Catégorie : Lectures – Classement par note

[Album] Le fil rouge – Géraldine Collet & Cécile Hudrisier

Une petite fille trouve un long fil rouge : Que peut-il bien  y avoir au bout ? Elle tire, tire, tire, et hop voilà que les 3 petits cochons lui tombent dessus. Aidée par les trois petits potelés, elle continue à tirer, et cette fois c’est le loup qui déboule ! Et à chaque page c’est ainsi un nouveau personnage de conte qui apparaît. En unissant leurs forces, ils vont enfin découvrir qui se cache au bout de ce fameux fil rouge…

… Un Père Noël dans une tenue pas très réglementaire puisque c’est son beau costume que ces petits coquins ont détricoté !

« Le fil rouge » est un très joli album qui revisite l’univers des contes de fées et mélange les personnages sans complexes, les trois petits cochons, le loup, la sorcière ou l’ogre vont même s’associer pour découvrir le fin mot de l’histoire. J’aime particulièrement les albums qui jouent avec les pages, j’ai donc beaucoup apprécié l’idée de ce fil rouge (presque) sans fin qui permet de modifier l’espace de la page, d’en repousser les limites.  C’est un album qui plaira  à tous les petits lecteurs (même les plus petits puisqu’il joue plus sur l’image que sur le texte), ils pourront s’amuser à reconnaître les différents personnages et à deviner qui se cache à la page suivante.

Editions Philomèle, octobre 2011, 40 pages, 13€. Merci aux éditions Philomèle et à Babelio pour cette découverte!

[Roman] “Bande originale” de Rob Sheffield

De 1979 à 2002, l’écrivain et journaliste rock Rob Sheffield déroule la bande son de sa vie, et surtout celle de son couple avec Renée. Renée, disparue trop tôt après 5 ans de mariage, et avec qui il partageait une folle passion pour la musique.

En commençant ce livre j’ai d’abord été un peu effrayée par le nombre important de références musicales (essentiellement du rock des années 80-90, il y a beaucoup de noms ou de titres  que je connaissais pas) et j’ai eu peur que cette lecture devienne vite rébarbative. Mais ce n’est pas le cas du tout, tous ces titres de chansons finissent par se fondre très naturellement dans l’histoire, par la rythmer. L’auteur raconte sa vie, son couple, son amour pour Renée sur fond sonore, chaque période de sa vie correspondant à une série de chansons.

Avouons le, si j’ai aimé ce livre, c’est d’abord parce qu’il a su titiller ma fibre nostalgique. Les cassettes rangées dans des boîtes à chaussures, les compilations sauvages enregistrées à la radio (avec des bouts de jingle dedans) ou les cassettes que l’on s’échangeait entre amoureux m’ont rappelé bien des souvenirs ! (Je vous parle d’un temps, que les moins de 20 ans…)

Le bandeau annonce « Le roman rock de la génération Nirvana ». Ce n’est pas faux, mais je trouve cette accroche un peu réductrice, elle ne traduit pas la richesse de ce texte: « Bande originale » est certes un livre générationnel, qui séduira particulièrement les lecteurs nés dans les années 60-70 et les amateurs de rock, mais c’est surtout un roman d’amour, entre un homme et une femme, entre un couple et la musique. Une lecture qui m’a beaucoup touchée.

Livre offert par l’éditeur. “Bande originale” de Rob Sheffield, Le livre de poche, 260 pages/

[Album] Les oiseaux d’Hamina – Elizabeth Senechal et Veronique Abt

Il y a très longtemps de cela, existait au-delà des vastes océans un royaume merveilleux au parfum de jasmin. On raconte qu’un roi, qu’on appelait le bon maharadja l’avait construit de ses mains. Il paraît que ce roi avait planté mille arbres et tracé lui-même le lit des rivières. On dit aussi qu’il avait dessiné des jardins si beaux, qu’ils étaient devenus le paradis des oiseaux…

Mais quand le fils désœuvré du maharadja accède au pouvoir à la mort de son père, il chasse tous les oiseaux jusqu’au dernier, et le royaume ne compte plus que des limaces et des escargots, des mouches et des moustiques, des rats et des mulots. Bien des années plus tard, seuls le maharadja devenu vieux et la grand-mère d’Haminâ, la marchande de couleurs, se souviennent encore des oiseaux. Tous les soirs, Haminâ écoute sa grand-mère lui décrire le petit rikiki au plumage gris, le perroquet multicolore qui play free online pokies crie très fort ou l’aigle royal, et elle les dessine sur le trottoir. Un jour le maharadja, qui a compris son erreur, aperçoit les dessins de la jeune fille et se prend à espérer: Haminâ aurait t-elle le coeur assez pur pour  faire revenir les oiseaux?

“Les oiseaux d’Haminâ” est un album dans la lignée des grands contes orientaux. Un paradis disparu, des paysages extraordinaires peuplés d’animaux, un vieux maharadja et une jeune fille au cœur pur, un peu de magie, tous les ingrédients sont là pour nous faire voyager et rêver… C’est un album exotique et enchanteur qui initie le petit lecteur au respect de la nature. Mais ce que j’ai particulièrement aimé dans cet ouvrage, ce sont les magnifiques illustrations au pastel, colorées et chaleureuses!

A contresens éditions, 2011, 14€

Lu dans le cadre de l’opération Masse Critique de Babelio

“Le pacte des vierges” de Vanessa Schneider

Pour écrire Le pacte des vierges, Vanessa Schneider s’est inspiré d’un fait divers survenu en 2008 dans l’Amérique profonde. 17 adolescentes de Gloucester, un patelin du Massachusetts, fréquentant le même établissement scolaire, étaient tombées enceintes suite à un « pacte ».  Quatre d’entre elles, Lana, Cindy, Kylie et Sue, acceptent de se confier à une romancière française. A travers leurs témoignages croisés on découvre comment elles en sont arrivées à mettre en place ce projet fou et absurde.

Au fil des pages la romancière et son lecteur essayent d’assembler les pièces du puzzle. Toutes âgées de moins de 16 ans, ces jeunes filles ont déjà tout vu, tout vécu. La majorité d’entre elles ont grandi avec un entourage familial défaillant, des parents démissionnaires qui n’assument plus leur rôle, absents, en prison, alcooliques, ou accro aux médicaments (Cochez la case correspondante à votre situation). Ou au contraire pour Sue, des parents puritains, exigeants et étouffants. Ajoutez à ça l’oisiveté, et la précarité dans une petite ville frappée de plein fouet par le chômage. Un terreau plus que favorable pour que des jeunes filles influençables, livrées à elles-mêmes, se laissent convaincre par ce projet dément imaginé par la meneuse de la bande, Lana.

J’ai été à la fois consternée par la folle décision de ces gamines, et émue par leur fragilité et leur naïveté. Ces quatre adolescentes brandissent leur grossesse comme un étendard, elles pensent avoir trouvé là l’opportunité de changer de vie : Elles vont élever leurs enfants ensemble, se créer une nouvelle famille, de nouveaux repères. Faire mieux que leurs parents.  Il y a tellement d’espoir dans ces grossesses, l’espoir d’un lien indéfectible que rien ne pourra briser, l’espoir de ne plus jamais être seules. Au fur et à mesure que leurs grossesses avancent, elles comprendront malheureusement que les choses ne sont pas aussi simples.

Cette histoire est effrayante, fascinante, mais le roman ne parvient pas à transcender le fait divers. En sait on vraiment plus quand on tourne la dernière page ? Les caractères manquent de consistance, l’angle choisi (ne donner la parole qu’aux jeunes filles) m’a paru souvent réducteur. L’auteur cherche en plus à créer un suspens artificiel et sans beaucoup d’intérêt autour de quelques éléments secondaires (des rendez-vous dans une vieille caravane près de la voie ferrée, le rôle d’un mystérieux « John »). Au fond c’est le fait divers qui est passionnant ici, bien plus que le roman lui-même, et il aurait sans doute mérité mieux que cet habillage un peu trop léger.

Editions Stock 2011, 190 pages/

Lu dans le cadre des matchs littéraires organisés par Price Minister.

Nina et les oreillers – Maylis de Kerangal

Je m’appelle Nina, j’ai neuf ans.
J’habite au 7ème étage d’un immeuble rococo.
Chez moi le plancher craque,
le couloir est tordu comme un bretzel
et ma chambre petite avec une grande fenêtre.
J’ai 3 copines à la vie à la mort,
un chat, deux grands frères,
et un voisin de mon âge très énervant.
Ma nouvelle vie a commencé le soir
où j’ai trouvé un oreiller tout neuf posé sur mon lit.

Grâce à ce nouvel oreiller, la petite Nina va enfin se mettre à rêver… Elle qui n’avait jamais rêver devient même “la championne du monde des rêves”! Puis elle découvre que quand elle dort avec l’oreiller de quelqu’un d’autre, elle peut aussi s’approprier ses rêves. Si par exemple elle emprunte l’oreiller du calme et timide Tom, son grand-frère de 15 ans, elle devient une rock-star. Avec celui de Basile, son frère de 11 ans, elle joue dans l’équipe de france de foot. Et avec celui de sa maman elle se retrouve à faire un pique-nique dans la brousse avec George Clooney (houhou celui là c’est mon rêve préféré). Et quand son petit voisin lui prête son oreiller… Ah je ne vous révèlerais rien de plus. Nina et les oreillers est le premier album pour la jeunesse de la romancière Maylis de Kerangal (Prix Médicis 2010 pour Naissance d’un pont). On se laisse entraîner avec bonheur dans ce pays des rêves fou et poétique, et j’ai adoré les superbes illustrations douces et douillettes d’Alexandra Pichard. Un coup de cœur!

Editions Helium 2010/