Dans les années 80, sur la côte Sud-Ouest du Pays de Galles, la mère de Moïra mène enfin sa nouvelle grossesse à son terme, après plusieurs fausses couches. Jalouse, troublée par la prochaine naissance de cette petite sœur déjà envahissante, fâchée contre ses parents qui lui ont caché cette grossesse, Moïra profite d’une bourse d’études pour s’exiler dans un pensionnat à l’autre bout du pays. Mais avec son physique lunaire, son intelligence, sa soif d’apprendre, sa réserve, sa difficulté à établir des liens avec les autres, Moïra aura beaucoup de mal à s’intégrer dans son nouvel univers. Bien des années plus tard, Moïra raconte son parcours à sa jeune sœur Amy plongée dans un profond coma…
Je n’aime pas trop d’habitude les romans à tendance descriptive mais ici je me suis vraiment régalée, j’ai adoré la plume précise et ciselée de Susan Fletcher, la puissance sensorielle des paysages, de chaque bruit, de chaque odeur. Avis de tempête est un roman intense qui vibre au rythme de la mer, une histoire de vent et d’écume.
Roman d’apprentissage Online Casino et drame familial, c’est aussi un concentré d’émotions, un récit troublant sur la féminité et la relation entre sœurs. Moïra est un personnage extraordinaire et complexe, à la fois si forte et si faible, bouleversante dans sa solitude, dans sa difficulté à gérer ses sentiments et ceux des autres. J’ai été émue par sa façon de se tenir toujours à la frontière de tout, comme si elle n’était qu’une simple spectatrice, et puis par sa lente éclosion au monde. Au bout d’un périlleux chemin, elle renouera avec sa famille, qu’elle a si longtemps – et si injustement – rejetée, et surtout elle se réconciliera avec elle-même. On ne sort pas indemne de ce roman et les personnages de Moïra et d’Amy me hanteront pendant longtemps. Cet Avis de tempête m’a donné envie de me jeter sur les autres livres de Susan Fletcher, d’ailleurs La fille de l’irlandais est déjà sur ma PAL.
- Editions J’ai lu, 407 pages (Titre original: Oystercatchers) /
- Une lecture commune avec Liliba, Enna, Mirontaine et Titoulematou et L’or des chambres