A 60 ans, Maggie, agent immobilier et ex-Miss Alabama, est persuadée que la vie ne lui réserve plus rien et qu’il est temps de s’en aller sur la pointe des pieds. Elle prépare donc consciencieusement son suicide. Mais la volonté de Maggie que tout soit parfait, cette exigence maniaque qui lui a pourrit la vie va aussi ruiner tous ses efforts pour se suicider: il y a toujours quelque chose ou quelqu’un qui l’empêche de passer à l’acte…
J’ai été touchée par le personnage de Maggie, qui n’a eu de cesse au cours de sa vie de vouloir plaire à tout le monde, au détriment de son propre bien-être, et les personnages secondaires sont eux aussi très attachants, que ce soit Brenda et ses troubles alimentaires ou Hazel, que sa petite taille n’a jamais empêchée d’accomplir ses rêves. C’est avant tout un roman psychologique, certains lecteurs seront sans doute rebutés par un rythme assez lent et le fait qu’il ne se passe finalement pas grand-chose dans la plus grande partie du livre. Si c’est votre cas je vous conseille quand même de patienter jusqu’au dernier tiers du roman où survient subitement une énigme, liée à une des demeures dont s’occupe Maggie, que j’ai trouvé palpitante et qui relance le rythme du livre. Mon seul regret sur l’ensemble du roman est que l’auteur ne fait qu’effleurer certains thèmes qui auraient mérité d’être plus développés, comme celui de la lutte pour les droits civiques dans le Sud des Etats-Unis.
J’avais déjà beaucoup aimé le précédent roman de Fannie Flagg, Beignets de tomates vertes, et je n’ai pas été déçue par Miss Alabama et ses petits secrets. C’est un très joli roman sur le temps qui passe et les occasions manquées, plein de fraîcheur et de douceur, pas exempt de bons sentiments et de clichés certes, mais que l’on lit le sourire aux lèvres et dont on ressort gonflé à bloc.
Miss Alabama et ses petits secrets, éditions Le cherche-midi mai 2014, 433 pages –