Catégorie : Lectures – Classement par note

[Album] L’histoire en vert de mon grand-pere – Lane Smith

Un petit garçon raconte l’histoire de son arrière-grand-père, passionné d’horticulture, qui a construit son jardin à l’image de sa vie: des arbustes sculptés y représentent son enfance à la ferme, son premier baiser, son départ à la guerre ou sa rencontre avec sa femme. Un témoignage d’autant plus important que ce grand-père perd peu à peu la mémoire…

Lane Smith est un illustrateur américain dont vous connaissez sans doute un des précédents albums, C’est un livre, qui a connu un beau succès (Ma fille et moi sommes aussi fans de C’est un petit livre, la version cartonnée pour les tout-petits!). Avec L’histoire en vert de mon grand-père il transforme une histoire somme toute assez classique en un album vraiment splendide.  L’idée des arbustes sculptés donne une autre dimension à cette balade d’un petit garçon dans la mémoire de son grand-père.  On sent monter au fil des pages tout l’amour et l’admiration de ce petit homme pour son aïeul. C’est beau, c’est tendre,  une petite merveille vraiment.

L’histoire en vert de mon grand-père (Grandpa Green) de Lane Smith, Gallimard Jeunesse 2012/
Challenge Petit Bac, Catégorie Couleur.

[Roman] Le temps n’efface rien – Stephen Orr

La vie est douce et paisible dans la petite ville australienne de Croydon, où vit Henry, même si les disputes entre ses parents et les coups d’éclat de sa mère dépressive deviennent de plus en plus fréquents. Objet de moqueries  à cause de son pied bot, Henry est un garçon solitaire qui se réfugie souvent dans la lecture, et sa voisine, Janice, ainsi que son frère Gavin et sa soeur Anna, sont ses seuls amis. Le jour de la fête nationale, Henry refuse de les accompagner à la plage. Janice, Gavin et Anna ne reviendront jamais de leur expédition.

Ce roman est inspiré d’un fait-divers qui a bouleversé l’Australie des années 60, la disparition des enfants Beaumont,  et qui n’a jamais été élucidé. Et c’est peut être pour éviter le piège du voyeurisme que Stephen Orr a choisi de peindre d’abord en détails la petite ville australienne où a eu lieu le drame.

La première moitié du roman est donc amplement consacrée à décrire une société métissée où se mêlent natifs du pays et immigrés européens, les petites histoires de chacun, les anecdotes de voisinage, l’entraide et les conflits du quotidien, les jeux des enfants. Une vie presque banale que viendra bouleverser à tout jamais la disparition des enfants Riley. Cette mise en place souffre de quelques longueurs (sans doute parce que le lecteur connaît déjà l’issue du livre) et est alourdie par certaines histoires secondaires. Mais elle permet de mieux découvrir le personnage attendrissant de Henry, handicapé par son pied bot et devant subir au quotidien les humeurs changeantes d’une mère lunatique. Le portrait qu’il dresse de son père, policier et héros ordinaire, est très touchant.

L’évènement majeur, la disparition des enfants Riley, n’intervient finalement qu’au milieu du roman. Commence alors l’enquête, les fausses pistes et les questions sans réponses, l’attente et le chagrin. Au bout du chemin, le monde ne sera plus jamais le même et bien au delà du fait divers, ce roman raconte la fin d’une époque, celle où l’on laissait les enfants vagabonder à leur guise et où les portes des maisons restaient toujours ouvertes.  Le feu rouge qui viendra remplacer le dévoué Gino et sa guérite à côté de la voie de chemin de fer à la fin du livre est lui aussi tout un symbole de cette époque qui s’achève… Le temps n’efface rien est un récit bouleversant et empreint d’une enivrante nostalgie, un roman que l’on referme à regret, le cœur serré et les larmes aux yeux.

Editions Presses de la cité, 586 pages/

Lu dans le cadre de l’opération Rentrée Littéraire du site Entrée Livre.
3ème chronique pour le challenge 1% Rentrée Littéraire

[Témoignage] C’est qui Catherine Deneuve? Dominique Resh

Dominique Resh décrit ici son quotidien de prof dans les quartiers nord de Marseille, dans un lycée professionnel réputé « difficile ». Il raconte avec humour comment en vieux briscard de l’enseignement il a appris au fil des années à désamorcer les situations périlleuses, et sans édulcorer les choses, il livre un témoignage plutôt positif dans lequel il met souvent en valeur ses élèves, leur répartie, leur imagination et leur faculté à inventer leur propre langage.  C’est qui Catherine Deneuve ? est un télescopage entre deux univers, et celui qui apprend le plus de cette confrontation n’est pas toujours celui que l’on croit… Dans le sillage d’ Entre les murs de Begaudeau, le sujet de ce livre n’est pas très original, et j’ai parfois été agacée par les digressions de l’auteur (sur les moustiques, le GPS…) mais j’ai été touchée par la tendresse de ce prof pour ses élèves. Une lecture sympathique.

Editions Autrement, Rentrée Littéraire 2012, 184 pages/

Lu dans le cadre de l’opération Rentrée Littéraire du site Entrée Livre
Challenge 1% rentrée littéraire et Challenge Petit Bac (Catégorie Personne connue)

Je peux faire voyager ce livre, si vous êtes intéressés signalez le moi dans les commentaires (offre réservée aux blogueurs ou aux lecteurs que je connais déjà).

[Roman YA] Divergent – Veronica Roth

A 16 ans Béatrice et son frère Caleb doivent désormais choisir la faction à laquelle ils appartiendront pour le reste de leur vie. Rejoindront-ils les  Sincères, les  Audacieux, les  Altruistes, les Fraternels ou les Erudits?  Elevée chez les Altruistes, qui sont entièrement dévoués aux autres, Béatrice ne peut pourtant s’empêcher d’admirer les Audacieux, chargés de protéger la société. Mais le test d’aptitudes qui doit l’aider à faire son choix indique qu’elle est “divergente”, et qu’elle pourrait appartenir à 3 factions différentes. Une information qu’elle doit absolument cacher car cela la met en danger.

Ce premier tome se concentre surtout sur la formation de “Tris” au sein de la tribu qu’elle a finalement choisie, ainsi que sur les tensions qui montent entre les différentes factions, et qui menacent l’équilibre de la société.  Ce volume est bouillonnant et accrocheur, et une fois lancée dans ma lecture, j’ai eu du mal à poser permanent penis enlargement mon livre. Il y a quelques bonnes trouvailles en ce qui concerne l’organisation de cette société post-apocalyptique, des choix osés qui rythment le récit et en relancent régulièrement l’intérêt (pas mal de personnages secondaires disparaissent en cours de route dans des circonstances assez violentes). Alors évidemment avec l’avalanche de dystopie dans les librairies ces derniers mois, certains points – la personnalité de l’héroïne ou l’inévitable histoire d’amour – apparaissent un peu prévisibles et caricaturaux. Mais l’auteur a posé assez de jalons et ouvert assez de pistes pour me donner vraiment envie de lire le prochain tome. J’aimerais surtout savoir ce qu’il y a au-delà de la clôture gardé par les audacieux… Le tome 2 paraîtra en novembre.

Divergent de Veronica Roth, 436 pages, éditions Nathan (collection Blast)/

Lu aussi par Theoma, Hérisson, Mya, Karine, Clarabel
Un livre gagné chez Jess, merci!

[Roman] L’attachement – Florence Noiville

Anna, une jeune étudiante en médecine, a perdu sa mère quelques années plus tôt dans un accident de voiture. Dans  la chambre de jeune fille de celle-ci elle découvre des lettres témoignant de la relation que Marie a entretenue avant son mariage avec son ancien professeur de lettres, marié et bien  plus âgé qu’elle. Ayant peu connu sa mère, Anna veut en savoir plus sur cette relation et interroge son entourage, sa grand-mère, sa tante, les amis d’enfance de Marie, qui chacun ont une vision différente de cette histoire d’amour.

Comme un puzzle une fille tente de recoller les morceaux de sa mère disparue. Son histoire d’amour avec son professeur n’était il qu’une provocation adolescente? La bouée de sauvetage d’une jeune fille perdue? Ou une sincère et grande histoire d’amour? De Florence Noiville j’avais lu La donation en 2007, où déjà il était question de filiation et de la relation entre une mère et sa fille (Une jeune femme s’interrogeait sur la dépression de sa mère, sur la façon dont elle avait marqué sa vie et sur le lourd héritage qu’elle constituait).

Ici encore j’ai surtout été séduite par l’écriture, c’est le genre de livre qu’on hérisse de post-it Garcinia Mangostana pour se souvenir de tel passage ou tel passage. Portant moi-même des lunettes, j’ai particulièrement aimé les passages sur la myopie: “Quand j’étais petite – je devais avoir 4 ou 5 ans -, j’ai pris un jour un buisson d’hortensias blancs pour un troupeau de moutons. C’est comme ça qu’on a découvert mon trouble de la vision. Plaisir de myope: introduire l’imaginaire dans le réel. Désirer des moutons et les voir au fond du jardin. Mon amour n’est pas aveugle, il est myope.

Malheureusement j’ai trouvé que le style – superbe, j’insiste –  étouffait un peu le contenu que j’ai trouvé… étriqué. L’histoire semble souvent n’être qu’un prétexte un peu creux pour enchaîner de jolies phrases, je n’ai pas été particulièrement touchée par la personnalité de Marie et cette histoire assez terne avec son professeur. Une lecture frustrante, on en sent tout le potentiel, mais elle me laisse finalement une impression de trop peu.

L’attachement de Florence Noiville, éditions Stock, août 2012, 186 pages/
Première lecture dans le cadre du Challenge 1% Rentrée Littéraire

Je peux faire voyager ce livre, si vous êtes intéressés signalez le moi dans les commentaires (offre réservée aux blogueurs ou aux lecteurs que je connais déjà).