Catégorie : Mes lectures

[Roman] Park Avenue – Cristina Alger

Le site Entrée livre organise chaque semaine l’opération Jeudis Critiques: En début de semaine une liste d’ouvrages est proposée aux lecteurs, chacun se positionne sur le livre de son choix avant jeudi minuit, puis un tirage au sort désigne les heureux destinataires. En échange, le lecteur s’engage juste à publier sa critique sur Entrée Livre. C’est ainsi que j’ai pu recevoir et lire en avant-première ce roman de Cristina Alger qui ne sortira en librairie que le 1er février.

En épousant Merrill, Paul est entré dans la prestigieuse famille des Darling.  Quand il perd son emploi en 2008, son beau-père lui propose le poste d’avocat général au sein de son fonds spéculatif. Paul aimerait garder son indépendance, mais il lui faut désormais assurer le train de vie new-yorkais auquel il est maintenant habitué, lui qui est né dans une famille modeste de Caroline du nord. Deux mois plus tard, pendant le week-end de Thanksgiving a lieu un drame, le suicide d’un proche de la famille, qui en cache un autre: une gigantesque escroquerie financière. Paul va alors devoir choisir, collaborer avec les autorités et trahir sa belle-famille ou se taire pour les protéger.

Les Darling ont tout, l’argent, le pouvoir, la célébrité. Ils possèdent de superbes  appartements à New-York, de charmants cottages dans les Hamptons où ils vont jouer au tennis le week-end, ils offrent de belles études et de beaux mariages à leurs enfants, organisent des galas de charité pour se donner bonne conscience. Rien ne semble pouvoir leur résister, et pourtant…

Si Park Avenue est une fiction, l’auteur s’est clairement inspirée de la crise financière en 2008 aux Etats-Unis, des affaires Madoff et Lehman Brothers.  Un milieu que Cristina Alger connaît bien puisqu’elle est elle même issue du sérail, et a notamment été analyste financière pour Goldman Sachs. J’avais un peu peur de ne rien comprendre à l’aspect financier du roman (il me faut en général une micro seconde pour m’endormir dès qu’on me parle d’économie) mais l’écriture est assez pédagogique pour ne pas décourager le non initié. Et au delà de l’incursion dans le monde de la finance, Cristina Alger nous raconte avant tout l’histoire d’un clan qui se croyait invulnérable. Un (gros) grain de sable vient enrayer la machine, exposant chacun à ses choix personnels et à la possibilité d’une trahison. Les membres de la famille Darling se rendent compte que leur vie, leurs privilèges, leurs certitudes ne sont finalement basés que sur un vide vertigineux. Leurs liens seront ils assez forts pour résister à la vérité, à la vindicte populaire et médiatique?

Il s’agit du premier roman de Cristina Alger mais il est étonnant de maîtrise. J’ai juste regretté que l’on ne passe pas plus de temps avec certains personnages, qui sont très (trop?) nombreux. Mais j’ai vraiment beaucoup aimé ce livre, et  cette impression très excitante d’être une petite souris que l’on autorise à mettre une patte dans un milieu fascinant et intriguant.

Park Avenue de Cristina Alger, Albin Michel 2013 (en librairie le 1er février), 464 pages, Titre original: The Darlings

Un petit extrait: “Parfois (plus souvent depuis qu’elle connaissait Paul), Merrill se demandait quel genre de femme elle serait devenue si elle n’avait pas grandi à New-York. Elle-même, mais en plus ouverte, en moins circonspecte? En plus rayonnante? En moins sarcastique? Avec leurs griffes acérées, leur cuirasse épaisse et leur étonnante rapidité de mouvement, les filles de Manhattan ressemblaient à des tatous. C’était une nécessité. La vie à Manhattan avait quelque chose de darwinien: Seules les plus fortes survivaient. Les faibles, les gentilles, les naïves, celles qui souriaient aux passants dans la rue se faisaient éliminer. Elles débarquaient à New-York après leurs études, louaient des appartements minuscules dans des quartiers moches comme Hell’s Kitchen ou Murray Hill, travaillaient dans une banque ou un restaurant, passaient des auditions pour décrocher des petits rôles de figurantes à Broadway. Après le boulot, elles retrouvaient des personnes du même âge pour boire un verre dans des bars chics et sans âme, baisaient, se faisaient baiser. Elles sentaient monter en elles l’impatience, la lassitude, le cynisme, l’agressivité, l’angoisse, la névrose. Alors, baissant les bras, elles renonçaient, rentraient la tête basse dans leurs petites villes, dans leur banlieue, leur métropole de second rang (Boston, Washington ou Atlanta) avant d’avoir eu le temps de se reproduire.

Celles qui restaient suffisamment longtemps à New-york pour y élever des enfants, c’était les dures à cuire, les tenaces, les chercheuses d’or, les gagnantes, les impitoyables, les obstinées, celles qui étaient prêtes à tout. Elles savaient se défendre, ne dormaient que d’un oeil. Le fait d’être née à New-York ne suffisait pas à faire de vous une New Yorkaise: c’était dans le sang, comme une hormone ou un virus.”

Challenge New-York
Challenge 50 états, 50 billets (Etat: New-York)
Challenge Petit Bac (Catégorie Lieu)

Syngue Sabour, le film (concours)

Le 20 février 2013 sortira au cinéma l’adaptation du livre SYNGUE SABOUR – PIERRE DE PATIENCE d’Atiq Rahimi (Prix Goncourt 2008).

Le Pitch:  Au pied des montagnes de Kaboul, un héros de guerre gît dans le coma ; sa jeune femme à son chevet prie pour le ramener à la vie. La guerre fratricide déchire la ville ; les combattants sont à leur porte. La femme doit fuir avec ses deux enfants, abandonner son mari et se réfugier à l’autre bout de la ville, dans une maison close tenue par sa tante. De retour auprès de son époux, elle est forcée à l’amour par un jeune combattant. Contre toute attente, elle se révèle, prend conscience de son corps, libère sa parole pour confier à son mari ses souvenirs, ses désirs les plus intimes… Jusqu’à ses secrets inavouables. L’homme gisant devient alors, malgré lui, sa “syngué sabour”, sa pierre de patience – cette pierre magique que l’on pose devant soi pour lui souffler tous ses secrets, ses malheurs, ses souffrances… Jusqu’à ce qu’elle éclate !

La bande-annonce:

Je vous propose aujourd’hui de gagner 1 livre et 2 lots de 2 places pour aller voir le film (Il y aura donc 3 gagnants). Pour participer il suffit d’aimer la page facebook de Le Pacte et de m’envoyer un mail avant le 5 février en répondant à ces deux petites questions:

1. Dans quel pays se déroule le film ?
2. Quel prix a reçu Atiq Rahimi pour son roman Syngué Sabour ?

Les réponses sont dans le résumé du film… Vous pouvez aussi me préciser dans votre mail si vous jouez pour le livre ou pour les places de ciné (mais vous pouvez tenter votre chance pour les 2!). Ce concours est réservé à la France Métropolitaine. Les résultats seront annoncés le 6 février en édit de cet article et sur la page Facebook du blog.

Edit du 7 février


La gagnante du livre est Persephone
les gagnantes des places de ciné sont Ogresse de Paris et Sylvie


[Roman YA] Never Sky – Veronica Rossi

Depuis que l’éther a envahi le ciel, la plupart des humains (Les Sédentaires) se sont réfugiés dans de gigantesques capsules totalement coupées du monde extérieur. Seuls quelques irréductibles (les Sauvages) vivent encore dehors. Accusée d’un crime qu’elle n’a pas commis, une jeune fille de 17 ans, Aria, est expulsée de sa capsule. Seule dans ce monde hostile qu’elle ne connaît pas, elle s’allie avec un Sauvage, Perry,  pour tenter de  retrouver sa mère dont elle est sans nouvelles depuis plusieurs semaines. En aidant Aria, Perry espère quant à lui retrouver son neveu enlevé par les Sédentaires.

Un livre que j’avais gagné il y a quelques mois chez Mélo (un grand merci à elle ainsi qu’aux éditions Nathan), et qui fait partie de mes coups de cœur 2012.

Un monde post-apocalyptique et hostile, deux êtres que tout oppose, une héroïne en danger et un bel inconnu qui vole à son secours, une histoire d’amour intense mais impossible… On retrouve ici pas mal d’éléments communs aux séries de dystopie qui ont envahi les librairies ces derniers mois, mais tout est ici admirablement bien dosé et j’ai trouvé ce premier tome très agréable à lire. Le principal intérêt de ce premier tome est surtout l’opposition entre deux mondes. D’un côté le monde extérieur, ravagé par l’éther, où vit Perry,  de l’autre l’univers futuriste et aseptisé dans lequel vit Aria, où toutes les menaces (les maladies notamment) ont été éradiquées. Les humains vivent désormais dans des cocons ultra-sécurisés et un SmartEye greffé sur l’œil leur permet d’évoluer dans des mondes virtuels qui reproduisent les sensations du monde extérieur et qui leur procurent loisirs et plaisirs.

J’ai beaucoup aimé l’aspect charnel du récit et l’importance donné aux sens:  Certains « sauvages » ont développé leurs sens à l’extrême, la vue, l’odorat ou l’ouie, alors que les sens des Sédentaires se sont émoussés avec le temps et leur fréquentation des mondes virtuels. En se retrouvant à l’extérieur, Aria va donc devoir réapprivoiser son corps, réapprendre à respirer, à sentir, à voir, à toucher… Ce qui va en plus donner une autre dimension à sa relation avec Perry.

Alors que bien souvent dans les romans YA les héroïnes sont rebelles et réfractaires à l’autorité, Aria est plutôt satisfaite de son sort, et c’est bien malgré elle qu’elle va devoir quitter son univers confortable. Perry est lui particulièrement séduisant avec son côté ours mal léché… La rencontre entre Aria et Perry, entre ces deux mondes et deux personnalités radicalement différents, va être intéressante et explosive, même si on se doute que ces deux là vont vite s’apprivoiser. Une belle entrée en matière, j’ai hâte de découvrir la suite (pas avant l’automne prochain malheureusement !)

Never Sky de Veronica Rossi, éditions Nathan 2012, 389 pages/

[Albums] “Zoo fermé pour travaux” et “Dans ma rue”

Après Les gratte-ciel, suite de la sélection pour le Prix des lecteurs du Festival Rue des livres, toujours sur le thème de la ville.

Zoo fermé pour travaux – Jean-François Dumont
(Editions Kaleidoscope 2012)

Un papa voulait emmener son petit garçon au zoo, mais quelle déception, il est fermé pour travaux. Sur le chemin du retour, pour rendre le sourire à Petit Pierre,  son papa va lui raconter que les animaux au chômage pendant les travaux du zoo ont été autorisés à sortir dans les rues de la ville: Cette dame qui vient de passer d’ailleurs, n’était-ce pas une girafe déguisée? A la terrasse de ce café,  voilà un pélican qui sirote une limonade, et puis un orang-outang qui fait la circulation, un zèbre qui achète des lunettes, un zébu, un morse… D’abord Petit Pierre ne croit pas son papa, mais il va progressivement se prendre au jeu et ils vont tous deux réinventer la ville.

Zoo fermé pour travaux est sans doute d’une forme plus classique que d’autres titres de cette sélection, mais c’est un très joli album, poétique et émouvant, sur la complicité entre un père et son fils.


Dans ma rue – Remi Saillard
(Editions Escabelle 2012)

Un album sans texte dans lequel on visite les différentes maisons d’une petite rue: maisons familiales, ultra-design ou cossue,  petit immeuble… A chaque fois une double page nous montre l’extérieur d’une maison, puis la double page suivante nous présente l’intérieur de cette même maison. Des petites fenêtres permettent au lecteur d’apercevoir la page suivante (soit l’intérieur de la maison, soit l’extérieur de la maison suivante donc).

Chaque personnage à l’extérieur puis à l’intérieur vaque à ses occupations, lecture ou jeu vidéo, ménage, bricolage, jardinage, cuisine, bain des enfants… Les fenêtres découpées, les passants, de petits animaux qui vont de maison en maison permettent de faire le lien entre les différentes pages et les habitations qui se succèdent, pour donner cette impression de continuité de la rue.

Un univers débordant de couleurs et de vie, un album à observer plus qu’à lire, qu’on ne se lasse pas de feuilleter encore et encore pour y découvrir à chaque fois de nouveaux détails.

Liberation de livres dans les rues de Rennes

La blogueuse Kik organise régulièrement des lâchers de livres dans les rues de Rennes, sur le principe du bookcrossing. Elle sème des livres un peu partout dans la ville, dans les cabines téléphoniques, sous les abribus, sur les bancs publics, qu’elle laisse ainsi à disposition de tous les lecteurs intéressés… Dimanche dernier j’ai donc participé (avec homme et enfant!) à cette chasse aux livres.

Kik a eu la gentillesse de laisser quelques livres dans mon quartier et de me donner quelques indices sur sa page facebook pour que je puisse les retrouver facilement.

Je suis revenue avec les 3 premiers tomes de la série Time Riders et deux albums pour ma fille, Où es tu petit dinosaure? et Splat n’aime pas la pluie.  Kik fait vraiment très bien les choses, à l’intérieur de chaque livre se trouve une petite fiche explicative (avec même un flashcode pour les geeks!) et un marque-page aux couleurs de son blog. Merci encore une fois à Kik pour ce chouette moment, j’ai beaucoup aimé participer à cette chasse dominicale (et revenir les bras chargés de livres!) Évidemment je les relâcherais dans les rues de Rennes quand je les aurais lus, pour que d’autres lecteurs puissent en profiter à leur tour.

Si vous voulez en savoir plus sur ces libérations de livres, rendez-vous sur le blog “Les lectures de Kik” et sur sa page facebook.