Catégorie : Mes lectures

[BD] Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes? – Zidrou & Roger

Pendant que le roi de prusse 3

– Comment va Michel?
– Bien. Enfin! Mieux qu’on ne l’aurait jamais espéré. Il vit sa vie, quoi! Avec ses petites misères et ses grandes joies.
– Et vous, Madame Hubeau?
– Moi aussi… Je vis sa vie.

 Catherine Hubeau, veuve, s’occupe seule de son fils Michel, 43 ans, qui souffre d’un important retard mental depuis un accident de voiture. Michel c’est un enfant coincé dans un corps d’adulte, qui aime le chocolat, les jeux vidéos, le dessin animé Hippie Papy, tricher au Puissance 4, mais aussi la bière et les films pornos (il a vu 13 fois Les jumelles perverses).  A 72 ans, Mme Hubeau n’a plus l’âge ni la force physique pour s’occuper de son ‘gros bonhomme en chocolat’, capable de piquer des colères retentissantes parce qu’il ne trouve pas son T-shirt préféré à sa place habituelle. Pourtant chaque jour elle répète inlassablement les mêmes gestes, les mêmes mots, les petits rituels qui rassurent Michel.

Cette BD au titre énigmatique raconte donc l’histoire de Mme Hubeau et de Michel sous forme de petites scènes quotidiennes.  Ayant moi-même un frère handicapé, j’ai été profondément touchée par la justesse des émotions: c’est un récit qui retranscrit parfaitement ce que peut être la vie d’un adulte souffrant de ce type de handicap, et la complexité des sentiments que ses proches peuvent éprouver.

Il y a des moments de découragement, des envies de liberté, la tentation parfois de tourner les talons. Il y a le décalage entre le regard extérieur même s’il est bienveillant (Michel trouve toujours quelqu’un pour disputer une partie de Puissance 4) et les difficultés quotidiennes (Sa mère est seule quand il fait un malaise sous la douche ou pour affronter ses colères dévastatrices). Il y a les regrets, de ce que la vie de son fils aurait pu être sans cet accident, et la culpabilité.

Mais il y a aussi les moments de tendresse et de complicité, les petits bonheurs quotidiens, cette relation fusionnelle et unique entre une mère et son fils.  Si le handicap est le sujet principal, il est aussi beaucoup, et surtout, question d’amour maternel (c’est d’ailleurs dans ce sens que je comprends le titre). C’est beau, c’est triste, mais c’est drôle aussi parfois, je vous rassure, par exemple  quand Mme Hubeau va emprunter avec la plus grande décontraction un DVD porno sous les yeux affolés d’un client lambda. Les dessins participent grandement à la réussite de cet album, beaucoup de sentiments passent par les attitudes des personnages, les proportions (Michel a une stature impressionnante alors que sa mère est toute petite) et les regards (les grands yeux ronds de Mme Hubeau sont  particulièrement expressifs).

Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes? est vraiment un concentré d’émotions, le magnifique portrait d’une mère courage. Vous l’aurez compris, pour moi c’est un grand, énorme coup de cœur.

Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes? de Zidrou & Roger, éditions Dargaud septembre 2013 – 5 étoiles

Challenge petit bac 2014

[Romance] L’île aux papillons – Corina Bomann

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2008, alors qu’elle vient de découvrir que son mari la trompe, Diana quitte précipitamment Berlin pour se rendre au chevet de sa grand-tante Emmely, dont elle est très proche. Elle retrouve le manoir familial des Tremayne, laissé aux bons soins du majordome Mr Green. Avant de mourir Emmely demande à Diana de faire la lumière sur un ancien secret de famille, lié à l’arrière-arrière grand-mère de Diane, Grace, et à sa sœur Victoria. Les recherches de Diana vont l’emmener jusqu’au Sri Lanka, où s’étaient installés ses ancêtres à la fin du XIXème siècle.

Nouvelle lecture en tant que Lectrice Charleston 2014, et c’est pour l’instant le livre que j’ai préféré depuis le début de cette aventure. Au début du roman j’ai d’abord eu un peu de mal à m’y retrouver dans les nombreux personnages féminins (il manque peut-être un petit arbre généalogique auquel se référer) mais une fois confortablement installée dans ma lecture j’ai beaucoup aimé ce voyage entre un vieux manoir anglais et le Sri Lanka du XIXe. Moi qui ne suis pourtant pas fan des romans exotiques d’habitude j’ai vraiment été subjuguée par la description de cette île aux papillons (c’est l’un des surnoms du Sri Lanka) et des plantations de thé.

La recherche du secret familial est passionnante: l’auteur sait titiller notre curiosité en distillant les indices au compte-gouttes, et en les présentant sous différentes formes (des lettres, des photos, une mystérieuse feuille de palme, un petit guide de voyage, etc…). J’ai eu beaucoup de mal à reposer le roman et j’ai dévoré les 200 dernières pages, le cœur battant, happée et émue par la destinée de Grace. A la fois enquête et saga familiale, roman historique et exotique, roman d’amour, L’île aux papillons est un délicieux moment d’évasion.

L’île aux papillons, éditions Charleston mars 2014, 432 pages – Note/4 etoiles

Sur Amazon vous pouvez lire les premières pages
Sur le site des éditions Charleston vous trouverez également l’avis des autres lectrices Charleston 2014 et une interview de l’auteur.

 

Challenge petit bac 2014

Sorties Poches Mars 2014

Le roman du mariage – Jeffrey Eugenides (Points, 6 mars)

A l’université de Brown, au début des années 1980, une fille et deux garçons découvrent avec exaltation la littérature, le sexe, Roland Barthes et les Talking Heads. Mitchell tombe sous le charme de Madeleine, qui lui préfère Leonard… Tel un personnage de Jane Austen, la jeune femme se retrouve au cœur d’un dilemme amoureux. Mais les temps ont bien changé depuis l’époque d’Orgueil et Préjugés

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Mon père est femme de ménage – Saphia Azzeddine (j’ai lu, 5 mars)

Polo a 13 ans quand il commence à raconter son quotidien que seul l’amour de son père vient illuminer, puis plus tard son amour pour les mots.

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La maison d’hôtes (Retour à Cedar Cove 1) – Debbie Macomber (J’ai lu, 5 mars)

Après la mort de son époux, Jo Marie ouvre une maison d’hôtes non loin de Seattle et accueille les âmes en peine afin de retrouver le chemin du bonheur et de l’amour.




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Bloody Miami – Tom Wolfe (Pocket, 6 mars)

Miami, c’est l’image la plus inquiétante et la plus contrastée de l’Amérique de ce début de siècle : riche et pauvre, flamboyante et violente, lumineuse et sombre. Elle offre un kaléidoscope de tableaux violents où se croisent Cubains, Russes, Américains, Nicaraguayens… C’est dans ce chaos urbain que Nestor, un jeune policier cubain de 26 ans, se retrouve mis au ban de sa communauté. On y rencontre aussi Magdalena – sa ravissante petite amie –, un psychiatre accroc au sexe – star des plateaux télé —, un professeur haïtien qui risque la ruine pour que ses enfants soient pris pour des Blancs, un chef de la police noir… Dans cet enfer cosmopolite, ce monde de damnés, Nestor trouvera-t-il son identité ? Cubain, américain ou… paria ?


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06h41 – Jean-Philippe Blondel (Pocket, 6 mars)

Le train de 06h41, départ Troyes, arrivée Paris. Bondé, comme tous les lundis matins. Cécile Duffaut, quarante-sept ans, revient d’un week-end épuisant chez ses parents. Elle a hâte de retrouver son mari, sa fille et sa situation de chef d’entreprise. La place à côté d’elle est libre. S’y assied, après une légère hésitation, Philippe Leduc. Cécile et lui ont été amants vingt-sept ans auparavant, pendant quelques mois. Cela s’est très mal passé. À leur insu, cette histoire avortée et désagréable a profondément modifié leurs chemins respectifs. Tandis que le train roule vers Paris et que le silence s’installe, les images remontent. Ils ont une heure et demie pour décider de ce qui les attend…

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Fleur de tonnerre – Jean Teulé (Pocket, 6 mars)

C’était au temps ou l’esprit des Lumières et le catéchisme n’avaient pas soumis l’imaginaire populaire aux lois de la raison et du Dieu unique. Partout en Bretagne, dans les forêts et les landes, sur les dunes fouettées par les vents fous de l’Atlantique, couraient les légendes les plus extravagantes. Le soir, au creux des fermes, on évoquait inlassablement les manigances des êtres surnaturels qu’on savait responsables de la misère et des maux qui frappaient sans relâche. De tous, l’Ankou, l’ouvrier de la mort, était le plus craint, et c’est cette terrible image qui frappa avec une violence inouïe l’esprit de la petite Hélène Jégado. Blottie contre le granit glacé des gigantesques menhirs, l’enfant minuscule se persuada qu’elle était l’incarnation de l’Ankou. Elle devait donc tuer tous ceux qui se trouveraient sur sa route et remplit sa mission avec une détermination et un sang-froid qui glacent le sang. Après avoir empoisonné sa propre mère qui l’avait surnommée « Fleur de tonnerre », elle sillonna la Bretagne, éliminant sans la moindre hésitation tous ceux qui accueillaient avec bonheur cette cuisinière si parfaite. Elle tuait tout le monde, hommes, femmes, enfants, vieillards et nourrissons. Elle empoisonnait dans les maisons, dans les presbytères, dans les couvents, dans les bordels. Et elle était si bonne, si compatissante aux chevets des mourants, que personne ne pouvait soupçonner un seul instant son monstrueux dessein. Au contraire, on plaignait cette personne si dévouée que la malchance conduisait toujours dans des familles victimes de la guigne. À laisser trop de traces, elle finit par se faire prendre, le jour où elle s’attaqua à un ancien juge, expert en affaires criminelles. Hélène Jégado reste la plus grande « serial killer » de France et, sans doute, du monde entier.

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Complètement cramé – Gilles Legardinier (Pocket, 13 mars)

Lassé d’un monde dans lequel il ne trouve plus sa place, privé de ceux qu’il aime et qui disparaissent un à un, Andrew Blake décide de quitter la direction de sa petite entreprise pour se faire engager comme majordome en France, le pays où il avait rencontré sa femme.
En débarquant au domaine de Beauvillier, là où personne ne sait qui il est réellement, il espère marcher sur les traces de son passé. Pourtant, rencontres et situations hors de contrôle vont en décider autrement… Entre Nathalie, sa patronne veuve aux étranges emplois du temps, Odile, la cuisinière et ses problèmes explosifs, Manon, jeune femme de ménage perdue et Philippe, le régisseur bien frappé qui vit au fond du parc, Andrew ne va plus avoir le choix. Lui qui cherchait un moyen d’en finir va être obligé de tout recommencer…

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Le palais de minuit – Carlos Ruiz Zafon (Pocket, 6 mars)

Calcutta, 1916. Dès leur naissance, les jumeaux Ben et Sheere sont séparés par un terrible drame. Sheere est confiée à sa grand-mère tandis que Ben est mis à l’abri dans un orphelinat. Il s’y fait six fidèles amis, avec lesquels il fonde la Chowdar Society. Cette fraternité secrète se retrouve dans les ruines de l’étrange Palais de Minuit. Le jour de leurs seize ans, Sheere et Ben sont réunis. Une ombre maléfique se déchaîne alors. Quelle est cette force qui s’attaque aux jumeaux ? Quel secret cache cette haine féroce ? C’est au cœur de l’ancienne gare de Calcutta que les membres de la Chowdar Society doivent découvrir la vérité. Dans ce lieu maudit, ravagé le jour même de son inauguration par un incendie qui a fait plus de cent morts, Ben et Sheere vont affronter les vérités de leur passé.

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Le passeur de temps – Mitch Albom (Pocket, 20 mars)

Pour s’être attiré les foudres des dieux le jour où il a réussi à créer la première horloge, Dor est emprisonné dans une cave pendant des siècles, contraint d’écouter les voix suppliantes de tous ceux qui, venant après lui, quémandent du temps, toujours plus de temps. Jusqu’au jour où on lui donne la possibilité de se racheter.
Projeté en 2012, Dor va devoir s’acquitter d’une mission : faire comprendre à deux personnes sur Terre le vrai sens du temps : une adolescente prête à mettre fin à ses jours et un riche homme d’affaires condamné par la maladie, désireux, lui, de vivre éternellement.
Pour se sauver lui-même, Dor va devoir les sauver.

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L’atelier des miracles – Valérie Tong Cuong (J’ai lu, 5 mars)

Une professeure au bout du rouleau, une jeune femme trop solitaire qui se jette dans le vide et un déserteur qui se fait passer à tabac par une bande dans la rue sont accueillis par Jean dans son Atelier des âmes cassées. Les locataires de l’Atelier vont devoir accepter leur part d’ombre et le mystérieux Jean tire les ficelles d’un jeu de plus en plus dangereux. Prix Nice Baie des Anges 2013.

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Black-out – Connie Willis (J’ai lu, 12 mars)

En 2060, les voyages dans le temps sont devenus chose courante et de nombreux historiens partent en mission. Soudainement, le labo des voyages temporels les annule toutes et modifie les programmes. Le plus terrible, c’est cette impression que l’histoire elle-même échappe à tout contrôle. La règle d’or établissant que nul ne peut modifier le passé semble ne plus être valable.

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Infidélités – Vita Sackville-West (Le livre de poche, 12 mars)

Elle n’a que lui et elle l’adore, mais lui ne pense qu’à s’enfuir au plus vite… Elle dort à ses côtés, et lui, « les yeux grand ouverts dans la nuit », rêve à une autre… Elle attend depuis toujours qu’il s’engage, et lui ne peut attendre de lui révéler sa nouvelle existence… L’amour à sens unique, l’amour trahi, la vie qui se fendille en une seule phrase, négligemment glissée dans la conversation :dans ces six nouvelles composées entre 1922 et 1932, Vita Sackville-West montre une fois de plus à quel point elle excelle dans le tableau doux-amer des sentiments inexprimés.

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L’île des beaux lendemains – Caroline Vermalle ( Pocket, 6 mars)

À soixante-treize ans, Jacqueline découvre que son cœur en a dix-sept et abandonne tout, décidée à remonter le temps vers les promesses de sa jeunesse. Marcel, son époux délaissé, affronte la descente de la Loire et toutes les rivières de l’enfer pour partir à sa recherche. Leurs chemins croisent ceux de Paul, ancien prêtre et amateur astronome, fasciné par une étoile morte à l’aube du monde, et de Nane, aristocrate gouailleuse et rebelle, qui panse les plaies des âmes en peine avec les douceurs de l’Île-d’Yeu. C’est auprès d’elle que Jacqueline fera le plus beau des apprentissages : celui de la liberté. Ils ont trois cents ans à eux quatre, et leur aventure commence tout juste. Tissée de poésie, d’espoir et de lumière, l’histoire de gens ordinaires qui découvrent qu’il n’est jamais trop tard pour devenir soi-même.

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La vie contrariée de Louise – Corinne Royer (Pocket, 20 mars)

Lorsque James Nicholson apprend l’existence d’une grand-mère qui vit en France, au Chambon-sur-Lignon, il est trop tard. Comme seul testament, Louise laisse à son petit-fils venu des États-Unis un cahier rouge, journal intime de sa jeunesse. Au fil des pages lues par Nina, serveuse dans le petit hôtel où il séjourne, l’Américain découvre que le village protégea des milliers de réfugiés sous l’Occupation. Pourtant, même les plus belles histoires recèlent leur part d’ombre et de mystère. De la liaison de Louise avec Franz jusqu’au terrible secret des enfants cachés, James plonge dans un passé familial où la barbarie bouscule l’innocence et l’amour. Nul ne peut tout à fait se soustraire à son destin, mais il appartiendra à Nina, la lectrice, de décider si toute vérité est, ou non, bonne à dire.

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[BD] Le train des orphelins – Xavier Fourquemin & Xavier Charlot

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Cette série s’inspire de faits réels: Entre 1853 et 1929, environ 250.000 enfants des rues de New York (qui n’étaient pas tous orphelins) furent envoyés vers l’Ouest pour y être adoptés.  Ces enfants étaient souvent considérés comme de la main d’œuvre bon marché dans des zones rurales qui avaient besoin de bras.

Le déroulement de ces adoptions sauvages sont ici très bien décrites: de ville en ville on installait les enfants sur un podium (en les faisant éventuellement chanter ou danser) pour que de potentiels adoptants puissent les observer sous toutes les coutures, un peu comme dans une foire aux bestiaux. Les fratries étaient séparées, les handicapés rejetés. On incitait les enfants à oublier leur passé, on leur confisquait leurs photos ou leurs souvenirs.

La série Le train des orphelins compte 3 tomes pour l’instant, divisés en deux cycles. Le 1er cycle est composé du tome 1 (Jim) et du tome 2 (Harvey), le 2ème cycle du tome 3 (Lisa) et d’un tome 4 qui paraîtra le 12 mars prochain (Joey). Un 3ème cycle serait également prévu.

Dans les deux premiers tomes on suit Jim, qui vit dans un orphelinat new-yorkais en 1920, et qui s’apprête à prendre l’un de ces trains pour l’ouest avec son petit frère Joey. Il ne perd pourtant pas l’espoir que leur père pourra – voudra – les récupérer dans un avenir proche. Sur sa route il va croiser le jeune Harvey et son destin en sera changé à jamais. Que s’est-il passé entre les deux enfants pour que Jim ressente le besoin d’une ultime confrontation avec Harvey près de 70 ans plus tard? Le 3ème tome s’attache aux pas de Lisa, une jeune fille qui n’était pas destinée à être adoptée, elle devait s’occuper des plus petits, mais elle est embarqué par une brute épaisse qui veut l’épouser. Elle va s’enfuir, emmenant malgré elle Joey, le petit frère de Jim.

J’ignorais l’existence de ces orphan trains , et de cette histoire incroyable et douloureuse, les auteurs ont su tirer une BD vraiment passionnante et émouvante. On y suit les personnages enfants mais aussi une fois devenus adultes,  et on y partage la difficulté que rencontre Jim notamment quand il décide d’entamer des recherches sur son passé. J’ai adoré l’histoire, pleine de rebondissements, le dessin très dynamique, et les personnages particulièrement attachants. Bref c’est un vrai coup de coeur!

Les Etats-Unis n’a pas été le seul pays à mettre en place ce genre de pratique: Entre 1963 et 1982, 1 630 enfants réunionnais ont été ainsi déplacés dans les campagnes françaises, notamment dans la Creuse. Le 18 février 2014 l’assemblée nationale a reconnu la responsabilité de l’Etat français dans l’affaire dite “des Enfants de la Creuse”.

 Le train des orphelins, tomes 1 à 3, Bamboo éditions  – 5 étoiles

 

Challenge petit bac 2014

[Roman] En cas de forte chaleur – Maggie O’Farrell

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Eté 1976, alors que Londres est écrasée par une chaleur caniculaire, Robert, retraité discret d’origine irlandaise, part comme tous les matins acheter son journal, et disparaît. Malgré leurs problèmes personnels et leurs différends, ses 3 enfants viennent soutenir leur mère Gretta. Il y a la sage Monica, la préférée, qui a séduit son ennuyeux mari sur un malentendu et doit désormais subir un week-end sur deux la haine de ses belle-filles. Michael Francis, l’aîné, est aux prises avec de sérieux problèmes de couple qui prennent leur source il y a bien longtemps, quand il a du abandonner sa thèse pour subvenir aux besoins de sa famille. Le plus difficile sera de joindre Aoife, la petite dernière, le vilain petit canard, qui s’est exilée aux Etats-Unis et a quasiment coupé les ponts avec sa famille depuis une violente altercation avec sa sœur.

La disparition du père (qui sert de prétexte et de fil directeur mais n’occupe finalement pas une place centrale au sein du roman) va obliger les trois enfants et leur mère à se retrouver une nouvelle fois réunis dans la maison familiale et à s’interroger sur leurs liens. Leur offrir une dernière chance de recoller les morceaux. Eux qui étaient si proches pendant leur enfance, comment ont-ils pu s’éloigner à ce point?

En se retrouvant bien malgré eux à leur point de départ, dans cette maison où ils ont grandi,  ils vont aussi être confrontés à leurs échecs respectifs. A l’instar du père disparu, chaque personnage porte en lui un secret inavouable. Des secrets plus ou moins graves, de ceux qui vous empoisonnent l’existence, de ceux qui vous construisent et vous révèlent aussi. Empêtré dans les non-dits, les mensonges et les frustrations, chacun a préféré finalement se recroqueviller dans sa coquille plutôt que de dévoiler son vrai visage.

Au fil du roman les portes vont s’entrebâiller, la famille se reconstruire, et au bout du chemin chaque personnage sera aussi le dépositaire du secret de quelqu’un d’autre, allégeant un peu son fardeau et recréant le début d’un lien fraternel à la fois si solide et si fragile. J’ai vraiment beaucoup aimé ce roman psychologique – que j’ai dévoré en quelques jours – qui traite tout en douceur et en finesse de la difficulté des relations familiales.

En cas de forte chaleur de Maggie O’Farrell, traduction de Michèle Valencia, 348 pages, éditions Belfond 2014 – Note/4 etoiles– Retrouvez cet avis, et bien d’autres, sur Babelio.