[Roman] Ces petites choses – Deborah Moggah

Ravi Kapoor, un médecin londonien d’origine indienne, doit cohabiter depuis quelques temps avec son beau-père, le sale et dégoûtant Norman. Sa femme Pauline peine à trouver un établissement prêt à accueillir le vieil homme, déjà renvoyé de plusieurs maisons de retraite. Alors que Ravi confie sa détresse à un cousin éloigné, un homme d’affaires prénommé Sonny, ce dernier lui soumet un projet fou: Créer une chaîne de maisons de retraite bon marché en Inde afin d’accueillir des anglais qui ont de plus en plus de mal à être pris en charge par un système de santé britannique défaillant. Et le premier pensionnaire serait bien sûr le beau-père de Ravi…

Après une première partie assez drôle centrée sur les tensions entre Ravi et Norman, direction Bangalore pour vivre le quotidien de Dunroamin,  cette maison de retraite du bout du monde. Grâce à la publicité alléchante et un brin mensongère concoctée par Sonny, quelques retraités anglais se sont laissés convaincre de tenter l’aventure, et Evelyn, Dorothy ou Muriel s’installent donc dans cette pension au charme suranné, façon vieille Angleterre. Loin d’être un mouroir, ce lieu insolite va vite prendre des airs de colonie de vacances, grâce à la personnalité et à la vitalité de ses pensionnaires, grands-pères aux mains baladeuses ou vieilles dames indignes.  Mais si le ton reste toujours léger et optimiste,  l’auteur évoque aussi avec beaucoup de tendresse et de simplicité les difficultés quotidiennes de la vieillesse, la solitude, les regrets et les occasions ratées… Sur un sujet plutôt délicat “Ces petites choses” sait éviter les pièges du misérabilisme et du cynisme, et avec ses figures fragiles et attachantes, cette petite comédie sans prétentions est une jolie surprise !

Le livre de poche, 407 pages, 6,95€ – 3 etoiles
[Lu dans le cadre d’une opération organisée par Le livre de poche à destination des blogueurs]

Rentrée littéraire 2008


A moins de deux mois de la rentrée littéraire, on commence à en savoir plus sur les 676 romans qui deferleront dans les librairies!






Les poids lourds

En tête, l’indéboulonnable Amélie Nothomb, le cru de cette année s’intitule Le fait du prince et sortira le 20 août
chez Albin Michel. Les médias devraient aussi vous parler abondamment de deux reines de la provoc,

d’un côté
Christine Angot avec Le marché des
amants
(Seuil), tout un  programme, et de l’autre Catherine Millet avec son Jour de souffrance
(Flammarion)


Très attendus également, Les accommodements raisonnables de
Jean-Paul Dubois (L’olivier),  Lacrimosa de Regis Jauffret (Gallimard), La porte des enfers de Laurent Gaudé (Actes Sud),  Ce que le jour doit à la nuit de Yasmina Khadra
(Julliard)
, L’incendie du Chiado de François Vallejo (Viviane Hamy), Barbaque de Yann Queffelec (Fayard) ou pour les amateurs de thrillers, Jean-Christophe Grangé et son Miserere (Albin Michel)


Girl power? Une rentrée très féminine, beaucoup d’auteurEs
très appréciées dans la blogosphère seront au rdv!

Sylvie Germain – L’inaperçu (Albin Michel), j’avais beaucoup aimé Magnus.
Eliette Abecassis –
Mère et fille (Albin Michel)
Alice Ferney – Paradis conjugal (Albin Michel)
Marie Nimier – Les inséparables (Gallimard)
Valentine Goby – Qui touche à mon corps, je le tue
(Gallimard)
Catherine Cusset – Un brillant avenir (Gallimard)
Amanda Sthers – Keith me (Stock)
Colombe Schneck – Val de grâce (Stock)
Isabelle Jarry – La traversée du désert (Stock)
Véronique Olmi – Dis moi la vérité (Grasset)
Claire Castillon – Dessous c’est l’enfer (Fayard)
Dominique Mainard – Pour vous (Joëlle Losfeld)
Bertina Henrichs (auteur de La joueuse d’échecs)
That’s all right mama ! (Editions du Panama)

Karine
Tuil – La domination (Grasset)

Anne-Constante Vigier – La
réconciliation
(Joëlle Losfeld)

Jeanne Benameur – Laver les
ombres
(Actes Sud)
Fatou Diome – Inassouvies nos vies (Flammarion)
Nina Bouraoui – Appelez moi par mon prénom (Stock)

Quelques messieurs tenteront de sortir leur épingle du jeu:




Benoît Duteurtre – Les pieds dans l’eau (Gallimard)
Philippe Segur  – Vacance au pays perdu (Buchet Chastel)
George Flipo – Qui comme Ulysse (Anne Carrière)
Laurent Maréchaux – Bijoux de famille (Le Dilettante)
Vincent Ravalec – Héros, personnages et magiciens (Fayard)
Christian Authier – Une belle époque (Stock)
Yann Apperry – Terre sans maître (Grasset)
Jean Louis Fournier – Où on va papa ? (Stock)
Olivier Rolin – Un chasseur de lions (Seuil)
Eric Holder – De loin on dirait une île (Le dilletante)

Robert Alexis – Les figures (Corti), j’avais beaucoup aimé
La robe.
Martin Page –
Peut-être une histoire d’amour (L’Olivier)


Et puis une curiosité qui devrait intéresser la blogosphère, Pierre Assouline parlera de son expérience de bloggeur dans Le blog ou la vie
(Editions Les arènes)

Les romans étrangers.



Pour ma part j’attends
particulièrement les nouveaux romans de Kate Atkinson A quand les bonnes nouvelles
(De Fallois) et d’Alice Sebold Noir de lune
(Nil)
.

Toujours du côté des anglo-saxons il y aura aussi La vie en sourdine de David Lodge (Rivages), Sur la plage du Chesil
d’Ian McEwan (Gallimard), L’état des lieux de Richard Ford (L’Olivier),

Nous commençons notre descente de James Meek (Metailié) & L’autre moitié du soleil de Chimamanda Ngozi Adichie (Gallimard)



Chez Sabine Wespieser sortira un roman de Nuala O’Faolain, disparue en mai dernier, Best
love Rosie
.




Enfin, à noter la sortie du nouveau Murakami
Haruki
Saules aveugles, femme endormie (Belfond), de Mari et femme
de Regis de Sa Moreira (Au diable vauvert) et de Daphné disparue de José Carlos Somoza (Actes Sud) (Gallimard).




Une liste loin d’être exhaustive bien sûr, il y aura sans aucun doute de belles surprises
dans les premiers romans ou auteurs moins connus, mais le programme est déjà alléchant, non?


Sorties Poches Juillet 2008


Le mois de Juillet est traditionnellement le mois le plus pauvre de l’année en sorties poches, mais j’ai quand même réussi à vous dégoter quelques titres intéressants!


* Romans francophones *


Une
fille dans la ville
de
Flore Vasseur (le livre de poche), lu par
Florinette
emballée, & Bernard, pas convaincu.


Vieux garçon
de Bernard
Chapuis (Folio)


Tu n’es pas seul(e) à être seul(e)

width=”1″> de Stephanie Janicot (Le livre de poche)

Vallauris plage de Nicolas Rey (le livre de
poche)

La
dégustation
de Yann
Queffelec (Le livre de poche)


* Romans étrangers *


Je ne suis
pas Julia Roberts
de
Laura Ruby (Le livre de poche)

L’usine
à lapins
de Larry Brown
(Folio Policier)

Le bateau du
soir
de Vonne Van des
Me
er (10-18)


26a
de Diane Evans (Pocket, sorti en
fait le mois dernier mais j’avais oublié de vous le signal
er)






Newsletter Folio


Les éditions Folio viennent de lancer leur nouveau site, et offrent désormais la possibilité aux lecteurs de s’abonner à
une newsletter. Une lettre d’informations adaptée à vos centres d’intérêt, qui vous permettra de vous tenir au courant de l’actualité de la collection et des nombreuses nouveautés. Et petit
bonus, pour fêter le lancement de cette newsletter, Folio offre aux premiers inscrits 100 exemplaires du livre de François Begaudeau Entre les murs
(dont l’adaptation a reçu la palme d’or au dernier festival de Cannes)!



Vous pouvez vous inscrire à la
newsletter Folio sur http://www.folio-lesite.fr/Folio/newsletter.action


newsletter Folio
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Si vous cherchez encore vos lectures de l’été, vous trouverez sans aucun doute votre bonheur dans les dernières sorties Folio: Le
serrurier volant
de Tonino Benacquista (illustré par Tardi), La voyageuse de nuit de Françoise Chandernagor, Pas facile de voler des chevaux de Per Petterson, La maison du retour de Jean-Paul Kaufmann, Les falsificateurs d’Antoine Bello, Le ciel des
chevaux
de Dominique Mainard… Mais je voudrais surtout vous signaler la sortie ce mois-ci de l’excellent roman d’Andrea Levy Hortense et Queenie
dont je vous avais déjà parlé il y a quelques mois :



Hortense et Queenie est un roman polyphonique, un récit à 4 voix. La première à prendre la parole est Queenie Bligh, une jeune
londonienne dont le mari Bernard n’est pas revenu des Indes à la fin de la seconde guerre mondiale. Contrainte de louer des chambres pour survivre, elle héberge notamment Gilbert, un
jeune jamaïcain qui a servi dans la R.A.F. La femme de Gilbert, Hortense, a toujours souhaité vivre en Angleterre, mais ce pays qui a bien du mal à se relever après des années
de guerre, le racisme ambiant, cette chambre sale et étriquée, tout ça ne ressemble vraiment pas à ce dont elle avait rêvé…


L’Angleterre de l’après-guerre reste le cœur du roman, mais l’intrigue fait des allers-retours dans le temps et l’espace : On découvre progressivement la
jeunesse d’Hortense en Jamaïque, l’enfance de Queenie dans la campagne anglaise, les difficultés de Gilbert au sein d’une armée profondément raciste,  celles de Bernard qui se retrouve
à combattre à l’autre bout du monde. La vie n’est pas tendre avec nos quatre personnages, confrontés à la guerre, à l’intolérance, à la cruauté, à la trahison. S’ils sont peu sympathiques au
début du roman, ils deviennent au fil des évènements terriblement attachants. Chacun d’entre eux va devoir réviser ses certitudes, abandonner ses illusions. J’ai une faiblesse particulière
pour le personnage d’Hortense : Malgré ses grands airs, elle est d’une candeur désarmante, et on a le cœur qui se serre quand elle découvre cette Angleterre décrépie, et que la réalité
égratigne méchamment ses rêves de petite fille.  “Hortense et Queenie” (le titre original, Small Island, me semble mieux correspondre à l’esprit du roman) est une belle saga, une
galerie de portraits très émouvante!



Article sponsorisé

la théorie du panda – Pascal Garnier


Un quai de gare, une chambre d’hôtel, Gabriel semble n’être que de passage dans cette petite ville bretonne. Pourtant il s’attarde, et trouve rapidement sa place parmi les habitants: Il épaule un patron de restaurant désemparé depuis l’hospitalisation de sa femme, fait tourner la tête de la jolie réceptionniste de l’hôtel, dépanne un couple de junkies… Bienveillant, serviable, toujours à l’écoute, mais quel secret peut donc bien cacher Gabriel, à quoi a-t-il voulu échapper en se réfugiant ici ?

Si Gabriel reste le pivot du groupe, le roman se concentre surtout sur ses compagnons rencontrés au fil du hasard, sur cette petite bande de personnages hétéroclites qu’il a fédéré autour de lui. Gabriel, lui, restera insaisissable jusqu’aux toutes dernières pages, jusqu’au coup-de-poing final. On comprend rapidement que son masque impassible cache quelque chose mais l’auteur sait jouer avec notre attente, entre sous-entendus feutrés et flashbacks mystérieux, et il crée ainsi une atmosphère étrange, teintée d’angoisse diffuse. J’ai beaucoup aimé la fausse légèreté de ce roman, dans l’histoire comme dans le style, cette façon d’évoquer le désespoir avec dérision qui m’a rappelé d’autres auteurs français que j’affectionne, Joël Egloff, Pascal Morin ou encore Laurent Graff… “La théorie du panda” est un roman troublant, qui m’a donné très envie de découvrir les précédents titres de Pascal Garnier!


Zulma 2008, 174 pages, 16,50€

Lu et aimé par
Clarabel, Gambadou, Laurent, Laure, Sylire