Rentree litteraire 2013: selection speciale litterature francophone

Dans un mois sera lancée la rentrée littéraire, et voilà déjà une petite sélection de livres qui me tentent. Je n’en ai lu aucun pour l’instant, c’est une sélection purement subjective, j’ai juste été interpellée par le nom d’un auteur, par une jolie couverture, par un résumé alléchant… Je commence aujourd’hui par la littérature francophone (9 titres) et je vous proposerais bientôt une sélection de livres étrangers (un peu plus nombreux, 14 titres). En espérant que ce petit défrichage vous aide à faire votre choix parmi les 555 titres attendus!

Le soleil à mes pieds de Delphine Bertholon (21 août, JC Lattès)

Il y a la petite, 22 ans, un âge comme deux cygnes posés sur un lac. Fragile et ravissante, elle peine à se jeter dans le grand monde et se réfugie dans la solitude de son appartement. La grande, 24 ans, s’agite dans la ville : nymphomane, tyrannique et machiavélique, fascinée par la mort, elle se nourrit de la dépendance affective qu’elle impose à sa cadette. Deux sœurs qui ont grandi avec un terrible secret et qui, dix-huit ans plus tard, se démènent pour tenter d’exister. Le sort semblait avoir scellé leur destin, mais les rencontres quelquefois peuvent rebattre les cartes. Le soleil à mes pieds est, avant tout, l’histoire d’une résurrection.

Déjà lu du même auteur: Grâce

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La grâce des brigands de Véronique Olvadé (22 août, éditions de l’Olivier)

Quand Maria Cristina Väätonen reçoit un appel téléphonique de sa mère, dont elle est sans nouvelles depuis des années, l’ordre qu’elle avait cru installer dans sa vie s’en trouve bouleversé. Celle-ci lui demande instamment de venir chercher pour adopter Peeleete, le fils de sa soeur. Nous sommes en juin 1989, Maria Cristina vit avec son amie Joanne à Santa Monica (Los Angeles). Cela fait vingt ans qu’elle a quitté Lapérouse, et son univers archaïque pour la lumière de la ville et l’esprit libertaire de la Californie des années 70. Elle n’est plus la jeune fille contrainte de résister au silence taciturne d’un père, à la folie d’une mère et à la jalousie d’une sœur. Elle n’est plus non plus l’amante de Rafael Claramunt, un écrivain/mentor qu’elle voit de temps à autre et qui est toujours escorté par un homme au nom d’emprunt, Judy Garland. Encouragée par le succès de son premier roman, elle est déterminée à placer l’écriture au cœur de son existence, être une écrivaine et une femme libre. Quitte à composer avec la grâce des brigands.

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Une part de ciel de Claudie Gallay (21 août, Actes Sud)

De retour pour quelques semaines dans sa vallée natale qui s’enfonce dans l’hiver, une femme redécouvre les non-dits du lien familial et la part d’absolu que chacun peut mettre en partage. Un roman de l’attente et des possibles, illuminé par la plume intense et intime de l’auteur des “Déferlantes”.

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Au revoir là-haut de Pierre Lemaître (21 août, Albin Michel)

Rescapés du chaos de la Grande Guerre, Albert et Edouard comprennent rapidement que le pays ne veut plus d’eux. Malheur aux vainqueurs ! La France glorifie ses morts et oublie les survivants. Albert, employé modeste et timoré, a tout perdu. Edouard, artiste flamboyant devenu une « gueule cassée », est écrasé par son histoire familiale. Désarmés et abandonnés après le carnage, tous deux sont condamnés à l’exclusion. Refusant de céder à l’amertume ou au découragement, ils vont, ensemble, imaginer une arnaque d’une audace inouïe qui mettra le pays tout entier en effervescence… Et élever le sacrilège et le blasphème au rang des beaux-arts. Bien au delà de la vengeance et de la revanche de deux hommes détruits par une guerre vaine et barbare, ce roman est l’histoire caustique et tragique d’un défi à la société, à l’Etat, à la famille, à la morale patriotique, responsables de leur enfer. Dans la France traumatisée de l’après guerre qui compte son million et demi de morts, ces deux survivants du brasier se lancent dans une escroquerie d’envergure nationale d’un cynisme absolu.

Déjà lu du même auteur: Robe de marié.

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L’invention de nos vies de Karine Tuil (21 août, Grasset)

Sam Tahar semble tout avoir : la puissance et la gloire au barreau de New York, la fortune et la célébrité médiatique, un « beau mariage »… Mais sa réussite repose sur une imposture. Pour se fabriquer une autre identité en Amérique, il a emprunté les origines juives de son meilleur ami Samuel, écrivain raté qui sombre lentement dans une banlieue française sous tension. Vingt ans plus tôt, la sublime Nina était restée par pitié aux côtés du plus faible. Mais si c’était à refaire ?
À mi-vie, ces trois comètes se rencontrent à nouveau, et c’est la déflagration… « Avec le mensonge on peut aller très loin, mais on ne peut jamais en revenir » dit un proverbe qu’ illustre ce roman d’une puissance et d’une habileté hors du commun, où la petite histoire d’un triangle amoureux percute avec violence la grande Histoire de notre début de siècle.

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Les évaporés de Thomas B. Reverdy (21 août, Flammarion)

Trois cartons et une valise, c’est tout ce que Kaze a emporté avec lui cette nuit-là. Et, également, les raisons de sa fuite. Comment peut-on si facilement disparaître ? Ici, au Japon, on en a légalement le droit. D’un disparu, on dit simplement qu il s’est « évaporé ». Mais Yukiko, elle, ne veut pas renoncer à chercher son père, un père qu’elle a pourtant quitté depuis des années pour vivre à San Francisco. Elle demande à Richard B., son ancien amant, de partir avec elle à la recherche de Kaze. Par amour pour elle, ce détective privé et poète à ses heures mènera l’ enquête dans un Japon «parallèle», celui du quartier des travailleurs pauvres de San ya à Tokyo, repaire pour des milliers d’évaporés, et des camps de réfugiés autour de Sendai. Peut-on se débarrasser de son passé ? Refaire sa vie ? Ces questions sont au cœur de ce roman qui, sous ses dehors de roman policier et d’histoire d’amour, mène une véritable enquête existentielle. De façon poétique et sensible, Thomas B. Reverdy explore la part d’ombre en chacun de nous, cette tentation d’un « ailleurs si j y suis » et met en scène toutes les variations possibles de notre désir de fuite.

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Lady Hunt de Hélène Frappat (21 août, Actes Sud)

Obsédée par le rêve d’une maison qui la hante, une jeune femme qui fait visiter des appartements à Paris est le témoin de la très mystérieuse disparition d’un enfant. Trouvera-t-elle dans son rêve la clé de l’énigme du réel ? Des ruines du Parc Monceau à la lande galloise, entre les malédictions du passé et les divers déguisements de la vérité, “Lady Hunt” réinvente le roman gothique anglais et toutes les nuances du sortilège.

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Ce sera ma vie parfaite de Camille de Villeneuve (29 août, éditions Philippe Rey)

La dernière journée d’une vie peut-elle en révéler le sens ? En ce matin de printemps, Victor des Ulmières pressent sa mort, tandis qu’autour du domaine rôde Serge, son jeune protégé avec lequel il s’est battu au couteau la veille. L’imminence de la fin force Victor à une relecture lucide de sa vie, oscillant entre passé et présent. Lui revient sans cesse en mémoire sa famille trop pesante : une mère tôt disparue ; un père dont il n’a connu que le mépris ; une sœur, Aimée la bien nommée, véritable passion de sa vie ; Vivien, un frère cadet haï… Dans sa rumination intérieure, cet homme hanté par l’échec cherche à reconstruire sa vérité. Et c’est en l’étrange compagnie de jeunes danseurs et musiciens que Victor décide alors d’un événement qui lui donnera la possibilité de traverser déceptions et fantasmes, de faire l’expérience d’une joie fatale. De parachever ainsi sa vie « parfaite »…

Déjà lu du même auteur: Les insomniaques

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Billie d’Anna Gavalda (3 octobre, Le Dilletante)

« Franck, il s’appelle Franck parce que sa mère et sa grand-mère adoraient Frank Alamo ( Biche, oh ma biche, Da doo ron ron, Maillot 38-37 et tout ça ) (si, si, ça existe…) et moi, je m’appelle Billie parce que ma mère était folle de Michael Jackson (Billie Jean is not my lover / She’s just a girl etc. ). Autant dire qu’on ne partait pas avec les mêmes marraines dans la vie et qu’on n’était pas programmés pour se fréquenter un jour…»

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[Polar surnaturel] Niceville – Carsten Stroud

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J’ai d’abord reçu un message énigmatique dans ma boîte aux lettres, puis un roman accompagné de quelques goodies pas banals (un sac de preuves, un cordon de sécurité Police Do not cross et un kit pour relever les empreintes). Une entrée en matière bien sympa qui m’a donné envie de me plonger sans attendre dans ce polar publié aux Editions du Seuil.

A Niceville, le jeune Rainey Teague disparaît sur le chemin de l’école. Une disparition de plus dans cette petite ville des Etats-Unis, qui a le taux le plus élevé du pays. C’est l’inspecteur Nick Kavanaugh, ancien militaire au passé trouble qui va mener l’enquête, aidé par sa femme Kate, une avocate dont le père s’est intéressé de près à la sombre histoire de Niceville. Ils vont vite être confrontés à des évènements étranges.

Si la disparition de ce petit garçon est le point de départ du roman, de nombreuses histoires secondaires vont venir s’y greffer, notamment le braquage d’une banque et l’assassinat de plusieurs policiers. J’étais d’ailleurs un peu perdue au début du livre avec tous ces personnages qui ne semblent n’avoir aucun lien entre eux. J’ai finalement beaucoup aimé certaines histoires (surtout celles qui ont un lien direct avec la disparition de Rainey comme les évènements qui vont se dérouler dans la maison de Delia Cotton ou la cavale du braqueur Merle Zane), d’autres ont à mon avis moins d’intérêt comme celles qui tournent autour de Bock (qui veut se venger de tout le monde après l’humiliation de son divorce) ou de Byron Deitz (qui veut récupérer un mystérieux objet volé pendant le braquage de la banque).

Je m’attendais à un polar plutôt classique, mais Niceville est en fait un roman inclassable qui mêle enquête policière et évenements surnaturels, et qui n’est pas sans rappeler l’univers de Stephen King. J’ai adoré l’ambiance caractéristique du sud des Etats-Unis, tissée d’anciennes croyances indiennes, de lieux maudits et de vieux secrets de famille. Une fois la machine lancée, j’ai eu du mal à m’arrêter avant la fin. La bonne nouvelle c’est que ce roman est en fait le premier tome d’une trilogie, le 2ème tome The Homecoming vient de sortir en VO, et le 3ème tome, The Departure sortira en juin 2014.

Si vous avez envie vous aussi de découvrir ce roman, les éditions du Seuil lanceront le 20 juin un grand concours sur leur page facebook, et vous pourrez trouver de précieux indices sur des blogs partenaires de l’opération. Voici celui que je suis chargée de vous remettre : « Meilleur ami des « Narcisse », il pourrait aussi bien être l’instrument de votre fin ». Bonne chance à tous !

Niceville de Carsten Stroud, Editions du Seuil 2013, 502 pages – Note/4 etoiles

Donnez votre voix pour la 4ème édition du livre audiosolidaire

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J’en ai déjà parlé sur ce blog, mon petit frère est non-voyant et a pu retrouver le plaisir de la lecture grâce aux livres audio, c’est donc un sujet qui me tient particulièrement à coeur. L’année dernière, j’avais déjà participé avec un grand plaisir à la 3ème édition du Livre Audiosolidaire en enregistrant un extrait du roman La délicatesse de David Foenkinos sur le site de lAssociation Valentin Haüy. L’association renouvelle l’opération cette année encore et lance la 4ème édition du Livre Audiosolidaire du 3 au 30 juin. Cette fois l’association a en plus choisi de mettre en avant l’un de mes livres préférés, Au bonheur des ogres de Daniel Pennac (dont l’adaptation réalisée par Nicolas Bary sortira sur grand écran à l’automne prochain).

L’association Valentin Haüy est au service des aveugles et des mal-voyants et souhaite sensibiliser le grand public au handicap visuel en rassemblant chaque année des centaines de personnes autour de ce grand projet commun. Cette année, de nombreuses personnalités se sont prêtées au jeu: Nicolas Bary, Michel Cymes, Mathieu Simonet, les comédiens Isabelle Nanty, Véronique Jannot, Stéphane Foenkinos, Julie Voisin, Juliette Aver…

La participation au 4ème Livre Audiosolidaire est gratuite et à la portée de tous. Pour participer à l’enregistrement, c’est vraiment tout simple et cela ne vous prendra que quelques minutes: il suffit de vous rendre sur http://audiosolidaire.avh.asso.fr, puis d’enregistrer l’extrait de votre choix (ou plusieurs). Votre enregistrement sera ensuite disponible au milieu du mur des vocalisations, parmi ceux des personnalités!

En donnant votre voix, vous participerez à un formidable élan solidaire, et vous montrerez votre soutien à toutes les personnes atteintes par le handicap visuel. N’hésitez pas à relayer également cette initiative sur vos blogs et sur les réseaux sociaux afin de la faire connaître au plus grand nombre.

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Article sponsorisé

[Roman] L’éternel – Joann Sfar

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1917, Ionas et Caïn sont deux frères juifs très proches l’un de l’autre, malgré leurs différences : Ionas est un homme sensible et droit, fidèle à sa fiancée Hiéléna. Caïn est une forte tête, un pleutre qui va s’enfuir dès la première occasion, laissant mourir son frère sur un champ de bataille, et sa propre compagne, enceinte, sans un geste pour les aider.  Après la mort de son frère il n’hésite pas à épouser la douce et belle fiancée de celui-ci. Mais Ionas renaît sous la forme d’un vampire, bien décidé à retrouver Hiéléna.

Après la BD (Le chat du rabbin notamment) et le cinéma (Gainsbourg vie héroïque), que j’ai trouvée la plus pénible à lire.

Le tout manque de nerf et d’un fil directeur, c’est trop bavard, l’histoire s’enlise autour du personnage un peu fade de Ionas, et l’auteur se contente de juxtaposer des scènes sans que l’ensemble prenne jamais sens. Quel ennui ! Je refermais le livre au bout de deux pages, je m’endormais dessus, je sautais des paragraphes entiers… Aucun personnage ne m’a intéressé, et je n’avais vraiment aucune envie de savoir ce qu’il allait advenir d’eux. Finalement je n’ai pas réussi à aller au bout de cette lecture,  et ça  a été vraiment un soulagement de passer à autre chose.  On sent une réelle ambition derrière ce récit, Joann Sfar s’est inspiré plus ici du Comte Dracula et du roman gothique que du romantisme mièvre d’Edward Cullen, mais je n’ai clairement pas adhéré à cet univers glauque et à cette écriture trop lourde.

L’éternel de Joann Sfar, éditions Albin Michel 2013, 455 pages – 1 etoile

Merci à Entrée Livre de m’avoir envoyé ce livre. Sept autres blogueurs ont lu ce livre en même temps que moi: Cécile, Zazy, Jostein, Nelfe, Pierre, Mélo et Emeralda

[Temoignage] La preuve du paradis – Eben Alexander

la preuve du paradis

Je suis profondément athée (je n’ai reçu aucune éducation religieuse), et je suis convaincue qu’il n’y a rien après la mort. Je suis aussi prompte à considérer tous ceux qui prétendent le contraire comme des charlatans ou des illuminés. Malgré tout quand le site Entrée Livre m’a proposé de lire « La preuve du Paradis, Voyage d’un neurochirurgien dans l’après-vie » du Dr Eben Alexander, j’ai accepté et essayé d’aborder cette lecture sans a-priori.

Brillant neurochirurgien américain, le docteur Eben Alexander a frôlé la mort suite à une méningite. Durant les 7 jours de coma qu’il a connu, il prétend avoir franchi les portes d’un autre monde.

En ce qui concerne  son fameux voyage dans l’au-delà, Eben Alexander a donc vu une grande lumière, une ouverture vers une autre réalité, il s’est soudain senti rempli d’amour et s’est mis à voler en compagnie d’une magnifique jeune femme au milieu des nuages, des papillons et d’êtres scintillants. Il a la gentillesse de nous traduire en « langage terrestre » (!) le message que lui a transmis sa jolie compagne : « Tu es aimé et chéri, totalement, pour toujours » « Il n’y a rien dont tu doives avoir peur » « Il n’y a rien que tu puisses faire mal ».

Arrivé à ce stade, honnêtement le fou rire me guette. Je vous épargne le reste qui est du même acabit. La 4ème de couverture me parlait de “faits précis”, là où je ne vois qu’une grande fumisterie hallucinatoire, nourrie par l’éducation religieuse de l’auteur  (Et il a beau nous affirmer s’être beaucoup éloigné de la religion en vieillissant, ses derniers mots avant se sombrer dans le coma sont quand même « Dieu, aide moi »)

L’auteur et l’éditeur mettent beaucoup en avant le fait qu’Eben Alexander est un éminent scientifique, et que cela donne une autre dimension à cette expérience. J’ai trouvé pour ma part que le profil de l’auteur n’apportait pas grand-chose de plus aux autres récits de ce type, ses fantasmes religieux  prenant le plus souvent le pas sur ses connaissances objectives. Il y a bien un court chapitre sur les éventuelles explications physiques et rationnelles de ce qu’il a vécu, mais que l’auteur écarte très vite, trop vite à mon goût.

Eben Alexander ne se contente pas de raconter son EMI (expérience de mort imminente), il parle aussi de sa vie de famille (idyllique), son adoption, son travail, ses vacances… Beaucoup de « moi je », de détails inutiles et inintéressants, servi par un style globalement assez mauvais. Malgré tout le respect que je peux avoir sur l’expérience dramatique qu’a connu le docteur Eben Alexander, j’ai trouvé ce récit grotesque et j’ai eu l’impression de regarder un mauvais téléfilm américain, plein de clichés et de bons sentiments, qui n’a entamé en rien mon scepticisme sur le sujet.

La preuve du paradis, Voyage d’un neurochirurgien dans l’après-vie… d’Eben Alexander, Guy Trédaniel éditeur, 237 pages – 1 etoile
Sept autres blogueurs ont lu ce livre en même temps que moi: Cécile, Zazy, Jostein, Nelfe, Pierre, Mélo et Emeralda