Catégorie : Mes lectures

Une canaille et demie – Ian Levison

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Blessé au cours d’un braquage, poursuivi par la police, Dixon trouve refuge par hasard chez
Elias, un prof d’histoire du New Hampshire. Ayant surpris ce dernier dans une situation embarrassante, Dixon le fait chanter et l’oblige ainsi à l’aider. Pendant plusieurs jours les deux hommes
vont cohabiter et construire une relation étrange, entre méfiance, provocations et confidences. Denise, une fliquette séduisante, un peu désabusée parce qu’elle n’arrive pas à obtenir la
promotion qu’elle mérite, va s’immiscer dans ce duo improbable.
Malgré les apparences (un braqueur, un otage, un agent du FBI) Une canaille et demie tient plus du roman noir que du polar. Les repères
traditionnels tombent rapidement, on se prend d’emblée d’affection pour le braqueur qui rêve d’une existence simple et tranquille, alors que l’otage se révèle un petit être pathétique, arriviste
et sans morale. La confrontation entre les deux hommes est très bien menée, et comme dans son précédent roman (Un
petit boulot
), Ian Levison sait manier le poil à gratter : il dénonce encore ici les écueils
d’une société dans laquelle les dés sont pipés si l’on naît du mauvais côté de la barrière sociale, pauvre ou femme. Une canaille et demie n’a pourtant pas le mordant d’un petit
boulot
(que je vous recommande!) et manque parfois de rythme et d’intensité. Peu importe, ce roman original, et qui ne manque pas d’humour, permet de passer un très bon moment,
et Ian levison (qui n’a étrangement pas trouvé d’éditeur aux Etats-Unis pour ce livre) est vraiment un auteur à découvrir!
Editions Liana Levi 2006, 18€
Les avis de Papillon et de Chimère

Sorties Poches de Mars 2007

Encore beaucoup de sorties ce mois-ci! Je commence par quelques romans dont je vous ai parlés sur ce blog:

Tokyo
height=”1″ border=”0″ alt=”” src=”http://www.assoc-amazon.fr/e/ir?t=carnetdelectu-21&l=ur2&o=8″> de Mo Hayder  (Pocket, sortie le
15 mars, mon avis ici)
La petite
trotteuse
de
Michèle Lesbre  (Folio, mon avis )
Retour à Coal
Run
de Tawni
O’Dell  (10/18, mon avis )
La route
de tous les dangers
de Krys Nelscott (L’Aube Poche, mon avis ici)
Lu aussi La famille
Lament
de George
Hagen  (10/18). Je ne l’ai pas chroniqué sur ce blog, mais j’ai beaucoup aimé cette saga familiale… Si vous aimez les romans de John Irving notamment, n’hésitez pas à découvrir ce
livre de George Hagen!
Les autres sorties:
* Romans francophones *

Chroniques de l’asphalte
de Samuel Benchetrit  (Pocket) – l’avis de Cuné
Près du
corps
d’Arnaud
Guillon  (Pocket) – l’avis d’Amandine
Doggy bag
saison 1
et

saison 2
de
Philippe Djian  (10/18)

Coup de fouet
de
Bernard Du Boucheron  (Folio)

La petite fille et la cigarette
de Benoît Duteurtre  (Folio, sortie le 22 mars)
Je
m’appelle Jeanne Mass
de Thomas Lelu  (J’ai Lu)
Insecte
height=”1″ border=”0″ alt=”” src=”http://www.assoc-amazon.fr/e/ir?t=carnetdelectu-21&l=ur2&o=8″> de Claire Castillon (Le livre de
poche) – les avis d’Hélène et de Cuné
Le
carnaval des monstres
d’Anne Sophie Brasme (sortie le 17 mars)
Un couple
ordinaire

d’Isabelle Minière (Le livre de poche) – l’avis de Cathulu
Entre les
murs
François
Begaudeau  (Folio)

Je, François Villon
de Jean Teulé (Pocket) – l’avis de Lorraine
Le cercle de
Megiddo

de Nathalie Rheims (Le Livre de Poche)
* Romans étrangers *
Moi, Charlotte
Simmons
de Tom
Wolfe  (Pocket, sortie le 23 mars) – les avis d’Agapanthe et
de Flo
Un miracle en
équilibre
de Lucia Etxebarria  (10/18) – l’avis d’Agapanthe
Leela de Hari Kunzru
(10/18)

Le royaume de Kensuké
de Michael Morpurgo  (Gallimard Jeunesse) – l’avis de Clochette
Waltenberg
height=”1″ border=”0″ alt=”” src=”http://www.assoc-amazon.fr/e/ir?t=carnetdelectu-21&l=ur2&o=8″> de Hédi Kaddour
(Folio)

Désert américain

de Percival Everett  (Actes Sud) – l’avis de Flo

La dame n° 13
de José Carlos Somoza  (Actes Sud) – les avis de Laurence et
de Sylvie

Loin de Chandigarh
de Tarun Tejpal (Le livre de poche) – les avis d’ Anne-Sophie et
de Katell

La robe – Robert Alexis

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Dans une ville de garnison (on imagine qu’elle se situe quelque part à l’est de l’europe), à une période indéterminée (au début du
XXème siècle ?), un homme en piteux état entreprend de raconter son histoire à un inconnu : il y a quelques années, alors jeune officier, il rencontre Rosetta, une jeune femme
mystérieuse mais peu farouche. Elle va lui ouvrir les portes d’un monde insoupçonné où tombent tous les tabous, toutes les inhibitions.
Voilà un roman particulièrement troublant, dans lequel s’entrelacent les thèmes du désir, de la sexualité, de la perversion, mais aussi de la
manipulation et de la folie. Personnage touchant et ambigü, le narrateur devient la victime consentante d’un piège pervers… “La robe” est un texte dense et hors du temps, à l’atmosphère hypnotique, presque hallucinatoire, qui provoque à la fois fascination et malaise. Dommage que la fin ne soit pas vraiment à la
hauteur du reste du récit : on attend un final choc, une chute vertigineuse, on échafaude les hypothèses les plus folles… Mais malheureusement la conclusion est un peu
précipitée  et les dernières pages se révèlent sans grande surprise. Cela ne m’empêchera pas cependant de vous recommander ce livre surprenant, à l’écriture remarquable.
Editions José Corti 2006, 122 pages, 14,50€

Sorties Poches de Février 2007

Je commence par m’excuser auprès des abonnés de la newsletter qui ont reçu un mail vide il y a quelques jours suite à une mauvaise manipulation…
Cette fois-ci c’est la bonne 🙂
Deux sorties à signaler en particulier ce mois-ci:


Les charmes discrets de la vie conjugale
de Douglas Kennedy
(Pocket, sortie le 15 février), mon commentaire ici
et

Elle fait les galettes c’est toute sa vie
de Karine Fougeray, notre plume
salée
(Pocket)
Ce mois de février est une période faste pour les sorties poches, en voilà une liste non exhaustive et tout à fait subjective:
*Romans français*
Asiles de
fous
de Regis
Jauffret (folio), Prix Femina 2005, l’avis de Laurence
Chasse à
courre
de
Clémence Boulouque (folio)
Harraga
de Boualem Sansal
(Folio)
Le
rire de l’ogre
de
Pierre Peju (Folio), Prix du roman Fnac 2005.
Je
t’oublierai tous les jours
de Vassilis Alexakis (Folio)
Bleu de
chauffe

de Nan Aurousseau (Le Livre de poche), l’avis de Laurence
La douceur
des hommes
de Simonetta Greggio (le Livre de poche)

La possibilité d’une île
de Michel Houellebecq (le Livre de poche), l’avis de Lorraine
Le ciel
t’aidera
de

Sylvie Testud (le Livre de poche),  l’avis de Laure
Un
heureux évènement
de Eliette Abécassis (le livre de poche),  l’avis de Sophie

Les jouets vivants de Jean-Yves Cendrey (Points
seuil)

Romans
étrangers*

Brooklyn follies
de
Paul Auster (Babel)
Une
épouse presque parfaite
de Laurie Colwin (le livre de poche)
Le livre de
joe
de Jonathan
Tropper (10/18, sortie le 15 février), l’avis de Chimère et celui
d’Agapanthe
Les
normaux
de David
Gilbert (10/18, sortie le 15 février)
L’infortunée
de Wesley Stace
(J’ai Lu), l’avis de Caroline et de Laurent
Shalimar le
clown
de Salman
Rushdie  (Pocket)
Sous un autre
jour
de Jens
Christian Grondahl (Folio)
Les
amis d’Emma
de
Claudia Schreiber (Pocket)
Un homme
heureux
de Arto Paasilinna (Folio) l’avis de Lisbhei et de Flo
Un monde
vacillant
de
Cynthia Ozick (Points Seuil),  l’avis de Pitou

Hortense et Queenie – Andrea Levy





Hortense et Queenie
est un roman polyphonique, un récit à 4 voix. La première à prendre la parole est Queenie Bligh, une jeune londonienne dont le mari Bernard n’est pas revenu des Indes à la fin de la seconde guerre mondiale. Contrainte de louer des chambres pour survivre, elle héberge notamment Gilbert, un jeune jamaïcain qui a servi dans la R.A.F. La femme de Gilbert, Hortense, a toujours souhaité vivre en Angleterre, mais ce pays qui a bien du mal à se relever après des années de guerre, le racisme ambiant, cette chambre sale et étriquée, tout ça ne ressemble vraiment pas à ce dont elle avait rêvé.
L’angleterre de l’après-guerre reste le coeur du roman, mais l’intrigue fait des allers-retours dans le temps et l’espace : On découvre progressivement la jeunesse d’Hortense en Jamaïque, l’enfance de Queenie dans la campagne anglaise, les difficultés de Gilbert au sein d’une armée profondément raciste,  celles de Bernard qui se retrouve à combattre à l’autre bout du monde. La vie n’est pas tendre avec nos quatre personnages, confrontés à la guerre, à l’intolérance, à la cruauté, à la trahison. S’ils sont peu sympathiques au début du roman, ils deviennent au fil des évènements terriblement attachants. Chacun d’entre eux va devoir réviser ses certitudes, abandonner ses illusions. J’ai une faiblesse particulière pour le personnage d’Hortense : Malgré ses grands airs, elle est d’une candeur désarmante, et on a le coeur qui se serre quand elle découvre cette angleterre décrépie, et que la réalité égratigne méchamment ses rêves de petite fille. Hortense et Queenie (le titre original, Small Island, me semble mieux correspondre à l’esprit du roman) est une belle saga, une galerie de portraits très émouvante!
Editions de la table ronde (Quai Voltaire) 2006, 444 pages, 22€