Catégorie : Romans étrangers

[Roman] Demain est un autre jour – Lori Nelson Spielman

demain est un autre jour

Brett entretenait une relation fusionnelle avec sa mère, qui vient de décéder. Mais à la surprise générale c’est sa belle-sœur Catherine qui hérite de la florissante entreprise familiale, et elle a ordre de renvoyer Brett sur le champ.  Si ses deux frères touchent eux aussi leur part d’héritage, Brett ne reçoit elle qu’une vieille liste qu’elle avait rédigée à 14 ans, avec les objectifs qu’elle se fixait pour sa vie future : Avoir un bébé, adopter un chien, devenir prof, aider les gens dans le besoin, rester amie avec Carrie Newsome pour toujours, acheter une maison, etc… 10 objectifs qu’elle a un an pour réaliser si elle veut toucher son héritage.

Si certains de ces objectifs semblent réalisables (adopter un chien ou un cheval), certains vont remettre totalement en cause ses choix de vie (devenir prof ou avoir un bébé) d’autres vont lui demander de dépasser ses peurs (Faire un spectacle ou se réconcilier avec son amie d’enfance). Tomber amoureuse est un objectif incompréhensible puisque Brett est déjà en couple avec un avocat prénommé Andrew. Quant à «avoir de bonnes relations avec son père» comment cela pourrait être possible puisque son père est mort !

Demain est un autre jour est avant tout une comédie romantique, l’amour étant le fil rouge de ce roman: Est ce qu’Andrew, le petit ami de Brett, est bien l’homme de sa vie? Se laissera t-elle plutôt séduire par Maître Midar, chargé de faire respecter les dernières volontés de sa mère ou par cet homme mystérieux qu’elle ne cesse de croiser?  C’est un roman chamallow, un peu trop sirupeux parfois (si vous êtes allergique aux bons sentiments mieux vaut passer votre chemin) et pas toujours très crédible, mais Brett est un personnage vraiment attachant.

J’ai beaucoup aimé l’idée de cette liste qui ressurgit et qui oblige notre héroïne qui avait choisi d’emprunter le chemin de la facilité plutôt que celui du bonheur,  à s’interroger sur les choix qu’elle a fait et à se remettre en question. Si ça n’a pas été un coup de cœur comme pour Stephie, j’ai quand même beaucoup apprécié cette lecture légère et originale, parfaite pour les vacances, qui nous invite à nous interroger aussi sur nos propres rêves.

Editions Le cherche Midi, 457 pages – Note/4 etoiles
Titre original The life list, traduction de Laura Derajinski.

 

the life list

[Romance] La maison d’hôtes – Debbie Macomber

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Après le décès de son mari seulement un an après leur rencontre, Jo Mary décide de quitter son poste confortable dans une banque de Seattle  pour acheter une grande maison d’hôtes dans la petite ville de Cedar Cove. Son premier client est Josh, venu rendre une dernière visite à son beau-père avec qui il a toujours entretenu des relations conflictuelles, et qui va bientôt mourir. Sa deuxième  cliente est une jeune femme, Abby, qui doit assister au mariage de son frère. Originaire de Cedar Cove, elle n’était pas revenue dans sa ville natale depuis l’accident qui a coûté la vie à sa meilleure amie 10 ans auparavant.

Sorti en mars, La maison d’hôtes de Debbie Macomber est la 3ème publication des éditions Charleston, une toute nouvelle maison d’éditions née en janvier 2013 qui se positionne sur le créneau de la romance de bon goût.

On suit en parallèle les 3 histoires de Josh, d’Abby et de Jo Mary, qui ne font finalement que se croiser. J’ai été assez touchée par les parcours de Josh et d’Abby qui vont devoir se réconcilier avec leurs passés respectifs, et par les efforts de Jo Mary pour s’intégrer dans son nouvel environnement.  Mais la véritable héroïne de ce roman c’est indéniablement la « Villa Rose », cette maison d’hôtes accueillante et chaleureuse, qui sent bon les muffins, la cannelle et le feu de cheminée, un véritable refuge pour les âmes perdues et les cœurs brisés.

J’ai regretté parfois quelques platitudes (surtout en ce qui concerne la relation entre Jo Mary et Paul) ou quelques effets faciles (L’auteur fait parfois appel à un surnaturel pas toujours très subtil) mais j’ai globalement passé un joli moment avec ce livre. C’est un récit doux et réconfortant, léger et facile à lire, un vrai « roman doudou » avec lequel on a envie de se pelotonner sous la couette. J’ai été ravie de découvrir qu’il y aurait un 2ème tome,  Les anges se mettent à table à paraître en octobre 2013, dans lequel on retrouvera Jo Mary bien sûr, avec de nouveaux clients (La série comptera 6 tomes en tout). J’espère surtout que les frémissements d’une histoire entre Jo Mary et le ténébreux Mark se concrétiseront dans le prochain volume !

Vous pouvez télécharger gratuitement sur le site des éditions Charleston un prequel qui raconte la rencontre entre Jo Mary et Paul, une interview de l’auteur, ainsi qu’un extrait du livre.

La maison d’hôtes – retour à Cedar Cove de Debbie Macomber, éditions Charleston 2013, 395 pages  – Note/4 etoiles

[Roman] Nos étoiles contraires – John Green

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“Des entrailles prédestinées de ces deux familles ennemies
A pris naissance, sous des étoiles contraires, un couple d’amoureux
Dont la ruine néfaste et lamentable
Doit ensevelir dans leur tombe l’animosité de leurs parents”
(extrait de Roméo et Juliette)

Hazel a 16 ans et est atteinte d’un cancer incurable. Elle vit quasiment recluse chez elle, et ne trouve du réconfort que dans un roman, Une impériale affliction d’un certain Peter Van Houten, resté inachevé. Dans un groupe de soutien elle croise Augustus,  en rémission d’un cancer qui lui a pris sa jambe et qui a désormais “peur de l’oubli”. Les deux adolescents deviennent aussitôt très complices, et  Augustus va tout faire pour offrir à Hazel son souhait le plus cher, connaître la fin d‘Une impériale affliction.

C’est un livre incroyablement dur, je n’essaierais pas de vous faire croire le contraire, même si cela risque de faire fuir la plupart d’entre vous.  L’auteur n’élude pas la face sombre de la maladie, l’amputation d’Augustus, les difficultés quotidiennes d’Hazel pour respirer ou pour monter un escalier, les machines qui l’accompagnent, la mort qui se reflète dans le regard de ses proches. Mais ce n’est pas pour autant un livre larmoyant, l’auteur adopte souvent aussi un ton drôle et décalé,  Hazel, Augustus et leur pote Isaac se moquant facilement d’eux mêmes et de la maladie. Si j’ai évidemment adoré Hazel et Augustus, les personnages secondaires sont aussi remarquables: L’extravagant et insupportable Peter Van Houten, l’attachant Isaac et son chagrin d’amour, les parents de Hazel, totalement dévoués à leur fille, et en même temps souvent maladroits.  J’ai été particulièrement bouleversée par les mots de la mère d’Hazel quand elle pense à la mort de sa fille unique “Je ne serais plus jamais une maman” … Nos étoiles contraires est avant tout un roman d’amour, d’une intensité rare, un livre sur les rêves qu’il ne faut jamais abandonner, parce que la vie avant la mort est encore la vie, jusqu’au dernier souffle. Certains infinis sont plus vastes que d’autres. Et certains romans plus essentiels que d’autres.

Nos étoiles contraires de John Green, éditions Nathan 2013, 330 pages – 5 étoiles

[Roman Jeunesse] Gregor Tome 1: La prophétie du gris – Suzanne Collins

L’été ne s’annonce pas très folichon pour Gregor, un jeune New-yorkais de 11 ans : Au lieu de partir en colonie de vacances avec sa sœur Lizzie, le voilà condamné à surveiller sa grand-mère qui perd un peu la tête et sa petite sœur de 2 ans, Moufle,  pendant que sa mère travaille. Son père, lui, a mystérieusement disparu deux ans plus tôt. Mais un jour  Moufle tombe dans un trou situé dans la buanderie de leur immeuble, et Gregor n’a d’autre solution que de s’élancer à son tour. Ils découvrent alors qu’existe sous New-York un monde souterrain à la fois fascinant et effrayant, peuplé d’humains, mais aussi de chauve-souris, de cafards et de rats géants.  Gregor ne pense qu’à une chose, remonter à la surface avec sa petite sœur, mais les habitants de Souterre ne semblent pas vouloir le laisser partir.

La série des Gregor compte 5 tomes, dont 4 ont déjà été traduits en français (le tome 4 “La Prophétie des Secrets” vient tout juste de sortir).  Elle a été écrite par Suzanne Collins avant sa trilogie Hunger Games et s’adresse à un lectorat beaucoup plus jeune, à partir de 10 ans environ.

Si cette version moderne d’Alice au pays des merveilles n’a pas grand-chose en commun avec Hunger Games, on retrouve le talent de Suzanne Collins pour insuffler un rythme trépidant à son histoire, pour multiplier les rebondissements et rendre ses personnages particulièrement attachants. Gregor est un jeune garçon courageux, généreux, et j’ai totalement fondu pour sa petite sœur Moufle, qui a le même âge que ma fille. Et alors que j’ai une vraie phobie des insectes et autres petites choses rampantes, j’ai même réussi à être émue par un cafard géant! C’est un très chouette roman d’aventures, et ce premier tome promet une belle série,  même si je me demande si l’auteur parviendra à se renouveler et à maintenir l’intérêt du lecteur sur 5 volumes . Affaire à suivre!

*Lu en numérique*
Gregor Tome 1: La Prophétie du Gris de Suzanne Collins, Hachette 2012, 288 pages –

Challenge Petit Bac (Catégorie Couleur)
Challenge New York
Challenge 50 états, 50 billets (Etat: New York)

[Roman graphique] Le journal de Frankie Pratt – Caroline Preston

Née dans le New Hampshire au début du XXème siècle, Frankie Pratt commence à tenir son journal à 18 ans. D’origine modeste et orpheline de père, elle est acceptée à l’Université de Vassar où elle côtoie des jeunes filles de la haute société. Elle qui pensais devenir infirmière comme sa mère, rêve désormais de devenir écrivain, s’installe d’abord à New-York avant de partir pour Paris…  De 1920 à 1928, on suit ses pérégrinations d’un côté et de l’autre de l’Atlantique, sa découverte du monde de l’édition, ses rencontres improbables et ses déceptions amoureuses.

L’originalité de ce roman tient surtout à sa forme: Le journal de Frankie Pratt est un “scrapbook”, un mélange hétéroclite de photos, de coupures de journaux, de dessins, de publicités, de lettres, d’objets divers et variés… Des éléments rassemblés patiemment par l’auteur pendant des années (à la fin du livre elle remercie notamment les 300 vendeurs Ebay qui l’ont aidé à constituer ce trésor). Cette composition originale et bigarrée m’a totalement subjuguée.

Le fond est plus classique mais tout à fait exquis, j’ai beaucoup aimé cette traversée culturelle dans les années 20 (il faut dire que c’est une période que j’adore): l’apparition du cinéma parlant (“Nous sommes d’accord – le cinéma parlant n’est qu’un feu de paille et les films muets sont bien plus romantiques“), la traversée de l’atlantique par Lindbergh, la naissance du New-Yorker (« Je ne dis pas à O. que je ne donne pas un mois au New-yorker avant de disparaître – pauvre Wolf, il y croyait tellement »), l’ébullition littéraire et artistique qui agite New-York et Paris…

Ce journal a été inspiré à Caroline Preston par l’amitié entre sa grand-mère et Sylvia Beach,  libraire et éditrice à Saint-Germain-des-Prés dans les années 1920. Le roman est donc bourré de références littéraires, Frankie lit Edith Wharton et Francis Scott Fitgerald, côtoie le Paris des expatriés et Hemingway, découvre le sulfureux Ulysse de James Joyce, alors interdit aux Etats-Unis.  Le journal de Frankie Pratt est un OLNI (Objet Littéraire Non Identifié) enthousiasmant, so romantic et délicieusement vintage, un coup de cœur dans lequel j’ai eu envie de replonger sitôt la dernière page tournée.

Le journal de Frankie Pratt, éditions Nil 2012, 236 pages –

Challenge New-York
Challenge 50 états, 50 billets (Etats: New Hampshire et New York)
Challenge Petit bac (Catégorie Prénom)