Auteur/autrice : Solenn

Sorties Poches Avril 2009


Le rapport de Brodeck de Philippe Claudel
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, dans un petit village frontalier d’Alsace Lorrraine, isolé par les montagnes, Brodeck établit de brèves notices sur l’état de la flore, des saisons, un
travail sans importance pour son administration. Il ne sait même pas si ses rapports parviennent à destination. Depuis la guerre, les courriers fonctionnent mal. Le maréchal-ferrant du village
lui demande de consigner les événements qui ont abouti au dénouement tragique sans ajouter de détails inutiles. Miraculé des camps de concentration, Brodeck s’est appliqué à tout oublier et
surtout, il n’a jamais essayé de lever le voile sur l’éventuelle culpabilité des villageois dans les horreurs qui ont touché son entourage. (Le livre de poche)

Lu par Caroline, Chaperlipopette, Sophie, Le
Bibliomane
Madame Charlotte,Stephie,Tamara,
Sole, Sylire, Clochette





On n’est pas là pour disparaitre
d’Olivia Rosenthal
On n’est pas là pour disparaître part du portrait d’un homme atteint de la maladie d’Alzheimer pour saisir sur le vif ce qu’est la perte de la mémoire, de la parole et de la raison. Avec ce
septième livre optimiste et désespéré, Olivia Rosenthal confirme son talent et son inventivité langagière. (Folio, 2 avril)
Lu par Yvon, Laure, Joëlle, Lily, Sylvie






La chanson de Charles Quint
d’Erik Orsenna (Le livre de
poche)
L’histoire de deux frères qui vivaient dans la même ville, mais chacun d’un côté du fleuve. L’aîné, qui avait vécu de nombreuses histoires d’amour, savait qu’il n’avait pas aimé. Le cadet n’avait
connu qu’un amour de jeunesse et avait fini par l’épouser trente ans plus tard.
Lu par Laurent, Praline






Comme une mère de Karine Reysset
Elles sont venues seules et se retrouvent côte à côte dans la salle des naissances. Pour l’une comme pour l’autre, ce jour doit inaugurer un nouveau départ. La très jeune Émilie accouche sous X
et espère “tout recommencer à zéro “. Judith, elle, attend avec une impatience teintée d’inquiétude la naissance de son fils, Camille, un miracle après tant d’années de grossesses déçues. Mais,
pour l’une comme pour l’autre, rien ne se passe comme prévu. Judith perd son bébé et, dans un geste de détresse, enlève l’enfant promis à l’abandon de la chambre voisine. Dès lors, le destin de
ces deux femmes est irrémédiablement lié. Karine Reysset explore tout en finesse les promesses que recèle pour les mères l’arrivée d’un enfant, les inévitables blessures et la folie qui s’empare
d’elles quand la maternité leur est refusée. Un récit mené tambour battant, un sujet qui bouscule, un suspense prenant: Comme une mère ressemble à ces contes maléfiques et merveilleux qui vous
hantent longtemps. (Points, le 16 avril)
Lu par Laure, Cathulu, Amanda,
Aproposdelivres, Lily, Clarabel.

Après, Fred Chichin est mort de Pascale Clarke
Ma France d’après, c’est la vie sans toi. En jours, en heures, en minutes sans toi. J’avais un amour et subitement, du jour au lendemain, après, j’ai eu un chagrin. Nicolas Sarkozy n’avait pas
menti, sa rupture, c’était le jour et la nuit. La nuit pire que le jour. La faute au lit, au drap, à la couette encore imbibés de toi, à ta taie atone. Depuis ton départ, ton absence prenait
toute la place. Plus Sarkozy envahissait l’espace, moins je supportais ta disparition. Je m’étais légèrement fait avoir dans l’histoire. Lui tout le temps, toi plus jamais. (Points)
Lu par Papillon



La mécanique du coeur
de
Mathias Malzieu
Le jour de la naissance de Jack, en 1874 à Edimbourg, est si froid que son coeur en reste gelé. La sage-femme qui l’a mis au monde, mi-sorcière mi-chamane, remplace l’organe défectueux par une
horloge qu’il ne faut pas oublier de remonter tous les matins. Le garçon doit aussi éviter toute émotion : pas de colère, pas d’amour. Mais il va rencontrer une chanteuse de rue au regard de
braise…  (J’ai lu)
Lu par Val, Anna Blume, Clochette







L’interprétation des meurtres de Jed Rubenfeld

1909. Freud, accompagné de Ferenczi et Jung, ses disciples, débarque dans l’effervescente New York. Venu
donner une série de conférences, il est accueilli par Younger, jeune médecin qui lui fait découvrir la ville en pleine construction, les bas-fonds de Chinatown et les hôtels particuliers de
Gramercy Park. Une visite d’autant plus mémorable que le psychanalyste viennois prend part à une enquête surprenante : le cadavre d’une jeune fille torturée et étranglée vient d’être retrouvé.
Nora Acton, autre victime du même agresseur, a miraculeusement survécu mais est frappée d’amnésie et de mutisme. Dans l’ombre de Younger chargé de la soigner, Freud va habilement s’immiscer dans
l’esprit de Nora, explorer son inconscient et de nouveaux champs d’application : l’interprétation des meurtres… (Pocket, 16 avril)
Mon commentaire ici. Lu aussi par Pimpi (Biblioblog), Chaperlipopette, Le Bibliomane, Laure,
Sentinelle


L’ombre du caméléon de Minette Walters
On ne revient jamais sain et sauf de l’enfer. De retour d’Irak, où son tombés ses hommes, le lieutenant Charles Aucland ne voit plus la vie du même œil. À moitié amnésique, le visage barré d’un
éclat d’obus, l’homme doux que ses amis connaissaient n’est plus qu’une plaie ouverte, violente. Des haines coupables, des phobies nouvelles ternissent l’uniforme héroïque de miraculé qu’on
voudrait lui passer. Aussi la police londonienne, complètement dépassée par une vague de meurtres homophobes, voit-elle en cet être marginalisé, un tueur idéal. Toutes les victimes ne sont-elles
pas d’anciens soldats gays, violés puis battus à mort ? Le profil colle à la perfection : humeur changeante, terreur vis-à-vis de la sexualité, personnalité à facettes… Le caméléon pourrait bien
avoir pris, là-bas en Irak, la couleur du sang…(Pocket, 09 avril)

Lu par Laurence, Cathulu



Le café Julien
de Dawn Powell
Dans le New York des années 1940, le charme désuet du Café Julien attire les âmes vagabondes en quête de luxe ou d’inspiration. Écrivains ratés, étudiants bohèmes, mondains en goguette, tous se
retrouvent autour d’un Pernod pour disserter sur le monde. Certains possèdent un attachement tout particulier au lieu, comme Rick et Ellenora, un couple qui se cherche autant qu’il se fuie ou
encore Elsie Hookley, une aristocrate excentrique qui prend un malin plaisir à s’immiscer dans la vie des autres. À travers ces portraits sans fard de la bonne société new-yorkaise, Dawn Powell
épingle comme personne les mœurs d’une époque révolue, mais étrangement familière. (10/18, 16 avril)
Lu par Joëlle, Rory




La balade de l’impossible de Haruki Murakami
Au cours d’un voyage en avion, le narrateur entend une chanson des Beatles : “Norwegian Wood”. Instantanément, il replonge dans le souvenir d’un amour vieux de dix-huit ans. Quand il était
lycéen, son meilleur ami, Kizuki, s’est suicidé. Kizuki avait une amie, Naoko. Ils étaient amoureux. Un an après ce suicide, le narrateur retrouve Naoko. Elle est incertaine et angoissée, il
l’aime ainsi. Une nuit, elle lui livre son secret, puis disparaît… Hommage aux amours enfuies, “La Ballade de l’impossible” est un magnifique roman aux résonances autobiographiques, d’une
tendresse et d’une intensité érotique saisissantes.
(10/18, 2 avril)
Lu par PapillonErzebeth



Côte Ouest
de Paula Fox
Annie Gianfala, dix-sept ans, abandonnée par son père, est seule et fauchée. Elle avance vers l’Ouest, comme l’Amérique le fit un jour, mais son voyage se déroule dans les années qui précèdent la
Seconde Guerre mondiale. Elle dérive, portée par les courants de la Dépression, l’enthousiasme des communistes pour le Parti et l’URSS, puis le dégoût que beaucoup ressentent ensuite. Parmi ceux
qu’elle rencontre, et qui font son éducation, sur le plan intellectuel aussi bien que physique, il y a des idiots, des paumés, des intellectuels blasés, des amants en tout genre, aussi bien que
des cadres du Parti, des Noirs, des homosexuels, et toutes sortes d’écrivains ratés ou en train de le devenir. Annie est à la fois une enfant perdue et une femme douée de pouvoir. Ce roman, qui
explore si magnifiquement les sens, les transcende en même temps. (Folio, 9 avril)
Lu par Nanou, Sylvie.


De pierre et de cendre
de Linda Newbery
Lorsqu’un soir brumeux de 1898, le jeune artiste Samuel Godwin pousse les grilles de la propriété de Fourwinds, il est immédiatement envoûté. Engagé pour enseigner l’art aux jeunes filles de Mr.
Farrow, il ignore encore que cette luxueuse demeure sera pour lui le décor de ses plus belles peintures. Intrigué par la personnalité ombrageuse du maître des lieux, séduit par ses filles,
Marianne et Juliana, désarçonné par Charlotte Agnew, leur gouvernante et dame de compagnie, le peintre comprend vite que le raffinement du décor et des personnages dissimule les plus sombres
mystères. Que le vent souffle pour balayer les cendres d’un passé pour le moins scandaleux et les secrets abrités par les pierres. Entre désirs de possession, obsessions et illusions, les deux
demoiselles, leur père, l’ombre de leur mère décédée et leur gouvernante entament devant Samuel une subtile danse aussi fascinante que macabre… (Le livre de poche)
Lu par Cryssilda, Lilly, Lou, Pimpi, Clochette, Romanza.



La perte en héritage
de Kiran Desai
Orpheline à 16 ans, après des années chez les bonnes soeurs, Sai se retrouve chez son grand-père, juge à la retraite dans le nord de l’Inde. Biju, le fils du cuisinier, s’est expatrié à New-York.
Sa quête d’identité passe par la solitude, l’exploitation puis le retour au pays. Des êtres dépouillés de leur culture, déçus par l’Occident, cherchent à recouvrer leur dignité. Aux désillusions
du Nouveau Monde répond la pagaille d’une Inde en proie aux délires nationalistes, prise dans l’étau des traditions.(Le livre de poche)







La première main
de Rosetta loy
Autoportrait de l’auteure mêlant récit intime et histoire de l’Italie dans les années fascistes. Elle évoque son enfance à Rome, Ostia, en Suisse, dans le Val d’Aoste, pour fuir les
bombardements, puis sa vie de femme adulte et les trois hommes qui l’ont marquée. (Le livre de poche)








Paranoïd
Park
de Blake Nelson
Un jeune étudiant, est fasciné par le parc de Portland, Paranoid Park, où se rassemblent les meilleurs skaters. Accidentellement il tue un agent de la sécurité et s’interroge alors sur ses
devoirs et la façon d’assumer les conséquences de cette nuit de cauchemar. Premier roman. (Le livre de poche)








Le mec de la tombe d’à côté de Katarina Mazetti
Désirée se rend régulièrement sur la tombe de son mari, qui a eu le mauvais goût de mourir trop jeune. Bibliothécaire et citadine, elle vit dans un appartement tout blanc, très tendance, rempli
de livres. Au cimetière, elle croise souvent le mec de la tombe d’à côté, dont l’apparence l’agace autant que le tape-à-l’oeil de la stèle qu’il fleurit assidûment. Depuis le décès de sa mère,
Benny vit seul à la ferme familiale avec ses vingt-quatre vaches laitières. Il s’en sort comme il peut, avec son bon sens paysan et une sacrée dose d’autodérision. Chaque fois qu’il la rencontre,
il est exaspéré par sa voisine de cimetière, son bonnet de feutre et son petit carnet de poésie. Un jour pourtant, un sourire éclate simultanément sur leurs lèvres et ils en restent tous deux
éblouis… C’est le début d’une passion dévorante. C’est avec un romantisme ébouriffant et un humour décapant que ce roman d’amour tendre et débridé pose la très sérieuse question du choc des
cultures. (Babel)
Lu par Papillon, Sylire, Clarabel, Virginie, Tamara, Chaperlipopette, Laure, Lilly



Un bref instant de romantisme
de Miranda July
Une jeune femme rompt avec son petit ami parce qu’elle ne lui a jamais avoué que pendant un temps, elle était maître nageuse… et apprenait la natation à des personnes âgées sur le sol de son
salon. Une autre cherche désespérément un moyen de rencontrer le prince William tandis que le chien Patate court à sa perte… Un recueil de nouvelles qui plongent le lecteur dans un univers
décalé. (J’ai lu)
Lu par Sophie









Michael Tolliver est vivant
d’Amistead Maupin
Michael Tolliver est vivant. Ses amis se sont perdus dans l’excès ou sont morts du sida. Lui a survécu à tout. Il a rencontré Ben, l’amour de sa vie. Mais sa famille se refuse toujours à accepter
son homosexualité. Lorsque la mère de Michael tombe malade, c’est pourtant lui qu’elle appelle à ses côtés en Floride. A San Francisco, sa mère spirituelle, Anna Madrigal, réclame sa présence. Il
est alors confronté à un dilemme : dort-il rester auprès d’Anna ou accompagner dans ses derniers instants cette mère qui l’a tant rejeté ? Les six premiers volumes décrivaient le San Francisco
mythique des années 70 et 80, terrain de toutes les expériences amoureuses et sexuelles. Vingt ans après, l’insouciance s’est envolée, le sida est passé par là. Avec ce mélange de drôlerie, de
légèreté et de gravité qui est sa marque, Maupin clôt cette extraordinaire aventure littéraire dans ce septième et dernier épisode des Chroniques de San Francisco. (Points, le 02 avril)
L’interview d’Amistead Maupin chez Incoldblog, les avis de
Lapinoursinette, Cathe

Treize lunes de Charles Frazier
A douze ans, Will Cooper est vendu par son oncle et sa tante. Le jeune orphelin doit rejoindre un comptoir commercial situé dans le ” pays cherokee “. Sur sa route, il croise Bear, un chef
indien, qui fait de lui son fils spirituel. II s’intègre au clan, découvre la Nature, ses lois, sa force. Il trouve aussi l’amour sous les traits de Claire Featherstone : leur relation passionnée
le marquera à jamais. Devenu l’un des leurs, le “chef blanc ” s’engage dans la défense des Indiens. D’abord avocat, luttant contre leur transfert vers l’ouest, puis colonel guidant ses troupes
pendant la guerre de Sécession, il rejoindra finalement le Sénat, en tant que représentant des Cherokees. Treize lunes est le récit d’une destinée hors du commun qui se confond avec la grande
Histoire. Will Cooper, héros et narrateur, retrace le voyage de l’Amérique vers le XXe siècle. Roman d’amour, récit d’aventures, le second livre de Charles Frazier – après Retour à Cold Mountain
– est une épopée digne de Jack London ou de James Fenimore Cooper. (Points, le 23 avril)
Lu par Jules

Et oublié le mois dernier:



Chagrin d’école
de Daniel Pennac
Chagrin d’école, dans la lignée de Comme un roman, aborde la question de l’école du point de vue de l’élève, et en l’occurrence du mauvais élève. Daniel Pennac, ancien cancre
lui-même, étudie cette figure du folklore populaire en lui donnant ses lettres de noblesse, en lui restituant aussi son poids d’angoisse et de douleur. (Folio)
Lu par Google (Biblioblog), Lucie, Laurent, Martine




Une ardeur insensée – Nathalie Azoulai



Pharmacienne de 44 ans, mère de 3 enfants, Odile forme un couple uni avec son mari cardiologue, et a “tout pour être heureuse”. Pourtant, quand lors d’une soirée une voisine dépressive évoque le nom de son professeur de théâtre, Lewis Thurman, Odile le contacte sur un coup de tête, et elle qui n’a aucune culture littéraire, lui annonce qu’elle veut jouer Phèdre avant de mourir. Lors des séances avec Lewis, confrontée à cet être froid et énigmatique, Odile devra sans cesse se dépasser et se remettre en question.

La citation en exergue était pleine de promesses: “J’ai, pour me protéger des autres, toute la distance qui me sépare de moi-même (Antonin Artaud). Mais page 150  (le roman en compte 386), je jette l’éponge. Je n’en peux plus d’Odile, de ses manières et de son côté bobonne,  de la relation teintée de masochisme qu’elle entretient avec son nouveau mentor, de sa maison de campagne et de sa capacité à claquer 400 euros par semaine sans sourciller.  C’est plutôt bien écrit mais j’ai l’impression d’avoir déjà lu cent fois cette histoire de bourgeoise coincée qui arrivée à la quarantaine tente de retrouver son moi profond enfoui sous vingt ans de convenances sociales, de mariage et de maternage. Elle aurait pu prendre un amant, un bon psy ou se découvrir une soudaine passion pour le char à voile, ici elle a choisi le théâtre. Je ne doute pas que tout ça finira bien et qu’Odile s’épanouira gentiment, mais je n’ai aucune envie de l’accompagner jusqu’au bout du chemin.  J’abandonne très rarement un livre, mais là vraiment je n’accroche pas, c’est tout à fait personnel (peut-être le soleil qui me rend fainéante, ou une PAL bien fournie qui me fait de l’oeil), je vous renvoie donc à l’avis bien plus enthousiaste de Flora.

Flammarion 2009, 386 pages, 20€
Livre reçu dans le cadre du
Coup de coeur des lectrices de Version femina.

(abandonné, donc pas de note…!)

4 ans!

Et oui mon Carnet de Lectures a aujourd’hui 4
ans…!

Il y a eu des hauts et des bas, ceux que tous les bloggueurs connaissent, des moments de doute, des envies de changement, des auteurs ronchons, mais aussi, et surtout, des échanges
passionnés et passionnants avec des lecteurs, des bloggueurs, des écrivains ou des éditeurs.  J’ai en tous cas toujours autant de plaisir à entretenir ce petit espace.

Et puis je profite de ce billet pour remercier tous ceux qui passent par ici régulièrement, surtout ceux qui prennent le temps de me laisser un petit mot ici ou là. Merci, merci, merci, et
je vous donne d’ores et déjà rendez-vous pour les 5 ans de ce blog!

Sorties Poches Mars 2009



Le Montespan
de Jean Teulé

Au temps du Roi-Soleil, avoir sa femme dans le lit du monarque était pour les nobles une source de privilèges
inépuisable. Le jour où Louis XIV jeta son dévolu sur Mme de Montespan, chacun, à Versailles, félicita le mari de sa bonne fortune. C’était mal connaître Louis-Henri de Pardaillan, marquis de
Montespan…  Gascon fiévreux et passionnément amoureux de son épouse, Louis-Henri prit très mal la chose. Dès qu’il eut connaissance de son infortune, il orna son carrosse de cornes
gigantesques et entreprit de mener une guerre impitoyable contre l’homme qui profanait une union si parfaite. Refusant les honneurs et les prébendes, indifférent aux menaces répétées, aux procès
en tous genres, emprisonnements, ruine ou tentatives d’assassinat, il poursuivit de sa haine l’homme le plus puissant de la planète pour tenter de récupérer sa
femme…(
Pocket, 5 mars)
Lu par
Yspaddaden, Liliba, Marie, La liseuse, Anna
Blume
, So



Le coeur
cousu
de Carole Martinez
” Ecoutez, mes sœurs ! Ecoutez cette rumeur qui emplit la nuit ! Ecoutez… le bruit des mères ! Des choses sacrées se murmurent dans l’ombre des cuisines. Au fond des vieilles casseroles, dans
des odeurs d’épices, magie et recettes se côtoient. Les douleurs muettes de nos mères leur ont bâillonné le cœur. Leurs plaintes sont passées dans les soupes : larmes de lait, de sang, larmes
épicées, saveurs salées, sucrées. Onctueuses larmes au palais des hommes ! ” Frasquita Carasco a dans son village du sud de l’Espagne une réputation de magicienne, ou de sorcière. Ses dons se
transmettent aux vêtements qu’elle coud, aux objets qu’elle brode : les fleurs de tissu créées pour une robe de mariée sont tellement vivantes qu’elles faneront sous le regard jaloux des
villageoises; un éventail reproduit avec une telle perfection les ailes d’un papillon qu’il s’envolera par la fenêtre: le cœur de soie qu’elle cache sous le vêtement de la Madone menée en
procession semble palpiter miraculeusement… Frasquita a été jouée et perdue par son mari lors d’un combat de coqs. Réprouvée par le village pour cet adultère, la voilà condamnée à l’errance à
travers l’Andalousie que les révoltes paysannes mettent à feu et à sang, suivie de ses marmots eux aussi pourvus – ou accablés – de dons surnaturels… Le roman fait alterner les passages
lyriques et les anecdotes cocasses on cruelles. Le merveilleux ici n’est jamais forcé : il s’inscrit naturellement dans le cycle tragique de la vie.(Folio, 5 mars)
Lu par
Dda (Biblioblog), Sylvie, Clarabel, Sylire, Florinette, Karine, So, Fashion

Le canapé rouge de Michèle Lesbre
Parce qu’elle était sans nouvelles de Gyl, qu’elle avait naguère aimé, la narratrice est partie sur ses traces. Dans le transsibérien qui la conduit à Irkoutsk, Anne s’interroge sur cet homme
qui, plutôt que de renoncer aux utopies auxquelles ils avaient cru, tente de construire sur les bords du Baïkal un nouveau monde idéal. À la faveur des rencontres dans le train et sur les quais,
des paysages qui défilent et aussi de ses lectures, elle laisse vagabonder ses pensées, qui la renvoient sans cesse à la vieille dame qu’elle a laissée à Paris. Clémence Barrot doit l’attendre
sur son canapé rouge, au fond de l’appartement d’où elle ne sort plus guère. Elle brûle sans doute de connaître la suite des aventures d’Olympe de Gouges, auteur de la Déclaration des droits de
la femme et de la citoyenne, de Marion du Faouët qui, à la tête de sa troupe de brigands, redistribuait aux miséreux le fruit de ses rapines, et surtout de Milena Jesenskà qui avait traversé la
Moldau à la nage pour ne pas laisser attendre son amant. Autour du destin de ces femmes libres, courageuses et rebelles, dont Anne lisait la vie à l’ancienne modiste, une belle complicité s’est
tissée, faite de confidences et de souvenirs partagés. À mesure que se poursuit le voyage, les retrouvailles avec Gyl perdent de leur importance. Arrivée à son village, Anne ne cherchera même pas
à le rencontrer… Dans le miroir que lui tend de son canapé rouge Clémence, l’éternelle amoureuse, elle a trouvé ce qui l’a entraînée si loin : les raisons de continuer, malgré les amours
perdues, les révolutions ratées et le temps qui a passé. Le dixième livre de Michèle Lesbre est un roman lumineux sur le désir, un de ces textes dont les échos résonnent longtemps après que la
lecture en est achevée. (Folio, 1er mars)
Lu par
Clarabel, Flora, Amanda, Lily, Sophie, Papillon, Sylire, Bellesahi, Sylvie.



La passion selon Juette
de Clara Dupont – Monod
Juette naît en 1158 à Huy, une petite ville de l’actuelle Belgique. Mariée à treize ans, elle est veuve cinq ans plus tard. Juette est une femme qui dit non. Non au mariage. Non aux hommes
avides. Non au clergé corrompu. Elle n’a qu’un ami et confident, Hugues de Floreffe, un prêtre. À quelles extrémités arrivera-t-elle pour se perdre et se sauver ? Car l’Église n’aime pas les âmes
fortes… De ce Moyen Âge traversé de courants mystiques et d’anges guerriers, qui voit naître les premières hérésies cathares, Clara Dupont-Monoda gardé ici une figure singulière de sainte
laïque. (Le livre de poche)
Lu par Lilly, Clarabel, Florinette, Lily, Sophie, Chaperlipopette, Le
bibliomane



Les vivants et les
ombres
de Diane Meur
En Galicie, terre rattachée à l’Empire habsbourgeois depuis le partage de la Pologne, l’obscure famille Zemka reconquiert le domaine fondé par leur ancêtre et s’engage fiévreusement dans la lutte
d’indépendance polonaise. Pour retracer l’ascension et la décadence de cette famille, c’est la maison épiant ses habitants qui raconte, des révolutions de 1848 jusqu’au seuil de XXe
siècle.
(Le livre de poche)

Mon avis, et celui de Marie, Sentinelle, Florinette, Laure



Ma vie est tout à fait fascinante
de Penelope Bagieu
Pénélope Bagieu est une jeune illustratrice parisienne. Elle vit dans le plus petit appartement du monde, sous les toits, en compagnie de son chat rose, de sa collection de chaussures et de ses
tracas quotidiens : sa réticence à faire du sport, sa mère envahissante, son chéri qui ne l’écoute pas… Heureusement pour elle, il reste ses copines langues de vipère, les soldes, les séries
télé, la presse people et les macarons ! L’auteur croque dans cette bande dessinée les petits riens du quotidien avec beaucoup d’humour et un talent évident : à chaque page, elle nous raconte ses
petites histoires et péripéties, tour à tour drôles, justes et émouvantes.(Le livre de poche)
Le blog de Penelope Bagieu



No et moi
de Delphine de
Vigan
Lou Bertignac a 13 ans, un QI de 160 et des questions plein la tête. Enfant précoce et fantaisiste, elle rencontre un jour, à la gare d’Austerlitz, No, une jeune fille SDF à peine plus âgée
qu’elle. Elle décide alors de sauver No, de lui donner un toit et une famille et se lance dans une expérience de grande envergure menée contre le destin. Roman d’apprentissage, No et moi est un
rêve d’adolescence soumis à l’épreuve du réel. Un regard d’enfant précoce, naïf et lucide sur la misère du monde, un regard sur ce qui nous porte et la part de poésie qui nous manque. ( Le livre
de poche)
Lu par
Nina, Laure, Clarabel



J’aime pas les autres
de Bertrand André
De la petite école à la grande, y compris celle de la vie, des premiers baisers à la longue quête de l’âme sœur, la jeunesse du narrateur, Anatole Berthaud, aurait pu être parfaitement
heureuse… s’il n’y avait pas eu les autres. Entre roman d’apprentissage et récit autobiographique, le dernier livre de Jacques A. Bertrand nous enchante, comme toujours par sa finesse, son
humour et son élégance d’esprit. (10/18)



J’ai tant rêvé de toi
d’Olivier et Patrick Poivre d’Arvor
« Mon existence durant, je m’en souviendrai. De ce voyage vers lui. De cette guérison à coups de serpe. Et de Prague qui tout le jour n’a su émerger de ses brumes, ni le ciel se délester de
sa neige.
» (le livre de poche)


Route royale
de Stephanie Polack
” C’est alors qu’il remarque : le bord des cils humides, les paupières humectées et la rétine de l’œil, l’âme à fleur d’être, luisante. Elle tourne un peu la tête, ses pupilles se dilatent, elles
absorbent un point flou. Werner n’en revient pas. Le visage de cette femme, en cette seconde, l’effare. Juste un instant grave et fragile et lui qui n’en finira plus de la fixer. Il la reconnaît,
il l’avait vue au tribunal, oui, rue de Cambrai, elle l’avait déjà sidéré : Constance Haroche. Il avait suivi son procès. Il se souvient de tout ; des chefs d’accusation et du verdict. Cette
fille l’avait ému mais la cour, elle, ne l’avait pas épargnée. Werner la regarde. Il voudrait la toucher, effleurer son visage, sentir qu’il pourrait la meurtrir et ne pas le faire, la caresser.
” (j’ai lu, 11 mars)



Le journal de Yaël
Koppman
de Marianne Rubinstein
Se marier avec un homme beau et intelligent. Avoir des enfants. Écrire un livre. Les ambitions de Yaël ont le mérite d’être claires. Sauf qu’à 34 ans, elle n’est pas en avance… Mais si elle veut
accueillir un homme dans sa vie, Yaël doit d’abord y faire un peu de ménage. Avec l’aide d’Éric, son colocataire homosexuel, de sa cousine Clara et d’Angelica Garnett, la nièce de Virginia Woolf
dont elle a décidé d’écrire la biographie, Yaël va secouer le tapis de ses origines juives, épousseter ses relations avec sa mère et soigner ses rapports avec les garçons. Car, c’est bien connu,
le prince charmant préfère les femmes épanouies…  (Pocket, 5 mars)
Lu par Lily, Amanda, Papillon, Cathulu, Florinette, Lou, Clarabel.

La ballade d’Iza de Magda Szabo
Dans sa maison de la Grande Plaine, Mme Szöcs attend qu’on vienne la chercher : son mari est en train de mourir. A l’hôpital, Vince ne la reconnaît pas, et sa dernière phrase est destinée à Iza,
leur fille trop aimée. Une fois son père enterré, Iza emmène sa mère vivre avec elle dans on appartement de Budapest. Elle a tout décidé, fait le tri entre meubles et objets à garder et à
abandonner, arrangé la chambre, sans demander à la vieille dame -qui pourra ” enfin se reposer ” -ni son avis ni ses envies. Peu à peu la fragile vieille dame se pétrifie de la non-existence qui
lui est ainsi offerte, jusqu’au jour où elle décide de retourner dans son village… (Viviane Hamy)
Lu par Gambadou, Bunee, Valdebaz


De la beauté
de Zadie Smith
Rien ne va plus pour le très britannique Howard Belsey, spécialiste de Rembrandt et gauchiste convaincu, qui végète en fin de carrière dans la petite université de Wellington, près de Boston :
son épouse vénérée, l’Afro-Américaine Kiki, lui bat froid depuis qu’elle le sait coupable d’infidélité. Leur fils aîné, Jerome, s’est réfugié chez Monty Kipps, l’ennemi juré de Howard, un
intellectuel anglo-antillais ultra-conservateur. Enfin, voilà que Monty lui-même débarque à Wellington comme professeur invité. Il est accompagné de sa famille et notamment de sa troublante fille
Victoria. Le chassé-croisé sentimental va commencer. Tandis que fait rage un débat sur la discrimination positive, les épouses des deux rivaux se lient d’amitié, Zora Belsey s’entiche d’un jeune
slammeur du ghetto, son frère Levi d’un groupe de réfugiés haïtiens… Zadie Smith aborde ici de front les enjeux les plus brûlants du XXIe siècle : le métissage culturel, l’héritage colonial,
les rapports de classes, l’opposition entre Europe et Amérique. Mais cette fresque foisonnante et tragi-comique, d’une invention verbale sans cesse renouvelée, offre aussi une méditation
tendrement ironique sur ce qui unit les êtres et donne un sens à leur vie : la quête de la beauté, l’effort pour s’ouvrir à l’autre, les liens affectifs en tous genres. Car De la beauté pourrait
tout aussi bien s’intituler De l’amour. (Folio, 12 mars)

Du sang dans la sciure de Joe R. Lansdale
Dans les années 1930, en pleine Dépression, la petite ville texane de Tyler survit grâce à la scierie de camp Rapture. Fils de la principale actionnaire de l’entreprise, Pete Jones est aussi le
shérif de la ville. La surprise est donc générale lorsque sa femme Sunset, violentée une fois de trop par ce mari brutal, l’abat d’une balle dans la tête. Malgré son acquittement pour légitime
défense, les commentaires vont bon train : comment une femme peut-elle se prétendre violée par son mari ? Et lorsque sa belle-mère, en alliée inattendue, confie à Sunset le poste vacant de
shérif, l’étonnement est à son comble. Avec la découverte du cadavre d’une femme enceinte enterré sur le terrain du seul propriétaire noir de la région, Sunset va devoir faire ses preuves,
revolver à la main. Son enquête sur cet assassinat la conduit à explorer un univers de préjugés, de corruption et de cynisme, où une femme qui ne sait pas rester à sa place est à la fois
considérée comme une menace et comme une cible. Une fois de plus, Joe R. Lansdale nous plonge dans la moiteur et la noirceur des marécages de l’Amérique profonde et livre dans ce polar aux
accents de western un superbe portrait de femme partie à la conquête de son indépendance. (Folio, 1er mars)
Lu par Jean-Marc Laherrère



Les garçons
de Wesley Stace
Chez les Fisher, illustre famille de gens de théâtre, il y a deux George. L’un est un enfant de la balle qu’on envoie en 1973 dans un pensionnat pour parfaire son éducation. L’autre, un pantin de
ventriloque, divertissait les troupes britanniques avec le grand-père de George pendant la Seconde Guerre mondiale. Les deux George ne savent rien l’un de l’autre. Jusqu’à ce que les événements
les amènent à s’unir pour mettre au jour les secrets de famille les mieux gardés. Mêlant l’histoire de l’enfant et les ” mémoires ” du pantin, Les Garçons dresse sur trois générations le portrait
d’une famille fascinante. Drôle, incisif et d’une grande tendresse, ce roman raconte l’inoubliable épopée de deux jeunes êtres guidés par le même désir : trouver une voix, être aimé. (j’ai lu, 11
mars)
Mon avis



Retour en terre
de Jim Harrison
Donald, métis Chippewa, Finnois de 45 ans, souffre d’une sclérose en plaques. Prenant conscience que personne ne sera capable de transmettre à ses enfants l’histoire de leur famille après sa
mort, il commence à la dicter à sa femme Cynthia. Il dévoile ainsi, entre autres, sa relation à un héritage spirituel unique et l’installation de ses aïeux dans le Michigan voilà trois
générations. Pendant ce temps, autour de lui, ses proches luttent pour l’accompagner vers la mort avec la dignité qui l’a caractérisé toute sa vie. Jim Harrison écrit sur le cœur de ce pays comme
personne, sur le pouvoir cicatrisant de la Nature, le lien profond ente la sensualité et le spirituel et les plaisirs qui élèvent la vie jusqu’au sublime. (10/18, 5 mars)
Lu par
Cathe, Kathel



Torturez l’artiste
de Joey Goebel
Manque d’inspiration, triomphe du divertissement commercial : il y a quelque chose de pourri au royaume de la culture U.S. C’est du moins ce qui motive la création de la Nouvelle Renaissance, une
académie destinée à former des enfants prodiges aux carrières d’artistes. Mais il n’est pas d’art sans souffrance. Cela, le petit Vincent va vite le comprendre au contact de Harlan, son manager
et désormais bourreau, dont la fonction principale est de parsemer sa vie d’expériences désastreuses censées stimuler sa créativité. De désillusions en échecs inexpliqués, Vincent voit son talent
croître… et sa vie sombrer. Un même combat réunit dès lors l’artiste et son art : la survie de l’exception, menacée par le pouvoir vampirisant de l’argent et de la facilité.(10/18, 5 mars)



Café Paraiso
de Monica
Ali
À Mamarrosa, petit village de l’Alentejo aux airs de paradis perdu, la vie n’est pas toujours aussi douce qu’on croit. Et pourtant combien sont-ils à tenter ici le rêve d’une existence moins
amère ? Il y a Eillen et son mari, deux touristes à la dérive, Stanton, l’écrivain exilé en quête de sens et les Potts, un couple d’Anglais marginaux.  Et puis bien sûr, il y a les locaux du
village, ceux qui ont toujours été là, ceux qui reviennent, riches mais déracinés, ceux qui rêvent d’ailleurs. Tant de trajectoires et de destins en cavale. Tant de rêves à bâtir ou à ravaler. Et
un lieu pour les entremêler : le Café Paraiso, nœud de toutes les destinées.
(10/18)

Et j’ajoute deux romans oubliés le mois dernier:



Alabama Song
de Gilles
Leroy (Prix Goncourt 2007)
Alabama, 1918. Quand Zelda, «Belle du Sud», rencontre le lieutenant Scott Fitzgerald, sa vie prend un tournant décisif. Lui s’est juré de devenir écrivain : le succès retentissant de son premier
roman lui donne raison. Le couple devient la coqueluche du Tout-New York. Mais Scott et Zelda ne sont encore que des enfants : propulsés dans le feu de la vie mondaine, ils ne tardent pas à se
brûler les ailes…
Gilles Leroy s’est glissé dans la peau de Zelda, au plus près de ses joies et de ses peines. Pour peindre avec une sensibilité rare le destin de celle qui, cannibalisée par son mari écrivain, dut
lutter corps et âme pour exister… Mêlant éléments biographiques et imaginaires, Gilles Leroy signe ici son grand «roman américain». (Folio),
Lu par Karine, Chiffonnette, Fashion, Clarabel, Laurence, Lo, Miss Alfie, Lily



Les disparus
de Daniel Mendelsohn (Prix Medicis Etranger 2007)
Dans la famille de Daniel Mendelsohn, il y a un trou : en 1941, son grand-oncle, sa femme et leurs quatre filles ont disparu dans l’est de la Pologne. Comment sont-ils morts ? Nul ne le sait.
Pour résoudre cette énigme, l’auteur part sur leurs traces. Le résultat ? Non un énième récit sur la Shoah, mais un formidable document littéraire, à la fois enquête dans l’Histoire et roman
policier. (J’ai lu)
Lu par
Lily, Sentinelle, Sophie, Chaperlipopette, Le Bibliomane