Alors qu’il s’apprête à partir en permission, Cham, un jeune soldat israélien est enlevé par un commando palestinien. Il parvient à s’échapper et est recueilli par deux palestiniennes, Falastin et sa mère aveugle Asmahane. Blessé, en état de choc, Cham a oublié son identité. Les deux femmes le pensant palestinien, Falastin le fait passer pour Nessim, son frère disparu.
Hubbert Haddad s’attaque ici à un sujet délicat à travers cette histoire improbable d’un jeune Israélien amnésique qui va partager la vie quotidienne des Palestiniens: la terreur, la violence, les humiliations qu’ils subissent chaque jour, le désespoir et la haine qui nourrissent le conflit entre les deux peuples et le terrorisme. Certaines scènes sont d’une violence indescriptible, pourtant je n’ai pas réussi à être vraiment touchée par ce récit, hormis quelques passages concernant Falastin, dans lesquels elle évoque la mort de son père. Le style m’a paru froid, maintenant d’un bout à l’autre une certaine distance avec les faits, et dans l’ensemble l’histoire n’est pas très crédible (le roman se termine d’ailleurs sur une pirouette elle aussi peu plausible). Le personnage principal est étrangement absent, fantôme sans mémoire et sans substance, pouvant être aussi bien Cham que Nessim, Israélien ou Palestinien. Un parti-pris de l’auteur sans doute, mais qui empêche le lecteur de s’attacher vraiment au personnage.
Je n’ai donc pas du tout été convaincue par cette lecture, mais je suis cependant consciente que mes lacunes géographiques et historiques ont desservi ce roman: je me suis rendue compte dès les premières pages que je connaissais bien mal cette région du monde (si ce n’est par les bribes d’infos délivrées par les journaux télévisés). J’ai donc eu beaucoup de mal dès le début à situer les personnages et me suis vite sentie perdue au milieu de très nombreuses références à une culture qui ne m’est pas familière…
Le livre de poche 2009, 155 pages, 5,50€
Une lecture commune avec Sylire.
Lu aussi par Dédale (Biblioblog), Noryane, Karine, Yv, Le bibliomane



