Catégorie : 4 étoiles – Recommandés

C’est quoi l’amour? demande la petite Emma aux adultes qui l’entourent. Pour sa maman, l’amour s’ouvre lentement comme une fleur au printemps, pour sa mamie il ressemble plutôt à un gâteau moelleux et sucré, pour son papa l’amour est rond comme un ballon de foot, pour son papi il est chaud comme un moteur de voiture… Voilà qui n’aide pas beaucoup Emma, comment fera t’elle pour reconnaître l’amour s’il peut avoir tant de couleurs, de formes et de goûts différents?  Un  sujet délicieux et des illustrations pétillantes, “C’est quoi l’amour?” est un très joli album, coloré et généreux, qui fait du bien aux yeux et au cœur.

Editions Sarbacane 2011, 14,90€/

Humaine de Rebecca Maizel (roman jeunesse)

(Encore un livre lu en avant-première pour le club des testeurs d’Amazon, il sera disponible en librairie demain, le 6 avril)

Lenah Baudonte a été la plus belle et la plus cruelle des vampires pendant plus de 500 ans, régnant sans partage sur un cercle de vampires redoutables et sanguinaires. Mais elle n’avait qu’un rêve, redevenir humaine. Et c’est son amour de toujours, Rhode, celui-là même qui l’avait transformé en vampire au XVème siècle, qui va se sacrifier pour elle grâce à un mystérieux rituel, et lui permettre d’accéder à son plus grand désir. Après une longue hibernation de 100 ans, la voilà donc à nouveau dans la peau d’une adolescente de 16 ans, suivant des cours sur un campus américain et tombant amoureuse d’un jeune humain, Justin. Mais Lenah doit se cacher, car le cercle de vampires qu’elle a créé est à sa recherche…

J’ai bien aimé l’idée de prendre le schéma traditionnel de la bit-lit à contre-pied : Là où d’habitude une jeune humaine découvre un monde peuplé de créatures différentes,  ici c’est une vampire qui redécouvre l’univers des humains. Les sentiments, les sensations, les relations humaines, l’amour, le goût des aliments, la caresse du soleil sur sa peau, Lenah doit tout réapprendre, et renoncer à ses pouvoirs de vampire.  Après avoir été enterrée pendant une centaine d’années, elle doit aussi s’adapter à la vie du XXIème siècle, s’habituer aux voitures, aux ordinateurs, aux CD alors qu’elle ne connaissait que l’opéra (je trouve d’ailleurs que l’auteur aurait du plus s’amuser avec ce décalage). Les nombreux flashbacks permettent aussi de découvrir l’ancienne facette de Lenah, jeune paysanne du XVème siècle devenue une vampire puissante et maléfique.

Seul vrai bémol, la romance entre Lenah et le jeune Justin, franchement ennuyeuse. Heureusement que la demoiselle a bien d’autres hommes dans sa vie, j’ai largement préféré son histoire au long cours avec Rhode, son amitié avec Tony, et sa relation ambiguë avec Vicken. C’est un roman qui n’échappe pas aux clichés, et hormis le postulat de base, il reprend la plupart des codes de la bit-lit  sans grosses surprises, mais j’ai lu ce premier tome avec beaucoup de plaisir. La sortie du 2ème tome en VO, “Stolen Nights” est prévue pour le mois de juin, et je pense que je n’aurais pas la patience d’attendre la sortie en VF !

Humaine de Rebecca Maizel, éditions Albin Michel (collection Wiz), 454 pages, 16€. Titre original : Infinite Days (traduction Valérie Le Plouhinec) /

[Roman Jeunesse] Bal de givre à New-York – Fabrice Colin

Depuis quelques temps j’ai la chance de participer deux fois par mois au Club des Testeurs d’Amazon, ce qui me permet, entre autres, de recevoir des livres en échange d’une critique. Au mois de janvier le nouveau roman de Fabrice Colin, « Bal de givre à New-York » a été proposé aux testeurs mais je suis arrivée trop tard, tous les exemplaires avaient été attribués et j’étais extrêmement déçue. Le mois suivant quelques exemplaires de ce livre ont de nouveau été proposés  et cette fois je n’ai pas laissé passer mon tour ! En revanche j’ai reçu des épreuves non corrigées, ce qui m’a privé d’une fort jolie couverture, mais bon,  je ne vais pas me plaindre en plus…

Fille d’un célèbre architecte, Anna Claramond vit seule à New-York avec un domestique manchot et télékinésiste, depuis la mystérieuse disparition de ses parents.  Victime d’un accident de voiture, Anna ne se souvient plus de rien ou presque, ni de ses parents, ni de cette ville étrange où tout lui semble inconnu. Le responsable de son accident est Wynter, héritier de la plus grosse fortune de la ville. Tombé sous le charme d’Anna, il l’invite à l’accompagner au Bal de givre organisé par sa famille. Mais  Anna semble être la nouvelle cible du Masque, un mystérieux personnage qui terrifie les New-Yorkais depuis de longs mois.

Ca commence comme une gentille bluette entre une petite lycéenne et un bel héritier, mais rapidement ce roman prend une tournure inattendue: on comprend vite que l’héroïne ne se trouve pas dans la ville de New York telle que nous la connaissons.  Mais où est elle? Dans le futur? Dans un monde parallèle?  L’auteur sait garder le mystère tout au long du roman,  sans pourtant que l’on s’agace de ne pas tout comprendre (il faut dire que le rythme intense ne nous laisse pas de répit!).  Anna est vraiment une jolie héroïne, très attachante, et les personnages secondaires (Le beau Wynter et sa soeur Iris, Le Masque, Jacob le domestique, la vieille clocharde) sont plus troublants les uns que les autres. J’ai vraiment beaucoup aimé l’ambiance de ce roman, cette atmosphère étrange et énigmatique, et ce décor fantastique: Fabrice Colin a imaginé un New-York grandiose, une ville magique et immaculée, avec des constructions fantasques, une ville qui se fissure peu à peu, comme l’existence d’Anna. Toutes les questions trouveront leurs réponses dans les toutes dernières pages mais cette fin, dont je ne vous révélerais rien, m’a laissée un peu mitigée. C’est dommage, mais cela n’a pas réussi à entacher mon plaisir, hormis ce dernier petit accroc, “Bal de givre à New York” est vraiment un roman très séduisant.

Editions Albin Michel (collection Wiz), 293 pages, 13,50€/

Et en Cadeau Bonux, un préquelle disponible uniquement sur la page Facebook de l’auteur

Prodigieuses créatures – Tracy Chevalier

En 1810, Elizabeth, Margaret et Louise Philpot, toutes les trois « vieilles filles », sont contraintes de quitter Londres et la demeure familiale après le mariage de leur frère. Elles s’installent à Lyme Regis, une petite ville de la côte anglaise. Passionnée par les poissons fossiles, Elizabeth y fait la connaissance de la jeune Mary Anning, une chasseuse de fossiles particulièrement douée. Après la découverte d’un spécimen inconnu, leur passion commune va prendre une nouvelle dimension…

En ouvrant ce livre, j’ignorais l’existence même de Mary Anning, collectionneuse de fossiles et paléontologiste anglaise et d’Elizabeth Philpot, et c’est au cours de ma lecture que j’ai découvert que si Prodigieuses créatures   reste un  roman, il s’inspire de faits  bien réels.

J’avais en fait un peu peur que le sujet des fossiles soit rébarbatif, mais ce n’est pas du tout le cas, Tracy Chevalier sait doser  son sujet, et le traite avec assez de légèreté pour que le non-initié ne soit pas rebuté.  Je me suis même surprise à être vraiment intéressée par certains points, par exemple l’émoi que pouvait  provoquer à l’époque la découverte de fossiles dans la sphère religieuse, l’idée de l’extinction de certaines espèces remettant en cause la toute-puissance de Dieu. Et si la chasse aux fossiles est au cœur de ce roman,  la condition féminine au début du XIXe siècle est aussi un axe essentiel de ce récit: les femmes étaient encore considérées à l’époque comme des êtres inférieurs, incapables d’une réflexion approfondie, ne pouvant trouver leur salut qu’au sein du mariage. « Prodigieuses créatures » est l’histoire d’une belle amitié entre deux femmes d’âge et de conditions différentes qui unies par une passion commune, braveront ainsi les préjugés et les interdits de leur époque. Avec beaucoup de finesse dans l’écriture,  avec une grande tendresse pour ses personnages, avec cette infinie délicatesse que j’avais déjà tant aimée dans La jeune fille à la perle, Tracy Chevalier nous offre encore ici un très beau roman.

Editions de la Table ronde 2010, 377 pages, 23€  (Traduction d’Anouk Neuhoff). Titre original Remarkable Creatures.

Lu dans le cadre d’un partenariat avec les éditions de la Table Ronde, merci!

Voir aussi les avis de Leiloona et Canel.

En 1810, Elizabeth, Margaret et Louise Philpot, toutes les trois « vieilles filles », sont contraintes de quitter Londres et la demeure familiale après le mariage de leur frère. Elles s’installent à Lyme Regis, une petite ville de la côte anglaise. Passionnée par les poissons fossiles, Elizabeth y fait la connaissance de la jeune Mary Anning, une chasseuse de fossiles particulièrement douée. Après la découverte d’un spécimen inconnu, leur passion commune va prendre une nouvelle dimension…

En ouvrant ce livre, j’ignorais l’existence de Mary Anning, collectionneuse de fossiles et paléontologiste anglaise et d’Elizabeth Philpot, et c’est au cours de ma lecture que j’ai découvert que si « Prodigieuses créatures » reste un roman, il s’inspire de faits bien réels. J’avais en fait un peu peur que le sujet des fossiles soit rébarbatif, mais ce n’est pas du tout le cas, Tracy Chevalier sait doser ce sujet, et le traite avec assez de légèreté pour que le non-initié ne soit pas rebuté. Je me suis même surprise à être très intéressée par certains aspects, par exemple l’émoi que pouvait provoquer à l’époque la découverte de fossiles dans la sphère religieuse, l’idée de l’extinction de certaines espèces remettant en cause l’infaillibilité de Dieu. Et si la chasse aux fossiles est au cœur de ce roman, c’est aussi un prétexte pour aborder le thème de la condition féminine au début du XIXe siècle, les femmes étant encore considérées à l’époque comme des êtres inférieurs, incapables d’une réflexion approfondie, et ne trouvant leur salut qu’au sein du mariage. Mais au delà de tout cela, « Prodigieuses créatures » est avant tout l’histoire d’une belle amitié entre deux femmes d’âge et de conditions différentes, une relation complexe faite de rivalité et d’émulation. Unies par une passion commune, elles braveront les préjugés et les interdits de leur époque. Avec beaucoup de finesse dans le traitement des personnages et dans l’écriture, avec cette infinie délicatesse que j’avais déjà tant aimée dans « la jeune fille à la perle », Tracy Chevalier nous offre encore ici un très beau roman.

Robe de mari

Note/4 etoiles

robe de marieSophie est une jeune et jolie parisienne qui a tout pour être heureuse. Mais petit à petit elle devient folle. D’abord de petits  trous de mémoire sans conséquences, mais  qui deviennent de plus en plus fréquents et graves. Sa vie lui échappe de manière insidieuse, et elle finit par accomplir des gestes irréparables dont elle ne garde aucun souvenir. Elle perd son boulot, sa famille est décimée, ses amis s’éloignent, et Sophie se retrouve seule. Alors qu’elle croit avoir enfin retrouvé un semblant d’équilibre en devenant la nounou sans histoires d’un petit garçon, elle commet à nouveau un meurtre effroyable et entame une cavale sans fin.

En commençant ce roman, je n’imaginais pas dans quel piège diabolique j’allais tomber! La première partie est assez déstabilisante, on plonge avec Sophie dans la spirale infernale de la folie. Mais quand bien même elle sème sur son passage plus d’un cadavre, on se prend à éprouver de la pitié, voire même de la compassion pour cette jeune femme perdue, impuissante à lutter contre elle-même. Et puis soudain un retournement de situation inattendu (dont je ne vous dirais rien bien sûr) bouleverse toutes nos certitudes et change radicalement la perspective du roman, vous laissant le souffle coupé. A ce stade le lecteur est ferré, et bien ferré, impossible alors de lâcher ce redoutable thriller. J’ai passé un excellent moment avec ce livre même s’il faut bien avouer que  tout ça n’est pas toujours très crédible, certains éléments sont vraiment peu vraisemblables. Autre bémol, la fin m’a un peu déçue, je m’attendais à quelque chose de différent, de plus spectaculaire peut-être. Mais Pierre Lemaître sait en tous cas merveilleusement jouer avec nos nerfs, et “Robe de marié” est un très bon page-turner!

Le livre de poche 2009, 314 pages, 6,50€. Ce livre m’a été offert par l’éditeur.
Lu aussi par Cuné, Stephie, Kathel, Canel