Pour fuir Paris et une relation trop fusionnelle avec sa sÅur enceinte, Anna part s’installer en Irlande, à Cork, “une ville de brouillards”. Elle y rencontre Marek, un jeune Tchèque gravement malade, mais malgré les sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre, Marek choisit de garder ses distances avec la jeune femme et de lui cacher sa maladie. Anna se console alors dans les bras d’un jeune allemand, Otto, fou amoureux d’elle. Sur l’air de “Je t’aime moi non plus”, elle construit avec ces deux hommes une double relation fragile, entre non-dits, mensonges, illusions et frustrations…
L’histoire est assez convenue, une énième variation sur le thème du triangle amoureux (au cours du roman Elsa Fottorino évoque d’ailleurs elle même le film “Jules et Jim” de François Truffaut), mais les personnages sonnent juste: j’ai aimé l’indécision d’Anna, l’exaltation d’Otto, et la touchante maladresse de Marek qui ment à la jeune femme, qui la fuit pour mieux la protéger (ou pour se protéger lui même?). Dommage en revanche que l’écriture, trop travaillée, trop rigide, ressemble un peu à une démonstration formelle. “Mes petites morts” n’est pas un livre déplaisant, mais j’aurais aimé plus d’audace dans le sujet et de simplicité dans le style.
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Pour l’anecdote, Elsa Fottorino n’est autre que la fille d’Eric Fottorino, écrivain lui même et directeur du journal Le Monde. Et quand j’ai cherché quelques infos sur ce livre avant ma lecture, le premier article sur lequel je suis tombée était celui… du Monde. (dithyrambique bien sûr!).
Flammarion 2010, 147 pages, 13â¬
Lu dans le cadre du club des lectrices de Femme Actuelle.