Issu d’une famille aisée du Caire, Tarek a toujours fait ce que ses proches attendaient de lui : il est devenu médecin et il a épousé la jolie Mira, avec qui il espère avoir bientôt un enfant. Il partage son temps entre le cabinet médical hérité de son père, dans lequel se pressent des égyptiens de la communauté levantine, et le dispensaire qu’il a créé pour soigner la population d’un quartier pauvre. Mais une rencontre inattendue va bouleverser son existence et remettre en cause toutes ses certitudes.
Ce premier roman d’un jeune auteur québécois est sorti en août 2023, et il a rencontré un succès inattendu : vous l’avez sans doute déjà croisé sur les réseaux sociaux, avant même qu’il ne remporte le prix Fémina des lycéens 2023. La première partie de ce livre a une particularité qui pourra agacer certains lecteurs : elle est construite à la 2e personne du singulier, avec un narrateur dont on ignore l’identité et qui s’adresse directement à Tarek, le personnage principal. Ce choix stylistique m’a personnellement gênée : il donne un ton un peu artificiel, rend parfois la lecture scabreuse et maintient le lecteur à distance. C’est sans doute principalement pour cette raison que j’ai été moins emballée que d’autres par cette lecture. C’est dommage, car par ailleurs Ce que je sais de toi a beaucoup de qualités.
C’est un livre délicat et émouvant, qui interroge sur le destin, le poids des traditions et de la famille. Peut-on changer son destin quand on a été conditionné dès l’enfance ? L’ambiance fait aussi beaucoup du charme de ce livre, avec une Egypte des années 80, en pleine mutation, qui se dessine surtout à travers les odeurs. Si je n’ai pas été complètement embarquée dans l’histoire de Tarek, j’ai quand même trouvé que c’était une lecture agréable, avec quelques rebondissements qui permettent de maintenir l’intérêt du lecteur jusqu’au dénouement.
Ce que je sais de toi (clic)* d’Eric Chacour, éditions Philippe Rey, août 2023, 301 pages.
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