Catégorie : Mes lectures

La dernière valse de Mathilda – Tamara McKinley

Au début des années 20, au cœur du bush australien, Mathilda, 13 ans, vient de perdre sa mère. Restée seule avec son père alcoolique, c’est donc à elle qu’incombe rapidement la charge de l’immense domaine familial et de ses milliers de moutons. Malgré son jeune âge, elle va devoir s’imposer dans un milieu d’hommes, affronter les éléments naturels qui menacent l’équilibre du domaine et se protéger de la convoitise de ses voisins… 50 ans plus tard, à Sydney, Jenny vient de perdre son fils et son mari dans un accident,  et apprend avec stupéfaction que ce dernier avait prévu de lui offrir un vaste domaine situé dans l’outback australien. Ne sachant que faire de cet encombrant cadeau posthume, elle se rend sur place et découvre les journaux intimes de l’ancienne propriétaire.

Le roman alterne les passages consacrés à Mathilda et ceux consacrés à Jenny, ce qui donne un résultat assez inégal : Combative, fière et solitaire, Mathilda est un personnage qui a du chien, et c’est dans les pages qui relatent son destin tragique que le décor prend toute sa dimension. Ces étendues quasi-désertiques et arides, où il est possible de ne pas voir une goutte de pluie pendant plusieurs années, ce milieu hostile où les hommes se révèlent souvent encore plus cruels que la nature sont les vrais atouts de ce roman.  Le récit perd en revanche beaucoup de son charme quand il s’intéresse au personnage insipide de Jenny. On patauge dans l’eau-de-rose, et l’histoire d’amour entre la jeune veuve et Brett Wilson, le directeur du domaine, donne lieu à quelques passages d’une mièvrerie consternante.  Je suis donc assez partagée, mais au fond j’ai passé plutôt un bon moment en lisant ce roman, notamment parce que l‘auteur ne lésine pas sur les rebondissements. C’est finalement une saga plutôt sympathique, facile à lire, si vous cherchez une petite chose légère pour vos prochaines vacances, pourquoi pas ?


2005, Archipoche, 566 pages, 8,50€
Ce roman est paru une première fois aux éditions France Loisirs sous le titre L’héritière de Chirunga.

Sorties Poches Avril 2008





La guerre des légumes de Peter Sheridan (Le Livre de Poche)
le portrait réjouissant d’une irlandaise excentrique et généreuse, un roman dont je vous avais parlé
ici


*Littérature francophone*



Jeune fille
d’Anne
Wiazemsky (Folio), Lu par
Clarabel, Gambadou & Sylire

Le fils de l’homme invisible
de François Berléand (Le livre de poche),
Cuné
& Incoldblog ont aimé

Nous sommes cruels
de
Camille De Peretti (Le Livre de Poche), Lu par
Florinette & Amy
La
fabrication d’un mensonge
d’Audrey Diwan (J’ai Lu),
Amy a aimé, Laure a abandonné

Gamines
de Sylvie Testud
(le livre de poche), Lu par
Gambadou, Laure
& Camille
Rendez
vous
de Christine Angot
(Folio)


La baïne
d’Eric Holder
(Points Seuil), Lu par
Flo, Florinette
& Laure
Douce
france
de Karine Tuil
(Le livre de poche), Lu par
Clochette

Sous les vents de Neptune
de Fred Vargas (J’ai lu), Lu par
Sole

Les enfants de la liberté
de Marc Levy (Pocket), Lu par
Coeurdechene

Scream test
de
Grégoire  Hervier  (Le Livre de Poche), Lu par
Valériane

Microfictions
de Regis
Jauffret (Folio)



*Littérature étrangère*

Il faut
qu’on parle de Kevin
de
Lionel Shriver (J’ai lu), Lu par
Papillon, Clochette & Sole
Le
temps où nous chantions

de Richard Powers (10/18),
Cuné & Sophie ont adoré
La
distance entre nous
de
Maggie O’Farrell (10/18)
La belle
vie
de Jay Mc Inerney
(Points seuil)

Drama city
de George P.
Pelecanos (Points seuil)
L’affaire
Lolita
de Penelope
Fitzgerald (Folio), Lu par
Laure, Valdebaz, Lily
Qui a tué
Glenn?
de Leonnie
Swann (Le Livre de Poche), Lu par
Cathulu & Virginie

Teacher man
de Frank Mc
Court (Pocket)
Une douloureuse
absence
de Mary
McGarry Morris (Pocket)

Echo park
de Michael
Connelly (Points Seuil)

La vie secrète de E. Robert Pendleton
de Michael Collins (Points seuil)




La consolante – Anna Gavalda

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Charles Balanda est architecte, voyage beaucoup, se noie dans le travail pour éviter de croiser sa compagne Laurence dans leur appartement parisien, pour oublier qu’elle
s’éloigne de lui inexorablement. Malgré ses problèmes de couple, il tente au quotidien de maintenir un lien privilégié avec Mathilde, sa belle-fille adolescente. Mais alors qu’il rend visite
à ses parents, il trouve une lettre de son ami d’enfance, Alexis, l’informant de la mort de sa mère, Anouk. La nouvelle lui fait l’effet d’un electrochoc et sans qu’il comprenne d’abord bien
pourquoi, l’univers de Charles s’écroule. Pour tenter de se reconstruire il part sur les traces de son passé, à la recherche d’Anouk et Alexis.

Pas de doute, nous sommes bien chez Gavalda, Charles est un personnage cassé, complexe et attachant, et tout est affaire de sentiments, amour et
amitié, deuil et retrouvailles, désirs et tendresse, ruptures et pardon s’entrelacent au fil des pages… Sans doute cela suffira t-il pour faire de ce roman un nouveau succès populaire (avec un
premier tirage à 300 000 exemplaires !). Pourtant si l’on retrouve bien la patte de Gavalda, il n’y a pas dans La consolante, l’étincelle, l’alchimie qui faisaient le charme et la
magie d’Ensemble c’est tout. Dès les premières pages j’ai bien senti que la sauce ne prendrait pas : le style est horripilant (une collection de phrases sans sujets! *), l’auteur
nous fait mariner en multipliant les non-dits, repousse longtemps le moment où le personnage principal va se résoudre à affronter ses souvenirs. On a ensuite du mal à suivre Charles sur sa route
tortueuse, et on ne comprend pas toujours les chemins qu’il emprunte. Le récit manque de rythme et de densité, c’est long long long, on tourne en rond, on s’ennuie, on s’impatiente… Anna Gavalda
a vraiment beaucoup de talent pour composer des personnages (celui de Nounou aurait mérité un roman à lui tout seul), mais malgré l’attachement que j’ai pu éprouver pour Charles, elle a sans
doute vu un peu grand en lui consacrant 640 pages!

 

* Extrait (p. 105): “Prit une longue bouffée d’air pour expirer sa colère, chercha un siège libre, ferma son livre, remit les deux empereurs et
leur demi-million de morts chacun au fond de son cartable et sortit ses dossiers. Consulta sa montre, y ajouta deux heures, tomba sur une boîte vocale et se remit à jurer en anglais. Good
lord
, s’en donna à cœur joie. Ce fucking bastard ne l’écouterait pas jusqu’au bout de toute façon”

 

Le dilettante 2008, 640 pages, 24,50€

 

Sorties Poches Mars 2008

Deux titres hautement recommandés ce mois ci:


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L’histoire de l’amour de Nicole Krauss (Folio)
Ce roman a été un de mes grands coups de coeur en 2006, les destins croisés d’un livre “L’histoire de l’amour”, et de deux new-yorkais, une adolescente, Alma, et un vieil homme d’origine
polonaise. Si vous ne l’avez pas encore lu,
foncez
!

&

La fille du cannibale de Rosa Montero (Points)
un portrait de femme très émouvant dont je vous avais parlé ici

 




*Romans francophones*

Une
exécution ordinaire
de Marc Dugain (Folio) – Lu
par Bernard


Le magasin des suicides
de Jean Teulé (Pocket) – Lu par Tamara, Sophie, Cathulu, Flo


Dans l’or du temps
de Claudie Gallay (Babel) – Lu par Lorraine,
Clarabel, Lily


Doggy Bag saison 4
de Philippe Djian (10/18)

Le syndicat des pauvres types
d’Eric Faye (Folio) – Lu par Sylvie, Laurent
Un
pont d’oiseaux
d’Antoine Audouard (Folio)

L’inconsolable
d’Anne Godard (minuit double) – Lu par Laure

Le théâtre des rêves
de
Bernard Foglino (10/18) – Lu par Sylire, Clarabel, Yvon, Cuné
Les
soeurs de Prague
de Jerome Garcin (Folio)
Lorraine
connection
de Dominique Manotti (rivages noir) – Lu par Chaperlipopette, Lorraine, Michel


*Romans étrangers*

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Le
treizième conte
de Diane Setterfield (pocket) : un des grands succès de la blogosphère, lu par Allie, Clarabel, Laure, Gachucha, Papillon, Cuné


Mais aussi:


La société des jeunes pianistes
de Ketil Björnstad (Le livre de poche) – Lu par Papillon, Sole

La voleuse de livres
de Marcus Suzak (pocket) – Lu par Clarabel, Gachucha, Emjy,



Jonathan Strange et Mr Norrell
de S. Clarke (le livre de poche) – Lu par Nebelheim, Thom

La traversée de l’été
de Truman Capote (le livre de poche)

Le
chemin des âmes
de J. Boyden (livre de poche) – Lu par Gachucha,
Sophie, Pascal, Joëlle


Tours et détours de la vilaine fille
de Mario Vargas Llosa (Folio) – Lu par Jules
Cosmofobia height=”1″ border=”0″ src=”http://www.assoc-amazon.fr/e/ir?t=carnetdelectu-21&l=ur2&o=8″ alt=””> de Lucia Etxebarria
(10/18) – Lu par Laurent
Dévorations height=”1″ border=”0″ alt=”” src=”http://www.assoc-amazon.fr/e/ir?t=carnetdelectu-21&l=ur2&o=8″> de richard millet
(Folio)
Fleurs de
ya-ya

de Rebecca Wells (pocket)

La fille de l’irlandais
de Susan Fletcher (j’ai lu)
Tango height=”1″ border=”0″ alt=”” src=”http://www.assoc-amazon.fr/e/ir?t=carnetdelectu-21&l=ur2&o=8″> d’Elsa Osorio (Points
seuil) – Lu par Essel,


Tea bag
d’Henning Mankell (Points seuil) – Lu par Allie, Sole, Lorraine
Trauma height=”1″ border=”0″ src=”http://www.assoc-amazon.fr/e/ir?t=carnetdelectu-21&l=ur2&o=8″ alt=””> de Jeff Abbott (le livre
de poche)

Une situation légèrement délicate
de Mark Haddon (pocket) – Lu par Gachoucha, Jules
Tu
chercheras mon visage
de John Updike (points)

De l’eau pour les éléphants – Sara Gruen

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Jacob Jankowski a 90 ou 93 ans, il ne se souvient plus très bien. Quand un cirque s’installe sous les fenêtres de la maison de retraite dans laquelle il végète, il sort de sa torpeur et se souvient : Au début des années 30 il s’apprête à finir ses études de vétérinaire quand ses parents meurent brutalement, le laissant démuni tant financièrement que moralement. Il s’engage alors par hasard dans un cirque itinérant pour s’occuper des animaux.

Oui “De l’eau pour les éléphants” se passe bien dans le monde du cirque, mais ne vous attendez pas à retrouver les paillettes et la magie, les rires et les applaudissements, le roman ne fait que de très rares incursions du côté de la piste et du spectacle. Non ce sont les coulisses douteuses qui tiennent ici la vedette : les animaux maltraités, les hommes exploités, rarement payés, la misère quotidienne, la violence et la prostitution, voilà l’univers sordide que va découvrir Jacob. Tout ce petit monde traverse en train une Amérique dévastée par la crise de 1929 et ravagée par l’alcool frelaté qui passe entre les mailles de la prohibition. Pourtant, malgré les conditions misérables que dépeint ce roman, il nous réserve aussi des moments plus optimistes… C’est sur le fumier que poussent les plus belles fleurs et durant ces quelques mois, Jacob rencontrera aussi Marlène, la jolie écuyère, s’attachera aux animaux, notamment à Rosie l’éléphante, vivra de beaux moments d’amitié et de solidarité avec ses compagnons d’infortune. Et arrivé au crépuscule de sa vie, il nous livre ce récit emprunt de nostalgie.Avec son atmosphère unique et sa belle galerie de personnages (bien que parfois un peu manichéens),  “De l’eau pour les éléphants” est un road-movie très attachant!

Albin Michel 2007,  402 pages,  22€ [Traduction de Valérie Malfoy]
Les avis de Jules et de Joëlle