Retour en douceur & rentrée littéraire Fnac

Je suis de retour depuis déjà une semaine mais

c’est un peu le vacances-blues, difficile de retrouver la grisaille bretonne après 10 jours sous le soleil chypriote! Je me suis donc accordée quelques jours supplémentaires loin de la
blogosphère…

Mais haut les coeurs, la pause est officiellement terminée et je reviens très vite avec les sorties poches d’avril et quelques mots sur mes lectures de vacances… En attendant je signale aux adhérents Fnac qu’il est temps de s’inscrire pour participer à la rentrée littéraire 2008  (cliquez sur le
logo)



Pause…

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… Mais c’est pour la bonne cause, puisque je pars en vacances…
Je vous retrouve dans une dizaine de jours!

Ayez une petite pensée pour moi  le mardi 18 mars , mon blog fêtera ses 3 ans!

Les habitants – Mano

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Marc et Carine ont quitté Paris avec leurs deux ados, Marie et Stéphane, pour une zone pavillonnaire située dans l’agglomération de Val d’Europe, à deux pas de Disneyland. Une ville artificielle et aseptisée, où tout est fait pour donner l’illusion de la sécurité et du bonheur à une population de cadres sup. Mais derrière les façades propres et lisses, rien de bien glorieux: Marc trompe sa femme sans aucun complexe et il est d’une bêtise crasse, au point que ses enfants le surnomment affectueusement “le connard”. Ambiance, ambiance… Carine est une parfaite desperate housewife, complètement à l’ouest, et leurs enfants ne relèvent guère le niveau: Marie est une gentille écervelée, tandis que son frère dépressif se taillade les bras à l’occasion. Quand un drame transforme la banlieue chic en cauchemar, les apparences vont rapidement se fissurer.

Sex, drug and rock’n roll chez Disney, c’est en gros le concept de ce roman déconcertant. J’avoue que je ne savais pas vraiment où je mettais les pieds en ouvrant ce livre! L’idée de départ n’est pas mauvaise, le cynisme plutôt séduisant mais il flirte trop souvent avec la facilité, que ce soit dans le fond ou dans la forme. Beaucoup de vulgarité, pas mal de scènes trash (certains passages sont vraiment à vomir), mais surtout le propos reste finalement assez superficiel, et c’est ce qui m’a le plus dérangé, on tombe souvent dans la provocation gratuite. La caricature est amusante au début, dommage que l’auteur n’essaye pas de la dépasser par la suite, j’aurais aimé un peu plus de subtilité, plus de nuances dans les personnages (même s’il y a bien une tentative avec le fils, Stéphane, qui semble être le seul à avoir un peu de recul sur le monde dans lequel il vit). Je n’ai pas vraiment adhéré donc, mais en même temps ce n’est pas un roman qui m’a laissée indifférente… Un livre violent à ne pas mettre entre toutes les mains, mais à tenter si vous aimez ce genre d’univers glauque et dérangeant.

Hachette 2008, 209 pages, 17€

livres, critiques citations et bibliothèques en ligne sur Babelio.com

“Il y a longtemps que je t’aime”, le premier film de Philippe Claudel


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Mercredi prochain (19 mars) sortira le tout premier film de l’écrivain Philippe Claudel (il avait déjà endossé le costume de scénariste, notamment pour l’adaptation de
son roman Les âmes grises, mais c’est la première fois qu’il passe derrière la caméra). Il y a longtemps que je t’aime raconte les
retrouvailles de deux soeurs, Léa (Elsa Zylberstein) et Juliette (Kristin Scott Thomas) alors que cette dernière vient de passer 15 ans en prison.


La bande annonce:



Et parallèlement vient de sortir en librairie Petite fabrique des rêves et des réalités (Stock), un livre dans lequel
Philippe Claudel revient sur cette expérience cinématographique.


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4ème de
couverture
: “Il me semble souvent que j’écris des romans comme le ferait un cinéaste, et j’ai eu le sentiment très net de réaliser mon film,
Il y a longtemps que je t’aime, comme un écrivain compose un roman. Je crois avoir trouvé aujourd’hui, en tant qu’homme qui essaie sans cesse d’interroger le monde, une forme
d’équilibre – au sens où on le comprendrait pour un équilibriste – en mêlant les deux approches, celle de l’écrivain qui se sert de mots et qui s’enferme au moment de la création dans une
grande solitude, et celle du cinéaste qui combine les sons, les mots mais aussi le mouvement, la pellicule, la lumière, la matière humaine et qui ne peut créer qu’en s’entourant d’autres
personnes. Une fois le tournage passé, une fois le film achevé, je n’en avais pas fini avec l’aventure. Le désir de la réexplorer avec le recul, et avec les mots – ceux de l’écrivain ? ceux du
cinéaste ? – s’est alors imposé. J’ai regardé toutes les photographies prises durant le tournage, j’ai feuilleté pour la millième fois le scénario, j’ai songé aux décors, aux comédiennes, aux
techniciens, au cadre, aux figurants, à toutes sortes d’éléments qui m’ont permis de revenir dans les moments qui sont ceux de la naissance d’un film, de revenir sur les visages, sur les
angoisses – les miennes et celles des autres –, les découvertes, les difficultés, les beautés. Bref, j’ai tenté de constituer un making of d’un genre particulier qui ferait comprendre la double
nature qui est la mienne. Et il me semble aujourd’hui, grâce à ce petit livre qui peut se lire aussi comme une autobiographie fragmentée, tendre encore davantage la corde sur laquelle j’essaie
de cheminer, depuis longtemps déjà.”


La consolante – Anna Gavalda

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Charles Balanda est architecte, voyage beaucoup, se noie dans le travail pour éviter de croiser sa compagne Laurence dans leur appartement parisien, pour oublier qu’elle
s’éloigne de lui inexorablement. Malgré ses problèmes de couple, il tente au quotidien de maintenir un lien privilégié avec Mathilde, sa belle-fille adolescente. Mais alors qu’il rend visite
à ses parents, il trouve une lettre de son ami d’enfance, Alexis, l’informant de la mort de sa mère, Anouk. La nouvelle lui fait l’effet d’un electrochoc et sans qu’il comprenne d’abord bien
pourquoi, l’univers de Charles s’écroule. Pour tenter de se reconstruire il part sur les traces de son passé, à la recherche d’Anouk et Alexis.

Pas de doute, nous sommes bien chez Gavalda, Charles est un personnage cassé, complexe et attachant, et tout est affaire de sentiments, amour et
amitié, deuil et retrouvailles, désirs et tendresse, ruptures et pardon s’entrelacent au fil des pages… Sans doute cela suffira t-il pour faire de ce roman un nouveau succès populaire (avec un
premier tirage à 300 000 exemplaires !). Pourtant si l’on retrouve bien la patte de Gavalda, il n’y a pas dans La consolante, l’étincelle, l’alchimie qui faisaient le charme et la
magie d’Ensemble c’est tout. Dès les premières pages j’ai bien senti que la sauce ne prendrait pas : le style est horripilant (une collection de phrases sans sujets! *), l’auteur
nous fait mariner en multipliant les non-dits, repousse longtemps le moment où le personnage principal va se résoudre à affronter ses souvenirs. On a ensuite du mal à suivre Charles sur sa route
tortueuse, et on ne comprend pas toujours les chemins qu’il emprunte. Le récit manque de rythme et de densité, c’est long long long, on tourne en rond, on s’ennuie, on s’impatiente… Anna Gavalda
a vraiment beaucoup de talent pour composer des personnages (celui de Nounou aurait mérité un roman à lui tout seul), mais malgré l’attachement que j’ai pu éprouver pour Charles, elle a sans
doute vu un peu grand en lui consacrant 640 pages!

 

* Extrait (p. 105): “Prit une longue bouffée d’air pour expirer sa colère, chercha un siège libre, ferma son livre, remit les deux empereurs et
leur demi-million de morts chacun au fond de son cartable et sortit ses dossiers. Consulta sa montre, y ajouta deux heures, tomba sur une boîte vocale et se remit à jurer en anglais. Good
lord
, s’en donna à cœur joie. Ce fucking bastard ne l’écouterait pas jusqu’au bout de toute façon”

 

Le dilettante 2008, 640 pages, 24,50€