[Film] Camille redouble – Noémie Lvosky

La quarantaine pas vraiment florissante, actrice ratée, alcoolique, Camille se fait larguer par son mari, son amour de jeunesse rencontré au lycée (et père de sa fille). Au cours d’un 31 décembre bien arrosé, elle s’évanouit et se retrouve en 1985, juste avant ses 16 ans. Elle n’a alors plus que deux obsessions, fuir son futur ex-mari, et sauver sa mère qui va bientôt mourir d’une rupture d’anévrisme.

Le film tient beaucoup à la prestation de Noémie Lvosky qui joue sans aucun artifice une ado de 16 ans – alors qu’elle en a 30 de plus – et à un casting impeccable, Yolande Moreau, d’une justesse étincelante, qui joue la mère de Camille, la lumineuse Judith Chemla, mais aussi Denis Podalydès, Vincent Lacoste…  J’ai juste une réserve sur Samir Guesmi (le mari de Camille) dont j’avais déjà eu du mal à apprécier le jeu un peu lourd dans la série Les revenants.

Voir cette mère de famille des Viagra années 2000 retrouver les années 80, le lycée, les heures de colle, son walkman et son enregistreur de cassettes, les fringues fluos, les affiches de Flashdance ou de Scorpions, sa bande de copines et ses premiers flirts est hilarant. Je suis un peu plus jeune que l’héroïne (j’avais 10 ans en 1985) mais j’ai quand même pu facilement me mettre dans ses baskets.

Mais si Camille redouble commence comme une blague potache, il s’oriente rapidement vers des questions essentielles. Peut-on maitriser son destin? Aurais-je pu faire des choix différents? Et si l’on vous offrait une seconde chance, qu’en feriez vous? C’est un film dans lequel l’émotion vous prend en traitre, où l’on a envie de rire dans les moments graves et de pleurer dans les passages gais. Un film bouleversant, qui raconte le temps qui passe, les êtres qui nous manquent, les souvenirs, la nostalgie, les occasions manquées, les regrets, et l’amour, toujours.

[Roman YA] La sélection – Kiera Cass

Dans un futur lointain, le royaume d’Illeá est né sur les ruines des Etats-Unis. La société est désormais régie par un système de castes, 8 au total, la 1ère étant celle de la famille royale, la 8ème celle des marginaux. America appartient à une caste inférieure, la 5ème, celle des artistes. Sa mère espère qu’elle épousera un homme d’une caste supérieure mais elle ignore qu’America est amoureuse d’Aspen qui appartient à la 6ème caste. Les deux jeunes gens cachent soigneusement leur liaison, les relations amoureuses étant proscrites hors mariage.

Le prince Maxon étant en âge de se marier, “la sélection” est organisée : 35 jeunes filles sont tirées au sort dans tout le pays et vont tenter de séduire le prince devant l’œil des caméras. A la fin, il n’en restera qu’une… (copyright Denis Brogniart) Poussée par ses parents et par Aspen qui ne veut pas qu’elle passe à côté de l’opportunité d’une vie meilleure, America s’inscrit à la Sélection et contre toute attente est retenue pour y participer.

Les amateurs de dystopie seront déçus, hormis le système de castes et les quelques attaques de renégats trop vite expédiées, il n’y a pokies pas grand-chose à se mettre sous la dent.  Les amateurs de romance seront en revanche comblés avec un  trio amoureux qui fonctionne plutôt bien. Si America n’a aucun doute en arrivant au palais – Aspen est son seul et unique amour – elle va rapidement succomber au charme élégant du Prince Maxon,  qui gagne en épaisseur et en charisme au fil des pages.

La sélection est une sorte de Bachelor royaliste, avec tout ce que les ressorts de la télé-réalité peuvent avoir à la fois d’abject et de jubilatoire. On se prend de sympathie pour certaines candidates, on a envie d’en claquer d’autres, on frétille lors des rencontres entre America et Maxon. J’ai regretté quand même que ce roman soit parfois très premier degré et manque singulièrement d’imagination : Par exemple l’héroïne vit sur ce qui fût autrefois les Etats-Unis et elle est chanteuse, elle s’appelle donc (tadam)… America Singer (Hum). Mon avis est plutôt mitigé, mais j’ai quand même trouvé cette lecture assez agréable pour avoir envie de lire le tome 2 qui sortira au mois d’avril.

La sélection de Kiera Cass, Robert Laffont (Collection R) 2012 – 343 pages –
*Lu en numérique*

Lancement du Prix Biblioblog 2013

Cette année je participe pour la première fois au Prix Biblioblog, qui en est à sa 7ème édition, et qui récompense un roman francophone. Avec mes 24 co-lecteurs nous avons jusqu’au 26 mai pour lire les 7 romans suivants:

  • Back-up de Paul Colize
  • L’averse de Fabienne Jacob
  • Elle joue de Nahal Tajadod
  • Le dernier lapon d’Olivier Truc
  • Le meilleur des jours de Yassaman Montazami
  • Les derniers jours de Smockey Nelson de Catherine Mavrikakis
  • Ici ça va de Thomas Vinau

Je suis ravie de participer à cette aventure aux côtés de l’équipe du Biblioblog que je suis depuis de nombreuses années! J’ai déjà lu hier le roman de Thomas Vinau, mais il faudra attendre la clôture des votes fin mai pour connaître mon avis sur ce livre et sur les autres. Le résultat sera annoncé sur Biblioblog le 2 juin.

Vous êtes tous invités à lire et à voter également pour votre roman préféré, et s’il vous faut une motivation supplémentaire, sachez que l’un des votants tiré au sort recevra un bon d’achat de 40€ à dépenser dans une librairie d’Avignon, La mémoire du monde.

[Album] Le voyage extraordinaire de Petit Pierre – Jo Hoestland & Charles Dutertre

C’était l’hiver, et le petit Pierre tenait bien fort la main de sa grand-mère. Le trajet de Petit Pierre jusqu’à l’école va se transformer en périple dans la jungle urbaine: Le bus se transforme en un énorme crocodile qui a avalé plein de gens, la bouche du métro devient la gueule noire sans dents d’un monstre dont le ventre grogne sous la terre. Pierre et sa grand-mère croisent aussi des poissons extraordinaires, dont un tout blanc nommé Ambulance qui a avalé un malade, un docteur et ses médicaments, et un autre tout rouge qui fait pimpon,  mais aussi des pingouins avec cartables et téléphones qui se pressent pour aller à leurs rendez-vous. Les voilà enfin arrivés devant une cour remplie de petits singes bruyants et turbulents, et c’est là que le voyage Online Pokies de Petit Pierre s’arrête…

Le voyage extraordinaire de Petit Pierre est une réinterprétation poétique de la ville et du quotidien, une expédition  magique entre peurs enfantines et imagination débridée. Des confettis multicolores parsèment toutes les pages, l’ambiance est festive, les couleurs éclatantes. La dernière planche montre la grand-mère faisant seule le chemin en sens inverse, la main dans la poche de son manteau pour ne pas avoir froid à cette main qui ne tient plus rien, petite tache chatoyante au milieu de la ville qui a repris son gris et sa froideur habituelle. Un très bel album, j’ai beaucoup aimé ce voyage chaleureux et pétillant!

Le voyage extraordinaire de Petit Pierre de Jo Hoestland & Charles Dutertre, Editions Nathan 2013

Challenge Je lis aussi des albums 2013
Challenge Petit Bac (Catégorie Prénom)

Sorties Poches Février 2013

Rien ne s’oppose à la nuit – Delphine de Vigan (Le livre de poche, 30 janvier)

Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l’écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre. Aujourd’hui je sais aussi qu’elle illustre, comme tant d’autres familles, le pouvoir de destruction du verbe, et celui du silence. D. de V.

Prix du roman Fnac 2011  – Prix Renaudot des lycéens 2011  – Prix roman France Télévisions 2011 – Grand prix des lectrices de Elle 2012

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Veuf – Jean-Louis Fournier (Le livre de poche, 30 janvier)

Je suis veuf, Sylvie est morte le 12 novembre. C’est bien triste. Cette année, on n’ira pas faire les soldes ensemble. Elle est partie discrètement sur la pointe des pieds, en faisant un entrechat et le bruit que fait le bonheur en partant. […] J’ai eu beaucoup de chance de la rencontrer, elle m’a porté à bout de bras, toujours avec le sourire. C’était la rencontre entre une optimiste et un pessimiste, une altruiste et un égoïste. On était complémentaires, j’avais les défauts, elle avait les qualités. […] Elle n’aimait pas parler d’elle, encore moins qu’on en dise du bien. Je vais en profiter, maintenant qu’elle est partie. J.-L. F

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Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants – Mathias Enard (Babel, 31 janvier)

13 mai 1506, un certain Michelangelo Buonarotti débarque à Constantinople. A Rome, il a laissé en plan le tombeau qu’il dessine pour Jules II, le pape guerrier et mauvais payeur. Il répond à l’invitation du Sultan qui veut lui confier la conception d’un pont sur la Corne d’Or, projet retiré à Leonardo da Vinci. Urgence de la commande, tourbillon des rencontres, séductions et dangers de l’étrangeté byzantine, Michel Ange, l’homme de la Renaissance, esquisse avec l’Orient un sublime rendez-vous manqué

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Room – Emma Donoghue (Le livre de poche, 30 janvier)

Sur le point de fêter ses cinq ans, Jack a les préoccupations des petits garçons de son âge. Ou presque. Il ne pense qu’à jouer et à essayer de comprendre le monde qui l’entoure, comptant sur sa mère pour répondre à toutes ses questions. Cette mère occupe dans sa vie une place immense, d’autant plus qu’il habite seule avec elle dans une pièce unique, depuis sa naissance. Il y a bien les visites du Grand Méchant Nick, mais Ma fait tout pour éviter à Jack le moindre contact avec ce personnage. Jusqu’au jour où elle réalise que l’enfant grandit, et qu’elle ne va pouvoir continuer longtemps à entretenir l’illusion d’une vie ordinaire. Elle va alors tout risquer pour permettre à Jack de s’enfuir. Mais l’enfant va-t-il réussir à trouver des repères loin de leur univers ? Quel accueil lui réservera le monde extérieur, lui l’enfant né de la captivité d’une femme ?

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Golden Gate – Vikram Seth (Le livre de poche, 30 janvier)

Ce roman se déroule au pied du Golden Gate. Lieu : la Californie. Les années quatre-vingt. Quelques Américains, sous l’œil de Vikram Seth, Cherchent le grand amour et bravent le destin. Cette épopée moderne, où satire et romance Entraînent le lecteur au cœur d’une expérience Unique, est racontée en vers : sept cents sonnets A peu de choses près, où tour à tour paraît Et disparaît l’espoir, où le futur auteur D’Un garçon convenable, autre roman épique, Fait de San Francisco une cité mythique. Le rire y est fréquent, aussi bien que les pleurs. Savourez sa musique et oubliez l’exploit.

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Meurtres au manoir – Willa Marsh (J’ai lu, le 6 février)

Clarissa s’installe dans le manoir de Thomas, un veuf courtois et cultivé qu’elle vient de rencontrer. Elle ne s’imagine pas que cette magnifique demeure de style Tudor, perdue aux confins du pays de Galles, va être le théâtre d’un piège implacable organisé par Olwen et Gwyneth, les deux charmantes vieilles tantes de son compagnon.

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1Q84 Livre 3 – Haruki MURAKAMI (10/18, 7 février)

Au Japon, d’octobre à décembre 1984.
Aux voix d’Aomamé et de Tengo se joint dans ce troisième volume celle du détective Ushikawa.
Enrôlé par la secte des Précurseurs, Ushikawa se lance aux trousses de la tueuse et de l’écrivain, et lève un à un les voiles sur leur passé.
Sous les deux lunes de 1Q84, un complexe jeu du chat et de la souris se met en place.
Pour Aomamé et Tengo, le temps est désormais compté…

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Cette main qui a pris la mienne – Maggie O’Farrell  (10/18,  21 février)

Lexie a accompli son rêve : rejoindre Londres pour y devenir journaliste. Insolente, sûre d’elle, la jeune femme évolue triomphalement dans le fougueux Soho des sixties, menant de front sa vie professionnelle et de mère célibataire. Jusqu’au jour ou le destin se rappelle à elle… Quarante ans plus tard, Elina, une jeune artiste d’origine finnoise, vient de mettre au monde son premier enfant. Un accouchement qui a failli lui coûter la vie et dont le souvenir obsédant menace de détruire son couple. Car depuis la naissance, son mari Ted se comporte de façon très étrange, comme si son inconscient se réveillait d’un profond sommeil. En quête désespérée d’une main qui le guiderait à travers les zones d’ombre de son enfance, Ted va mettre au jour un terrible secret. Un secret qui unit intimement Lexie et Elina…

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Si c’était à refaire – Marc Levy (Pocket, 7 février)

Andrew Stilman, grand reporter au New York Times, mène l’enquête la plus importante de sa carrière. Au lendemain de son mariage, il est victime d’une agression et s’effondre, mortellement blessé, dans une mare de sang. Étrangement, il reprend connaissance, deux mois plus tôt.
Revenu soixante jours en arrière, Andrew Stilman doit choisir entre mener à terme son enquête ou découvrir son assassin et déjouer le destin. De New York à Buenos Aires, le reporter se trouve précipité dans un engrenage vertigineux.
S’engage alors une course contre la montre, entre suspense et passion, jusqu’au dénouement… à couper le souffle.

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Les sopranos – Alan Warner (Points, 7 février)

Le concours de chorale de leur école écossaise de bonnes sœurs ? Les Sopranos n’en ont rien à faire. Manda, Chell, Kylah, Finn et Orla veulent rendre cette virée en ville inoubliable. À 17 ans, tout ce qu’elles ont en tête, c’est l’alcool, les fringues, les mecs, perdre le concours pour rentrer à temps et enflammer le dancefloor. Et l’amitié. Parce que c’est tout ce qu’elles ont au monde, l’amitié.

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Méfiez vous des enfants sages – Cécile Coulon (Points, 7 février)

Elle s’appelle Lua et elle déteste le chocolat noir. Enfant, elle passait tout son temps avec Eddy, le vieux rocker marginal d’en face. Dans cette petite ville tranquille du sud des États-Unis, il était son seul ami. Et puis la vie a tout gâché. Lua a grandi, elle ne croit plus en Dieu. Ses parents n’ont rien compris, rien vu. Mais cela les intéresse-t-il vraiment ? Lua ne sera plus une enfant sage.

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