Catégorie : BD

Le gout du chlore – Bastien Vivès


Sur les conseils de son kiné un jeune homme se met à fréquenter régulièrement la piscine municipale. Il y croise une jeune femme, et semaine après semaine,
entre deux longueurs, il tente de la séduire.

Le gout du chlore est presque une histoire sans paroles, s’attardant surtout sur des regards, des attitudes, des gestes. La discrétion des dialogues permet d’apprécier pleinement l’atmosphère particulière du lieu: le silence ouaté, le pouvoir enveloppant et apaisant de l’eau, la promiscuité des corps… Si j’ai vraiment été séduite par le dessin et l’ambiance de cet album, j’ai regretté en revanche le manque de consistance du scénario, et une fin “ouverte” qui laisse beaucoup de questions en suspens.


Sylvie, Enna, Juliann, Bel gazou, Cocola ont aimé, Laure et Florinette sont déçues par la fin, Finette est déroutée,  Rose n’a pas aimé.

KSTR 2009, 135 pages, 16€


A voir aussi le blog de
Bastien Vives

Pourquoi j’suis pas aux Maldives – Soledad Bravi


Pourquoi j’suis pas aux Maldives? est en fait un best of de deux B.D. publiées précédemment (La BD des paresseuses tome 1 et tome 2).  Soledad Bravi, dont les silhouettes longilignes sont bien connues,  pointe ici avec beaucoup d’humour toutes les contradictions de la gent féminine: Comment, entre autres, faire un régime tout en s’empiffrant de gâteau au chocolat, ou faire du sport sans se fatiguer…! Elle décortique sans pitié le quotidien au féminin sous toutes ses facettes: notre addiction au shopping et aux séries télé, notre sac à main toujours trop lourd, le boulot et les réunions inutiles du lundi matin, les vacances et les tenues de ski ridicules, sans oublier évidemment nos relations complexes avec les hommes. Ce n’est en général pas très flatteur, mais avouons le, c’est plutôt bien vu! L’ensemble est inégal, manque parfois un peu d’audace et d’originalité, mais ces petites tranches de vie légères et drôles restent très agréables à lire.

Marabout 2009, 82 pages, 9,90€


Miss pas touche – Hubert et Kerascoët


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Dans le Paris des années 30, deux petites bonnes, Blanche et Agathe sont des sœurs très différentes: Agathe, joyeuse et délurée, passe ses soirées à danser dans les guinguettes, alors que Blanche, prude et réservée, attend sagement son retour. Quand Agathe est assassinée, Blanche est persuadée que le coupable est le tueur en série que les journaux ont surnommé “le boucher des guinguettes”. Elle remonte sa piste jusqu’au Pompadour, une maison close fréquentée par la haute société.

Cette BD en deux volumes nous plonge dans un monde fascinant, un lieu de perdition et de fantasmes qui a parfois des faux airs de pensionnat de jeunes filles, avec ses amitiés et ses rivalités, ses fortes têtes et ses souffre-douleurs. Miss-pas-touche-tome-2.gif C’est dans cette ambiance à la fois sombre et légère que se retrouve notre délicieuse Blanche, personnage plein de panache, petit bout de femme au cœur d’or qui ne se laisse pas pour autant marcher sur les pieds, et qui saura conserver ses valeurs dans un monde qui n’en a pas beaucoup. Ajoutez le dessin fin et élégant de Kerascoët (un pseudo qui cache en fait un duo de dessinateurs, Marie Pommepuy et Sébastien Cosset) et une enquête rondement menée, et vous aurez une BD chaudement conseillée !

Tome 1 : La vierge du bordel (2006) / Tome 2 : Du sang sur les mains (2007) chez Dargaud, collection Poisson Pilote.

Les coeurs solitaires – Cyril Pedrosa

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Jean-Paul travaille sans beaucoup d’enthousiasme dans l’entreprise familiale de jouets en bois. Etouffé par une mère envahissante et le souvenir vivace d’un père disparu, c’est un garçon timide et docile, désireux de plaire à tout le monde. Quand la pression devient trop forte, il part pourtant sans prévenir personne et embarque pour une croisière dédiée aux célibataires.

Le personnage principal est assez attachant, et le point fort de cet album est de rendre palpable l’extrême solitude de ce jeune homme pourtant très entouré. Mais j’ai trouvé que le scénario restait un peu à la surface des choses… L’épisode de la croisière, par exemple, s’attarde trop sur des personnages secondaires caricaturaux (notamment les aventures d’un animateur de séminaires d’entreprises très jaloux et de sa fiancée nymphomane). Je n’ai pas non plus été séduite par le dessin, moi qui aime les traits épurés et doux, je l’ai trouvé un peu sec. Les scènes de groupes sont très chargées, et même si elles visent à accentuer, par contraste, le sentiment de solitude du personnage, je les ai trouvées difficiles à décrypter. Malgré tous ces petits défauts, “Les coeurs solitaires”  reste un album intéressant et plutôt agréable à lire, mais qui m’a laissé sur ma faim.

Dupuis 2006, 56 pages, 9,80€
Les avis (plus enthousiastes) de Clarabel et d’ Elfe.
Vous pouvez aussi voir quelques planches ici

L’immeuble d’en face – Vanyda

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Je lis peu de BD, bien plus par manque d’habitude que par manque d’intérêt. Je me suis récemment décidée à plonger dans les rayons dédiés de ma librairie et de ma bibliothèque, armée de quelques
conseils de bloggeuses…Voilà donc une nouvelle rubrique et un premier commentaire!
Claire et Louis, un couple d’étudiants, vivent au 3ème étage d’un immeuble de Lille. Aux étages inférieurs habitent un couple d’age mûr avec leur énorme
chien, ainsi qu’une femme enceinte, Béatrice, et son fils de 4 ans. “L’immeuble d’en face”, c’est le quotidien de ces quelques personnages, les chamailleries des couples, les mots d’enfants, les
petits incidents de tous les jours, les relations entre voisins, les anecdotes ou les moments forts de l’existence.
Au cours de brefs chapitres en noir et blanc, on passe de l’intimité des appartements (où les personnages boivent un thé, se brossent les dents, se disputent, font l’amour ou la fête), aux parties communes où se tissent, avec le temps, les liens entre les personnages. Avec beaucoup de simplicité, que ce soit au niveau de l’histoire ou du dessin, Vanyda réussit un bien joli album plein de fraîcheur, peuplé de personnages ordinaires, mais très
attachants. Le jeu de la mise en page, l’humour et la tendresse qui se dégagent de cet album, font de sa lecture un moment privilégié et réconfortant. A lire, vraiment!
Vous pouvez voir quelques planches sur le site de l’éditeur et lire les avis
(enthousiastes!) de Clarabel et d’ Emjy.

La boîte à bulles 2004, 166 pages, 13.50€