Catégorie : Mes lectures

[Roman] Julie & Julia (sexe, blog et boeuf bourguignon) – Julie Powell

Julie Powell est une jeune femme de 29 ans qui partage son loft new-yorkais avec un mari adorable, 3 chats et un serpent. Elle a rêvé un jour d’être actrice mais n’a finalement rien fait pour, et se contente d’un job inintéressant dans un bureau surplombant le site de Ground Zero. La trentaine qui approche, un gynéco qui lui conseille ne pas trop attendre avant de faire un bébé à cause de problèmes hormonaux, et la voilà au bord de la dépression. Elle se lance alors sur un coup de tête dans un challenge insensé : réaliser en un an les 524 recettes de L’art de la cuisine française de Julia Child, la prêtresse de la cuisine aux Etats-Unis. Et elle ouvre un blog pour partager le pire
et le meilleur de ces expériences quotidiennes.

Foies de poulet en gelée, rognons à la bordelaise, cervelle en matelote… La cuisine de Julia Child est d’un autre âge (son recueil de recettes date des années 60) et ne vous donnera sans doute aucune envie de vous glisser derrière vos fourneaux ! Les aventures culinaires de Julie donne quelques chapitres assez drôles (mention spéciale à la cuisson des homards, façon serial killer), mais au fond la cuisine n’est ici qu’un prétexte pour évoquer la confiance en soi, le regard des autres ou les préoccupations des trentenaires souvent abordés dans la “chick-litt”, couple et horloge biologique en tête. Tour à tour déprimée ou euphorique, Julie est une narratrice charmante et attachante qui s’accroche à son
défi comme à une bouée de sauvetage. Avec humour et sincérité elle décrit les effets secondaires de son épopée culinaire : L’inquiétude envahissante de sa mère, son mari qui
supporte héroïquement ses crises d’hystérie, les copines un peu dingues qui s’invitent de plus en plus souvent à dîner pour raconter leurs déboires sentimentaux, la pression infernale des lecteurs de son blog… Léger, drôle et généreux, avec son petit grain de folie Julie & Julia est une lecture très rafraîchissante!


Le blog de Julie Powell: http://juliepowell.blogspot.com/
Une adaptation pour le grand écran est en cours de tournage, avec Amy Adams dans le rôle de Julie, et Meryl
Streep
dans celui de Julia Child.


Seuil 2008, 343 pages, 19,90€, traduction de Claudine Richetin – Note/4 etoiles
Titre original: Julie & Julia: 365 days, 524 recipes, 1 tiny apartment kitchen.



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[Roman] Ces petites choses – Deborah Moggah

Ravi Kapoor, un médecin londonien d’origine indienne, doit cohabiter depuis quelques temps avec son beau-père, le sale et dégoûtant Norman. Sa femme Pauline peine à trouver un établissement prêt à accueillir le vieil homme, déjà renvoyé de plusieurs maisons de retraite. Alors que Ravi confie sa détresse à un cousin éloigné, un homme d’affaires prénommé Sonny, ce dernier lui soumet un projet fou: Créer une chaîne de maisons de retraite bon marché en Inde afin d’accueillir des anglais qui ont de plus en plus de mal à être pris en charge par un système de santé britannique défaillant. Et le premier pensionnaire serait bien sûr le beau-père de Ravi…

Après une première partie assez drôle centrée sur les tensions entre Ravi et Norman, direction Bangalore pour vivre le quotidien de Dunroamin,  cette maison de retraite du bout du monde. Grâce à la publicité alléchante et un brin mensongère concoctée par Sonny, quelques retraités anglais se sont laissés convaincre de tenter l’aventure, et Evelyn, Dorothy ou Muriel s’installent donc dans cette pension au charme suranné, façon vieille Angleterre. Loin d’être un mouroir, ce lieu insolite va vite prendre des airs de colonie de vacances, grâce à la personnalité et à la vitalité de ses pensionnaires, grands-pères aux mains baladeuses ou vieilles dames indignes.  Mais si le ton reste toujours léger et optimiste,  l’auteur évoque aussi avec beaucoup de tendresse et de simplicité les difficultés quotidiennes de la vieillesse, la solitude, les regrets et les occasions ratées… Sur un sujet plutôt délicat “Ces petites choses” sait éviter les pièges du misérabilisme et du cynisme, et avec ses figures fragiles et attachantes, cette petite comédie sans prétentions est une jolie surprise !

Le livre de poche, 407 pages, 6,95€ – 3 etoiles
[Lu dans le cadre d’une opération organisée par Le livre de poche à destination des blogueurs]

Sorties Poches Juillet 2008


Le mois de Juillet est traditionnellement le mois le plus pauvre de l’année en sorties poches, mais j’ai quand même réussi à vous dégoter quelques titres intéressants!


* Romans francophones *


Une
fille dans la ville
de
Flore Vasseur (le livre de poche), lu par
Florinette
emballée, & Bernard, pas convaincu.


Vieux garçon
de Bernard
Chapuis (Folio)


Tu n’es pas seul(e) à être seul(e)

width=”1″> de Stephanie Janicot (Le livre de poche)

Vallauris plage de Nicolas Rey (le livre de
poche)

La
dégustation
de Yann
Queffelec (Le livre de poche)


* Romans étrangers *


Je ne suis
pas Julia Roberts
de
Laura Ruby (Le livre de poche)

L’usine
à lapins
de Larry Brown
(Folio Policier)

Le bateau du
soir
de Vonne Van des
Me
er (10-18)


26a
de Diane Evans (Pocket, sorti en
fait le mois dernier mais j’avais oublié de vous le signal
er)






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Les éditions Folio viennent de lancer leur nouveau site, et offrent désormais la possibilité aux lecteurs de s’abonner à
une newsletter. Une lettre d’informations adaptée à vos centres d’intérêt, qui vous permettra de vous tenir au courant de l’actualité de la collection et des nombreuses nouveautés. Et petit
bonus, pour fêter le lancement de cette newsletter, Folio offre aux premiers inscrits 100 exemplaires du livre de François Begaudeau Entre les murs
(dont l’adaptation a reçu la palme d’or au dernier festival de Cannes)!



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Si vous cherchez encore vos lectures de l’été, vous trouverez sans aucun doute votre bonheur dans les dernières sorties Folio: Le
serrurier volant
de Tonino Benacquista (illustré par Tardi), La voyageuse de nuit de Françoise Chandernagor, Pas facile de voler des chevaux de Per Petterson, La maison du retour de Jean-Paul Kaufmann, Les falsificateurs d’Antoine Bello, Le ciel des
chevaux
de Dominique Mainard… Mais je voudrais surtout vous signaler la sortie ce mois-ci de l’excellent roman d’Andrea Levy Hortense et Queenie
dont je vous avais déjà parlé il y a quelques mois :



Hortense et Queenie est un roman polyphonique, un récit à 4 voix. La première à prendre la parole est Queenie Bligh, une jeune
londonienne dont le mari Bernard n’est pas revenu des Indes à la fin de la seconde guerre mondiale. Contrainte de louer des chambres pour survivre, elle héberge notamment Gilbert, un
jeune jamaïcain qui a servi dans la R.A.F. La femme de Gilbert, Hortense, a toujours souhaité vivre en Angleterre, mais ce pays qui a bien du mal à se relever après des années
de guerre, le racisme ambiant, cette chambre sale et étriquée, tout ça ne ressemble vraiment pas à ce dont elle avait rêvé…


L’Angleterre de l’après-guerre reste le cœur du roman, mais l’intrigue fait des allers-retours dans le temps et l’espace : On découvre progressivement la
jeunesse d’Hortense en Jamaïque, l’enfance de Queenie dans la campagne anglaise, les difficultés de Gilbert au sein d’une armée profondément raciste,  celles de Bernard qui se retrouve
à combattre à l’autre bout du monde. La vie n’est pas tendre avec nos quatre personnages, confrontés à la guerre, à l’intolérance, à la cruauté, à la trahison. S’ils sont peu sympathiques au
début du roman, ils deviennent au fil des évènements terriblement attachants. Chacun d’entre eux va devoir réviser ses certitudes, abandonner ses illusions. J’ai une faiblesse particulière
pour le personnage d’Hortense : Malgré ses grands airs, elle est d’une candeur désarmante, et on a le cœur qui se serre quand elle découvre cette Angleterre décrépie, et que la réalité
égratigne méchamment ses rêves de petite fille.  “Hortense et Queenie” (le titre original, Small Island, me semble mieux correspondre à l’esprit du roman) est une belle saga, une
galerie de portraits très émouvante!



Article sponsorisé

la théorie du panda – Pascal Garnier


Un quai de gare, une chambre d’hôtel, Gabriel semble n’être que de passage dans cette petite ville bretonne. Pourtant il s’attarde, et trouve rapidement sa place parmi les habitants: Il épaule un patron de restaurant désemparé depuis l’hospitalisation de sa femme, fait tourner la tête de la jolie réceptionniste de l’hôtel, dépanne un couple de junkies… Bienveillant, serviable, toujours à l’écoute, mais quel secret peut donc bien cacher Gabriel, à quoi a-t-il voulu échapper en se réfugiant ici ?

Si Gabriel reste le pivot du groupe, le roman se concentre surtout sur ses compagnons rencontrés au fil du hasard, sur cette petite bande de personnages hétéroclites qu’il a fédéré autour de lui. Gabriel, lui, restera insaisissable jusqu’aux toutes dernières pages, jusqu’au coup-de-poing final. On comprend rapidement que son masque impassible cache quelque chose mais l’auteur sait jouer avec notre attente, entre sous-entendus feutrés et flashbacks mystérieux, et il crée ainsi une atmosphère étrange, teintée d’angoisse diffuse. J’ai beaucoup aimé la fausse légèreté de ce roman, dans l’histoire comme dans le style, cette façon d’évoquer le désespoir avec dérision qui m’a rappelé d’autres auteurs français que j’affectionne, Joël Egloff, Pascal Morin ou encore Laurent Graff… “La théorie du panda” est un roman troublant, qui m’a donné très envie de découvrir les précédents titres de Pascal Garnier!


Zulma 2008, 174 pages, 16,50€

Lu et aimé par
Clarabel, Gambadou, Laurent, Laure, Sylire