Catégorie : Sorties Poches

Sorties Poches Mai 2009



Ni d’Eve ni d’Adam d’Amelie Nothomb

Après Stupeur et tremblements dans lequel Amélie Nothomb racontait ses déboires professionnels, elle révèle ici qu’à la même époque et au même lieu, elle a aussi été la fiancée d’un
jeune Tokyoïte très singulier. Une initiation amoureuse et culturelle, drôle et savoureuse, insolite et instructive, qui révèle, pour l’étranger qu’est l’Occidental, bien des codes et des secrets
du Japon.( Le livre de poche)
Lu par Laure, Clochette, et plein d’autres liens sur Blog-o-book

Je voudrais tant que tu te souviennes de Dominique Mainard
Ce roman se déroule dans une petite ville française, divisée entre une cité et un quartier pavillonnaire cossu et somnolent. Mado y habite seule un pavillon. Elle n’a jamais eu d’autre amie
qu’Albanala, une étrangère, cartomancienne à ses heures. Un jour, celle-ci lui présente sa nièce, Julide, une fillette alors âgée d’une dizaine d’années, et au fil du temps une profonde tendresse
naît entre Mado et l’enfant. Le père de Julide est né dans un pays étranger, et sa mère est issue d’une campagne française. Dans un lieu comme dans l’autre, les mariages sont le fruit de la
raison et non des sentiments : ainsi l’adolescente est-elle fiancée dès l’âge de seize ans à un cousin, sort auquel elle se plie. Mais Mado la voit se résigner avec tristesse et impuissance, avec
le sentiment que s’éteint la flamme qui habitait la jeune fille. Un jour, Albanala retourne dans son pays natal sans un mot d’explication, mais avant cela elle fait jurer à sa nièce de veiller
sur Mado. Arrive en ville un homme que l’on surnomme l’Indien. Dès l’instant où Mado l’aperçoit, elle en tombe éperdument amoureuse. Mais pourquoi le fuit-elle lorsqu’il cherche à l’approcher ?
Et pourquoi Julide s’efforce-t-elle d’empêcher à tout prix une rencontre ? Tous les thèmes chers à Dominique Mainard sont présents dans ce roman, l’exil, le monde imaginaire, les secrets et les
mensonges, et enfin, les rencontres improbables qui seules nous permettent d’échapper à nous-mêmes. (Folio, 25 mai)
Mon commentaire ici, lu aussi par Lilly, Sylire.

Beau role de Nicolas Fargues
Jeune premier plus si jeune ayant connu succès public au cinéma cherche rôle aux côtés actrice célèbre. Présente signe particulier mais demande être jugé sur pièce. Metteurs en scène
franco-français s’abstenir. (Folio, 15 mai)
La critique d’Evene & celle de Lire.



Un léopard sur le garrot de Jean-Christophe Rufin
Médecin des hôpitaux, pionnier de l’humanitaire “sans frontières” , écrivain, prix Goncourt 2001, aujourd’hui ambassadeur de France au Sénégal, Jean-Christophe Rufin mène sa vie au grand galop.
Selon une image tirée d’un poème de Senghor. il semble aller comme un cheval qu’un léopard aurait saisi au garrot. Pourtant, sous l’apparente diversité de cette existence, on distingue une unité
profonde, née de la fidélité à une seule passion : la médecine, vécue comme un engagement total dans une discipline moins scientifique qu’humaniste. Voyage dans une vie, ce récit, en tirant sur
ce fil qu’est la médecine, fait défiler sous nos yeux trente ans de notre histoire. d’un point à l’autre de la planète. De nouveau, l’auteur de Rouge Brésil et de L’Abyssin offre au lecteur une
belle aventure. Mais, cette fois-ci, c’est la sienne.(Folio, 15 mai)

La critique dEvene, & celle de Lire


Leurs vies éclatantes de Gregoire Polet
Paris, une semaine de mai caniculaire. Du lundi au samedi, dans les alentours de l’église Saint-Sulpice, à l’occasion d’un mariage et d’un enterrement une vingtaine de personnages principaux vont
se croiser, se heurter, s’aimer, se quitter; certains verront des projets essentiels se réaliser, d’autres s’effondrer tout espoir… Le roman explore, dans un enchaînement de plans successifs,
ces vies tressées avec une exceptionnelle virtuosité, formant la trame d’une réflexion à la fois jubilante et profonde sur l’amour et sur l’art. (Folio, 15 mai)

Lu par Gambadou, et la critique de Lire.



Le
degré supreme de la tendresse
d’Helena Marienske
On a tenté de leur encombrer la bouche mais elles sont indomptables et l’abus de pouvoir sera violemment réprimandé ! Avec un titre emprunté à la définition du cannibalisme par Dali, sur le ton
de l’humour, huit pastiches sur le plaisir du texte et du sexe. Une expression de la parole féminine à la manière de Montaigne, La Fontaine, Céline, Perec, Angot ou Houellebecq.(le livre de
poche)


Les tribulations d’une caissière d’Anna Sam
Le regard d’une caissière de grande surface sur les consommateurs. Le passage en caisse, que l’on croit neutre à tort, permet d’observer les mensonges, les lâchetés, les habitudes des clients.
Une savoureuse tranche de vie vue de l’autre côté du tapis roulant !(Le livre de poche)

Lu par Laure, Virginie, Saxaoul.


Groom de François Vallejo
Que faisait Antoine au musée d’Art moderne pendant ses heures de bureau ? C’est une bonne question, la plus simple des questions, et Véra Carmi ne parvient pas à la poser à son mari. Son attitude
évasive, étrange, l’intrusion soudaine de Melle Rotheim et de sa pension digne de Balzac, et puis cette étrange histoire d’une série de tableaux de Soutine ne font qu’épaissir le mystère…(Points,
7 mai)

Lu par Yohan
(Biblioblog)

Les autres d’Alice Ferney
Autour de Théo, pour son vingtième anniversaire, il y a sa mère, son frère aîné Niels et sa fiancée, une amie d’enfance et son petit garçon, un ami de son frère et sa petite amie. Son père ne
passe pas la soirée avec eux, et sa grand-mère malade est restée dans sa chambre. Niels offre un jeu de société à Théo et tient à en faire une partie, mais des secrets de famille vont être alors
révélés.(J’ai lu, 6 mai)

Lu par Clochette, Papillon, Laure, Saxaoul, Lilly



Contravention
de Stefan Coic

Rien ne va plus pour Adermatt Mac Dermott : Gladys, la femme de sa vie, l’a abandonné sur le bord de la route ! Et, pour ne rien arranger,
il découvre, le lendemain, son milliardaire de père fraîchement suicidé dans le château familial. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir été préparé : dans la famille Mac Dermott, il est de bon ton
de devancer la mort. Question d’élégance. L’apparition d’un petit frère, inconnu jusqu’alors et unique héritier de la fortune paternelle, paraît en revanche bien plus surprenante aux yeux de
l’irresponsable Adermatt. Le voilà tuteur désemparé du jeune Bristol qui sanctionne impitoyablement le moindre de ses écarts par des contraventions. L’occasion de faire pénitence en attendant
désespérément le retour de Gladys… (10/18)

La critique dEvene et celle de Lire.



Dans les bois éternels
de Fred Vargas
Envisager de raconter un roman de Fred Vargas frise le ridicule, aussi se contentera-t-on de dire qu’ici, comme dans Sous les vents de Neptune, Adamsberg est confronté à des résurgences de son
passé qui le déstabilisent fortement. L’enquête qu’il mène sur la mort de deux gars qui se sont fait trancher la gorge à la Porte de la Chapelle le remet en présence d’Ariane Lagarde, la médecin
légiste à laquelle il s’était opposé quelque vingt-cinq ans auparavant. Un de ses nouveaux collaborateurs ne semble pas particulièrement l’apprécier, ce qui le perturbe d’autant plus que ce
lieutenant Veyrenc de Bilhc est béarnais comme lui, originaire du village voisin du sien.
Enfin
Camille, dont il a eu un fils, qu’il garde régulièrement, semble voguer vers de nouvelles amours et s’être affranchie de leur liaison passionnelle pour glisser vers des relations amicales, qui ne
lui conviennent absolument pas… (j’ai lu, 6 mai)

Lu par Loupiote, Leiloona, Cathe





La brigade de l’oeil
de Guillaume Gueraud
Rush Island, 2037. La loi Bradbury interdit toutes les images depuis vingt ans sur l’ensemble du territoire. La propagande matraque : Les photographies sont nocives. Le cinéma rend fou. La
télévision est l’opium du peuple. Les agents de la Brigade de l’Œil, les yeux armés du gouvernement, traquent les terroristes opposés à cette dictature. Brûlent les images encore en circulation
et les pupilles de ceux qui en possèdent. Parce qu’un bon citoyen est un citoyen aveugle. Kao a 15 ans. Il ne craint pas les images. Elles le fascinent. Après le lycée, il traîne dans les rues de
Badwords pour en distribuer clandestinement. Une rumeur circule : des films auraient survécu. Ils seraient enfouis quelque part dans l’île. Kao est prêt à risquer gros pour les sauver des
flammes. (Folio science-fiction, 7 mai)
Lu par Coeurdechene (Biblioblog), Clochette, Clarabel

La noce d’Anna de Natacha Appanah
” Sur le mur, la robe est accrochée comme un tableau de chasse. Elle est belle, sans doute un peu sage mais, qu’importe, c’est le jour d’Anna. Aujourd’hui, 21 avril, je marie ma fille, je
laisserai de côté mes pensées de vieille folle, je serai comme elle aime que je sois : digne, bien coiffée, bien maquillée, souriante, prête à des conversations que je suivrai avec un
enthousiasme feint et qui ne me laisseront aucun souvenir, parée pour butiner d’invité en invitée, mère parfaite que je serai aujourd’hui. Je me cacherai pour inhaler mes Fumer Tue. Je marie ma
fille, aujourd’hui. Cette phrase bondit dans ma tête tandis que je la regarde dormir. J’ai quarante-deux ans et je marie ma fille aujourd’hui. J’ai soudain l’impression d’être sortie de mon
corps, de flotter au-dessus d’Anna endormie et de moi-même, de regarder tout cela comme on regarde un film, de me dire que cela ne peut pas m’arriver, pas à moi. J’aurais souhaité être sage le
jour du mariage de ma fille… ” Pendant la noce d’Anna, sa mère se souvient. De la jeune femme qu’elle a été, si différente de sa fille aujourd’hui, de ses rêves, de ses espoirs, de ses envies ;
parce qu’elle en a encore, des envies, cette femme célibataire qui marie sa fille… Pendant la noce, l’enfance d’Anna resurgit avec le souvenir du père, de l’absent, de l’inconnu… Et un autre
bonheur pointe son nez dans la nuit. ( Folio, 15 mai)
Lu par Laurence (Biblioblog), Laure



Reves de garçons de Laura
Kasischke
L’histoire de trois adolescentes à la fin des années 1970 qui décident de filer en douce de leur camp d’été à bord de la Mustang décapotable de l’une d’elles dans l’espoir de se baigner dans le
mystérieux lac des Amants. Dans leur insouciance, elles sourient à deux garçons croisés en chemin. Cette journée prend alors soudain des allures terribles. Laura Kasischke sait parler de
l’adolescence comme personne et orchestrer les couacs du destin comme une prédatrice redoutable.

( le livre de poche)
Lu par Yspaddaden

La route de Cormac McCarthy
L’apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres. Un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d’objets hétéroclites et de vieilles couvertures. Ils sont
sur leurs gardes car le danger peut surgir à tout moment. Ils affrontent la pluie, la neige, le froid. Et ce qui reste d’une humanité retournée à la barbarie. Cormac McCarthy raconte leur odyssée
dans ce récit dépouillé à l’extrême. Prix Pulitzer 2007, La Route s’est vendu à plus de deux millions d’exemplaires aux États-Unis. (points, 7 mai)
Lu par Coeurdechene, Dda et Catherine (Biblioblog), Sylire, Amanda, Cathe, Bellesahi, Kathel & d’autres avis
via Blog-o-book.



Famille, tracas et cie de Laurie
Colwin
Jane Louise, 40 ans, jeune mariée, illustratrice dans une maison d’édition, jeune femme issue d’une famille juive quelque peu bohème, se demande pourquoi son mari Teddy, chimiste et fils d’une
grande famille de Nouvelle-Angleterre n’a pas choisi une femme de son milieu. De doutes existentiels en questions périlleuses, Jane Louise chemine jusqu’à comprendre que sa vie ressemble au
bonheur. Le plus savoureux des Colwin, un couple attachant et une galerie de portraits délicieusement simples, tendres, moqueurs et justes !

(le livre de poche)
Lu par Clarabel



Comme tous les après-midi de
Zoya Pirzad
Des scènes de la vie quotidienne iranienne dans lesquelles l’auteur fait le constat de la condition féminine et montre le joug politique qui pèse sur la société.

(le livre de poche)
Lu par Clarabel, Cathulu, Cathe.



Le modèle de Lars- Saabye Christensen
Peter Wihl, peintre norvégien reconnu, prépare sa prochaine exposition qui tombe le jour de ses cinquante ans. Confronté à un double défi, celui de composer douze nouvelles toiles mais aussi de
se renouveler depuis les corps morcelés qui ont fait le succès d’Amputations, son exposition inaugurale, il est victime d’une attaque et devient aveugle. Ce handicap, qui menace
l’activité créatrice du peintre, va réveiller les instincts les plus vils chez cet homme faible et souvent indélicat. Quelles limites morales et éthiques est-il capable de franchir pour enrayer
le mal ? Le mal, justement, en la personne de l’ophtalmologiste méphistophélique Thomas Hammer. Le modèle tombe de son piédestal, le peintre sombre dans l’oubli, le mari suscite le rejet, le père
effraie sa fille, l’ami devient un inconnu… Un roman psychologique et faustien, tout autant qu’une tragédie familiale.

(Le livre de poche)



Mange, prie, aime d’Elizabeth
Gilbert
108 chroniques, soit autant de grains que le japa mala, collier de prières hindou, dans lesquelles l’auteur retrace son cheminement à la découverte d’elle-même. Elle raconte ses rencontres,
expériences et réflexions au cours de ses séjours successifs en Italie, en Inde et en Indonésie. Ici elle prendra quelques kilos, là elle apprendra à méditer, plus loin elle trouvera l’amour.
Pour, au bout du voyage, se retrouver.

( Le livre de poche)
Lu par Larucheauxlivres


Un crime dans le
quartier
de Suzanne Berne
La narratrice, Marsha, rapporte des faits qui se sont produits lorsqu’elle avait dix ans, en 1972. Son père vient de quitter le domicile familial. Lorsqu’un jeune garçon est retrouvé assassiné,
la police arrête Mr Green, un voisin étrange. Marsha mène l’enquête à sa façon… et note tous ses faits et gestes dans un cahier . Il est l’unique célibataire du quartier, un peu timide, un peu
distant. Comme le suspect, il a une calvitie et conduit une voiture marron… Alors, parce qu’elle s’ennuie, qu’elle a une jambe dans le plâtre, et que sa mère la laisse toute seule la journée
pour aller travailler, et parce qu’elle ne sait pas pourquoi… Marsha finit par raconter n’importe quoi. Vingt ans après les faits, elle se souvient et essaie de comprendre comment elle a pu en
arriver là. Un suspense hors du commun, un roman psychologique d’autant plus étonnant qu’il s’agit d’un premier roman.

(le livre de poche)
Lu par Cuné.

Le dernier des Weynfeldt de Martin Suter
Adrian Weynfeldt, expert en art et dernier d’une riche lignée suisse, mène une vie de vieux garçon. Lorena, une jolie rousse, voleuse de boutiques de luxe et un brin suicidaire, vient chambouler
ses principes amidonnés, tandis qu’un vieil ami l’embarque malgré lui dans une escroquerie : la vente aux enchères d’un faux tableau de Vallotton…

(Points, 20 mai)
Lu par Clochette

Journal d’Hélène Berr
Avril 1942, Hélène Berr débute l’écriture de son journal. Elle y décrit, avec une pudeur et une sensibilité extrêmes, son quotidien de jeune juive parisienne : cours à la Sorbonne, lectures et
promenades, amours naissantes. Le port de l’étoile jaune, l’application des lois antijuives, la peur des rafles envahissent brutalement sa vie. Jusqu’à son arrestation, en mars 1944. La lucidité
et le talent littéraire d’Hélène Berr font de ce témoignage un document exceptionnel.

(Points,
14 mai)

Lu par Naina, Papillon, La muse agitée.



Sepulcre
de Kate Moss
D’octobre 1891 à octobre 2007, des rues de Paris aux abords de Rennes-le-Château, une histoire d’amour et de suspense historique. Au XIXe siècle, Léonie Vernier découvre près de Carcassonne les
vestiges d’un sépulcre wisigoth, ce qui l’entraînera peu à peu dans les strates du passé. Plus de cent ans plus tard, Meredith Martin tente, au même endroit, de retrouver la clé de ses origines.
(Le livre de poche, 6 mai)
Lu par Leiloona, Alwenn, Clarabel.


je ne souffrirais plus par
amour
de Lucia Etxebarria
Et si l’on en finissait avec la tyrannie des sentiments ? Décidée à ne plus souffrir par amour, Lucía Extebarría vole dans les plumes de Cupidon et tord le cou, avec un
enthousiasme communicatif, à la dépendance émotionnelle et au grand mythe occidental de l’Amour Éternel ! D’Anna Karénine à Carrie Bradshaw, d’Œdipe aux héros de sitcoms, aucun stéréotype, aucune
idée reçue ne résiste à l’humour dévastateur de cette impertinente magicienne du cœur. Bien plus qu’un essai féministe et engagé, Lucía Extebarría signe un livre-thérapie décapant où l’on apprend
enfin à ne plus souffrir inutilement par amour.

(10/18, 7 mai)
Lu par Laurent



Eleanor Rigby
de Douglas
Coupland
Jeune femme, trente-six ans, grosse et terriblement seule, n’attend plus rien de la vie. C’est ainsi que se voit Liz Dunn. Grosse, Liz l’a toujours été. Seule, plus
encore. Hormis les visites régulières de sa famille qui la traite en cas désespéré, elle ne fréquente personne. De petit ami, encore moins. Ajoutez à cela une opération des dents de sagesse et
une semaine de convalescence à regarder des films d’amour, et le portrait est complet. Mais alors que Liz s’apprête à explorer davantage le gouffre de sa solitude, un coup de fil vient
bouleverser son existence… D’une lucidité foudroyante et d’un humour féroce, Douglas Coupland tente de répondre aux questions que soulève la chanson des Beatles : D’où viennent les gens seuls ?
Où est leur place dans le monde ?
(10/18, 7 mai)
Lu par Clochette, Cuné.

Partie de peche au Yemen de Paul Torday
Que se passe-t-il dans la tête d’un scientifique britannique tout à fait comblé – sa femme vient de lui offrir une brosse à dents électrique pour leurs vingt ans de mariage – quand un cheik
yéménite lui demande de construire une rivière climatisée afin qu’il s’adonne à son sport favori… la pêche au saumon. Une délicieuse explosion qui donne naissance à l’une de ces comédies
originales dont les Anglais ont le secret, pour notre plus grand plaisir. Parabole ironique sur les folies de l’administration et de l’argent. Partie de pêche au Yémen est aussi l’histoire d’un
homme presque banal dont le destin bascule par la puissance du rêve et bien sûr par l’apparition d’une femme. (10/18, 20 mai)
Lu par Clarabel

La mer de John Banville
” Anna est morte avant l’aube. À dire vrai, je n’étais pas là quand c’est arrivé. J’étais allé sur le perron de la clinique respirer à fond l’air noir et lustré du matin. Et pendant ce moment si
calme, si lugubre, j’ai repensé à un autre moment, des années auparavant, dans l’eau, ce fameux été à Ballymoins. J’étais allé nager tout seul, je ne sais pas pourquoi, ni où Chloé et Myles
étaient passés ; sans doute étaient-ils partis quelque part avec leurs parents, ce devait être une des dernières balades qu’ils ont faites ensemble, la toute dernière peut-être. ” Après la mort
de sa femme, Max se réfugie dans le petit village du bord de mer où, enfant, il vécut l’été qui allait façonner le reste de son existence. Assailli par le chagrin, la colère, la douleur de la vie
sans Anna, Max va comprendre ce qui s’est vraiment produit, cet été-là. Comprendre pourquoi ” le passé cogne en lui, comme un second cœur “. (10/18, 20 mai)
Lu par Cuné, Sentinelle, Bellesahi, Jules

Sorties Poches Avril 2009


Le rapport de Brodeck de Philippe Claudel
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, dans un petit village frontalier d’Alsace Lorrraine, isolé par les montagnes, Brodeck établit de brèves notices sur l’état de la flore, des saisons, un
travail sans importance pour son administration. Il ne sait même pas si ses rapports parviennent à destination. Depuis la guerre, les courriers fonctionnent mal. Le maréchal-ferrant du village
lui demande de consigner les événements qui ont abouti au dénouement tragique sans ajouter de détails inutiles. Miraculé des camps de concentration, Brodeck s’est appliqué à tout oublier et
surtout, il n’a jamais essayé de lever le voile sur l’éventuelle culpabilité des villageois dans les horreurs qui ont touché son entourage. (Le livre de poche)

Lu par Caroline, Chaperlipopette, Sophie, Le
Bibliomane
Madame Charlotte,Stephie,Tamara,
Sole, Sylire, Clochette





On n’est pas là pour disparaitre
d’Olivia Rosenthal
On n’est pas là pour disparaître part du portrait d’un homme atteint de la maladie d’Alzheimer pour saisir sur le vif ce qu’est la perte de la mémoire, de la parole et de la raison. Avec ce
septième livre optimiste et désespéré, Olivia Rosenthal confirme son talent et son inventivité langagière. (Folio, 2 avril)
Lu par Yvon, Laure, Joëlle, Lily, Sylvie






La chanson de Charles Quint
d’Erik Orsenna (Le livre de
poche)
L’histoire de deux frères qui vivaient dans la même ville, mais chacun d’un côté du fleuve. L’aîné, qui avait vécu de nombreuses histoires d’amour, savait qu’il n’avait pas aimé. Le cadet n’avait
connu qu’un amour de jeunesse et avait fini par l’épouser trente ans plus tard.
Lu par Laurent, Praline






Comme une mère de Karine Reysset
Elles sont venues seules et se retrouvent côte à côte dans la salle des naissances. Pour l’une comme pour l’autre, ce jour doit inaugurer un nouveau départ. La très jeune Émilie accouche sous X
et espère “tout recommencer à zéro “. Judith, elle, attend avec une impatience teintée d’inquiétude la naissance de son fils, Camille, un miracle après tant d’années de grossesses déçues. Mais,
pour l’une comme pour l’autre, rien ne se passe comme prévu. Judith perd son bébé et, dans un geste de détresse, enlève l’enfant promis à l’abandon de la chambre voisine. Dès lors, le destin de
ces deux femmes est irrémédiablement lié. Karine Reysset explore tout en finesse les promesses que recèle pour les mères l’arrivée d’un enfant, les inévitables blessures et la folie qui s’empare
d’elles quand la maternité leur est refusée. Un récit mené tambour battant, un sujet qui bouscule, un suspense prenant: Comme une mère ressemble à ces contes maléfiques et merveilleux qui vous
hantent longtemps. (Points, le 16 avril)
Lu par Laure, Cathulu, Amanda,
Aproposdelivres, Lily, Clarabel.

Après, Fred Chichin est mort de Pascale Clarke
Ma France d’après, c’est la vie sans toi. En jours, en heures, en minutes sans toi. J’avais un amour et subitement, du jour au lendemain, après, j’ai eu un chagrin. Nicolas Sarkozy n’avait pas
menti, sa rupture, c’était le jour et la nuit. La nuit pire que le jour. La faute au lit, au drap, à la couette encore imbibés de toi, à ta taie atone. Depuis ton départ, ton absence prenait
toute la place. Plus Sarkozy envahissait l’espace, moins je supportais ta disparition. Je m’étais légèrement fait avoir dans l’histoire. Lui tout le temps, toi plus jamais. (Points)
Lu par Papillon



La mécanique du coeur
de
Mathias Malzieu
Le jour de la naissance de Jack, en 1874 à Edimbourg, est si froid que son coeur en reste gelé. La sage-femme qui l’a mis au monde, mi-sorcière mi-chamane, remplace l’organe défectueux par une
horloge qu’il ne faut pas oublier de remonter tous les matins. Le garçon doit aussi éviter toute émotion : pas de colère, pas d’amour. Mais il va rencontrer une chanteuse de rue au regard de
braise…  (J’ai lu)
Lu par Val, Anna Blume, Clochette







L’interprétation des meurtres de Jed Rubenfeld

1909. Freud, accompagné de Ferenczi et Jung, ses disciples, débarque dans l’effervescente New York. Venu
donner une série de conférences, il est accueilli par Younger, jeune médecin qui lui fait découvrir la ville en pleine construction, les bas-fonds de Chinatown et les hôtels particuliers de
Gramercy Park. Une visite d’autant plus mémorable que le psychanalyste viennois prend part à une enquête surprenante : le cadavre d’une jeune fille torturée et étranglée vient d’être retrouvé.
Nora Acton, autre victime du même agresseur, a miraculeusement survécu mais est frappée d’amnésie et de mutisme. Dans l’ombre de Younger chargé de la soigner, Freud va habilement s’immiscer dans
l’esprit de Nora, explorer son inconscient et de nouveaux champs d’application : l’interprétation des meurtres… (Pocket, 16 avril)
Mon commentaire ici. Lu aussi par Pimpi (Biblioblog), Chaperlipopette, Le Bibliomane, Laure,
Sentinelle


L’ombre du caméléon de Minette Walters
On ne revient jamais sain et sauf de l’enfer. De retour d’Irak, où son tombés ses hommes, le lieutenant Charles Aucland ne voit plus la vie du même œil. À moitié amnésique, le visage barré d’un
éclat d’obus, l’homme doux que ses amis connaissaient n’est plus qu’une plaie ouverte, violente. Des haines coupables, des phobies nouvelles ternissent l’uniforme héroïque de miraculé qu’on
voudrait lui passer. Aussi la police londonienne, complètement dépassée par une vague de meurtres homophobes, voit-elle en cet être marginalisé, un tueur idéal. Toutes les victimes ne sont-elles
pas d’anciens soldats gays, violés puis battus à mort ? Le profil colle à la perfection : humeur changeante, terreur vis-à-vis de la sexualité, personnalité à facettes… Le caméléon pourrait bien
avoir pris, là-bas en Irak, la couleur du sang…(Pocket, 09 avril)

Lu par Laurence, Cathulu



Le café Julien
de Dawn Powell
Dans le New York des années 1940, le charme désuet du Café Julien attire les âmes vagabondes en quête de luxe ou d’inspiration. Écrivains ratés, étudiants bohèmes, mondains en goguette, tous se
retrouvent autour d’un Pernod pour disserter sur le monde. Certains possèdent un attachement tout particulier au lieu, comme Rick et Ellenora, un couple qui se cherche autant qu’il se fuie ou
encore Elsie Hookley, une aristocrate excentrique qui prend un malin plaisir à s’immiscer dans la vie des autres. À travers ces portraits sans fard de la bonne société new-yorkaise, Dawn Powell
épingle comme personne les mœurs d’une époque révolue, mais étrangement familière. (10/18, 16 avril)
Lu par Joëlle, Rory




La balade de l’impossible de Haruki Murakami
Au cours d’un voyage en avion, le narrateur entend une chanson des Beatles : “Norwegian Wood”. Instantanément, il replonge dans le souvenir d’un amour vieux de dix-huit ans. Quand il était
lycéen, son meilleur ami, Kizuki, s’est suicidé. Kizuki avait une amie, Naoko. Ils étaient amoureux. Un an après ce suicide, le narrateur retrouve Naoko. Elle est incertaine et angoissée, il
l’aime ainsi. Une nuit, elle lui livre son secret, puis disparaît… Hommage aux amours enfuies, “La Ballade de l’impossible” est un magnifique roman aux résonances autobiographiques, d’une
tendresse et d’une intensité érotique saisissantes.
(10/18, 2 avril)
Lu par PapillonErzebeth



Côte Ouest
de Paula Fox
Annie Gianfala, dix-sept ans, abandonnée par son père, est seule et fauchée. Elle avance vers l’Ouest, comme l’Amérique le fit un jour, mais son voyage se déroule dans les années qui précèdent la
Seconde Guerre mondiale. Elle dérive, portée par les courants de la Dépression, l’enthousiasme des communistes pour le Parti et l’URSS, puis le dégoût que beaucoup ressentent ensuite. Parmi ceux
qu’elle rencontre, et qui font son éducation, sur le plan intellectuel aussi bien que physique, il y a des idiots, des paumés, des intellectuels blasés, des amants en tout genre, aussi bien que
des cadres du Parti, des Noirs, des homosexuels, et toutes sortes d’écrivains ratés ou en train de le devenir. Annie est à la fois une enfant perdue et une femme douée de pouvoir. Ce roman, qui
explore si magnifiquement les sens, les transcende en même temps. (Folio, 9 avril)
Lu par Nanou, Sylvie.


De pierre et de cendre
de Linda Newbery
Lorsqu’un soir brumeux de 1898, le jeune artiste Samuel Godwin pousse les grilles de la propriété de Fourwinds, il est immédiatement envoûté. Engagé pour enseigner l’art aux jeunes filles de Mr.
Farrow, il ignore encore que cette luxueuse demeure sera pour lui le décor de ses plus belles peintures. Intrigué par la personnalité ombrageuse du maître des lieux, séduit par ses filles,
Marianne et Juliana, désarçonné par Charlotte Agnew, leur gouvernante et dame de compagnie, le peintre comprend vite que le raffinement du décor et des personnages dissimule les plus sombres
mystères. Que le vent souffle pour balayer les cendres d’un passé pour le moins scandaleux et les secrets abrités par les pierres. Entre désirs de possession, obsessions et illusions, les deux
demoiselles, leur père, l’ombre de leur mère décédée et leur gouvernante entament devant Samuel une subtile danse aussi fascinante que macabre… (Le livre de poche)
Lu par Cryssilda, Lilly, Lou, Pimpi, Clochette, Romanza.



La perte en héritage
de Kiran Desai
Orpheline à 16 ans, après des années chez les bonnes soeurs, Sai se retrouve chez son grand-père, juge à la retraite dans le nord de l’Inde. Biju, le fils du cuisinier, s’est expatrié à New-York.
Sa quête d’identité passe par la solitude, l’exploitation puis le retour au pays. Des êtres dépouillés de leur culture, déçus par l’Occident, cherchent à recouvrer leur dignité. Aux désillusions
du Nouveau Monde répond la pagaille d’une Inde en proie aux délires nationalistes, prise dans l’étau des traditions.(Le livre de poche)







La première main
de Rosetta loy
Autoportrait de l’auteure mêlant récit intime et histoire de l’Italie dans les années fascistes. Elle évoque son enfance à Rome, Ostia, en Suisse, dans le Val d’Aoste, pour fuir les
bombardements, puis sa vie de femme adulte et les trois hommes qui l’ont marquée. (Le livre de poche)








Paranoïd
Park
de Blake Nelson
Un jeune étudiant, est fasciné par le parc de Portland, Paranoid Park, où se rassemblent les meilleurs skaters. Accidentellement il tue un agent de la sécurité et s’interroge alors sur ses
devoirs et la façon d’assumer les conséquences de cette nuit de cauchemar. Premier roman. (Le livre de poche)








Le mec de la tombe d’à côté de Katarina Mazetti
Désirée se rend régulièrement sur la tombe de son mari, qui a eu le mauvais goût de mourir trop jeune. Bibliothécaire et citadine, elle vit dans un appartement tout blanc, très tendance, rempli
de livres. Au cimetière, elle croise souvent le mec de la tombe d’à côté, dont l’apparence l’agace autant que le tape-à-l’oeil de la stèle qu’il fleurit assidûment. Depuis le décès de sa mère,
Benny vit seul à la ferme familiale avec ses vingt-quatre vaches laitières. Il s’en sort comme il peut, avec son bon sens paysan et une sacrée dose d’autodérision. Chaque fois qu’il la rencontre,
il est exaspéré par sa voisine de cimetière, son bonnet de feutre et son petit carnet de poésie. Un jour pourtant, un sourire éclate simultanément sur leurs lèvres et ils en restent tous deux
éblouis… C’est le début d’une passion dévorante. C’est avec un romantisme ébouriffant et un humour décapant que ce roman d’amour tendre et débridé pose la très sérieuse question du choc des
cultures. (Babel)
Lu par Papillon, Sylire, Clarabel, Virginie, Tamara, Chaperlipopette, Laure, Lilly



Un bref instant de romantisme
de Miranda July
Une jeune femme rompt avec son petit ami parce qu’elle ne lui a jamais avoué que pendant un temps, elle était maître nageuse… et apprenait la natation à des personnes âgées sur le sol de son
salon. Une autre cherche désespérément un moyen de rencontrer le prince William tandis que le chien Patate court à sa perte… Un recueil de nouvelles qui plongent le lecteur dans un univers
décalé. (J’ai lu)
Lu par Sophie









Michael Tolliver est vivant
d’Amistead Maupin
Michael Tolliver est vivant. Ses amis se sont perdus dans l’excès ou sont morts du sida. Lui a survécu à tout. Il a rencontré Ben, l’amour de sa vie. Mais sa famille se refuse toujours à accepter
son homosexualité. Lorsque la mère de Michael tombe malade, c’est pourtant lui qu’elle appelle à ses côtés en Floride. A San Francisco, sa mère spirituelle, Anna Madrigal, réclame sa présence. Il
est alors confronté à un dilemme : dort-il rester auprès d’Anna ou accompagner dans ses derniers instants cette mère qui l’a tant rejeté ? Les six premiers volumes décrivaient le San Francisco
mythique des années 70 et 80, terrain de toutes les expériences amoureuses et sexuelles. Vingt ans après, l’insouciance s’est envolée, le sida est passé par là. Avec ce mélange de drôlerie, de
légèreté et de gravité qui est sa marque, Maupin clôt cette extraordinaire aventure littéraire dans ce septième et dernier épisode des Chroniques de San Francisco. (Points, le 02 avril)
L’interview d’Amistead Maupin chez Incoldblog, les avis de
Lapinoursinette, Cathe

Treize lunes de Charles Frazier
A douze ans, Will Cooper est vendu par son oncle et sa tante. Le jeune orphelin doit rejoindre un comptoir commercial situé dans le ” pays cherokee “. Sur sa route, il croise Bear, un chef
indien, qui fait de lui son fils spirituel. II s’intègre au clan, découvre la Nature, ses lois, sa force. Il trouve aussi l’amour sous les traits de Claire Featherstone : leur relation passionnée
le marquera à jamais. Devenu l’un des leurs, le “chef blanc ” s’engage dans la défense des Indiens. D’abord avocat, luttant contre leur transfert vers l’ouest, puis colonel guidant ses troupes
pendant la guerre de Sécession, il rejoindra finalement le Sénat, en tant que représentant des Cherokees. Treize lunes est le récit d’une destinée hors du commun qui se confond avec la grande
Histoire. Will Cooper, héros et narrateur, retrace le voyage de l’Amérique vers le XXe siècle. Roman d’amour, récit d’aventures, le second livre de Charles Frazier – après Retour à Cold Mountain
– est une épopée digne de Jack London ou de James Fenimore Cooper. (Points, le 23 avril)
Lu par Jules

Et oublié le mois dernier:



Chagrin d’école
de Daniel Pennac
Chagrin d’école, dans la lignée de Comme un roman, aborde la question de l’école du point de vue de l’élève, et en l’occurrence du mauvais élève. Daniel Pennac, ancien cancre
lui-même, étudie cette figure du folklore populaire en lui donnant ses lettres de noblesse, en lui restituant aussi son poids d’angoisse et de douleur. (Folio)
Lu par Google (Biblioblog), Lucie, Laurent, Martine




Sorties Poches Mars 2009



Le Montespan
de Jean Teulé

Au temps du Roi-Soleil, avoir sa femme dans le lit du monarque était pour les nobles une source de privilèges
inépuisable. Le jour où Louis XIV jeta son dévolu sur Mme de Montespan, chacun, à Versailles, félicita le mari de sa bonne fortune. C’était mal connaître Louis-Henri de Pardaillan, marquis de
Montespan…  Gascon fiévreux et passionnément amoureux de son épouse, Louis-Henri prit très mal la chose. Dès qu’il eut connaissance de son infortune, il orna son carrosse de cornes
gigantesques et entreprit de mener une guerre impitoyable contre l’homme qui profanait une union si parfaite. Refusant les honneurs et les prébendes, indifférent aux menaces répétées, aux procès
en tous genres, emprisonnements, ruine ou tentatives d’assassinat, il poursuivit de sa haine l’homme le plus puissant de la planète pour tenter de récupérer sa
femme…(
Pocket, 5 mars)
Lu par
Yspaddaden, Liliba, Marie, La liseuse, Anna
Blume
, So



Le coeur
cousu
de Carole Martinez
” Ecoutez, mes sœurs ! Ecoutez cette rumeur qui emplit la nuit ! Ecoutez… le bruit des mères ! Des choses sacrées se murmurent dans l’ombre des cuisines. Au fond des vieilles casseroles, dans
des odeurs d’épices, magie et recettes se côtoient. Les douleurs muettes de nos mères leur ont bâillonné le cœur. Leurs plaintes sont passées dans les soupes : larmes de lait, de sang, larmes
épicées, saveurs salées, sucrées. Onctueuses larmes au palais des hommes ! ” Frasquita Carasco a dans son village du sud de l’Espagne une réputation de magicienne, ou de sorcière. Ses dons se
transmettent aux vêtements qu’elle coud, aux objets qu’elle brode : les fleurs de tissu créées pour une robe de mariée sont tellement vivantes qu’elles faneront sous le regard jaloux des
villageoises; un éventail reproduit avec une telle perfection les ailes d’un papillon qu’il s’envolera par la fenêtre: le cœur de soie qu’elle cache sous le vêtement de la Madone menée en
procession semble palpiter miraculeusement… Frasquita a été jouée et perdue par son mari lors d’un combat de coqs. Réprouvée par le village pour cet adultère, la voilà condamnée à l’errance à
travers l’Andalousie que les révoltes paysannes mettent à feu et à sang, suivie de ses marmots eux aussi pourvus – ou accablés – de dons surnaturels… Le roman fait alterner les passages
lyriques et les anecdotes cocasses on cruelles. Le merveilleux ici n’est jamais forcé : il s’inscrit naturellement dans le cycle tragique de la vie.(Folio, 5 mars)
Lu par
Dda (Biblioblog), Sylvie, Clarabel, Sylire, Florinette, Karine, So, Fashion

Le canapé rouge de Michèle Lesbre
Parce qu’elle était sans nouvelles de Gyl, qu’elle avait naguère aimé, la narratrice est partie sur ses traces. Dans le transsibérien qui la conduit à Irkoutsk, Anne s’interroge sur cet homme
qui, plutôt que de renoncer aux utopies auxquelles ils avaient cru, tente de construire sur les bords du Baïkal un nouveau monde idéal. À la faveur des rencontres dans le train et sur les quais,
des paysages qui défilent et aussi de ses lectures, elle laisse vagabonder ses pensées, qui la renvoient sans cesse à la vieille dame qu’elle a laissée à Paris. Clémence Barrot doit l’attendre
sur son canapé rouge, au fond de l’appartement d’où elle ne sort plus guère. Elle brûle sans doute de connaître la suite des aventures d’Olympe de Gouges, auteur de la Déclaration des droits de
la femme et de la citoyenne, de Marion du Faouët qui, à la tête de sa troupe de brigands, redistribuait aux miséreux le fruit de ses rapines, et surtout de Milena Jesenskà qui avait traversé la
Moldau à la nage pour ne pas laisser attendre son amant. Autour du destin de ces femmes libres, courageuses et rebelles, dont Anne lisait la vie à l’ancienne modiste, une belle complicité s’est
tissée, faite de confidences et de souvenirs partagés. À mesure que se poursuit le voyage, les retrouvailles avec Gyl perdent de leur importance. Arrivée à son village, Anne ne cherchera même pas
à le rencontrer… Dans le miroir que lui tend de son canapé rouge Clémence, l’éternelle amoureuse, elle a trouvé ce qui l’a entraînée si loin : les raisons de continuer, malgré les amours
perdues, les révolutions ratées et le temps qui a passé. Le dixième livre de Michèle Lesbre est un roman lumineux sur le désir, un de ces textes dont les échos résonnent longtemps après que la
lecture en est achevée. (Folio, 1er mars)
Lu par
Clarabel, Flora, Amanda, Lily, Sophie, Papillon, Sylire, Bellesahi, Sylvie.



La passion selon Juette
de Clara Dupont – Monod
Juette naît en 1158 à Huy, une petite ville de l’actuelle Belgique. Mariée à treize ans, elle est veuve cinq ans plus tard. Juette est une femme qui dit non. Non au mariage. Non aux hommes
avides. Non au clergé corrompu. Elle n’a qu’un ami et confident, Hugues de Floreffe, un prêtre. À quelles extrémités arrivera-t-elle pour se perdre et se sauver ? Car l’Église n’aime pas les âmes
fortes… De ce Moyen Âge traversé de courants mystiques et d’anges guerriers, qui voit naître les premières hérésies cathares, Clara Dupont-Monoda gardé ici une figure singulière de sainte
laïque. (Le livre de poche)
Lu par Lilly, Clarabel, Florinette, Lily, Sophie, Chaperlipopette, Le
bibliomane



Les vivants et les
ombres
de Diane Meur
En Galicie, terre rattachée à l’Empire habsbourgeois depuis le partage de la Pologne, l’obscure famille Zemka reconquiert le domaine fondé par leur ancêtre et s’engage fiévreusement dans la lutte
d’indépendance polonaise. Pour retracer l’ascension et la décadence de cette famille, c’est la maison épiant ses habitants qui raconte, des révolutions de 1848 jusqu’au seuil de XXe
siècle.
(Le livre de poche)

Mon avis, et celui de Marie, Sentinelle, Florinette, Laure



Ma vie est tout à fait fascinante
de Penelope Bagieu
Pénélope Bagieu est une jeune illustratrice parisienne. Elle vit dans le plus petit appartement du monde, sous les toits, en compagnie de son chat rose, de sa collection de chaussures et de ses
tracas quotidiens : sa réticence à faire du sport, sa mère envahissante, son chéri qui ne l’écoute pas… Heureusement pour elle, il reste ses copines langues de vipère, les soldes, les séries
télé, la presse people et les macarons ! L’auteur croque dans cette bande dessinée les petits riens du quotidien avec beaucoup d’humour et un talent évident : à chaque page, elle nous raconte ses
petites histoires et péripéties, tour à tour drôles, justes et émouvantes.(Le livre de poche)
Le blog de Penelope Bagieu



No et moi
de Delphine de
Vigan
Lou Bertignac a 13 ans, un QI de 160 et des questions plein la tête. Enfant précoce et fantaisiste, elle rencontre un jour, à la gare d’Austerlitz, No, une jeune fille SDF à peine plus âgée
qu’elle. Elle décide alors de sauver No, de lui donner un toit et une famille et se lance dans une expérience de grande envergure menée contre le destin. Roman d’apprentissage, No et moi est un
rêve d’adolescence soumis à l’épreuve du réel. Un regard d’enfant précoce, naïf et lucide sur la misère du monde, un regard sur ce qui nous porte et la part de poésie qui nous manque. ( Le livre
de poche)
Lu par
Nina, Laure, Clarabel



J’aime pas les autres
de Bertrand André
De la petite école à la grande, y compris celle de la vie, des premiers baisers à la longue quête de l’âme sœur, la jeunesse du narrateur, Anatole Berthaud, aurait pu être parfaitement
heureuse… s’il n’y avait pas eu les autres. Entre roman d’apprentissage et récit autobiographique, le dernier livre de Jacques A. Bertrand nous enchante, comme toujours par sa finesse, son
humour et son élégance d’esprit. (10/18)



J’ai tant rêvé de toi
d’Olivier et Patrick Poivre d’Arvor
« Mon existence durant, je m’en souviendrai. De ce voyage vers lui. De cette guérison à coups de serpe. Et de Prague qui tout le jour n’a su émerger de ses brumes, ni le ciel se délester de
sa neige.
» (le livre de poche)


Route royale
de Stephanie Polack
” C’est alors qu’il remarque : le bord des cils humides, les paupières humectées et la rétine de l’œil, l’âme à fleur d’être, luisante. Elle tourne un peu la tête, ses pupilles se dilatent, elles
absorbent un point flou. Werner n’en revient pas. Le visage de cette femme, en cette seconde, l’effare. Juste un instant grave et fragile et lui qui n’en finira plus de la fixer. Il la reconnaît,
il l’avait vue au tribunal, oui, rue de Cambrai, elle l’avait déjà sidéré : Constance Haroche. Il avait suivi son procès. Il se souvient de tout ; des chefs d’accusation et du verdict. Cette
fille l’avait ému mais la cour, elle, ne l’avait pas épargnée. Werner la regarde. Il voudrait la toucher, effleurer son visage, sentir qu’il pourrait la meurtrir et ne pas le faire, la caresser.
” (j’ai lu, 11 mars)



Le journal de Yaël
Koppman
de Marianne Rubinstein
Se marier avec un homme beau et intelligent. Avoir des enfants. Écrire un livre. Les ambitions de Yaël ont le mérite d’être claires. Sauf qu’à 34 ans, elle n’est pas en avance… Mais si elle veut
accueillir un homme dans sa vie, Yaël doit d’abord y faire un peu de ménage. Avec l’aide d’Éric, son colocataire homosexuel, de sa cousine Clara et d’Angelica Garnett, la nièce de Virginia Woolf
dont elle a décidé d’écrire la biographie, Yaël va secouer le tapis de ses origines juives, épousseter ses relations avec sa mère et soigner ses rapports avec les garçons. Car, c’est bien connu,
le prince charmant préfère les femmes épanouies…  (Pocket, 5 mars)
Lu par Lily, Amanda, Papillon, Cathulu, Florinette, Lou, Clarabel.

La ballade d’Iza de Magda Szabo
Dans sa maison de la Grande Plaine, Mme Szöcs attend qu’on vienne la chercher : son mari est en train de mourir. A l’hôpital, Vince ne la reconnaît pas, et sa dernière phrase est destinée à Iza,
leur fille trop aimée. Une fois son père enterré, Iza emmène sa mère vivre avec elle dans on appartement de Budapest. Elle a tout décidé, fait le tri entre meubles et objets à garder et à
abandonner, arrangé la chambre, sans demander à la vieille dame -qui pourra ” enfin se reposer ” -ni son avis ni ses envies. Peu à peu la fragile vieille dame se pétrifie de la non-existence qui
lui est ainsi offerte, jusqu’au jour où elle décide de retourner dans son village… (Viviane Hamy)
Lu par Gambadou, Bunee, Valdebaz


De la beauté
de Zadie Smith
Rien ne va plus pour le très britannique Howard Belsey, spécialiste de Rembrandt et gauchiste convaincu, qui végète en fin de carrière dans la petite université de Wellington, près de Boston :
son épouse vénérée, l’Afro-Américaine Kiki, lui bat froid depuis qu’elle le sait coupable d’infidélité. Leur fils aîné, Jerome, s’est réfugié chez Monty Kipps, l’ennemi juré de Howard, un
intellectuel anglo-antillais ultra-conservateur. Enfin, voilà que Monty lui-même débarque à Wellington comme professeur invité. Il est accompagné de sa famille et notamment de sa troublante fille
Victoria. Le chassé-croisé sentimental va commencer. Tandis que fait rage un débat sur la discrimination positive, les épouses des deux rivaux se lient d’amitié, Zora Belsey s’entiche d’un jeune
slammeur du ghetto, son frère Levi d’un groupe de réfugiés haïtiens… Zadie Smith aborde ici de front les enjeux les plus brûlants du XXIe siècle : le métissage culturel, l’héritage colonial,
les rapports de classes, l’opposition entre Europe et Amérique. Mais cette fresque foisonnante et tragi-comique, d’une invention verbale sans cesse renouvelée, offre aussi une méditation
tendrement ironique sur ce qui unit les êtres et donne un sens à leur vie : la quête de la beauté, l’effort pour s’ouvrir à l’autre, les liens affectifs en tous genres. Car De la beauté pourrait
tout aussi bien s’intituler De l’amour. (Folio, 12 mars)

Du sang dans la sciure de Joe R. Lansdale
Dans les années 1930, en pleine Dépression, la petite ville texane de Tyler survit grâce à la scierie de camp Rapture. Fils de la principale actionnaire de l’entreprise, Pete Jones est aussi le
shérif de la ville. La surprise est donc générale lorsque sa femme Sunset, violentée une fois de trop par ce mari brutal, l’abat d’une balle dans la tête. Malgré son acquittement pour légitime
défense, les commentaires vont bon train : comment une femme peut-elle se prétendre violée par son mari ? Et lorsque sa belle-mère, en alliée inattendue, confie à Sunset le poste vacant de
shérif, l’étonnement est à son comble. Avec la découverte du cadavre d’une femme enceinte enterré sur le terrain du seul propriétaire noir de la région, Sunset va devoir faire ses preuves,
revolver à la main. Son enquête sur cet assassinat la conduit à explorer un univers de préjugés, de corruption et de cynisme, où une femme qui ne sait pas rester à sa place est à la fois
considérée comme une menace et comme une cible. Une fois de plus, Joe R. Lansdale nous plonge dans la moiteur et la noirceur des marécages de l’Amérique profonde et livre dans ce polar aux
accents de western un superbe portrait de femme partie à la conquête de son indépendance. (Folio, 1er mars)
Lu par Jean-Marc Laherrère



Les garçons
de Wesley Stace
Chez les Fisher, illustre famille de gens de théâtre, il y a deux George. L’un est un enfant de la balle qu’on envoie en 1973 dans un pensionnat pour parfaire son éducation. L’autre, un pantin de
ventriloque, divertissait les troupes britanniques avec le grand-père de George pendant la Seconde Guerre mondiale. Les deux George ne savent rien l’un de l’autre. Jusqu’à ce que les événements
les amènent à s’unir pour mettre au jour les secrets de famille les mieux gardés. Mêlant l’histoire de l’enfant et les ” mémoires ” du pantin, Les Garçons dresse sur trois générations le portrait
d’une famille fascinante. Drôle, incisif et d’une grande tendresse, ce roman raconte l’inoubliable épopée de deux jeunes êtres guidés par le même désir : trouver une voix, être aimé. (j’ai lu, 11
mars)
Mon avis



Retour en terre
de Jim Harrison
Donald, métis Chippewa, Finnois de 45 ans, souffre d’une sclérose en plaques. Prenant conscience que personne ne sera capable de transmettre à ses enfants l’histoire de leur famille après sa
mort, il commence à la dicter à sa femme Cynthia. Il dévoile ainsi, entre autres, sa relation à un héritage spirituel unique et l’installation de ses aïeux dans le Michigan voilà trois
générations. Pendant ce temps, autour de lui, ses proches luttent pour l’accompagner vers la mort avec la dignité qui l’a caractérisé toute sa vie. Jim Harrison écrit sur le cœur de ce pays comme
personne, sur le pouvoir cicatrisant de la Nature, le lien profond ente la sensualité et le spirituel et les plaisirs qui élèvent la vie jusqu’au sublime. (10/18, 5 mars)
Lu par
Cathe, Kathel



Torturez l’artiste
de Joey Goebel
Manque d’inspiration, triomphe du divertissement commercial : il y a quelque chose de pourri au royaume de la culture U.S. C’est du moins ce qui motive la création de la Nouvelle Renaissance, une
académie destinée à former des enfants prodiges aux carrières d’artistes. Mais il n’est pas d’art sans souffrance. Cela, le petit Vincent va vite le comprendre au contact de Harlan, son manager
et désormais bourreau, dont la fonction principale est de parsemer sa vie d’expériences désastreuses censées stimuler sa créativité. De désillusions en échecs inexpliqués, Vincent voit son talent
croître… et sa vie sombrer. Un même combat réunit dès lors l’artiste et son art : la survie de l’exception, menacée par le pouvoir vampirisant de l’argent et de la facilité.(10/18, 5 mars)



Café Paraiso
de Monica
Ali
À Mamarrosa, petit village de l’Alentejo aux airs de paradis perdu, la vie n’est pas toujours aussi douce qu’on croit. Et pourtant combien sont-ils à tenter ici le rêve d’une existence moins
amère ? Il y a Eillen et son mari, deux touristes à la dérive, Stanton, l’écrivain exilé en quête de sens et les Potts, un couple d’Anglais marginaux.  Et puis bien sûr, il y a les locaux du
village, ceux qui ont toujours été là, ceux qui reviennent, riches mais déracinés, ceux qui rêvent d’ailleurs. Tant de trajectoires et de destins en cavale. Tant de rêves à bâtir ou à ravaler. Et
un lieu pour les entremêler : le Café Paraiso, nœud de toutes les destinées.
(10/18)

Et j’ajoute deux romans oubliés le mois dernier:



Alabama Song
de Gilles
Leroy (Prix Goncourt 2007)
Alabama, 1918. Quand Zelda, «Belle du Sud», rencontre le lieutenant Scott Fitzgerald, sa vie prend un tournant décisif. Lui s’est juré de devenir écrivain : le succès retentissant de son premier
roman lui donne raison. Le couple devient la coqueluche du Tout-New York. Mais Scott et Zelda ne sont encore que des enfants : propulsés dans le feu de la vie mondaine, ils ne tardent pas à se
brûler les ailes…
Gilles Leroy s’est glissé dans la peau de Zelda, au plus près de ses joies et de ses peines. Pour peindre avec une sensibilité rare le destin de celle qui, cannibalisée par son mari écrivain, dut
lutter corps et âme pour exister… Mêlant éléments biographiques et imaginaires, Gilles Leroy signe ici son grand «roman américain». (Folio),
Lu par Karine, Chiffonnette, Fashion, Clarabel, Laurence, Lo, Miss Alfie, Lily



Les disparus
de Daniel Mendelsohn (Prix Medicis Etranger 2007)
Dans la famille de Daniel Mendelsohn, il y a un trou : en 1941, son grand-oncle, sa femme et leurs quatre filles ont disparu dans l’est de la Pologne. Comment sont-ils morts ? Nul ne le sait.
Pour résoudre cette énigme, l’auteur part sur leurs traces. Le résultat ? Non un énième récit sur la Shoah, mais un formidable document littéraire, à la fois enquête dans l’Histoire et roman
policier. (J’ai lu)
Lu par
Lily, Sentinelle, Sophie, Chaperlipopette, Le Bibliomane

Sorties Poches Février 2009



Festin
de miettes
de Marine Bramly
“Elle traversa le vestibule sur la pointe des pieds, s’appliquant comme par le passé à ne marcher que sur les cabochons noirs du carrelage en damier, moins par superstition que par crainte de
laisser des traces de son passage sur le marbre blanc. Elle retrouvait ses vieux réflexes. De peur que les Rausbœrling ne se lassent de sa présence […].”
Sophie la provinciale, la mal-aimée, idolâtrait Deya, fille de grands bourgeois protestants, décadents et singuliers.Puis Sophie a été chassée du paradis. Les années ont passé, et soudain ce coup
de fil de Deya… Roman d’amour et d’amitié, de démence et de ténèbres, ce Festin de miettes nous entraîne de Saint-Germain-des-Prés à la brousse sénégalaise, dans une épopée contemporaine
haletante. (11 février, Le livre de poche)
Lu par Clarabel, Choupynette, La muse
agitée
, et la critique de Lire.


Madeleine d’Amanda Sthers
” Il l’a vouvoyée. Il n’a parlé de rien. Ni de maisons, ni de ce lit, ni de cette fois. Est-ce un rendez-vous ? Une deuxième visite ? Il a donné l’heure d’arrivée de son avion. Le même, même
jour. Déjà deux mois plus tard. Le souvenir est bien là, brûlant sur les cuisses de Madeleine. Est-ce qu’il faut aller chez le coiffeur ? Du noir, ça mincit mais la peur aussi, le lointain. Du
marine ? Du marron ? Du temps, pas beaucoup ? Que dit-elle ? Elle dit oui, je vous attendrai. Le silence est long. “Vous me reconnaîtrez ?” essaie-t-elle. Il ne répond même pas. Elle ne sait pas
comment on attrape un homme, ils lui glissent entre les doigts comme du vif-argent, et celui-là est bien plus qu’un homme. Il est celui qu’elle aime, celui qu’elle attendait. ”  (11 février,
le livre de poche)
Lu par Lily



Odette Toulemonde d’Eric Emmanuel Schmitt
«Cher monsieur Balsan, Je n’écris jamais car, si j’ai de l’orthographe, je n’ai pas de poésie. Or il me faudrait beaucoup de poésie pour vous raconter l’importance que vous avez pour moi. En
fait, je vous dois la vie. Sans vous, je me serais tuée vingt fois.»
Odette Toulemonde.
La vie a tout offert à l’écrivain Balthazar Balsan et rien à Odette Toulemonde. Pourtant, c’est elle qui est heureuse. Lui pas. Leur rencontre fortuite va bouleverser leur existence.
Huit récits, huit femmes, huit histoires d’amour. De la petite vendeuse à la milliardaire implacable, de la trentenaire désabusée à une mystérieuse princesse aux pieds nus en passant par des
maris ambigus, des amants lâches et des mères en mal de filles, c’est une galerie de personnages inoubliables qu’Eric-Emmanuel Schmitt poursuit avec tendresse dans leur quête du bonheur. (le
livre de poche, 4 février)
Lu par
Deedee, Bernard, Laurence



Citoyens clandestins
de DOA
“A circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles.” Le colonel Montana leva le nez pour observer le ciel qui s’assombrissait. “Croyez-moi, lorsque nous avons évoqué les retombées
éventuelles de l’utilisation de la petite saloperie qui se balade dans la nature… Il ne s’agit pas seulement de sauver quelques vies humaines, Charles, mais de préserver notre crédibilité,
notre influence internationale ainsi que des pans entiers de nos complexes militaro-industriel et pétrochimique. Nous ne pouvons pas nous permettre que des informations sur l’existence et la
circulation de ces armes s’ébruitent. Et encore moins que celles-ci soient utilisées dans le cadre d’une action terroriste. Surtout avec ce qui vient de se passer à New York et à moins d’un an
des présidentielles…” (19 février, Folio policier)



Tom est mort
de Marie
Darrieussecq
Voici dix ans que son fils est mort, il avait quatre ans et demi. Pour la première fois depuis ce jour quelques moments passent sans qu’elle pense à lui. Alors, pour empêcher l’oubli, ou pour
l’accomplir, aussi bien, elle essaie d’écrire l’histoire de Tom, l’histoire de la mort de Tom, elle essaie de s’y retrouver. Tom qui est devenu mort, Tom à qui on ne pense plus qu’en sachant
qu’il est mort. Elle raconte les premières heures, les premiers jours, et les heures et les jours d’avant pareillement, comme s’il fallait tout se remémorer, elle fouille sans relâche, elle veut
décrire le plus précisément et le plus profondément possible, pas tant les circonstances de la mort de Tom que ce qui a précédé, que ce qui s’en est suivi, la souffrance, le passage par la folie,
et le fantôme de son enfant. Le plus concrètement aussi parce que, c’est sûr, la vérité gît dans les détails. C’est la raison pour laquelle ce texte qui devrait être insoutenable et qui va si
loin dans l’interrogation de la douleur est si convaincant, si proche. (19 février, Folio)
Lu par Bernard, Thom, Flo, Laure, Sophie, Sylire, Gawou



La chaussure sur le toit
de Vincent Delecroix
Au centre du roman, une chaussure abandonnée sur un toit parisien. Tous les personnages du livre fréquentent le même immeuble, à proximité des rails de la gare du Nord. On rencontrera un enfant
rêveur, un cambrioleur amoureux, trois malfrats déjantés, un unijambiste, un présentateur vedette de la télévision soudain foudroyé par l’évidence de sa propre médiocrité, un chien mélancolique,
un immigré sans papiers, une vieille excentrique, un artiste (très) contemporain, un narrateur au bord du suicide… et une chaussure pleine de ressources romanesques. L’imbrication des histoires
les unes dans les autres à l’intérieur du roman permet à Vincent Delecroix d’aborder des registres très différents, du délire philosophique à la complainte élégiaque en passant par la satire de
mœurs et par la peinture drolatique de la solitude – thème de prédilection de l’auteur. (12 février, Folio)
Lu par
Laurence, So



Cercle
de Yannick Haenel (Prix Décembre 2007)
Un homme décide, un matin, de ne plus aller à son travail. Il rompt ses attaches et se met à errer librement dans Paris. Il découvre ce qu’il nomme l'”existence absolue”. Des phrases ruissellent
dans son corps; des extases surgissent à chaque instant. Il rencontre une danseuse de la troupe de Pina Bausch, qui l’ouvre à la dimension poétique. Cette expérience de liberté lui donne accès à
un étrange phénomène – l’événement -, dans lequel se concentrent à la fois le secret de la jouissance et la destruction qui régit le monde. Son odyssée le conduit à travers l’Europe de l’Est.
Elle passe par Berlin, Varsovie et Prague, et fait l’épreuve de l’invivable contemporain. Elle réveille la mémoire du mal : le “cauchemar de l’Histoire” dont parle Joyce, mais aussi un monde
qu’il est possible de réenchanter par l’opération érotique des phrases. (19 février, Folio)
La critique de
Lire.



José
de Richard Andrieux
José a neuf ans. Ce bout de chou n’a jamais connu son père ; il vit avec sa mère, avec un lit qu’il appelle ” voyage “, et un bougeoir rebaptisé le ” colonel ” Dans sa chambre, il s’invente un
univers qui n’existe que pour lui. Personne n’y a accès, pas même sa propre mère. Reviendra-t-il indemne de cet ailleurs dans lequel il se mure ? Le docteur dit de ne pas trop s’inquiéter, alors
sa mère attend, sans trop y croire. Avec une infinie pudeur, Richard Andrieux explore l’imaginaire d’un enfant à part, qui tient par un fil, suspendu entre deux mondes. (Pocket)
Lu par Lily, Gawou, Florinette, Eric, Fab, Mimienco, Laure, Martine



Coeur de pierre
de Pierre Peju
Leïla, une lycéenne ardente et audacieuse, troublée par un cours de philosophie sur les âmes et les sorts, décide de tout quitter, famille, études, banlieue, pour partir sur les routes. Schulz,
un homme errant, au bout du rouleau, entraîne la jeune fille dans une fatale randonnée. Il y a aussi Ellen, belle Irlandaise, Juliette, comédienne en quête d’un rôle, Mahler, psychanalyste
détraqué, et Larsen, le romancier aux prises avec l’une de ses créatures… Qui manipule ces personnages ? Seule Mémé la Noire, la « femme oracle », connaît le secret des destins croisés. Roman
captivant, Cœur de pierre est aussi un récit ironique et métaphysique, qui parle du Destin, de l’incertitude des relations et des pouvoirs de l’écriture. (12 février, Folio)
Lu par
Florinette, So



Le serment des limbes
de Jean-Christophe Grangé
Quand Mathieu Durey, flic à la brigade criminelle de Paris apprend que Luc, son meilleur ami, flic lui aussi, a tenté de se suicider, il n’a de cesse de comprendre ce geste. Il découvre que Luc
travaillait en secret sur une série de meurtres aux quatre coins de l’Europe dont les auteurs orchestrent la décomposition des corps des victimes et s’appuient sur la symbolique satanique. Les
meurtriers ont un point en commun : ils ont tous, des années plus tôt, frolé la mort et vécu une « Near Death Experience ». Peu à peu, une vérité stupéfiante se révèle : ces tueurs sont des «
miraculés du Diable » et agissent pour lui. Mathieu saura-t-il préserver sa vie, ses choix, dans cette enquête qui le confronte à la réalité du Diable ? (le livre de poche)
Lu par
Coeurdechene
(Biblioblog)
, So



L’amour comme par hasard d’Eva Rice

1954. Pénélope et Charlotte, de
jeunes Anglaises issues de familles aristocratiques mais désargentées, sont folles du chanteur Johnnie Ray, qui fait fureur des deux côtés de l’Atlantique. Harry, le cousin de Charlotte, essaie
de reconquérir une extravagante actrice américaine qui s’est fiancée avec un autre. Pénélope, elle, est subjuguée par l’irrésistible Rocky Dakota, un imprésario hollywoodien de vingt-cinq ans son
aîné. Mais Rocky s’intéresse-t-il à elle ou à sa mère, une veuve éblouissante qui ne s’est jamais remise de la mort de son mari bien-aimé au champ d’honneur ?
Un marivaudage, dans lequel Eva Rice réinvente avec esprit les jeux de l’amour et du hasard, dans une Angleterre attachée à ses traditions, sur fond de rock’n roll…(Le livre de
poche)

Lu par Virginie, Clarabel



Le seigneur de Bombay de Vickram
Chandra
Bombay est un monstre. Cruelle aux misérables, douce aux corrompus, elle grouille, vibre, enfle et dévore les imprudents qui gênent sa croissance. Pourtant, ceux qui goûtent trop longtemps à
l’air vicié de ses rues défoncées ne peuvent plus s’en passer. Bombay est une drogue. Et le lieux de tous les possibles. Là, vivent deux hommes qui ne se connaissent pas : Ganesh, un gangster,
roi de la pègre – le seigneur de Bombay ; Sartaj, flic de quartier sur le retour, ancien play-boy vieillissant, qui a perdu ses ambitions et ses illusions. Le grand bandistisme n’est pas de son
ressort. Mais un jour, Sartaj se trouve face au cadavre de Ganesh. Pourquoi le seigneur de Bombay s’est-il mis une balle dans la tête dans le sous-sol de son bunker flambant neuf ? De la réponse
dépend la vie de vingt-six millions de personnes – de tous les citoyens de la région de Bombay. (le livre de poche, 5 février)
Lu par
Val, Agnès, Callyrhoé



Perte et fracas de Jonathan Tropper
J’avais une femme. Elle s’appelait Hailey. Aujourd’hui, elle est morte. Et je suis mort aussi. Doug a 29 ans et il est veuf. Depuis deux ans. Depuis que l’avion dans lequel voyageait Hailey a
explosé en plein vol. Et depuis, Doug se noie dans l’autoapitoiement comme dans le Jack Daniel’s… Jusqu’à ce que sa petite famille débarque en force. Son beau-fils, Russ, en conflit avec
l’humanité entière. Sa jumelle, enceinte, qui décide de s’installer chez lui. Et sa plus jeune sœur, qui s’apprête à épouser l’ex-meilleur ami de Doug… rencontré à l’enterrement de Hailey !
Sans oublier son père, qui commence à perdre la tête et lui demande régulièrement des nouvelles de sa femme, ou encore sa voisine qui s’obstine à lui susurrer des mots cochons à l’oreille… Et
que dire de ses allures d’écrivain ténébreux qui lui attirent les faveurs de la gent féminine et des grands éditeurs, grâce à sa chronique hebdomadaire ” Comment parler à un veuf ” qui a fait de
lui une star ! Qu’il le veuille ou non, plus question de se couper des autres. Pourtant, ce n’est que lorsque Russ est précipité dans les pires ennuis que Doug reprend réellement les choses en
main. Et son retour à la vie ne se fera pas sans perte et fracas… (10-18, 5 février)
Lu par
Clochette



Mort aux cons de Carl Aderhold

« Contrairement à l’idée répandue,
les cons ne sont pas réformables. Une seule chose peut les amener non pas à changer, mais du moins à se tenir tranquilles : la peur. Je veux qu’ils sachent que le temps de l’impunité est révolu.
Je compte à mon actif cent quarante meurtres de cons. Afin qu’ils ne soient pas morts pour rien, je vous enjoins de lire ce manifeste. Il explique le sens véritable de mon combat. » Qui n’a
jamais rêvé de tuer son voisin le dimanche matin quand il vous réveille à coups de perceuse ? Ou d’envoyer dans le décor l’automobiliste qui vous serre de trop près ? Mais passé les premiers
meurtres d’humeur qui le débarrassent des cons de son entourage, le héros prend peu à peu conscience de l’ampleur de sa mission. (Le livre de poche, 4
février)

Lu par Clochette



Tribulations d’un précaire
d’Ian Levison
C’est dans la mythique et sulfureuse ville de Chicago, dans le microcosme d’un département d’université, qu’Alaa El Aswany recrée une little Egypt en exil. Avec son art de camper de multiples
personnages et de bâtir des intrigues palpitantes, il compose un magnifique roman polyphonique, entrecroisant des vies qui se cherchent et se perdent dans les méandres du monde contemporain, des
existences meurtries d’avoir été transplantées dans un univers à la fois étrange et étranger.
Alors que la visite officielle du président égyptien à Chicago est annoncée, le système policier de l’ambassade se met en branle pour protéger et rassurer une Amérique traumatisée par les
attentats du 11 Septembre. Cette dimension politique confère au passionnant Chicago l’ampleur d’un roman choral propre à exprimer le monde dans la douceur de ses rêves comme dans la violence de
ses contradictions. (Liana Levi)
Lu par
Laurent, Flo



Chicago
d’Alaa El Aswany
C’est dans la mythique et sulfureuse ville de Chicago, dans le microcosme d’un département d’université, qu’Alaa El Aswany recrée une little Egypt en exil. Avec son art de camper de multiples
personnages et de bâtir des intrigues palpitantes, il compose un magnifique roman polyphonique, entrecroisant des vies qui se cherchent et se perdent dans les méandres du monde contemporain, des
existences meurtries d’avoir été transplantées dans un univers à la fois étrange et étranger. Alors que la visite officielle du président égyptien à Chicago est annoncée, le système policier de
l’ambassade se met en branle pour protéger et rassurer une Amérique traumatisée par les attentats du 11 Septembre. Cette dimension politique confère au passionnant Chicago l’ampleur d’un roman
choral propre à exprimer le monde dans la douceur de ses rêves comme dans la violence de ses contradictions. (Babel)
Lu par
So



Indian
Tango
d’Ananda Devi
” Elle s’est tournée pour partir sans même me voir, rentrée en elle-même, inatteignable. Elle a resserré le pan de son sari sur ses épaules. Sous la finesse du tissu, l’échancrure de la blouse
laisse entrevoir une poitrine abondante. Peut-être n’est-elle même pas consciente de son attrait ? Peut-être n’y a-t-il eu personne pour le lui apprendre et réveiller en elle quelque orgueil
endormi, quelque secrète vanité ? J’ai perçu en elle la promesse d’une musique qui n’avait pas encore été jouée et qui, même désaccordée, contiendrait sa secrète harmonie. Suffirait-il de jouer
en virtuose de l’instrument pour l’allumer de lumières et de couleurs nouvelles et franchir ses ténèbres ? ” Avril 2004. New Delhi. L’Inde est en pleine campagne électorale. Sonia Gandhi –
l’Italienne, l’étrangère – deviendra-t-elle le prochain Premier ministre ?… Mais pour Suhhadra, cinquante-deux ans, grande, plutôt ronde, une femme ordinaire, la préoccupation est autre :
ira-t-elle à ce pèlerinage de renoncement des femmes ménopausées que lui propose sa belle-mère pour marquer la fin de sa féminité ? Ou cédera-t-elle au contraire à la mystérieuse séduction de
l’autre qui la suit depuis un mois dans les rues de Delhi ? Un étrange pas de deux, chassé-croisé amoureux qui lui offre une chose que personne ne lui a jamais offerte : son propre corps… (12
février, Folio)



Un homme
de Philip Roth
Un homme. Un homme parmi d’autres. Le destin du personnage de Philip Roth est retracé depuis sa première et terrible confrontation avec la mort sur les plages idylliques de son enfance jusque
dans son vieil âge, quand le déchire la vision de la déchéance de ses contemporains et que ses propres maux physiques l’accablent. Entre-temps, publicitaire à succès dans une agence à New York,
il aura connu épreuves familiales et satisfactions professionnelles. D’un premier mariage, il a eu deux fils qui le méprisent et, d’un second, une fille qui l’adore. Il est le frère bien-aimé
d’un homme sympathique dont la santé vigoureuse lui inspire amertume et envie, et l’ex-mari de trois femmes, très différentes, qu’il a entraînées dans des mariages chaotiques. En fin de compte,
c’est un homme qui est devenu ce qu’il ne voulait pas être. Ce roman puissant – le vingt-septième de Roth – prend pour territoire le corps humain. Il a pour sujet l’expérience qui nous est
commune et nous terrifie tous. (5 février, Folio)
Lu par Yohan (Biblioblog), Cathe, Bernard



Cochon d’allemand
de Knud Romer
Que signifie être allemande dans une petite ville danoise, quelques années après la fin de la Seconde Guerre mondiale ? Que ressent-on quand on se fait traiter de “cochon d’Allemand” à chaque
récréation ? Quand on est témoin de l’ostracisme permanent à l’égard de sa mère ? Pour avoir été ce “cochon d’Allemand” à Nykobing Falster où il est né en 1960, KNUD ROMER le sait. À partir de
ses souvenirs, il compose un récit déchirant sur l’enfance réduite malgré elle à se fondre dans un conformisme de survie. En évoquant sa famille, l’auteur dresse une galerie de portraits
pathétiques et nous fait remonter dans le temps : le roman autobiographique se transforme en une fresque historique, celle du Danemark et de l’Allemagne au cours du XXe siècle. Lauréat en 2006 de
nombreux prix, Cochon d’Allemand dépeint dans un style dense et enlevé une époque teintée de rancœur et de culpabilité. (12 février,
Folio)
Lu par Bernard, Elfe, Sentinelle, Lily, Thom, Papillon, Florinette, Chaperlipopette, Cathulu, Fashion, Sébastien

Sorties poches Janvier 2009



Dictionnaire egoïste de la littérature française de Charles Dantzig

« A » comme «
Apollinaire », mais aussi comme « Âge des lectures ». « B » comme «Balzac », mais aussi comme « Bibliothèques de maison de campagne », « Belle du seigneur».« C » comme « Corneille», mais
aussi comme «Commencer (par quoi)». «D» comme «Du Deffand», mais aussi «Décadence et mort d’un écrivain» ou «Del Dongo»… De François Villon à Françoise Sagan, le Dictionnaire égoïste de la
littérature française
rassemble des auteurs célèbres et d’autres méconnus, des œuvres lues et d’autres qui pourraient l’être davantage, des personnages de fiction, des notions. Ce n’est pas
un dictionnaire comme les autres. Il est érudit, allègre, partial, drôle, s’intéressant aux êtres et pas seulement aux écrits, brillant, inattendu. Bref, il est à part. C’est un exemple achevé de
gai savoir. Cet ouvrage a obtenu le prix Décembre, le prix de l’Essai de l’Académie française et le Grand Prix des lectrices de Elle. (Le livre de poche, 7
janvier)




Un homme accidentel de Philippe Besson
L’un est un inspecteur de police de Los Angeles, marié et sans histoires. L’autre est la nouvelle coqueluche d Hollywood, celui dont les tabloïds s’arrachent les photos. Sans l’assassinat d’un
jeune prostitué dans un des quartiers les plus riches de L.A, ils ne se seraient jamais rencontrés… Alors que deux mondes opposés se télescopent dans un jeu de cache-cache mêlé de fascination
et de faux-semblants, l’enquête policière va révéler bien plus que l’identité du coupable. Derrière le cliché d’une existence bien rangée, ou celui des paillettes et du glamour, se cachent la
vulnérabilité et la solitude de deux êtres. Aucun n’avait prévu l’attirance violente qui les pousse soudain l’un vers l’autre. Comment ces deux hommes, icônes d’une certaine Amérique et symboles
de la virilité, vont-ils faire face à l’inédit ? Et combien de temps un amour, même absolu, peut-il se maintenir en marge de la morale et des lois ? Tantôt roman noir, tantôt road movie, cet
hommage aux films hollywoodiens est aussi le récit d une ville mythique, Los Angeles, où l’omniprésente lumière californienne irradie tout, des rues aux villas de stars, en passant par les motels
de Venice Beach et les rivages du Pacifique. Cette lumière vengeresse semble n’avoir qu un seul but : révéler le mensonge des apparences, confronter les êtres à leurs secrets enfouis et à leur
vérité nue. (10/18, 8 janvier)
Lu par
Dda, Kathel, Caroline



Contre-enquête sur la mort d’Emma
Bovary
de Philippe Doumenc
“Assassinée, pas suicidée.” Si Mme Bovary a bien chuchoté cela sur son lit d’agonie, tout est changé et une enquête s’impose – que deux policiers vont mener avec une efficacité redoutable…Elle
s’appelle Emma Bovary et son histoire est célèbre. Amoureuse de l’amour, elle a vécu d’illusions, trompé son mari et ruiné son ménage. Dans un geste de désespoir, elle se tue en absorbant une
forte dose d’arsenic, c’est du moins ce que prétendra Flaubert. Or c’est un fait reconnu que l’arsenic, en une seule prise, n’est presque jamais mortel… Voici ce qui s’est réellement passé :
au chevet de la jeune femme, deux médecins ont été appelés. L’un, le docteur Canivet, relève des traces discrètes de contusions ; l’autre, le professeur Larivière, pourra témoigner des
derniers mots chuchotés par Emma : “Assassinée, pas suicidée.” Deux policiers de Rouen sont dépêchés à Yonville afin d’élucider l’affaire. Et les voilà bientôt nantis de plusieurs suspects
possibles : un mari cocufié, un prêteur sur gages, deux femmes de caractère, un cynique libertin, un pharmacien concupiscent… Dans le décor médiocre et petit-bourgeois où Emma suffoquait
d’ennui, Philippe Doumenc orchestre une contre-enquête brillante et talentueuse, un vrai et noir roman qui nous révèle enfin ce que Flaubert lui-même feignait d’ignorer. (Babel, 7
janvier)
Prix Biblioblog du roman
2008
, lu aussi par Clochette, Papillon, Marie, Laure, Bladelire, Keisha, Liliba.



Lettre à D., histoire d’un
amour
d’André Gorz
«Tu vas avoir quatre-vingt deux ans. Tu as rapetissé de six centimètres, tu ne pèses que quarante-cinq kilos et tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait cinquante-huit ans que nous
vivons ensemble et je t’aime plus que jamais. Je porte de nouveau au creux de ma poitrine un vide dévorant que seule comble la chaleur de ton corps contre le mien.» (Folio)
Lu par Gambadou, Jules, Bernard, Sylvie.



Dans le café de la
jeunesse perdue
de Patrick Modiano
Encore aujourd’hui, il m’arrive d’entendre, le soir, une voix qui m’appelle par mon prénom, dans la rue. Une voix rauque. Elle traîne un peu sur les syllabes et je la reconnais tout de suite : la
voix de Louki. Je me retourne, mais il n’y a personne. Pas seulement le soir, mais au creux de ces après-midi d’été où vous ne savez plus très bien en quelle année vous êtes. Tout va recommencer
comme avant. Les mêmes jours, les mêmes nuits, les mêmes lieux, les mêmes rencontres. L’Eternel Retour. (Folio)
Lu par Bernard, Jules, Fab.


Avant les hommes
de Nina Bouraoui
«Avez-vous des grains de beauté? Des cheveux blancs que vous teignez? Pratiquez-vous un sport? Prenez-vous des coups de soleil? Faites-vous l’amour la veille ou le matin de nos séances? En
gardez-vous une trace? Est-ce que je suis jalouse? Avez-vous eu des relations sexuelles avec une autre femme? Avez-vous peur de la nuit? De l’amour? Comment se prénomment vos enfants? Êtes-vous
une mère douce? Combien de baisers par jour? Quels sont vos mots sur moi? Quel est mon dossier? Me trouvez-vous jolie? Intelligente? Perdue? Avez-vous fixé ma voix sur une bande magnétique?
Dois-je vous avouer qu’il m’arrive de rêver de vous?»  Dans un style ample et fluide, Nina Bouraoui restitue cette parole propre à la thérapie, cet abandon qui reste tenu, contrôlé, dans une
frénésie de vitesse, et révèle la géographie intime, physique et amoureuse d’une «déracinée». Un «roman-confession» d’une grande maîtrise. (Folio, 11 janvier)
Lu par Laure.


Le nouvel amour
de Philippe
Forest

«Il paraît que l’amour
n’est pas la grande affaire dans l’existence des hommes, qu’ils ne grandissent pas en pensant qu’il y a devant eux cette chose affolante, ce souci d’être à quelqu’un d’autre où se tient tout le
sens possible de leur vie. Il paraît que de telles fables sont l’affaire exclusive des femmes. Que ce sont elles seules qui calculent tout de leur temps en raison de l’amour qui viendra. Je ne
sais pas. Il me semble que j’ai toujours pensé que l’amour m’attendait, que j’allais à sa rencontre, et que si par malheur je le manquais, j’aurais tout manqué avec lui. Qu’il n’y avait au fond
rien d’autre que cela à attendre de la vie. Rien d’autre, oui, si ce n’est l’amour. Et comme l’écrit un poète, tout le reste m’est feuilles mortes.» (Folio)
Lu par
Bernard.


Rêve d’amour
de Laurence Tardieu
Nous sommes le 21 juillet 2006. Il est vingt heures. Je m’appelle Alice Grangé. J’ai trente ans. Gérard Oury est mort hier. Tout cela est certain. Vérifiable. Le réel. Je marche vers un homme que
je ne connais pas. Ça encore, le réel. Cet homme a aimé ma mère. Ma mère a aimé cet homme. Je n’en suis déjà plus sûre. Cet homme va me parler de ma mère. Je ne sais pas.  Je vais retrouver
quelque chose de ma mère. Je ne sais pas. Les choses les plus importantes sont-elles celles que l’on sait, ou celles que l’on cherche ? Je m’appelle Alice Grangé. J’ai trente ans. Je cherche ma
mère.(Le livre de poche, 4 janvier)
Lu par Amanda, Jules, Clarabel, Lily, Papillon, Sylvie, Fashion, Chiffonnette, Lorraine, Emeraude

Les hauts du bas de Pascal Garnier
Un vieux notable septuagénaire, handicapé, acariâtre et son souffre-douleur aide soignante jouent à cache-cache avec la mort et les morales au fin fond d’un village de la Drôme. Ce curieux
couple, autour duquel rôde la mort, va basculer dans les recoins les plus sombres de l’âme humaine. (Le livre de poche, 4 janvier)



Itinéraire d’enfance de Duong Thu
Huong
Fin des années 1950 au Viêtnam. Bê a douze ans, sa vie dans le bourg de Rêu s’organise entre sa mère, ses amis et ses professeurs. Son père, soldat, est en garnison à la frontière nord. Pour
avoir pris la défense d’une de ses camarades abusée par un professeur, elle se voit brutalement exclue de l’école. Révoltée, elle s’enfuit de chez elle, avec sa meilleure amie, pour rejoindre son
père. Commence alors un étonnant périple: les deux adolescentes, livrées à elles-mêmes, sans un sou en poche, finiront par arriver à destination, après des aventures palpitantes et souvent
cocasses: Bê la meneuse, non contente d’avoir tué le cochon et participé à la chasse au tigre, va également confondre un sorcier charlatan et jouer les infirmières de fortune. Roman
d’apprentissage, ce livre limpide et captivant dépeint magnifiquement, dans un festival de sons, d’odeurs, de couleurs et de paysages, la réalité du Viêtnam après la guerre d’Indochine. (Le livre
de poche, 5 janvier)
Lu par
Amanda, Florinette, Vilain
défaut
, Laëtitia.



Mal de pierre
de Milena Angus
Au centre, l’héroïne : une jeune Sarde étrange « aux longs cheveux noirs et aux yeux immenses ». Toujours en décalage, toujours à contretemps, toujours à côté de sa propre vie…  À
l’arrière-plan, les personnages secondaires, peints avec une extraordinaire finesse : le mari, épousé sans amour, sensuel, taciturne, à jamais méconnu ; le Rescapé, brève rencontre sur le
continent, qui lui laisse une empreinte indélébile ; le fils, inespéré, et futur pianiste ; enfin, la petite-fille, la narratrice de cette histoire, la seule qui permettra à l’héroïne de se
révéler dans sa vérité. Mais sait-on jamais tout de quelqu’un, aussi proche soit-il ? (Le livre de poche, 7 janvier)
Lu par
Lilly, Dda, Sylire, Papillon, Clarabel.


Mille soleils splendides de Khaled Hosseini
« Rachid pressa la paume de sa main sur sa tête puis regarda ses doigts ensanglantés. Un instant, son expression parut s’adoucir, et Mariam eut l’impression que quelque chose venait soudain de se
produire, comme si elle lui avait littéralement remis les idées en place. Et peut-être avait-il lui aussi perçu un changement en elle, parce qu’il sembla hésiter. Avait-il enfin entrevu
l’abnégation, les sacrifices, les efforts qu’elle avait consentis pour vivre à son côté durant si longtemps, pour supporter sa condescendance et sa violence, ses chicaneries et sa méchanceté ?
Était-ce du respect qu’exprimait son regard ? Des regrets ? Mais son rictus ne tarda pas à réapparaître, et Mariam compris combien il serait futile, voire irresponsable, d’en rester là. Il
fallait en finir. » Mariam est une harami, une bâtarde que son père Jalil, qui compte parmi les hommes les plus riches d’Herat, vient visiter une fois par semaine. À la mort de sa mère, Mariam
est autorisée à s’installer chez lui et est bientôt mariée avec l’une de ses relations d’affaires. À quinze ans, l’adolescente part à Kaboul avec Rachid. Elle porte désormais la burqa et subit la
brutalité d’un homme de trente ans son aîné. Après dix-huit années de souffrance, elle assiste à l’arrivée de Laila, la nouvelle épouse. De rivales, les deux femmes vont devenir alliées… Tableau
implacable d’une nation sacrifiée, roman sans concession sur deux femmes dont les douloureux destins s’entremêlent, Mille soleils splendides invite ses lecteurs à une bouleversante immersion dans
l’Afghanistan contemporain. (10/18, 8 janvier)

Un de mes coups de
coeur
! Lu aussi par Florinette, Saxaoul, Sole, Hervé, Gambadou.



La physique des catastrophes
de
Marisha Pessl
« Papa disait toujours qu’il faut une sublime excuse pour écrire l’histoire de sa vie avec l’espoir d’être lu. « À moins que ton nom ne soit comparable à ceux de Mozart, Matisse, Churchill, Che
Guevara ou Bond – James Bond -, il vaut mieux que tu consacres ton temps libre à peindre avec tes doigts ou à pratiquer le palet, car personne, mis à part ta pauvre mère aux bras flasques et aux
cheveux rêches qui te couve d’un regard tendre comme du veau, ne voudra écouter le récit de ta pitoyable existence, laquelle s’achèvera sans doute comme elle a commencé – dans un râle. » À cinq
ans, Bleue Van Meer perd sa mère dans un accident de voiture. Son intellectuel de père s’étant fait un nom qui lui permet d’être un conférencier itinérant perpétuel à travers les départements de
sciences politiques de tout le pays, elle passe autant de temps, entre sa première année à l’école élémentaire et sa terminale, dans la voiture paternelle que dans une salle de classe. La plupart
du temps, hormis quelques rares bourdonnements de téléphone par une soirée tranquille, père et fille restent en tête-à-tête. Ensemble, ils multiplient les joutes oratoires, refont l’histoire de
la littérature. Bleue n’est pas une adolescente comme les autres. Marisha Pessl écrit avec malice et lucidité, offrant une critique inédite de la société américaine d’aujourd’hui. Drôle, érudit,
brillamment composé, La physique des catastrophesse lit avec jubilation. Un roman d’autant plus incontournable qu’on y assiste à la naissance d’un écrivain de premier ordre. (Folio)
Lu par
Pimpi, Clochette, Bernard, Sole, Sentinelle, Praline, Gambadou, Florinette, Caroline.



Profondeurs
de Henning
Mankell
A l’aube du 22 octobre 1914, le capitaine Lars Tobiasson-Svartmann quitte sa femme et son foyer pour embarquer sur la canonnière Blenda. Sa mission : effectuer des mesures de contrôle sur les
routes maritimes confidentielles réservées aux militaires reliant la partie sud du détroit de Kalmar aux chenaux d’accès vers Stockholm, du nord au sud. La guerre a commencé depuis quelques mois
et la Suède se prépare à l’éventualité de devoir participer au conflit. Une nouvelle mission n’a pas forcément besoin d’être périlleuse pour être secrète. Celle-ci, en l’occurrence, ne devrait
être caractérisée que par la routine. C’est du moins ce que croit l’intéressé. Obsédé par une femme énigmatique qui vit seule sur l’îlot d’Halskär, un îlot aride au milieu de la mer, Lars
Tobiasson-Svartmann entreprend un voyage vertigineux droit vers le chaos, vers un gouffre sans retour. Pourtant, les avertissements se succèdent et il a conscience d’être en train de commettre
une erreur. Mais sans savoir laquelle. Le piège est-il en lui ? Ou est-il lui-même le piège ? « Il vivait dans un duel permanent entre le contrôle, le calcul et la violente prise de risque. Il
n’était pas, comme tout le monde, capable de s’adapter aux différentes situations, il changeait de personnalité, devenait quelqu’un d’autre, souvent même à son insu. » Profondeurs est un roman
entêtant dans lequel Henning Mankell a mis tout son talent de narrateur. Un livre d’amour et de haine, de violence et de trahison que l’on porte en soi longtemps. (Points)
Lu par Catherine (Biblioblog).


L’accusé de John Grisham
Par passion de la vérité, un des romanciers les plus célèbres de la planète s’engage dans la lutte contre la peine de mort et prend la plume du journaliste d’investigation pour rechercher
comment un scandaleux déni de justice a pu être commis à Ada, petite ville d’Oklahoma… « Comment l’erreur a-t-elle été possible ? Qui est responsable ? » Grisham démonte sans
complaisance la mécanique policière et judiciaire qui a conduit un innocent jusqu’au « couloir de la mort ». Le 7 décembre 1982, une jeune femme de vingt et un ans, Debbie Carter, est
sauvagement violée et assassinée. L’enquête piétine malgré des indices qui conduisent à un ancien ami de lycée avec qui elle a été vue le soir du crime. Cinq ans plus tard, c’est un ancien joueur
de base-ball devenu alcoolique, Williamson, qui est arrêté par les policiers chargés de l’enquête ; il est condamné à mort au terme d’une mascarade de procès… Mais l’appel entraîne un autre
procès, en 1999. Entre-temps, l’usage des tests d’ADN s’est répandu… L’ami de lycée est inculpé et Williamson innocenté. Douze années se sont écoulées depuis son arrestation. (Pocket)


Pardonnez moi d’Amanda
Eyre Ward
Nadine, une journaliste américaine téméraire et ambitieuse, n’était jamais retournée en Afrique du Sud depuis son dernier reportage qui s’était terminé par un drame. Elle y revient dix ans plus
tard avec les parents d’un jeune Américain assassiné aux pires heures de l’apartheid. (Pocket)
Lu par Amanda, Cuné.


Un sentiment
d’abandon
de Christopher Coake
Salué unanimement par la critique américaine, le premier livre de Christopher Coake annonce la naissance d’une voix singulière et puissante, remarquable par son lyrisme et son art de susciter
l’émotion. La compassion aussi, pour des personnages qui tentent, coûte que coûte, de faire face à des situations difficiles : ainsi, ce couple de jeunes marginaux incapable d’échapper à son
destin dans Un sentiment d’abandon, l’une des nouvelles les plus bouleversantes du recueil. Tout le talent de Christopher Coake est de sublimer la réalité avec une élégance
proche de la grâce. (le livre de poche)
Lu par Yvon, Jules, Tamara, Florinette.

Les petites filles du soleil d’Anne Tyler
Deux bébés coréens sont adoptés par deux familles de Baltimore : d’une part les Donaldson, Brad et Bitsy, et leur grande famille, d’autre part les Yazdan, Ziba et Same, d’origine iranienne.
Chaque année, à la date anniversaire de l’arrivée des filles, les deux familles organisent une fête qui servira de prétexte à une rivalité de plus en plus subtile.  (j’ai lu, 14
janvier)