Catégorie : 3 étoiles – A lire

Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire: Tout commence mal (Tome 1) – Lemony Snicket

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Les malheurs des enfants Baudelaire commencent le jour où leurs parents meurent dans l’incendie de leur maison. Violette, Klaus et Prunille sont alors recueillis par l’énigmatique et terrifiant Comte Olaf, prêt à tout pour faire main basse sur la fortune des trois enfants.

Ce récit atemporel est une parodie de conte qui joue avec une atmosphère sombre à la Dickens. Les jeunes lecteurs seront séduits par les multiples rebondissements qui rythment les aventures de ces trois orphelins. Le lecteur adulte, lui, trouvera sans doute les ficelles de l’histoire plutôt classiques et prévisibles… Mais il appréciera le ton original et déconcertant, le deuxième degré alimenté par les interventions farfelues de l’auteur qui ne cesse d’interpeller le lecteur. Le deuxième tome ( 11 volumes sont parus pour le moment) m’attend déjà, j’aurais donc l’occasion de vous reparler de cette série!

Editions Nathan 2002, 173 pages, 5.99€
Le site officiel de la série: http://www.orphelinsbaudelaire.com/index.html

La vie parlée – Bernard Chapuis

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Auprès d’une autorité silencieuse qu’ils appellent “Votre hauteur”, six personnages se succèdent pour évoquer Cormier, musicien
et chef d’orchestre célèbre, qui s’était retiré depuis quelques temps dans une ville mystérieuse au bord d’un lac. Au hasard des anecdotes, sa concierge, son ami d’enfance, son
impressario, son homme d’affaires, sa femme et sa fille tentent d’établir un portrait de cet homme insaisissable.

L’écriture de Bernard Chapuis est délectable, élégante, pleine
d’humour, avec un rien de désuétude. “La vie parlée” est un roman d’atmosphères, celle d’une adolescence vers la fin des années 50, ou celle d’une maison de campagne toujours remplie
d’amis.

Insensiblement pourtant ce roman a fini par me lasser, le
mystère et l’anecdotique par m’agacer:  De nombreuses questions restent en suspens, sur l’origine de ces auditions ou la personnalité de Cormier. On n’en saura guère plus, et ce
roman, malgré toutes ses qualités, laisse le lecteur un rien frustré.

Stock 2005, 228 pages,
19€

Sélection Prix Elle 2006

Retour à Coal Run – Tawni O’Dell

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Ivan Zoshenko revient à Coal Run, sa ville natale, après seize ans d’absence. Pour les habitants du coin, il reste le grand Ivan Z., une star
locale du football. Après un accident qui a stoppé net sa carrière, Ivan a fui cette région sinistrée et ses rêves brisés, et s’est réfugié dans l’alcool. S’il revient aujourd’hui, c’est que
Reese, un ancien camarade d’école, doit bientôt sortir de prison: quel compte ont ils à régler?

Retour à Coal Run est tout autant l’histoire d’une région que celle d’Ivan. Ce
coin de Pennsylvanie est une région minière qui a sacrifié bien des hommes: Elle en a tué beaucoup, et a abandonné les autres au chômage et à l’alcool. Les
personnages, violents et désespérés, sont à l’image des paysages sinistrés dans lesquels ils évoluent. Marqués par les souvenirs des coups de grisou ou de la guerre du Vietnam, ils sont à la
recherche de la moindre et inestimable étincelle de bonheur. Un drame social noir et poignant, empreint cependant d’un certain classicisme qui ne réserve pas de réelle surprise.

Belfond 2004, 355 pages,
19.80€

[Roman] Sang Impur – Hugo Hamilton

Dans ce roman autobiographique, Hugo Hamilton évoque son enfance dans l’Irlande des années 50-60. Entre un père nationaliste et une mère Allemande, le petit garçon peine à trouver son identité. Au sein du foyer, il est battu par son père dès qu’il prononce un mot d’anglais, tandis qu’à l’extérieur les autres enfants le traitent de
nazi.

Sang Impur est le témoignage émouvant d’un enfant écartelé entre ses différentes origines, écrasé par la lutte vaine de son père, et par les fardeaux que portent sa mère depuis la guerre. Malgré tout Hugo Hamilton ne sombre jamais dans le misérabilisme, son regard d’enfant ne connaît pas encore la colère ou l’amertume, grâce à la présence lumineuse d’une mère aimante.


Phebus 2004/ Points 2007 – PRIX FEMINA ETRANGER 2004 – 3 etoiles

[Roman] La reine du silence – Marie Nimier

La petite Marie n’a que cinq ans lorsque son père, l’écrivain Roger Nimier, meurt dans un accident de voiture. Quarante ans plus tard, elle entreprend de dresser le portrait de ce père qu’elle a si peu connu.

A quelques bribes de souvenirs s’ajoutent une carte postale lapidaire, les portraits d’amis écrivains, les confessions des frères de Marie, les traces d’une correspondance, des photos à la Une de Paris-Match… Elle évoque, sans jamais le juger, ce père aux multiples démons, qui privilégiait son travail à sa famille, et pouvait se montrer particulièrement cruel. Sous la plume de la femme mûre, on retrouve les questions, les peurs et les doutes d’une petite fille qui tente de comprendre, de se rapprocher de ce père trop tôt disparu, afin d’apaiser ses propres tourments.

Sur le ton de la confidence, avec beaucoup de sensibilité et de pudeur, Marie Nimier offre un beau témoignage sur l’amour filial.

Gallimard 2004, 170 pages, 14.50€ – PRIX MEDICIS 2004 /