Sorties Poches Avril 2006

Sortie de Merci de Daniel Pennac ( folio, le 15 avril), un exercice de style original sur le
thème du discours de remerciement… Lire le commentaire
En vrac sortent également en poche ce mois-ci:
Littérature francophone:
Bouche cousue de Mazarine Pingeot (Pocket, le 6 avril)
Eloge des femmes mûres de Stephen
Vizinczey (Folio, sortie le 15 avril)
Sauve moi de Guillaume Musso (Le 6 avril, Pocket)
Nous nous connaissons déjà de Anne-Marie Garat (Babel, le 15 avril)
Riz noir d’ Anna Moï (Folio, le 1er avril)
Deux titres de Pierre Pelot, C’est ainsi que les hommes vivent (Le livre de poche, le 3 avril)
et Méchamment dimanche (Pocket, le 6 avril)
Littérature étrangère:
La vierge en bleu de Tracy Chevalier (Folio, le 30 mars)
Sept mers et treize rivières de Monica Ali (10/18, le 6 avril)

Une simple affaire de famille de Rohinton Mistry (le livre de poche, le 12 avril)

La femme sur la plage avec un chien de William Boyd  (Points, le 13 avril)

Juste un regard de Harlan Coben (Pocket, le 13 avril)
Les porteurs de glace d’Anna Enquist (Babel, le 15 avril)
Le Zahir de Paulo Coelho (j’ai lu, le 15 avril)
Le hussard de Arturo Pérez-Reverte, (Points, le 20 avril)
Le phare de Monhegan de Richard Russo, (10/18, le 20 avril)
Pompéi de Robert Harris (Pocket, le 20 avril)
Si vous voulez donner votre avis sur l’un de ces titres, ou si vous souhaitez signaler une autre sortie, n’hésitez pas à le faire dans les commentaires!

Magnus – Sylvie Germain

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Franz-Georg, un petit garçon allemand de 5 ans, a perdu la mémoire à la suite d’une forte fièvre. Patiemment, sa mère lui retrace ces années oubliées, reconstruit ses
souvenirs perdus. Inséparable de son ourson élimé prénommé Magnus, Franz-Georg vit ainsi dans un cocon familial dominé par un père un peu distant qu’il admire pourtant sans réserve. Mais la fin
de la guerre 39-45, la défaite de l’Allemagne, la fuite de ses parents vont bouleverser à nouveau l’existence du petit garçon.
La construction du roman, qui joue sur l’alternance entre la vie de Franz-Georg et de courtes séquences (la bio d’un personnage, un poème, etc…), donne un bon rythme
au récit. On suit avec passion la vie chaotique de Franz-Georg, les révélations sur sa famille, sa folle quête d’identité, les nombreux drames qui jalonneront son existence. Le jeune homme, très
attachant, tente de se construire sur des fondations bancales, confronté sans cesse au trou noir de sa petite enfance qui a été comblé à grand coup d’illusions et de mensonges. J’ai
cependant été un peu déçue par la dernière partie du roman, qui sombre dans le mystique et élude les réponses romanesques. Je n’ai pas non plus complètement adhéré au style un peu trop
travaillé de Sylvie Germain, à son écriture un peu froide. Malgré ces quelques réserves, ce roman ambitieux est vraiment très agréable à lire.
Prix Goncourt des Lycéens 2005
Albin Michel 2005, 274 pages, 17.50?

Le 18 – Ludovic Roubaudi

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Grand, le narrateur, effectue son service militaire dans une caserne de pompiers. Avec ses comparses, il est confronté tour à tour à des situations insolites (des
vaches égarées sur le périphérique) ou à des histoires plus graves (une mère désespérée qui jette son enfant du haut d’un escalier). Le quotidien de la caserne est rythmée par les frasques de
personnages haut en couleurs: La Gentiane et son penchant pour la Suze, Malavoie, le chauffeur fort en gueule… Mais cet univers masculin et l’ambiance bon enfant sont profondément perturbés par
l’arrivée d’une femme à la tête de la caserne.
Ce roman léger et plutôt drôle nous plonge dans un univers particulier avec ses codes et son langage souvent fleuri. Le fil principal (la manière dont une femme
devra s’imposer dans un univers macho), use de ficelles un peu caricaturales et attendues, et n’est donc pas le point fort du récit. Mais la vie quotidienne de la caserne, le sens de
l’amitié entre les personnages, les récits ubuesques de leurs sorties permettent de passer un moment agréable. Sous les fanfaronnades des personnages affleurent même parfois des thèmes plus
profonds, et ce roman aborde aussi les situations souvent difficiles que doivent affronter ces héros du quotidien.
2004, Folio, 4.50€
Le blog de Ludovic Roubaudi: http://roubaudi.blogspot.com

Le Carnet de Lectures a 1 an!

J’ai posté mon premier billet le 18 mars 2005, le Carnet de lectures a donc tout juste un an!  56 articles en un an, dont 36 critiques…

Merci à tous ceux qui viennent régulièrement lire ce blog, à ceux qui le font vivre en y laissant leurs commentaires, merci pour les nombreux mails d’encouragement que je reçois. Ce blog me permet chaque jour de faire de bien jolies rencontres!
Je suis pleine de bonnes résolutions (des mises à jour plus fréquentes, hum) et de projets (une “vraie” newsletter, un annuaire pour alléger ma partie liens)… Si vous avez d’autres suggestions pour améliorer ce blog, elles sont evidemment les bienvenues!
M e R c i A T o u s  !

L’eau du bain – Pascal Morin

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Un citadin revient passer ses vacances dans le village de son enfance. Son père a enfin cédé, et une piscine remplace désormais le potager du grand-père. Dans un monde
rural fait de sueur et de labeur, ce symbole de l’oisiveté et du plaisir ne semble pas vraiment à sa place. Les vacances s’annoncent cependant parfaites, s’il n’y avait cette petite fille
qui rôde sans cesse autour du narrateur, et lui chuchote comme un inquiétant présage “il va y avoir du malheur”…

Voilà un curieux récit au déroulement inattendu, une lecture qui m’a arraché quelques hoquets de surprise! L’atmosphère de ce roman est troublante, entre la
torpeur d’un Sud écrasé de chaleur, et la fraîcheur hypnotique, obsessionnelle de l’eau. Dans ce huis clos familial et malsain, la fameuse piscine va cristalliser les rancœurs et les secrets de
trois générations d’hommes, et conduira trois frères à signer un pacte tacite et glaçant. Pascal Morin pousse le cynisme et la cruauté très loin, jusqu’au malaise, et en refermant ce roman, je
n’étais pas vraiment sûre de l’avoir aimé!  “L’eau du bain” est en tous cas un roman original et déconcertant, dense et habile, qui bouscule le lecteur.

2004, Babel, 121 pages, 6.50€