels sont vos mots sur moi? Quel est mon dossier? Me trouvez-vous jolie? Intelligente? Perdue? Avez-vous fixé ma voix sur une bande magnétique?
Dois-je vous avouer qu’il m’arrive de rêver de vous?»  Dans un style ample et fluide, Nina Bouraoui restitue cette parole propre à la thérapie, cet abandon qui reste tenu, contrôlé, dans une
frénésie de vitesse, et révèle la géographie intime, physique et amoureuse d’une «déracinée». Un «roman-confession» d’une grande maîtrise. (Folio, 11 janvier)
Lu par Laure.


Le nouvel amour
de Philippe
Forest

«Il paraît que l’amour
n’est pas la grande affaire dans l’existence des hommes, qu’ils ne grandissent pas en pensant qu’il y a devant eux cette chose affolante, ce souci d’être à quelqu’un d’autre où se tient tout le
sens possible de leur vie. Il paraît que de telles fables sont l’affaire exclusive des femmes. Que ce sont elles seules qui calculent tout de leur temps en raison de l’amour qui viendra. Je ne
sais pas. Il me semble que j’ai toujours pensé que l’amour m’attendait, que j’allais à sa rencontre, et que si par malheur je le manquais, j’aurais tout manqué avec lui. Qu’il n’y avait au fond
rien d’autre que cela à attendre de la vie. Rien d’autre, oui, si ce n’est l’amour. Et comme l’écrit un poète, tout le reste m’est feuilles mortes.» (Folio)
Lu par
Bernard.


Rêve d’amour
de Laurence Tardieu
Nous sommes le 21 juillet 2006. Il est vingt heures. Je m’appelle Alice Grangé. J’ai trente ans. Gérard Oury est mort hier. Tout cela est certain. Vérifiable. Le réel. Je marche vers un homme que
je ne connais pas. Ça encore, le réel. Cet homme a aimé ma mère. Ma mère a aimé cet homme. Je n’en suis déjà plus sûre. Cet homme va me parler de ma mère. Je ne sais pas.  Je vais retrouver
quelque chose de ma mère. Je ne sais pas. Les choses les plus importantes sont-elles celles que l’on sait, ou celles que l’on cherche ? Je m’appelle Alice Grangé. J’ai trente ans. Je cherche ma
mère.(Le livre de poche, 4 janvier)
Lu par Amanda, Jules, Clarabel, Lily, Papillon, Sylvie, Fashion, Chiffonnette, Lorraine, Emeraude

Les hauts du bas de Pascal Garnier
Un vieux notable septuagénaire, handicapé, acariâtre et son souffre-douleur aide soignante jouent à cache-cache avec la mort et les morales au fin fond d’un village de la Drôme. Ce curieux
couple, autour duquel rôde la mort, va basculer dans les recoins les plus sombres de l’âme humaine. (Le livre de poche, 4 janvier)



Itinéraire d’enfance de Duong Thu
Huong
Fin des années 1950 au Viêtnam. Bê a douze ans, sa vie dans le bourg de Rêu s’organise entre sa mère, ses amis et ses professeurs. Son père, soldat, est en garnison à la frontière nord. Pour
avoir pris la défense d’une de ses camarades abusée par un professeur, elle se voit brutalement exclue de l’école. Révoltée, elle s’enfuit de chez elle, avec sa meilleure amie, pour rejoindre son
père. Commence alors un étonnant périple: les deux adolescentes, livrées à elles-mêmes, sans un sou en poche, finiront par arriver à destination, après des aventures palpitantes et souvent
cocasses: Bê la meneuse, non contente d’avoir tué le cochon et participé à la chasse au tigre, va également confondre un sorcier charlatan et jouer les infirmières de fortune. Roman
d’apprentissage, ce livre limpide et captivant dépeint magnifiquement, dans un festival de sons, d’odeurs, de couleurs et de paysages, la réalité du Viêtnam après la guerre d’Indochine. (Le livre
de poche, 5 janvier)
Lu par
Amanda, Florinette, Vilain
défaut
, Laëtitia.



Mal de pierre
de Milena Angus
Au centre, l’héroïne : une jeune Sarde étrange « aux longs cheveux noirs et aux yeux immenses ». Toujours en décalage, toujours à contretemps, toujours à côté de sa propre vie…  À
l’arrière-plan, les personnages secondaires, peints avec une extraordinaire finesse : le mari, épousé sans amour, sensuel, taciturne, à jamais méconnu ; le Rescapé, brève rencontre sur le
continent, qui lui laisse une empreinte indélébile ; le fils, inespéré, et futur pianiste ; enfin, la petite-fille, la narratrice de cette histoire, la seule qui permettra à l’héroïne de se
révéler dans sa vérité. Mais sait-on jamais tout de quelqu’un, aussi proche soit-il ? (Le livre de poche, 7 janvier)
Lu par
Lilly, Dda, Sylire, Papillon, Clarabel.


Mille soleils splendides de Khaled Hosseini
« Rachid pressa la paume de sa main sur sa tête puis regarda ses doigts ensanglantés. Un instant, son expression parut s’adoucir, et Mariam eut l’impression que quelque chose venait soudain de se
produire, comme si elle lui avait littéralement remis les idées en place. Et peut-être avait-il lui aussi perçu un changement en elle, parce qu’il sembla hésiter. Avait-il enfin entrevu
l’abnégation, les sacrifices, les efforts qu’elle avait consentis pour vivre à son côté durant si longtemps, pour supporter sa condescendance et sa violence, ses chicaneries et sa méchanceté ?
Était-ce du respect qu’exprimait son regard ? Des regrets ? Mais son rictus ne tarda pas à réapparaître, et Mariam compris combien il serait futile, voire irresponsable, d’en rester là. Il
fallait en finir. » Mariam est une harami, une bâtarde que son père Jalil, qui compte parmi les hommes les plus riches d’Herat, vient visiter une fois par semaine. À la mort de sa mère, Mariam
est autorisée à s’installer chez lui et est bientôt mariée avec l’une de ses relations d’affaires. À quinze ans, l’adolescente part à Kaboul avec Rachid. Elle porte désormais la burqa et subit la
brutalité d’un homme de trente ans son aîné. Après dix-huit années de souffrance, elle assiste à l’arrivée de Laila, la nouvelle épouse. De rivales, les deux femmes vont devenir alliées… Tableau
implacable d’une nation sacrifiée, roman sans concession sur deux femmes dont les douloureux destins s’entremêlent, Mille soleils splendides invite ses lecteurs à une bouleversante immersion dans
l’Afghanistan contemporain. (10/18, 8 janvier)

Un de mes coups de
coeur
! Lu aussi par Florinette, Saxaoul, Sole, Hervé, Gambadou.



La physique des catastrophes
de
Marisha Pessl
« Papa disait toujours qu’il faut une sublime excuse pour écrire l’histoire de sa vie avec l’espoir d’être lu. « À moins que ton nom ne soit comparable à ceux de Mozart, Matisse, Churchill, Che
Guevara ou Bond – James Bond -, il vaut mieux que tu consacres ton temps libre à peindre avec tes doigts ou à pratiquer le palet, car personne, mis à part ta pauvre mère aux bras flasques et aux
cheveux rêches qui te couve d’un regard tendre comme du veau, ne voudra écouter le récit de ta pitoyable existence, laquelle s’achèvera sans doute comme elle a commencé – dans un râle. » À cinq
ans, Bleue Van Meer perd sa mère dans un accident de voiture. Son intellectuel de père s’étant fait un nom qui lui permet d’être un conférencier itinérant perpétuel à travers les départements de
sciences politiques de tout le pays, elle passe autant de temps, entre sa première année à l’école élémentaire et sa terminale, dans la voiture paternelle que dans une salle de classe. La plupart
du temps, hormis quelques rares bourdonnements de téléphone par une soirée tranquille, père et fille restent en tête-à-tête. Ensemble, ils multiplient les joutes oratoires, refont l’histoire de
la littérature. Bleue n’est pas une adolescente comme les autres. Marisha Pessl écrit avec malice et lucidité, offrant une critique inédite de la société américaine d’aujourd’hui. Drôle, érudit,
brillamment composé, La physique des catastrophesse lit avec jubilation. Un roman d’autant plus incontournable qu’on y assiste à la naissance d’un écrivain de premier ordre. (Folio)
Lu par
Pimpi, Clochette, Bernard, Sole, Sentinelle, Praline, Gambadou, Florinette, Caroline.



Profondeurs
de Henning
Mankell
A l’aube du 22 octobre 1914, le capitaine Lars Tobiasson-Svartmann quitte sa femme et son foyer pour embarquer sur la canonnière Blenda. Sa mission : effectuer des mesures de contrôle sur les
routes maritimes confidentielles réservées aux militaires reliant la partie sud du détroit de Kalmar aux chenaux d’accès vers Stockholm, du nord au sud. La guerre a commencé depuis quelques mois
et la Suède se prépare à l’éventualité de devoir participer au conflit. Une nouvelle mission n’a pas forcément besoin d’être périlleuse pour être secrète. Celle-ci, en l’occurrence, ne devrait
être caractérisée que par la routine. C’est du moins ce que croit l’intéressé. Obsédé par une femme énigmatique qui vit seule sur l’îlot d’Halskär, un îlot aride au milieu de la mer, Lars
Tobiasson-Svartmann entreprend un voyage vertigineux droit vers le chaos, vers un gouffre sans retour. Pourtant, les avertissements se succèdent et il a conscience d’être en train de commettre
une erreur. Mais sans savoir laquelle. Le piège est-il en lui ? Ou est-il lui-même le piège ? « Il vivait dans un duel permanent entre le contrôle, le calcul et la violente prise de risque. Il
n’était pas, comme tout le monde, capable de s’adapter aux différentes situations, il changeait de personnalité, devenait quelqu’un d’autre, souvent même à son insu. » Profondeurs est un roman
entêtant dans lequel Henning Mankell a mis tout son talent de narrateur. Un livre d’amour et de haine, de violence et de trahison que l’on porte en soi longtemps. (Points)
Lu par Catherine (Biblioblog).


L’accusé de John Grisham
Par passion de la vérité, un des romanciers les plus célèbres de la planète s’engage dans la lutte contre la peine de mort et prend la plume du journaliste d’investigation pour rechercher
comment un scandaleux déni de justice a pu être commis à Ada, petite ville d’Oklahoma… « Comment l’erreur a-t-elle été possible ? Qui est responsable ? » Grisham démonte sans
complaisance la mécanique policière et judiciaire qui a conduit un innocent jusqu’au « couloir de la mort ». Le 7 décembre 1982, une jeune femme de vingt et un ans, Debbie Carter, est
sauvagement violée et assassinée. L’enquête piétine malgré des indices qui conduisent à un ancien ami de lycée avec qui elle a été vue le soir du crime. Cinq ans plus tard, c’est un ancien joueur
de base-ball devenu alcoolique, Williamson, qui est arrêté par les policiers chargés de l’enquête ; il est condamné à mort au terme d’une mascarade de procès… Mais l’appel entraîne un autre
procès, en 1999. Entre-temps, l’usage des tests d’ADN s’est répandu… L’ami de lycée est inculpé et Williamson innocenté. Douze années se sont écoulées depuis son arrestation. (Pocket)


Pardonnez moi d’Amanda
Eyre Ward
Nadine, une journaliste américaine téméraire et ambitieuse, n’était jamais retournée en Afrique du Sud depuis son dernier reportage qui s’était terminé par un drame. Elle y revient dix ans plus
tard avec les parents d’un jeune Américain assassiné aux pires heures de l’apartheid. (Pocket)
Lu par Amanda, Cuné.


Un sentiment
d’abandon
de Christopher Coake
Salué unanimement par la critique américaine, le premier livre de Christopher Coake annonce la naissance d’une voix singulière et puissante, remarquable par son lyrisme et son art de susciter
l’émotion. La compassion aussi, pour des personnages qui tentent, coûte que coûte, de faire face à des situations difficiles : ainsi, ce couple de jeunes marginaux incapable d’échapper à son
destin dans Un sentiment d’abandon, l’une des nouvelles les plus bouleversantes du recueil. Tout le talent de Christopher Coake est de sublimer la réalité avec une élégance
proche de la grâce. (le livre de poche)
Lu par Yvon, Jules, Tamara, Florinette.

Les petites filles du soleil d’Anne Tyler
Deux bébés coréens sont adoptés par deux familles de Baltimore : d’une part les Donaldson, Brad et Bitsy, et leur grande famille, d’autre part les Yazdan, Ziba et Same, d’origine iranienne.
Chaque année, à la date anniversaire de l’arrivée des filles, les deux familles organisent une fête qui servira de prétexte à une rivalité de plus en plus subtile.  (j’ai lu, 14
janvier)

Lus en 2008 – Romans étrangers



Le treizième conte de Diane
Setterfield (Pocket)

Gravement malade, la célèbre écrivain Vida Winter contacte la jeune Margaret Lea afin qu’elle rédige sa biographie. Alors qu’elle a toujours menti aux journalistes, révèlera t’elle enfin la
vérité sur sa vie à la jeune femme?  L’atmosphère de ce roman est un hommage aux grands classiques de la littérature anglaise: Une demeure isolée dans le yorkshire, des
âmes tourmentées, des fantômes qui rôdent, des secrets inavouables tapis sous les pierres et sous les peaux… Ajoutez des passages délicieux sur l’amour de la lecture, et tous les
ingrédients sont là pour passer un moment divin!  A  lire au coin du feu pendant les longues soirées d’hiver, evidemment. (Pocket)

Un incontournable de la blogosphère! Lu (et aimé) par Clarabel, Lilly, Laure, Joëlle, Cathulu, Fashion, Emjy, Papillon, Lily, Karine


Les grandes espérances du jeune Bedlam de George Hagen (Belfond)

Né dans les années 1860 dans un quartier défavorisé de Londres, Tom est élevé par sa mère, employée dans une manufacture de porcelaine. Son père, William Bedlam les a abandonné, peu après sa
naissance, pour tenter sa chance sur les planches. Mais un jour ce père indigne, voleur et fourbe, refait surface, et le destin de Tom va en être bouleversé.
Quelque part entre
Dickens et Irving, des bas-fonds de Londres aux paysages éclatants de l’Afrique du Sud, “Les grandes espérances du jeune Bedlam” est l’histoire d’une vie rythmée par les coups du sort, les
secrets et les trahisons. J’avais déjà beaucoup aimé le précédent livre de George Hagen, La famille
Lament
(en poche, chez 10-18) et ce deuxième roman est tout aussi réussi, c’est une belle saga qui s’appuie sur une galerie de personnages étonnants… Un auteur à suivre
de près!

Voir aussi l’avis de Keisha.


Les filles de Riyad de Rajaa Alsanea

“Les filles de Riyad” a d’abord été diffusé sur internet, sous forme de feuilleton hebdomadaire, puis publié au Liban (mais reste interdit en Arabie Saoudite). Dans une série de mails,
la narratrice évoque la vie quotidienne et amoureuse de quatre amies saoudiennes, Lamis, Michelle, Sadim et Gamra.  A travers les destins très différents de ces quatre jeunes
femmes, on découvre toutes les facettes de la féminité en Arabie Saoudite, la cohabitation difficile entre le carcan des traditions et les envies de ces femmes issues d’une classe sociale assez
aisée et donc ouvertes sur le monde occidental. Le sujet est intéressant, et le résultat plutôt sympathique, une sorte de Sex and the city version orientale. (Plon)


Les garçons de Wesley Stace

Il y a eu deux Georges dans la famille Fischer. L’un est né de père inconnu dans les années 60. Sa mère Frankie étant actrice et souvent absente, il est donc élevé par sa grand-mère Queenie
et son arrière-grand mère Evie, qui fut en son temps une célèbre marionnettiste. Son grand-père lui aussi était ventriloque, et l’autre George de la famille n’était autre que sa
marionnette… Les deux Georges prennent la parole chacun leur tour pour raconter l’histoire familiale. “Les garçons” est un roman sur l’identité masculine, George comme son grand-père,
essayant de trouver leur place dans une famille de femmes et d’artistes assez envahissantes! Un roman original et très agréable à lire, malgré quelques longueurs.(Flammarion)

Lu aussi par Virginie.

La vie devant ses yeux – Laura Kasischke



Un lycéen armé fait irruption dans les toilettes de son établissement, met en joue les deux jeunes filles qui s’y trouvent et leur demandent de choisir celle qu’il va tuer. Changement de décor: Mariée à un professeur d’université, Diana mène une petite vie tranquille dans une banlieue américaine. Elle élève sa petite fille, donne quelques cours, et a le temps de se consacrer à sa passion, la peinture. Mais le drame de son adolescence la rattrape…

Après une première scène choc (celle de la tuerie), il faut avouer qu’on s’ennuie un peu: la description de la vie plan-plan de Diana alterne avec ses souvenirs de lycéenne, les moments passés avec son amie Maureen. Mais soudain l’existence bien réglée de Diana se met insidieusement à dérailler et l’angoisse monte… Devient elle folle? Quelqu’un veut il lui rappeler un épisode sombre de son passé?  “La vie devant ses yeux” est un roman troublant et déroutant, et pour l’apprécier il faut accepter de ne jamais maîtriser  complètement le récit: Les allers-retours dans le temps, les ellipses, l’ambiguïté du personnage, une fin brumeuse, l’auteur ne nous donne pas toutes les clés et entretient la confusion chez le lecteur. J’aime décidément beaucoup l’univers de Laura Kasischke, sa façon de faire exploser les apparences de la middle-class américaine, à mi-chemin entre l’étude de moeurs, le thriller et le fantastique. J’ai déjà deux autres romans de Laura Kasischke dans ma PAL  (A moi pour toujours, et son petit dernier, La couronne verte) alors vous n’avez pas fini d’entendre parler de cet auteur sur ce blog!

Points 2003, 7€, traduction d’Ann Wicke. Lu par Laurence, Joëlle, Céline, et vous trouverez aussi l’avis de Clarabel
sur
Amazon.
Ce roman a récemment été adapté au cinéma, avec Uma Thurman & Evan Rachel Wood.
Voir la bande annonce.


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A lire aussi: Rêves de garçons de Laura Kasischke.

Trois pom-poms girls insousciantes et arrogantes, en camp de vacances, partent pour une virée en décapotable. Leur rencontre avec deux garçons du cru bouleversera leurs vies à jamais. Un roman inattendu et féroce sur la cruauté du destin, cauchemars garantis!