[Rentrée littéraire 2013] Le soleil à mes pieds – Delphine Bertholon

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Elles n’ont rien en commun, si ce n’est un lourd passé marqué par un évènement sordide, et le fait d’être sœurs. La Grande parle fort, remplit son appartement de bric et de broc, s’enivre de sexe et de cruauté, elle a le vice et la méchanceté chevillées au corps, elle aime par dessus tout malmener la Petite. Elle a basculé du côté sombre, attirée par la mort comme un moustique par le sang. La Petite est au contraire une fleur fragile et délicate, poussée dans l’ombre de cette sœur qui prend toute la place. Elle reste cloîtrée chez elle, dans un univers vide et aseptisé, elle ne s’alimente presque pas, espérant peut-être finir par disparaitre, par s’effacer.  “Quand on a une sœur, on n’est plus jamais seule“, leur serinait leur mère, et c’est bien le cas, pour le plus grand malheur de la Petite.

Le soleil à mes pieds est l’histoire d’une lutte inégale entre deux sœurs, entre deux jeunes femmes et un passé terrible dont elles n’arrivent pas à se libérer (et que l’on découvre au fil des pages). On a pitié de la Petite évidemment qui ne parvient pas à échapper à l’emprise malsaine de sa soeur,  mais on n’arrive pas à détester la Grande tout à fait, tant on sent dans sa méchanceté la douleur de la petite fille que la vie ne lui a pas laissé le temps d’être, et dans son comportement son désir désespéré de ne pas rester seule. Finalement celle des deux qui m’a le plus émue n’est peut-être pas celle que l’on croit… C’est un livre féroce, perturbant, qui m’a mis parfois un peu mal à l’aise parce que la littérature évoque rarement les rapports entre soeurs de cette façon là. Mais j’ai lu ce roman  presque d’une traite, en retenant mon souffle. Je ne sais pas si ce livre a été inspiré à Delphine Bertholon par un fait divers réel (comme c’était le cas dans Twist), on retrouve en tous cas le thème des relations familiales compliquées comme dans Grâce. Un auteur que j’aime toujours beaucoup, et un des livres de cette rentrée littéraire à découvrir impérativement.

Le soleil à mes pieds, 187 pages, éditions JC Lattès – Note/4 etoiles

Challenge 1% Rentrée littéraire
Challenge Petit bac (Catégorie partie du corps)

Sorties Poches Août 2013

Le sermon sur la chute de Rome de Jérôme Ferrari (Babel)

Empire dérisoire que se sont constitué ceux qui l’ont toujours habité comme ceux qui sont revenus y vivre, un petit village corse se voit ébranlé par les prémices de sa chute à travers quelques personnages qui, au prix de l’aveuglement ou de la corruption de leur âme, ont tout sacrifié à la tentation du réel, et qui, assujettis aux appétits de leurs corps ou à leurs rêves de bonheur ou d’héroïsme, souffrent de vouloir croire qu’il n’est qu’un seul monde possible.

Prix Goncourt 2012

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La femme au miroir d’Eric Emmanuel Schmitt (le livre de poche, 21 août)

Anne vit à Bruges au temps de la Renaissance, Hanna dans la Vienne impériale de Sigmund Freud, Anny à Hollywood de nos jours. Toutes trois se sentent différentes de leurs contemporaines ; refusant le rôle que leur imposent les hommes, elles cherchent à se rendre maîtresses de leur destin. Trois époques. Trois femmes. Et si c’était la même ?

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La mort s’invite à Pemberley de PD James (Le livre de poche, 21 août)

Rien ne semble devoir troubler l’existence ordonnée de Pemberley, le domaine ancestral de la famille Darcy, ni perturber le bonheur d’Elizabeth, la maîtresse des lieux. Elle est la mère de deux charmants bambins et Jane, sa sœur préférée, habite tout près. Cette félicité se trouve soudain menacée lorsque, à la veille du bal d’automne, un drame contraint les Darcy à recevoir la plus jeune sœur d’Elizabeth et son mari, que leurs frasques passées ont rendu indésirables à Pemberley. Avec eux s’invitent la mort, la suspicion et la résurgence de rancunes anciennes. Tout en restant fidèle aux personnages du roman de Jane Austen, P.D. James imagine avec brio une suite – policière – à “Orgueil et préjugés”.

 

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Quand j’étais Jane Eyre de Sheila Kohler (10/18, 19 août)

1846, Manchester. Charlotte veille son père, le révérend Brontë, opéré des yeux. Elle n’a pas encore publié le chef-d’oeuvre qui l’a sacrée romancière. Elle se raconte un amour malheureux, les succès d’Anne et Emily, sa condition de gouvernante, le génie tourmenté de son frère, cette mère disparue trop tôt. Dans la ronde des souvenirs, elle cherche la lumière. Et écrira Jane Eyre. Portrait gracile d’une femme, d’une fratrie et d’une œuvre, ce roman-document original happé par une écriture cristalline interroge le mystère impérieux de la création littéraire.

Mon avis sur ce livre

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L’hiver des hommes de Lionel Duroy (J’ai lu, 21 août)

Belgrade, 2010. La fille du général Mladic s’est suicidée. Marc, écrivain passionné par le destin des enfants de criminels de guerre, veut comprendre. Des lieutenants de Mladic l’encouragent à aller à Pale, capitale historique de la République serbe de Bosnie. Il trouve une population abandonnée et persuadée d’avoir mené une guerre juste.

Prix Renaudot des lycéens 2012, prix Joseph-Kessel 2013.

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  Qu’avons nous fait de nos rêves? de Jennifer Egan (Points, 22 août)

Dans la luxueuse berline qui l’emmène à sa maison de disque, Bennie avale les paillettes d’or censées réveiller sa libido en berne. Qu’est devenu le jeune punk qui ne vivait que pour la musique et la scène ? Bientôt, son groupe sera de nouveau réuni. A ce tournant de leurs vies, si éloignées de leurs rêves de jeunesse, Bennie, Lou, Bosco et Marty s’interrogent…

Prix Pulitzer 2011

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La réparation de Colombe Schneck (J’ai lu, 21 août)

Paris, années 2000. Toutes les nuits, une petite fille prénommée Salomé fait des cauchemars. Ghetto de Kovno, en Lituanie, 1943. Une autre petite Salomé ne survit pas à la guerre. Pour l’auteure, il y a un lien entre ces deux fillettes, qu’elle reconstitue en se plongeant dans l’histoire de sa famille.

Prix Thyde Monnier 2012.

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La confusion des peines de Laurence Tardieu (Le livre de poche, 21 août)

« Tu ne veux pas que j’écrive ce livre. Tu me l’as dit. Tu me l’as demandé. Tu y avais pensé toute la soirée, toute la nuit, tu ne voulais pas. Ou, plus précisément, tu ne voulais pas que je l’écrive maintenant. Ce livre, Laurence, tu l’écriras quand je serai mort. Voilà ce que tu m’as dit. » Un père accusé de corruption, une mère qui se meurt, un univers qui s’effondre. Dix ans après, Laurence Tardieu ouvre une « lettre au père », pour comprendre. Qui est cet homme, qu’enfant elle a aimé d’un amour fou ? Cet homme intègre et généreux, qui s’est retrouvé brutalement condamné puis emprisonné ? Comment accepter qu’un être humain n’est pas un, mais multiple, faillible – humain ? Comment sortir du silence qui la lie depuis toujours à ce père, si proche et si lointain, pour s’arracher à lui et exister, enfin ?

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Un héros de Félicité Herzog (Le livre de poche, 21 août)

Jusqu’où faut-il remonter pour trouver la source d’une tragédie personnelle ? Aux mensonges de la guerre à la génération des grands-parents ? À ceux de mon « héros » de père, parti à la conquête du sommet mythique de l’Annapurna en 1950 et laissant dans les cimes de cette ascension glorieuse une part de lui-même qui le rendra perpétuellement metteur en scène de sa légende ? À la liberté d’une mère séductrice et moderne, trop intelligente pour son temps, trop rebelle pour son milieu ? À la fraternité fusionnelle et rivale de deux « enfants terribles » élevés dans une solitude commune et dans le culte de l’exploit ? Toujours est-il que mon grand frère Laurent, promis à un destin magnifique, finira en vagabond des étoiles hirsute et fou, retrouvé par la police après des mois de fuite… jusqu’à sa chute prévisible. C’était lui ou moi : ce fut lui… Ce roman de notre fraternité blessée, je le lui dois. F. H.

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Pourquoi être heureux quand on peut être normal? de Jeanette Winterson (Points, 22 août)

Depuis qu’elle a été adoptée par Mrs Winterson, Jeanette a toujours lutté. Contre sa mère et sa morale religieuse stricte, contre ceux qui l’empêchent d’aimer et de vivre comme elle l’entend. Heureusement, elle a rencontré les livres. Et les mots sont devenus ses alliés. Jeanette écrit pour réinventer sa vie, s’extirper du gris, apprendre à aimer et être libre enfin.

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Une partie de chasse d’Agnès Desarthe (Points, 22 août)

Tuer des animaux, ce n’est pas vraiment sa tasse de thé. Mais Tristan, poussé par sa femme, essaie de s’intégrer. Alors, il accepte de participer à une partie de chasse et blesse un lapin d’un mauvais coup de fusil. Un homme tombe dans une galerie souterraine. Pendant que les secours arrivent, Tristan dialogue avec le lapin : il se remémore son enfance entre une mère droguée et un père absent, et les événements qui ont fait de lui un homme au naturel sensible et réservé.

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La table des autres de Michael Ondaatje (Points, 22 août)

Michael a 11 ans quand il quitte son Sri Lanka natal pour rejoindre sa mère en Angleterre à bord du paquebot l’Oronsay. 21 jours hors le monde, entre l’océan Indien, la mer d’Arabie, la mer Rouge, le canal de Suez et la Méditerranée, à peine surveillé par sa cousine Emily… À lui l’aventure et la liberté ! Avec deux autres garçons de son âge, Cassius et Ramadhin, ils visitent le navire des cales jusqu’aux premières classes. Ce monde en vase clos est leur terrain de jeux.

 

 

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La légende des fils de Laurent Seksik (J’ai lu, 21 août)

Dans l’Amérique des années 1960, le récit d’un jeune garçon cherchant à conquérir l’affection d’un père brisé par la guerre.

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L’amour commence en hiver de Simon Van Booy (J’ai lu, 21 août)

Depuis son enfance, Bruno porte en lui le poids étouffant du deuil de sa soeur Anna. Violoncelliste d’une trentaine d’années, il donne des concerts à travers le monde. Un soir, à Québec, il fuit les mondanités et se promène dans la ville endormie. Bruno rencontre alors Hannah, une Galloise marquée par le deuil de son frère Jonathan…

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Des vies d’oiseaux de Véronique Ovaldé (J’ai lu, 21 août)

Gustavo Izzara constate que sa maison de Villanueva a été cambriolée et décide d’appeler la police. Le lieutenant Taïbo apprend alors que la fille de Gustavo et Ida, Paloma, 18 ans, s’est enfuie avec Adolfo, le jardinier. Sa mère les soupçonne d’être venus habiter la maison en leur absence. Un roman sur les liens conjugaux, familiaux et sociaux qui se croisent et se défont.

 

 

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Banquises de Valentine Goby (Le livre de poche, 21 août)

En 1982, Sarah, 22 ans, quitte la France pour Uummannaq au Groenland. Elle monte dans un avion qui l’emporte vers la calotte glaciaire où elle disparaît corps et âme. Sa famille ne l’a jamais revue. Vingt-sept ans plus tard, Lisa décide de partir sur les traces de sa sœur. Elle découvre un territoire dévasté et une population qui voit se réduire comme peau de chagrin son domaine de glace. L’auteur de Qui touche à mon corps je le tue nous emporte sur ces terres qui s’effacent dans un grand et beau livre sur le désenchantement du monde et l’impossibilité du deuil.

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Les merveilles de Claire Castillon (Le livre de poche, 21 août)

« Le plaisir, ça m’avait bien secouée, mais le plaisir à faire du mal, ça devenait mille fois meilleur et ce serait ma façon d’aimer. » Ainsi parle Evelyne, petite fille dérangée, puis jeune femme détraquée. À son compagnon Luiggi, le pizzaïolo, elle dit qu’elle fait des ménages dans une usine. Mais du lundi au vendredi, elle est escort-girl en secret. C’est une histoire qui finit mal…

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Partages de Gwenaëlle Aubry (Le livre de poche, 21 août)

Sarah, Juive d’origine polonaise, née et élevée à New York, est revenue vivre en Israël avec sa mère après les attentats du 11-Septembre. Leïla, elle, a grandi dans un camp de réfugiés en Cisjordanie. Toutes deux ont dix-sept ans et leurs voix alternent dans un passage incessant des frontières et des mondes, pour se mêler au rythme d’une marche qui les conduit l’une vers l’autre. Sœurs ennemies, Leïla et Sarah sont deux Antigone dont le corps est la terre où border et ensevelir leurs morts.

 

 

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La fin de l’innocence de Megan Abbott (Le livre de poche, 21 août)

Lizzie et Evie, treize ans, sont inséparables. Elles partagent tout, de leurs maillots de bain à leurs crosses de hockey. Pour Lizzie, la maison des Verver est le paradis sur terre, le père d’Evie, si chaleureux et charismatique, et sa sœur aînée, Dusty, tellement fascinante. Un jour, Evie disparaît à la sortie des cours. Peu d’indices, sinon une voiture que Lizzie a aperçue. L’angoisse gagne rapidement cette tranquille communauté et tout le monde se tourne vers l’adolescente. Hantée par la disparition d’Evie, émoustillée par la place centrale qu’elle occupe dans les recherches, Lizzie découvre qu’elle est loin de tout savoir sur sa meilleure amie…

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[Roman] Demain est un autre jour – Lori Nelson Spielman

demain est un autre jour

Brett entretenait une relation fusionnelle avec sa mère, qui vient de décéder. Mais à la surprise générale c’est sa belle-sœur Catherine qui hérite de la florissante entreprise familiale, et elle a ordre de renvoyer Brett sur le champ.  Si ses deux frères touchent eux aussi leur part d’héritage, Brett ne reçoit elle qu’une vieille liste qu’elle avait rédigée à 14 ans, avec les objectifs qu’elle se fixait pour sa vie future : Avoir un bébé, adopter un chien, devenir prof, aider les gens dans le besoin, rester amie avec Carrie Newsome pour toujours, acheter une maison, etc… 10 objectifs qu’elle a un an pour réaliser si elle veut toucher son héritage.

Si certains de ces objectifs semblent réalisables (adopter un chien ou un cheval), certains vont remettre totalement en cause ses choix de vie (devenir prof ou avoir un bébé) d’autres vont lui demander de dépasser ses peurs (Faire un spectacle ou se réconcilier avec son amie d’enfance). Tomber amoureuse est un objectif incompréhensible puisque Brett est déjà en couple avec un avocat prénommé Andrew. Quant à «avoir de bonnes relations avec son père» comment cela pourrait être possible puisque son père est mort !

Demain est un autre jour est avant tout une comédie romantique, l’amour étant le fil rouge de ce roman: Est ce qu’Andrew, le petit ami de Brett, est bien l’homme de sa vie? Se laissera t-elle plutôt séduire par Maître Midar, chargé de faire respecter les dernières volontés de sa mère ou par cet homme mystérieux qu’elle ne cesse de croiser?  C’est un roman chamallow, un peu trop sirupeux parfois (si vous êtes allergique aux bons sentiments mieux vaut passer votre chemin) et pas toujours très crédible, mais Brett est un personnage vraiment attachant.

J’ai beaucoup aimé l’idée de cette liste qui ressurgit et qui oblige notre héroïne qui avait choisi d’emprunter le chemin de la facilité plutôt que celui du bonheur,  à s’interroger sur les choix qu’elle a fait et à se remettre en question. Si ça n’a pas été un coup de cœur comme pour Stephie, j’ai quand même beaucoup apprécié cette lecture légère et originale, parfaite pour les vacances, qui nous invite à nous interroger aussi sur nos propres rêves.

Editions Le cherche Midi, 457 pages – Note/4 etoiles
Titre original The life list, traduction de Laura Derajinski.

 

the life list

La rentrée littéraire 2013 avec Entrée Livre

Comme l’année dernière j’ai eu la chance d’avoir été à nouveau sélectionnée par le site Entrée Livre pour faire partie d’un groupe de quinze lecteurs V.I.P  qui vont recevoir en avant-première quelques livres de la rentrée littéraire. Voilà le contenu du gros colis que j’ai trouvé dans ma boîte aux lettres hier:

entree livre 2013

  • Avoir un corps de Brigitte Giraud (Stock, sortie le 21 août)
  • Daffodil Silver d’Isabelle Monnin (JC Lattès, sortie le 21 août)
  • La cravate de Milena Michiko Flasar (Editions de l’Olivier, sortie le 29 août)
  • Voir du pays de Delphine Coulin (Grasset, sortie le 2 septembre)
  • La reine de la Baltique de Viveca Sten (Albin Michel, sortie le 2 septembre)
  • Le fils de John McEnroe d’Arnaud Friedmann (JC Lattès, sortie le 2 septembre)  que vous trouverez en librairie sous le titre Le tennis est un sport romantique (le nom a été changé par mesure de prudence suite à l’affaire Grégoire Delacourt/Scarlett Johansson)

Voilà, il faut que je lise tout ça avant le 5 septembre! J’ai déjà commencé hier soir Le fils de John McEnroe 😉

Vous pouvez aussi découvrir ce qu’ont reçu Zazy, Nelfe et Jostein sur leurs blogs respectifs. Taylor, NGM, Chroniques d’une lectrice, Emeralda, Critique-moi, Mélo, Pierre, Xander, Gwordia font également partie de l’aventure!

 

 

Rentrée Littéraire 2013: Sélection spéciale Littérature étrangère

Suite de ma sélection pour la rentrée littéraire, avec cette fois 14 romans étrangers. Vous pouvez retrouver ma sélection de romans francophones en cliquant ici.

 

Esprit d’hiver de Laura Kasischke (22 août, éditions Christian Bourgois)

Réveillée tard le matin de Noël, Holly se voit assaillie par un sentiment d’angoisse inexplicable. Rien n’est plus comme avant. Le blizzard s’est levé, les invités se décommandent pour le déjeuner traditionnel. Holly se retrouve seule avec sa fille Tatiana, habituellement affectueuse, mais dont le comportement se révèle de plus en plus étrange et inquiétant…

Déjà lu du même auteur: Les revenants, La vie devant ses yeux.

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Dans la lumière de Barbara Kingsolver (21 août, Rivages)

Dellarobia Turnbow s’ennuie. Mariée trop tôt, elle mène une vie de mère au foyer dans une ferme des Appalaches. Lors d’ une promenade familière, elle assiste à un étrange phénomène : une “vallée de feu”, fascinante de beauté mais effrayante. Ce qu’elle prend pour une apparition miraculeuse va devenir un enjeu collectif : la communauté religieuse de la ville pense y reconnaitre un signe de Dieu, alors que de nombreux scientifiques évoquent une anomalie climatique. Car ces reflets rougeoyants n’ont rien à voir avec des flammes. Ce sont les ailes de papillons qui ont étonnamment changé leur trajet migratoire. Ce coin isolé devient un lieu observé par le pays entier. Des curieux organisent des excursions, des journalistes s’emparent de l’affaire. Dellarobia, au centre de cette attention, comprend que de simples papillons vont bouleverser son existence, et peut-être l’ordre du monde.

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Dans le silence du vent de Louise Erdrich (21 août, Albin Michel)

Couronné en 2012 par le National Book Award, le plus prestigieux prix littéraire des Etats-Unis. Classé parmi les dix meilleurs livres de l année 2012 par l’ensemble de la presse américaine.

Un dimanche de printemps, une femme est agressée sexuellement sur une réserve indienne du Dakota du Nord. Traumatisée, Geraldine Coutts n est pas en mesure de révéler ce qui s’est passé à la police, ni d’en parler à son mari ou à son fils de treize ans, Joe. En une seule journée, la vie de ce dernier est bouleversée. Il essaie d aider sa mère mais elle reste alitée et s enfonce peu à peu dans le mutisme et la solitude. Tandis que son père, qui est juge, confie la situation à la justice et à la loi, Joe perd patience face à une enquête qui piétine et il décide avec ses copains de chercher les réponses de son côté. Leur quête les mène tout d abord dans un lieu sacré, à proximité duquel la mère de Joe a été violée… Dans ce livre magnifique, comme dans le reste de son oeuvre, Louise Erdrich parvient à mêler la tragédie, l’humour, la poésie et la grâce, pour restituer les sentiments et les émotions de ses personnages face à la violence dont tant de femmes sont toujours aujourd’hui victimes.

Déjà lu du même auteur: La chorale des maîtres-bouchers

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Le cœur par effraction de James Meek (22 août, éditions Métailié)

Seriez-vous capable de trahir un être cher ?  Rebecca, alias Bec, est une grande chercheuse scientifique, elle travaille sur la malaria, son frère Ritchie est une ex-rock star devenue producteur de télévision. Leur père, un officier, a été tué en Irlande pour avoir refusé de trahir un informateur. Lorsque Bec refuse d’épouser le puissant directeur d’un magazine people, celui-ci se venge en menaçant Ritchie de révéler ses frasques s’il ne lui donne pas d’informations scabreuses sur sa sœur. Bec est à son tour mise à l’épreuve dans son mariage avec Alex lorsqu’elle décide d’avoir un enfant malgré tout.

Le frère et la soeur devront choisir entre la loyauté et la trahison. Voici un grand roman classique sur des thèmes ultra contemporains. Une moderne histoire de famille, de secrets, d’amour, de mort, d’argent, à l’ère des magazines trash, des intimités devenues publiques, de la transparence sur Internet. Un impressionnant thriller moral.

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Ailleurs de Richard Russo (5 septembre, éditions de la Table Ronde)

Peu de temps après la disparition de sa mère, Richard Russo, l’écrivain couronné du prix Pulitzer et auteur d’une dizaine de romans traduits dans le monde entier, prend la plume pour décrire la vie de cette femme autoritaire mais fragile qu’il adora autant qu’il la subit. À chaque étape de l’existence de son fils, de son enfance dans la banlieue industrielle de New York à sa carrière dans les universités américaines, à travers les différents seuils de son mariage, l’éducation de ses deux filles et les améliorations successives de son niveau de vie, elle le suivit comme une ombre encombrante et intouchable, ballottée au gré des déménagements successifs, écartelée entre ses tentatives de préserver un mode de vie qu’elle souhaitait « indépendant » et les violentes crises nerveuses dont elle était si souvent victime, et qui marquèrent à jamais l’ensemble de la famille Russo. Ailleurs retrace le déchirant parcours d’un être torturé sa vie durant par un trouble obsessionnel- compulsif diagnostiqué trop tard, mais constitue, avant tout, la plus belle épitaphe adressée à sa mère par celui qui, parvenu enfin à la comprendre, fut son unique raison de (sur)vivre.

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Bent Road de Lori Roy ( 21 août, editions du Masque)

Pendant leur vingt ans de vie commune à Detroit, Celia Scott a regardé son mari, Arthur, se cacher derrière les secrets entourant la mort de sa sœur Eve. Mais en 1967, les émeutes raciales l’effraient encore plus que son passé et il décide de retourner vivre dans la ferme familiale où il a grandi, sur Bent Road, près d’une toute petite ville au fin fond du Kansas. Alors que les Scott viennent de s’installer, une jeune fille disparait. Sur Bent Road, on aperçoit tout le temps un pick-up rouge déglingué qui sillonne la prairie, inquiétant. Il y a une petite fille solitaire qui met les robes de sa tante défunte, un garçon qui apprend à tirer avec l’arme de son père pour lui prouver qu’il est un homme, et une femme qui se rend compte qu’elle ne reconnait plus son mari et qu’elle ne sait plus comment protéger ses enfants.  Bent Road, c’est un lieu où l’on apprend ceci : parfois, le meurtre est le plus doux des remèdes.

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Outre-atlantique de Simon Van Booy (21 août, éditions Autrement)

Los Angeles, 2010. Martin, d origine française, est venu s’installer en Amérique avec sa famille, des boulangers, après la guerre. Ses parents ont accompli un acte héroïque en 1944, sans qu’il sache bien lequel. Un beau jour, il voit arriver dans la maison de retraite où il travaille un certain M. Hugo, un très vieil homme défiguré, qui meurt dans ses bras.

France, 1968 : deux enfants découvrent dans les bois les restes du bombardier B-24 d’un soldat américain. Vingt-cinq ans plus tôt, ce jeune GI vivait ses derniers instants de détente à Coney Island, le parc d’attraction de New York, avec sa fiancée Harriet. John a réapparu à la Libération, sans jamais vraiment expliquer ce qu il lui était arrivé. On va le découvrir, grâce au récit d’Amelia, la petite-fille de John, et à plusieurs flashback : petit à petit émergent les liens entre John, Martin et M. Hugo. “Outre-Atlantique” traverse l’océan et les années pour faire surgir, dans une prose intense et délicate, ces liens secrets qui tissent les destins.

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L’enfant de l’amour de Sheila Kohler (29 août, éditions de La Table Ronde)

Rien ne ressemble plus à une riche Blanche oisive qu’une autre riche Blanche oisive. Sous le vernis de la très haute société sud-africaine de la fin des années 1950, pourtant, certaines transportent d’inavouables secrets. Parmi elles, Bill, femme mûre et mûrie par la vie, ancien garçon manqué d’une famille d’artisans hissé à la tête d’une des plus grosses fortunes du pays après son mariage avec un homme tyrannique. À la mort de celui-ci, le notaire de la famille presse Bill de choisir ses héritiers. À qui doit-elle léguer son patrimoine ? À ses deux fils si sérieux ? À ses frères et sœurs avides et jaloux de son bien ? Au vieux cuisinier zoulou qui a vu grandir ses enfants ? À la fidèle gouvernante qui connaît tout de son secret ? Au fil de ces interrogations Bill déroule l’histoire de sa vie, depuis la fatale année de 1926 où son père lui interdit d’aimer celui qui restera à jamais l’homme de sa vie, ce jeune Juif aux boucles rousses, jusqu’au sulfureux triangle amoureux qui la mena à un mariage opulent. Avec, au milieu, un souvenir obsédant : l’enfer d’une jeune fille enfermée neuf mois durant pour protéger toute une famille de l’infamie. De la barbarie du puritanisme chrétien aux dérives de l’aristocratie blanche dans un pays à l’aube de l’Apartheid, “L’enfant de l’Amour” raconte comment une femme peut être victime de son temps.

Déjà lu du même auteur:  Quand j’étais Jane Eyre.

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Danse Noire de Nancy Huston (21 août, Actes Sud)

Sur un lit d’hôpital, Milo s’éteint lentement. À son chevet le réalisateur new-yorkais Paul Schwarz rêve d’un ultime projet commun : un film qu’ils écriraient ensemble à partir de l’incroyable parcours de Milo. En s’attachant à ce destin issu d’un passé aussi singulier qu’universel, en s’arrêtant sur les origines de Milo dans un premier temps effacées puis peu à peu recomposées, ce film serait le reflet éclatant de trois lignes de vie ayant traversé le siècle en incarnant ses décennies de joies et de larmes, d’espoirs et de résistance, d’exode, d’exils et de fureur. Vivre, écrire, créer dans une langue étrangère, porter en soi la polyphonie des mondes d’un bout à l’autre du XXe siècle, ce livre puissant est à lui seul la voix de l’exil, il incarne sa force riche et douloureuse.

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kennedy 5 joursCinq jours de Douglas Kennedy (3 octobre, Belfond)

(Je n’ai pas trouvé la 4ème de couverture en français, voilà la version anglaise) Laura spends her days looking at other people’s potential calamities. She works in the radiography unit of a small hospital on the Maine coast, bearing constant witness to the fears of patient after frightened patient. In a job where finding nothing is always the best possible outcome, she is well versed in the random injustices of life, a truism that has lately been playing out in her marriage as well. Since being downsized, her husband, Dan, has become withdrawn, his emotional distance gradually corroding their relationship. With a son in college and a daughter soon due to leave home, Laura has begun to fear that the marital sounds of silence will only deepen once the nest is truly empty.When an opportunity arises to attend a weekend medical conference in Boston, Laura jumps at this respite from home. While checking in, she meets a man as gray and uninspired as her drab hotel room. Richard is an outwardly dull, fiftysomething insurance salesman. But during a chance second encounter, Laura discovers him to be surprisingly complex and thoughtful, someone who, like herself, is grappling with the same big questions about decisions made and the human capacity for self-entrapment. As their conversation deepens and begins to veer into shared confessions, the overwhelming sense of personal and intimate connection arises. A transformative love affair begins. But can this potential, much-longed-for happiness be married to their own difficult personal circumstances? Can they upend their lives and embrace that most loaded of words: change?A love story as clear-sighted and ruminative as it is affecting, Five Days will have you reflecting about the choices we all make that shape our destinies. Crafted with Kennedy’s trademark evocative prose and pitch-perfect in its depiction of the complex realities of modern life, it is a novel that speaks directly to the many contradictions of the human heart.

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Canada de Richard Ford (22 août, éditions de l’olivier)

Nous sommes à Great Falls, Montana, en 1960. Dell Parsons a 15 ans lorsque ses parents commettent un hold-up, avec le fol espoir de rembourser ainsi un créancier menaçant. Mais le braquage échoue, les parents sont arrêtés, et Dell a désormais le choix entre la fuite ou le placement dans un orphelinat. Il choisit de fuir, passe la frontière du Canada et se retrouve dans le Saskatchewan. Il est alors recueilli par un homme, Remlinger, qui fait de lui son apprenti et son factotum. Remlinger est un « libertarien », adepte de la liberté individuelle intégrale, qui vit selon sa propre loi en organisant des chasses. Canada est le récit de ces années d’apprentissage au sein d’une nature magnifique, parmi des hommes pour qui seule compte la force brutale, comme le montre l’épisode final, d’une incroyable violence. Des années plus tard, Dell, qui est devenu professeur à l’Université, se souvient de ces années qui l’ont marqué à jamais. Qualifié de « page-turner » par le NY Times, ce roman d’une puissance et d’une beauté exceptionnelles rappellera aux lecteurs de Richard Ford le premier de ses livres publié à l’Olivier en 1991, Une saison ardente. Il marque le retour sur la scène littéraire d’un des plus grands écrivains américains contemporains.

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Le dilemme du prisonnier de Richard Powers (22 août, Le Cherche-Midi)

Fin des années 1980, DeKalb, Illinois. Eddie Hobson, Ailene, et leurs quatre enfants, ont toujours formé un clan très soudé. Mais lorsque Eddie est frappé par une étrange maladie, la mécanique familiale se dérègle et les secrets de ce père pas comme les autres font peu à peu surface. Pourquoi ce professeur d’Histoire charismatique a-t-il élevé ses enfants, aujourd’hui adultes, dans l’amour de la culture, du divertissement des énigmes et des jeux d’esprits, en les tenant toujours éloignés des réalités de leur temps ? Et quelle est cette longue histoire qu’il élabore depuis près de trois décennies derrière une porte close ? Alors qu’Eddie s’est enfui de l’hôpital pour une destination inconnue, le plus jeune de ses fils, Eddie Jr, part à sa recherche. Petit à petit, l’histoire du père se dévoile et avec elle, c’est tout le XXe siècle qui défile, de l’exposition universelle de New York en 1939 aux essais nucléaires de Los Alamos, en passant par un projet grandiose de Walt Disney, destiné à entretenir l’optimisme des populations durant la Seconde Guerre mondiale. Dans cet éblouissant roman polyphonique, Richard Powers s’intéresse à l’industrie du divertissement, de Hollywood à Disneyland, et questionne notre besoin d’évasion. Il nous montre, à la lumière d’un demi-siècle d’une histoire passionnante, comment ce qui nous édifie, que ce soit la famille ou la culture, nous emprisonne également.

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Transatlantic de Colum McCann (22 août, Belfond)

Après Et que le vaste monde poursuive sa course folle, le grand retour de Colum McCann. S’appuyant sur une construction impressionnante d’ingéniosité et de maîtrise, l’auteur bâtit un pont sur l’Atlantique, entre l’Amérique et l’Irlande, du XIXe siècle à nos jours. Mêlant Histoire et fiction, une fresque vertigineuse, d’une lancinante beauté.À Dublin, en 1845, Lily Duggan, jeune domestique de dix-sept ans, croise le regard de Frederick Douglass, le Dark Dandy, l’esclave en fuite, le premier à avoir témoigné de l’horreur absolue dans ses Mémoires.
Ce jour-là, Lily comprend qu’elle doit changer de vie et embarque pour le Nouveau Monde, bouleversant ainsi son destin et celui de ses descendantes, sur quatre générations.À Dublin encore, cent cinquante ans plus tard, Hannah, son arrière-petite-fille, tente de puiser dans l’histoire de ses ancêtres la force de survivre à la perte et à la solitude.

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Chimie des larmes de Peter Carey (4 septembre, Actes Sud)

Le nouveau roman de Peter Carey fait dialoguer deux voix et deux destins. Séparés par plus d’un siècle, deux êtres fous d’amour et de chagrin poursuivent le même but : alors qu’en 1854, Henry Brandling cherche un horloger capable de construire un jouet mécanique qui guérira son fils, en 2010 Catherine Gehrig affronte la mort de son amant secret en restaurant le même automate. Reliés par des carnets (que l’un écrit et que l’autre lit) et par leurs interrogations sur la mort, l’amour et la technique, ces deux personnages émouvants découvrent progressivement que ce jouet mécanique recèle des mystères bien plus grands. La Chimie des larmes est un grand roman sur la force créatrice et sa participation à notre capacité de résilience.

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Le livre du roi d’Arnaldur Indridason (12 septembre, éditions Métailié)

En 1955, un jeune étudiant islandais arrive à Copenhague pour faire ses études. Là il va se lier d’amitié avec un étrange professeur, bourru, érudit et buvant sec, spécialiste des Sagas islandaises, ce patrimoine culturel inestimable qu’ont protégé les Islandais au long des siècles comme symbole de leur nation. Il découvre le secret du professeur, l’Edda poétique, le précieux Livre du roi, dont les récits sont à l’origine des mythes fondateurs germaniques, lui a été volée pendant la guerre par des nazis avides de légitimité symbolique.
Ensemble, le professeur et son disciple réticent, qui ne rêve que de tranquillité, vont traverser l’Europe à la recherche du manuscrit. Un trésor pour lequel certains sont prêts à voler et à tuer. Un trésor aussi sur lequel on peut veiller et qu’on peut aimer sans en connaître la valeur.
Une histoire inhabituelle et une aventure passionnante sur ce qu’on peut sacrifier et ce qu’on doit sacrifier pour un objet aussi emblématique qu’un livre.