Catégorie : Lectures

Sorties Poches Avril 2012

La septième vague de Daniel Glattauer (Le livre de poche)

Leo Leike était à Boston en exil, le voici qui revient. Il y fuyait la romance épistolaire qui l’unissait en esprit à Emmi. Elle reposait sur trois principes : pas de rencontres, pas desexe, pas d’avenir. Faut-il mettre un terme à une histoire d’amour où l’on ne connaît pas le visage de l’autre ? Où l’on rêve de tous les possibles ? Où les caresses sont interdites ? «Pourquoi veux-tu me rencontrer ?» demande Leo, inquiet. «Parce que je veux que tu en finisses avec l’idée que je veux en finir», répond Emmi, séductrice. Alors, dans ce roman virtuose qui joue avec les codes de l’amour courtois et les pièges de la communication moderne, la farandole continue, le charme agit, jusqu’au dernier mail…

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L’appel de l’ange de Guillaume Musso (Pocket)

New York. Aéroport Kennedy. Dans la salle d’embarquement bondée, un homme et une femme se télescopent. Dispute anodine, et chacun reprend sa route. Madeline et Jonathan ne s’étaient jamais rencontrés, ils n’auraient jamais dû se revoir. Mais en ramassant leurs affaires, ils ont échangé leurs téléphones portables. Lorsqu’ils s’aperçoivent de leur méprise, ils sont séparés par 10 000 kilomètres : elle est fleuriste à Paris, il tient un restaurant à San Francisco. Cédant à la curiosité, chacun explore le contenu du téléphone de l’autre. Une double indiscrétion et une révélation : leurs vies sont liées par un secret qu’ils pensaient enterré à jamais…

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En cas de bonheur de David Foenkinos (J’ai lu)

“Un autre soir, Claire accepta d’aller au restaurant. Une fois assis, Jean-Jacques fut torturé par une angoisse existentielle majeure :
– J’hésite entre une pizza ou des pâtes. C’est tout le problème des restaurants italiens.
– C’est tout le problème de la vie, ironisa Claire.”
David Foekinos fait partie de la famille des écrivains satiristes, ceux qui s’emparent d’un sujet pour le malaxer et en tirer un jus souvent très noir. L’auteur, ici, ne change pas sa nature en s’en prenant à la question du couple contemporain. Entre promesse, ennui, répétition de jours nuls et adultère salvateur, où situer le couple (où ce qu’il en reste), cette figure du malheur des sociétés démocratiques avancées ? Réponse grâce à Jean-Jacques et Claire, les sémillants protagonistes de ce roman sans pitié sur la misère sentimentale.

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Sans âme (Le Protectorat de l’ombrelle Tome 1) de Gail Carriger (Le livre de poche)

Miss Alexia Tarabotti doit composer avec quelques contraintes sociales. Primo, elle n’a pas d’âme. Deuxio, elle est toujours célibataire. Tertio, elle vient de se faire grossièrement attaquer par un vampire qui ne lui avait même pas été présenté ! Que faire ? Rien de bien, apparemment, car Alexia tue accidentellement le vampire. Lord Maccon – beau et compliqué, écossais et loup-garou – est envoyé par la reine Victoria pour démêler l’affaire. Des vampires indésirables s’en mêlent, d’autres disparaissent, et tout le monde pense qu’Alexia est responsable. Mais que se trame-t-il réellement dans la bonne société londonienne ?

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Le cercle des huit de Daniel Handler (Le livre de poche)

Flannery Culp essaie, avec ses amis, de supporter le stress de sa dernière année de lycée. Avec sept autres amis, Flan fait partie du Cercle des Huit, un groupe informel qui se réunit pour boire, manger, discuter.. Accusée de satanisme et incarcérée pour meurtre, elle reprend son journal depuis sa prison : un amour de vacances, des professeurs tyranniques, les rumeurs du lycée, l’absinthe et la soirée d’Halloween où tout a commencé sont comme un tableau des démons qui rôdent dans la vie des adolescents.

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L’effet Larsen de Delphine Bertholon (j’ai lu)

Depuis plus d’une décennie, Nola vit avec une zone d’ombre au sein de son histoire. Elle décide de tuer le fantôme qui la hante en se livrant à une enquête psychologique. Pour cela, elle plonge dans son passé. 1998, l’année de ses 18 ans : elle vient de perdre son père et, après avoir emménagé dans un immeuble avec sa mère, cette dernière présente d’étranges symptômes, dont l’hyperacousie.

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Les yeux au ciel de Karine Reysset (Points)

Affaires de famille. Six jours d’arrivées, de fête, de départs dans une famille “recomposée”, comme le sont tant d’autres, à l’occasion de l’anniversaire du grand-père. Cette fête familiale est naturellement l’occasion de révéler des secrets, de revenir sur les vieilles trahisons et les anciennes injustices mais aussi, finalement, de retisser les liens, toujours obscurs, qui unissent les membres d’une même famille. Lena, la sœur aînée voudrait ouvrir le chemin de la réconciliation mais se heurte aux histoires passées et présentes, celle d’Achille, le demi-frère mal aimé, de Merlin qui, malgré son âge, est toujours considéré comme un enfant, mais aussi de Stella, la cadette, avec, au milieu d’eux, tous ces petits-enfants qui désordonnent le cours des choses… L’originalité de ce roman réside dans la place faite au lecteur. Convié lui aussi à pénétrer la grande demeure bretonne qui regorge de souvenirs et de recoins interdits, à suivre les enfants et leurs querelles sur la plage, à entendre les confidences et indiscrétions des adultes, il est amené de chapitre en chapitre à reconstituer les faits et gestes de chacun et à découvrir l’origine du mal-être, un drame qui a eu lieu trente ans auparavant et qui n’a jamais cessé d’alimenter leurs angoisses. Ce roman familial explore avec brio les effets de la confrontation : celle des personnages entre eux, mais aussi celle du passé et du présent, des espoirs et de la réalité.

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Joséphine change de camp de Pénélope Bagieu (Le livre de poche)

Gaffeuse et complexée par ses hanches, l’héroïne de Pénélope Bagieu a toujours la trentaine et n’est toujours pas mariée mais la voici désormais dans le camp des personnes en couple.

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La cage aux lézards de Karen Connelly (j’ai lu)

La Cage aux Lézards est un roman engagé sur la résistance humaine. Se déroulant entièrement entre les murs d’une prison de haute sécurité à Rangoon, il raconte la solitude et le combat d’année en année de Teza, un jeune chanteur arrêté par les services secrets birmans pour avoir trop chanté contre la dictature birmane. Derrière son tour de force romanesque –le lecteur ne sort jamais de la Cage-, les rebondissements de l’intrigue et l’inattendu, Karen Connelly nous fait entrevoir un univers de fraternité et un message d’une formidable humanité.

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Les témoins de la mariée de Didier Van Cauwelaert (Le livre de poche)

“Nous étions ses meilleurs amis : il nous avait demandé d’être ses témoins. Cinq jours avant le mariage, il meurt dans un accident de voiture.
Ce matin, à l’aéroport, nous attendons sa fiancée. Elle arrive de Shanghai, elle n’est au courant de rien et nous, tout ce que nous savons d’elle, c’est son prénom et le numéro de son vol.
Comment lui dire la vérité ? Nous nous apprêtions à briser son rêve ; c’est elle qui, en moins de vingt-quatre heures, va bouleverser nos vies.
Mais cette jeune Chinoise est-elle la femme idéale ou bien la pire des manipulatrices ?”

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Le garçon qui voulait dormir de Aharon Appelfeld (Points)

Erwin a 17 ans lorsque – au sortir au sortir de la guerre – il se retrouve après une longue errance en Europe sur la côte de Naples au cœur d’un groupe de réfugiés apatrides. Il a tout perdu : père, mère, langue, environnement familier… et émerge peu à peu du sommeil auquel il a recours pour faire revivre tout un pan de sa vie anéanti. Enrôlé, avec d’autres jeunes gens de son âge, par un émissaire de l’Agence juive, il se prête à l’apprentissage intensif de l’hébreu et à l’entraînement physique, quasi-militaire, que celui-ci leur impose chaque jour pour les préparer à une nouvelle vie dans l’Etat d’Israël sur le point de naître. Vient le temps de la traversée en bateau sur une mer déchaînée, de l’immigration clandestine (la Palestine est encore sous mandat britannique) et de l’arrivée dans les montagnes de Judée où les jeunes pionniers sont affectés à la construction de terrasses agricoles. Erwin, comme tous ses camarades, accepte de changer de prénom et s’appelle désormais Aharon. Lorsque la guerre d’Indépendance éclate, les jeunes pionniers sont affectés à des missions militaires. Erwin-Aharon, blessé au cours de l’une d’elle, restera de longs mois paralysé dans une maison de repos, subissant opération sur opération. C’est là qu’il renoue avec le sommeil et le passé. Il craint de trahir les siens en adoptant une nouvelle langue et un nouveau pays et seuls ses échanges avec un médecin et ses discussions avec de vieux pionniers blessés l’aident à surmonter le sentiment de culpabilité qu’il le hante. Peu à peu, une décision s’impose à lui : celle de mettre ses pas dans ceux de son père disparu, et devenir l’écrivain que celui-ci rêvait d’être.

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L'(autre) homme de ma vie de Stephen McCauley (10/18)

Richard Rossi se flatte de connaître tous les subterfuges nécessaires pour dissimuler les passions parallèles… Bien qu’il partage déjà sa vie avec quelqu’un, ce cadre bostonien entretient une relation adultère mouvementée. Entre péripéties professionnelles, séances à la salle de sport et rendez-vous secrets, Richard navigue à vue jusqu’au jour où il se rend compte que ” l’objet de son affection ” conjugale n’est pas non plus à l’abri des tentations…

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Ca t’apprendra à vivre de Jeanne Benameur (Babel)

” Nous, où qu’on aille, on a toujours l’air de rétablir le campement. […] On s’assoit sur des serviettes éponges de toilette, maladroitement. On ne sait pas prendre nos aises. Dans nos corps resserrés par des générations de l’exil répété, nous savons le peu d’espace qu’on nous laisse. Encore en prenons-nous moins. Habitués à nous faire oublier. Nous ne savons pas vivre comme les autres. Toujours trop ou trop peu. ”  1958. Une petite fille raconte. Elle est arrachée au pays où elle est née, l’Algérie. Exilée avec sa famille en métropole, dans une ville de la façade atlantique, elle découvre qu’ils ne sont que des à moitié, des demi. Quand seront-ils entiers ?

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Mes alliances – Histoires d’amour et de mariages d’Elizabeth Gilbert (Le livre de poche)

À la fin de son périple autour du monde, qu’elle a relaté dans Mange, prie, aime, Elizabeth Gilbert s’éprenait de Felipe, un citoyen australien né auBrésil. Ils se sont juré fidélité, mais, échaudés par des séparations douloureuses, se promettent de ne jamais convoler en justes noces. Le Ciel, ou plutôt l’Immigration américaine, en décide autrement : le couple doit se marier pour que Felipe obtienne un visa. « Condamnée » au mariage, Elizabeth Gilbert décide de juguler sa peur de l’institution en s’y intéressant de plus près, tout en parcourant l’Asie du Sud-Est avec son compagnon. Écrit avec l’intelligence et la sensibilité qui ont fait sa renommée, Elizabeth Gilbert s’attache à envisager le mariage sous tous les angles, dans toutes les cultures, sans éluder les sujets qui fâchent : l’argent, le désir, la fidélité, les traditions familiales, le risque de divorce…

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[Roman] Charlotte Isabel Hansen – Tore Renberg

« Dans quelques instants, elle arriverait. Sa fille.
Et pour être franc, cela ne le réjouissait pas. Il avait essayé de s’en réjouir ; son entourage disait qu’on l’était, réjoui, quand on avait un enfant. Mais il ne ressentait aucune joie. Il ne réjouissait  tout simplement pas le moins du monde. Il n’éprouvait aucun bonheur à l’idée de recevoir son propre enfant. La tenir par la main. La guider, ainsi que font les parents. L’aider à aller aux toilettes ? Bon dieu. Parler avec elle de – de ce dont parlent les petites filles de sept ans. Bon dieu. Il allait, tout simplement, souhaiter que cela ne se soit pas produit. Il ne voulait pas avoir un enfant. Il ne voulait pas avoir de fille du tout. »

Jeune norvégien de 24 ans, Jarle mène une vie insouciante entre sa thèse sur l’onomastique Proustienne, ses soirées entre copains, et sa relation avec Herdis, l’une des plus jolies filles du campus. Mais à la suite d’un test ADN, il apprend qu’il est le père d’une petit fille, Charlotte Isabel,  conçue 7 ans auparavant un soir de beuverie avec une inconnue. Dans la foulée, la mère lui expédie l’enfant pour une semaine en tête à tête.  Le 6 septembre 1997, le monde entier enterre la princesse Diana, et Jarle va chercher sa fille à l’aéroport.

J’avoue qu’après avoir lu péniblement les 50 premières pages, j’ai failli abandonner ma lecture. Le personnage principal est totalement imbuvable, c’est un étudiant égocentrique et arrogant, suant de certitudes et de préjugés, enfermé dans son  petit microcosme universitaire hors du temps et des réalités. Mais sa rencontre improbable avec Charlotte Isabel – surnommée Lotte –  petite fille vive et très attachante, m’a beaucoup touchée. Le roman est même parfois assez drôle, on imagine à quel point une petite fille de 7 ans, fan des Spice Girls, peut mettre le bazar dans la vie d’un jeune étudiant qui voue sa vie à Proust. Jarle endosse d’abord son rôle de père avec maladresse, tâtonne, et fait pas mal d’erreurs avant de réussir à faire une place à Lotte dans sa vie. Ce n’est pas toujours très crédible (Quelle mère expédierait ainsi sa fille de 7 ans à des centaines de kilomètres chez un quasi-inconnu ?), parfois trop bavard et un peu répétitif (j’ai sauté quelques pages) mais c’est globalement un joli roman sur la paternité, plein d’humour et de tendresse.

Le livre de poche 2012, 405 pages /
Livre offert par l’éditeur.

[Roman] Les Radley – Matt Haig (Rediff’)

A l’occasion de la sortie en poche aujourd’hui du roman Les Radley de Matt Haig  (éditions Le livre de Poche), je vous propose une rediffusion de mon billet écrit en octobre 2010:

Peter Radley, médecin apprécié, et sa femme Helen mènent une existence rangée à Bishopthorpe, une petite ville anglaise paisible. Mais il ne faut pas se fier aux apparences, et ce que même leurs enfants ignorent, c’est que les Radley sont des vampires. Il y a bien longtemps ils ont quitté Londres et une vie de plaisirs pour devenir abstinents et offrir un cadre plus calme à leurs deux enfants, Rowan et Clara. Mais on ne renie pas si facilement sa véritable nature, et bientôt les Radley vont devoir à nouveau faire face à leurs vieux démons : Quand Clara tue un humain, Peter affolé appelle à l’aide son frère Will, un vampire qui  a choisi de laisser libre cours à ses instincts sauvages et sanguinaires…

Sans être follement originale, voilà une histoire qui change un peu des bluettes que l’on peut trouver dans les librairies au rayon vampires ces derniers temps. « Les Radley » est un livre qui ne se prend pas au sérieux, qui joue beaucoup sur la parodie en piochant dans de multiples genres, roman fantastique, roman policier, chronique familiale et sociale, le sujet des vampires étant aussi un prétexte pour évoquer de façon décalée des thèmes très humains : les relations familiales, les problèmes de couple (le mensonge, l’adultère, les difficultés à communiquer) ou les tourments de l’adolescence (plutôt chétif à cause du manque de sang, le fils aîné, Rowan, est devenu le souffre-douleur de ses petits camarades). C’est juste assez sanguinolent pour satisfaire les amateurs du genre, il y a quelques pointes d’humour et l’auteur s’est visiblement beaucoup amusé à soigner les détails : On découvre ainsi au fil des pages que des artistes très célèbres étaient ou sont des vampires : Bram Stocker (auteur de « Dracula ») ou Sheridan Le Fanu (auteur de « Carmilla ») évidemment, mais aussi le peintre Veronèse, Lord Byron, converti à 18 ans dans un bordel florentin, Prince ou Jimi Hendrix qui après avoir simulé sa mort tient désormais un club de vampires rock dans l’Oregon ! Il y a bien quelques longueurs, et l’intrigue aurait mérité d’être un peu plus fouillée, mais globalement « Les Radley » est un roman sympathique et un bon divertissement.

Editions Le livre de poche 2012, 504 pages/

Sorties Poches Mars 2012

Les Radley de Matt Haig (Le livre de poche)

Ils n’ont qu’une addiction : le sang. Mais depuis plus de vingt ans, ils ont décidé de renoncer à leur péché mignon et de se désintoxiquer. Pas facile d’être un vampire urbain au XXIe siècle ! Dans une banlieue british tout ce qu’il y a de plus respectable, les Radley essayent désespérément de se comporter comme « des gens normaux ». Mais des vampires de souche peuvent-ils définitivement refouler leurs désirs et leurs instincts ? Pas sûr… À contre-courant de toutes les histoires de vampires d’hier et d’aujourd’hui, l’Anglais Matt Haig renouvelle le genre avec ce roman, féroce et brillante satire de notre société et aussi pur plaisir de lecture… et d’angoisse.

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Irréparable de Karin Slaughter (Le livre de poche)

Avec ses belles maisons et ses rues bordées d’arbres, Ansley Park est l’un des quartiers les plus prisés d’Atlanta. Mais dans l’une de ces demeures parfaites, dans une chambre somptueuse d’adolescente, une jeune fille a été sauvagement assassinée. Sa mère gît au pied de l’escalier, après avoir tué à mains nues l’agresseur de sa fille. L’inspecteur Will Trent du Georgia Bureau of Investigation, dépêché sur les lieux, s’aperçoit vite que la police locale a commis une grave erreur, en négligeant certains indices : quelque chose dans la traînée de sang, dans une preuve médico-légale, dans les yeux de la mère traumatisée. En quelques minutes, Trent prend le contrôle de l’affaire… et en découvre une seconde. Pour lui, cela ne fait aucun doute : une autre adolescente a disparu et le tueur court toujours.

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Maria de Pierre Pelot

Les Vosges, sous l’Occupation. Maria est institutrice. Un matin, les maquisards viennent la chercher devant sa classe. Jean, son mari, est collabo. Elle n’en savait rien. Pour avoir été la femme d’un traître, pour l’avoir aimé, Maria paiera. Marquée à vie par la cruauté de ceux que la France élève bientôt au rang de héros, elle ne révélera jamais le châtiment qui lui a été injustement infligé. Bien des années plus tard, un jeune homme arrive dans la vallée, pour rencontrer Maria, qui vit dans une maison de retraite. Qui est-il exactement ? Avec Maria, Pierre Pelot revient à sa géographie intime, rendant hommage, dans une langue sensible, à une région rude et secrète.

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Un coup à prendre de Xavier De Moulins (Le livre de poche)

Quand j’ai pris les filles tout seul pour la première fois, j’étais complètement paumé. Avant nos petits rituels du matin et nos jeux complices, on a d’abord été des étrangers. Et malgré les beaux discours, elles ont commencé par ne rien comprendre. Pourquoi tout d’un coup papa ne dormait plus avec maman, pourquoi tout d’un coup papa n’habitait plus dans la maison, pourquoi tout d’un coup papa avait fichu le camp ? X. de M.

Sur une petite mélodie à la Bashung, d’emménagement en garde alternée, le difficile chemin d’un homme, de la rupture à la séparation, avec la paternité en forme de rédemption.

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Les bulles de Claire Castillon (Le livre de poche)

Petite, je me croyais anormale ; Je suis ravie que tu fréquentes mon frère ; Mon mari ne me touche pas depuis des lustres, je ne vois pas pourquoi il me tromperait ; J’ai toujours su que j’étais la mère de mon neveu ; L’amour n’est pas un spectacle ; Si je meurs, pense à Hugues Aufray. Jamais à une fantaisie près, chacun ici vit dans sa bulle, à travers laquelle les images du monde parviennent déformées, fêlées, désespérées. À moins que, faisant office de loupe, celle-ci permette de mieux scruter certains détails troublants de vérité. Trente-huit nouvelles, trente-huit portraits décapants.

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Rose de Tatiana de Rosnay (Le livre de poche)

Paris sous le Second Empire. Les ambitieux travaux d’Haussmann détruisent des quartiers entiers, générant des milliers d’expropriations douloureuses. Loin du tumulte, Rose Bazelet mène une vie paisible, au rythme de sa lecture du Petit Journal et de ses promenades au Luxembourg. Jusqu’au jour où elle reçoit la fatidique lettre du préfet : sa maison, située sur le tracé du boulevard Saint-Germain, doit être démolie. Liée par une promesse faite à son mari, elle ne peut se résoudre à partir. Contre le baron, contre l’empereur, Rose va se battre pour sauver la demeure familiale qui renferme un secret jalousement gardé…

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Apocalypse bébé de Virginie Despentes (Le livre de poche)

Valentine a disparu… Qui la cherche vraiment ? Entre satire sociale, polar contemporain et romance lesbienne, le nouveau roman de Virginie Despentes est un road-book qui promène le lecteur entre Paris et Barcelone, sur les traces de tous ceux qui ont connu Valentine, l’adolescente égarée… Les différents personnages se croisent sans forcément se rencontrer, et finissent par composer, sur un ton tendre et puissant, le portrait d’une époque. Prix Renaudot 2010.

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La malédiction des colombes de Louise Erdrich (Le livre de poche)

L’homme répara le fusil et la balle glissa en douceur dans la chambre. Il l’essaya plusieurs fois, puis se leva et se tint au-dessus du berceau… L’homme épaula le fusil. Autour de lui, dans la pièce close, l’odeur du sang frais montait de toutes parts. L. E. Depuis toujours, la petite ville de Pluto, Dakota du Nord, vit sous «la malédiction des colombes», qui dévorent ses maigres récoltes comme le passé dévore le présent. Nous sommes en 1966 et le souvenir de quatre innocents lynchés cinquante ans auparavant hante toujours les esprits. En écoutant les récits de son grand-père indien qui fut témoin du drame, Evelina, une adolescente insouciante, prend soudainement conscience de la réalité…

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Chevalier de l’ordre du mérite de Sylvie Testud (Le livre de poche)

Dès que je passe la porte de notre appartement, je me transforme. Sans plus aucune coquetterie, je retire mes escarpins, je jette mes vêtements dans la panière à linge sale. Je m’attache les cheveux sur le sommet du crâne, remonte mes manches, et c’est parti pour le rodéo de l’ordre et de la propreté. Une chorégraphie d’un genre peu sexy, à laquelle je ne renonce que tombante de sommeil. Pauvre Adrien : il vit avec une mégère. L’image n’est pas folichonne. C’est au bureau qu’ils vivent avec moi. Bien habillée, maquillée, coiffée. Pourquoi je me transforme ? Pourquoi je n’arrive pas à suivre le mode de vie d’Adrien ? Pourquoi ça ne tourne pas plus… plus… plus carré ? S. T.

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La carte et le territoire de Michel Houellebecq (j’ai lu)

L’art, l’argent, l’amour, le rapport au père, la mort, le travail, la France devenue un paradis touristique sont quelques-uns des thèmes de ce roman, mené par le personnage central, Jed Martin, photographe au succès reconnu. Prix Goncourt 2010.

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Comment j’ai liquidé le siècle de Flore Vasseur (J’ai lu)

Pierre s’est réfugié dans les mathématiques pour oublier son enfance et fabrique de rentables programmes de calcul systémique. Mais les marchés financiers s’effondrent et il voit son monde sombrer dans la déprime. Mme Krudson, vieille dame à la tête d’un gouvernement mondial secret, le Bilderberg, le convoque car elle veut sauver pour une dernière fois l’humanité.

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Lennon de David Foenkinos (j’ai lu)

D. Foenkinos dresse un portrait intime de John Lennon en s’emparant d’une période méconnue de sa vie, entre le 21 septembre 1975, date à laquelle il décide d’interrompre sa carrière, et le 7 décembre 1980, veille de son assassinat. Il l’imagine se livrer lors de séances de psychanalyse fictives. Prix des lecteurs de la Ville de Deauville 2011.

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Ceux qui rêvent de Pierre Bordage (J’ai lu)

Pendant la répression qui suit la révolte populaire de 2008, Clara disparaît. Jean part à sa recherche en Amérique. Les Etats-Unis n’existent pas.

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Les heures silencieuses de Gaëlle Josse (j’ai lu)

Journal intime de Magdalena, épouse de Pieter van Beyeren, administrateur de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Issue d’une famille de riches armateurs, la jeune femme évoque sa déception de n’avoir pu succéder à son père, sa rencontre avec son mari, les failles de son existence et surtout le meurtre dont elle a été le témoin, enfant.

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Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire de Jonas Jonasson (Pocket)

Alors que tous dans la maison de retraite s’apprêtent à célébrer dignement son centième anniversaire, Allan Karlsson, qui déteste ce genre de pince-fesses, décide de fuguer. Chaussé de ses plus belles charentaises, il saute par la fenêtre de sa chambre et prend ses jambes à son cou. Débutent alors une improbable cavale à travers la Suède et un voyage décoiffant au cœur de l’histoire du XXe siècle. Car méfiez-vous des apparences ! Derrière ce frêle vieillard en pantoufles se cache un artificier de génie qui a eu la bonne idée de naître au début d’un siècle sanguinaire. Grâce à son talent pour les explosifs, Allan Karlsson, individu lambda, apolitique et inculte, s’est ainsi retrouvé mêlé à presque cent ans d’événements majeurs aux côtés des grands de ce monde, de Franco à Staline en passant par Truman et Mao…

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La vie très privée de Mr Sim de Jonathan Coe (Folio)

Maxwell Sim est un loser de quarante-huit ans. Voué à l’échec dès sa naissance (qui ne fut pas désirée), poursuivi par l’échec à l’âge adulte (sa femme le quitte, sa fille rit doucement de lui), il s’accepte tel qu’il est et trouve même certaine satisfaction à son état. Mais voilà qu’une proposition inattendue lui fait traverser l’Angleterre au volant d’une Toyota hybride, nantie d’un GPS à la voix bouleversante dont, à force de solitude, il va tomber amoureux. Son équipée de commis-voyageur, représentant en brosses à dents dernier cri, le ramène parmi les paysages et les visages de son enfance, notamment auprès de son père sur lequel il fait d’étranges découvertes : le roman est aussi un jeu de piste relancé par la réapparition de lettres, journaux, manuscrits qui introduisent autant d’éléments nouveaux à verser au dossier du passé. Et toujours Max pense à la femme chinoise et à sa fille, aperçues dans un restaurant en Australie, dont l’entente et le bonheur d’être ensemble l’ont tant fasciné. Va-t-il les retrouver? Et pour quelle nouvelle aventure? Brouillant joyeusement les cartes de la vérité et de l’imposture, Coe l’illusionniste se réserve le dernier mot de l’histoire, qui ne manquera pas de nous surprendre. Plus d’une génération va se reconnaître dans ce roman qui nous enchante avec un humour tout britannique, bien préférable au désespoir.

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Un autre amour de Kate O’Riordan (Folio)

« Elle était la seule femme dans une maison où habitaient quatre hommes, après tout, ce qui voulait dire qu’elle était rarement à moins de trois grands cris sonores de l’anarchie. Elle espérait qu’à l’avenir trois épouses méritantes lui sauraient gré du rôle qu’elle avait joué dans l’apprivoisement de leurs maris. Mais c’était peu probable. Elles trouveraient sans aucun doute d’autres défauts à ses fils, des choses insignifiantes que Connie avait négligées en élaborant un projet plus grandiose. Il lui arrivait souvent de regarder par la fenêtre de la cuisine, d’inventer des discussions avec des belles-filles imaginaires où elle défendait leurs maris. Où elle défendait leur éducation. Elle ferait une belle-mère vraiment nulle. » En attendant, elle va devoir gérer l’absence de son mari, qui vient de la quitter, et vivre seule à Londres avec ses trois fils. Comment une vie idéale, rêvée et construite à deux, a-t-elle pu se désagréger du jour au lendemain ? Où trouver les raisons ? Entre désespoir et incertitudes, Connie doit réapprendre à réorganiser le quotidien. Le sens de l’humour permet-il de tout supporter ? Rien de plus difficile en littérature que de donner l’illusion de la simplicité. Avec Kate O’Riordan, il ne faut pas se fier aux apparences. Là où l’écriture court comme une conversation badine, se cache une parfaite maîtrise de la musique de la langue. Après Le garçon dans la lune et Pierres de mémoire (Joëlle Losfeld, 2008 et 2009), elle confirme ici son originalité et son talent.

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Lea de Pascal Mercier (10/18)

Combien de fois me suis-je demandé ce que ma fille serait devenue si nous n’avions pas fait cela ! Si le hasard ne nous avait pas fait entendre ces sons. La fascination qu’exerçait sur elle le son du violon aurait-elle triomphé à une autre occasion, sous une autre forme ? Quel autre événement aurait pu la sauver de sa tristesse paralysante ? Son talent serait-il apparu en tout cas ? Ou serait-elle devenue une écolière ordinaire, rêvant d’un métier ordinaire ? Et moi ? Où serais-je aujourd’hui, si je ne m’étais pas trouvé devant l’exigence immense du talent de Léa face à laquelle je n’étais absolument pas à la hauteur ? […] Tout aurait pu bien tourner, je pense, si nous ne nous étions pas engagés tous les deux, ce jour-là, dans cet escalier roulant “. Après le succès mondial de Train de nuit pour Lisbonne, Pascal Mercier réussit de nouveau à mêler réflexion philosophique, intuition sensible et virtuosité narrative.

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Croisière en mer des pluies d’Eric Faye (j’ai lu)

Sur la Lune, en 2029, des scientifiques ont installé des télescopes d’une puissance telle qu’ils permettent observer sur Terre quiconque n’est pas caché par un nuage. Une organisation secrète projette de détruire cet oeil terrifiant au cours des cérémonies du 60e anniversaire de la première mission sur la Lune en 1969.

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Olive Kitteridge d’Elizabeth Strout (Le livre de poche)

Olive est l’épouse du pharmacien de Crosby, une petite ville côtière du Maine. Elle a un fils, Christopher, qu’elle étouffe. Et c’est aussi un professeur de mathématiques brutal et tyrannique, capable, pourtant, d’élans de bonté. Personnalité hors normes, a priori peu aimable, mais ô combien attachante, Olive traverse cette fresque polyphonique où les destins des habitants de Crosby – héros ordinaires – s’entremêlent sur une période de trente ans . Salué outre-Atlantique pour la virtuosité de sa construction et la finesse de son ton, Olive Kitteridge s’inscrit dans la lignée de romans comme Le cœur est un chasseur solitaire, de Carson McCullers, ou Les Corrections, de Jonathan Franzen. Ce livre a reçu le prix Pulitzer.

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Dracula mon amour de Syrie James (le livre de poche jeunesse)

Mina est amoureuse et sur le point d’épouser l’homme qu’elle aime. Sa meilleure amie, la jolie Lucy, est ,elle aussi, sur le point de se marier. Les deux jeunes femmes décident de partir en vacances à la mer pour profiter de leurs derniers moments de célibat ! Mais l’arrivée dans leur vie d’un gentleman fascinant, ténébreux et sulfureux, va ébranler toutes leurs certitudes. Lucy tombe mystérieusement malade, et Mina, quant à elle, est soudain assaillie par des désirs inavouables.

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Ne jamais te croire de Melissa Marr (Le livre de poche jeunesse)

Leslie est une fille particulière. Unique et obstinée. Irial est un fé d’une beauté vénéneuse. Il a besoin d’elle pour une raison qu’elle ignore. Elle est attirée par lui sans qu’elle sache pourquoi. Pour lui, la tentation est irrésistible. Pour elle, la fascination sera mortelle.

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Une nuit à New-York de Rachel Cohn et David Levithan (le livre de poche jeunesse)

Il y a trois semaines, deux jours et vingt-trois heures qu’elle m’a dit « c’est fini ». Et la voilà déjà avec un autre. Ils s’approchent du comptoir. Il faut que j’agisse. Je me tourne vers une fille que je ne connais même pas, et je lâche : “Tu veux bien être ma copine pendant les cinq prochaines minutes ?” Nick et Norah n’ont rien en commun. Sauf un premier baiser, censé durer cinq minutes. Et qui va se prolonger toute une nuit. Une seule nuit ?

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Le baiser de l’ange – Tome 2 : Soupçons d’ Elizabeth Chandler

Ivy ne se remet pas de la mort soudaine et tragique de Tristan. Enfermée dans son chagrin, elle ne voit pas que Tristan essaie de la contacter, notamment par le biais de son petit frère, qui, lui, perçoit sa présence. Il y a pourtant urgence, quelqu’un veut la mort d’Ivy et le tueur est plus proche d’elle que jamais…

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[Album] Le petit cha *pub* ron rouge – Collectif (Le Petit Chaperon Rouge dans tous ses etats)

Vous commencez à lire tranquillement Le petit chaperon rouge de Charles Perrault.  Comme d’habitude le petit chaperon rouge part porter une galette et un petit pot de beurre à sa mère-grand, vous tournez la page et surprise, voilà que votre lecture est interrompue par une publicité pour la galette Chénou, la galette bien de chez nous. Puis notre petit chaperon rencontre le loup, et là c’est une pub pour les assurances “Bûcheron et compagnie” pour vivre heureux et sans souci (votre cotisation vous est intégralement remboursée la deuxième fois que vous vous faites assassiner!). Et ainsi de suite, l’histoire est sans cesse entrecoupée par des pubs diverses et variées, pour le beurre Vachapi, les baskets Galoper’s, pour un parc d’attraction, pour de la tisane ou du yaourt, pour un spray nasal (réservé aux enfants courageux) ou pour un dentier.

Le petit cha *pub* ron rouge est un album collectif, imaginé par Alain Serres, les images du conte sont signés Clothilde Perrin, et une douzaine d’illustrateurs (Pef, Zaü, Bruno Heitz entre autres) se sont chargés des différentes publicités. Ce qui donne visuellement un résultat très éclectique ! L’idée est facétieuse, imaginer le premier album publicitaire en entrecoupant un des plus grands classiques de la littérature pour enfants avec des réclames. C’est drôle évidemment puisque les pubs sont décalées et loufoques, mais cela peut permettre surtout d’aborder avec les enfants le thème de la publicité et la place qu’elle prend dans notre vie quotidienne. Le livre est encore heureusement un  espace préservé de toute intrusion commerciale… jusqu’à quand?

Editions Rue du monde 2010, 44 pages /

[Cet album me permet d’inaugurer ma participation au Challenge “Once upon a time” organisé par Pimpi. Et de me lancer dans un mini-défi personnel autour des réécritures du Petit Chaperon Rouge]